Un très bel essai qui remet les pendules à l'heure sur une soi-disant guerre des générations. Si les jeunes peuvent être opposés aux vieux et inversement par les médias, par facilité, et par simplicité voire simplisme, c'est en réalité une période de recomposition du lien intergénérationel que nous vivons.
Nous choisissons d'aimer, de prendre soin, d'écouter, d'attendre nos ainés. Alors ce lien pensé est peut être plus fragile, que celui autrefois imposé par le respect du à la figure du Pater familias. Mais il existe. La solidarité entre les générations est loin d'être perdue ! En prime, l'écriture est remplie d'humour !
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Cela tend à devenir un procédé, une sorte de martingale de l'espace intellectuel : d'abord, révéler une oppression, que personne n'avait jamais vu ni connu; la dénoncer ensuite, avec fracas, si possible par une pétition nationale; exiger que ses germes soient éradiqués dès la plus tendre enfance, grâce à une modification urgente des programmes scolaires; imaginer une taxe compensatrice; créer un observatoire de vigilance permettant d'en scruter l'aggravation (forcément) dans l'indifférence générale; puis après dix ans de production intellectuelle et éditoriale intense, passer à une autre scandaleuse injustice...Avec deux ou trois causes de ce genre, on peut faire une carrière complète d'intellectuel.
Qu'est ce que le bonheur ? Négativement c'est l'absence de malheur; positivement, c'est la qualité des liens tissés autour de soi. La première définition permet d'avoir une vie acceptable; la seconde une vie réussie.
Ce n'est pas la première fois qu'on nous fait le coup : vous avez aimé la lutte des classes, la guerre des races, le clash des civilisations, l'antagonisme des sexes...vous allez adorer la lutte des âges.
La victimisation de la jeunesse, l'oubli et l'exclusion de la vieillesse, l'humiliation de l'enfance, l'abandon de la très grande vieillesse...faut-il détester notre temps pour espérer le comprendre ?
Intervention de Serge Guérin, professeur, ESG Management School, lors des 5è rencontres parlementaires sur la dépendance : "Le vieillissement, une chance pour évoluer vers une société du « care », plus douce" (03/05/2011).