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Un incroyable tour de force !
C'est ce qu'annonce le bandeau sur la couverture et ma foi je suis tout à fait d'accord. J'ai découvert Alex Taylor avec son deuxième livre que j'avais bien apprécié (Le sang ne suffit pas), et mon sentiment est que le "Verger de marbre" est encore meilleur.
Beam Sheetmire, dix-sept ans, vient de tuer l'homme qui l'avait agressé... Je vous laisse découvrir la suite du quatrième de couverture, pour le reste l'auteur va nous servir un scénario parfait sur tous les plans.
L'ambiance pour commencer, une Amérique "rurale" et brutale, un western moderne avec sheriff et bandits, un caïd redouté de tous, un bar qui fait penser aux saloons de la conquête de l'Ouest.
Un contexte sulfureux, des secrets sordides et des rancoeurs plus ou moins cachées, un véritable puzzle qui prend lentement forme.
Des personnages rudes et antipathiques, sales et méchants, menteurs ou dissimulateurs, armés et potentiellement dangereux...
J'ai particulièrement apprécié cette progression subtile et précise, tout part d'un "fait divers" sordide et classique, les conséquences vont nous offrir un enchaînement implacable, une spirale infernale où le destin semble n'en faire qu'à sa tête jusqu'à une conclusion étonnante.
J'aime ces histoires sans fioritures inutiles, sans facilités et effets superflus, une histoire carrée et brute de fonderie, parfaitement cohérente et crédible.
Cette Amérique en dehors du temps et du progrès est décidément sur une autre planète, toujours aussi dépaysante et inquiétante.
Probablement ce qui la rend si fascinante en fait.
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Dans le Kentucky rural, Beam Sheetmire remplace parfois son père, Clem, au ferry qui traverse la Gasping River d'une rive à l'autre. Ce soir-là, aux commandes du bateau, accosté sur l'embarcadère, un homme lui demande de traverser, même s'il n'a pas les 5 dollars nécessaires. Arrogant et sûr de lui, il tente d'engager la conversation qui aboutit vite à un échange tendu. Alors que l'homme tente plus ou moins la caisse, Beam le frappe à la tête avec une grosse clé à griffe. Paniqué, il s'enfuit et va chercher son père qui n'a d'autre choix que de plonger le corps sans vie dans l'eau. C'est alors qu'il conseille fortement à son fils de quitter cet endroit au plus vite. Car, ce que ne sait pas encore le jeune garçon, c'est qu'il vient de tuer le fils de Loat Duncan, un homme d'affaires puissant et sans vergogne...


Il a plutôt intérêt à fuir ce jeune Beam Sheetmire s'il ne veut pas finir six pieds sous terre. Lors de ses errances, au milieu d'une nature proliférante, il va croiser sur sa route des personnages insolites, sans savoir que non seulement Loat Duncan le recherche mais aussi le shérif, sans savoir qu'en tuant cet homme sur le ferry, ce sont des secrets de famille qu'il va déterrer. Alex Taylor nous plonge dans une fuite sanglante, jonchée de cadavres, et au coeur de secrets familiaux pleins de fureur. Ce roman, profondément sombre, nous emmène en pleine campagne où la misère, l'alcool et les croyances sont de mise. À la tête de cette petite communauté, Loat Duncan, un homme puissant et louche avec qui tout le monde semble avoir signé un pacte. Dans le verger de marbre, qui n'est autre que le cimetière, on y croisera des salauds, des estropiés, des revanchards, des laissé-pour-compte. L'auteur décrit avec précision la nature omniprésente, ponctue son roman de dialogues ciselés et nous plonge dans une atmosphère lourde, ténébreuse et pesante.
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Pendant la lecture de ce roman , j'avais deux couleurs en tête : Noir , très noir et Vert .
Noir parce que l'histoire est très sombre et qu'il n'y a vraisemblablement aucune porte de sortie pour des personnages coincés dans ce Kentucky comme dans une prison naturelle . On est dans un trou paumé , dans la cambrousse la plus définitive .
Et au milieu coule la Gasping River.
Et un soir, Beam remplace son père afin de conduire le ferry d'une rive à l'autre. Ce soir-là, un seul passager qu'il va devoir tuer car cet homme veut piquer la caisse . Son père, Clem lui donne un peu d'argent et lui dit de fuir car le cadavre n'est autre que le fils du caïd local, Loat . Et Beam va avoir Loat, ses hommes et le shérif à ses trousses , ainsi qu'un certain nombre de secrets prêts à éclater .
C'est sombre, les personnes qu'il va croiser sont, au mieux pauvres et fracassées par la vie et au pire,comme je ne pouvais l'imaginer .
C'est sombre , les femmes de ce roman sont souvent putes et soumises .
Mais j'ai survécu à cette descente aux enfers parce que ce livre est plein de chlorophylle . Alex Taylor habite la région du Kentucky et visiblement, il en est amoureux fou ; et il l'arpente, il randonne , il se promène . Maîtrisant la faune et la flore sur le bout de ses doigts tachés d'encre , il nous enchante par la poésie de quelques noms d'espèces d'oiseaux, d'arbres et de plantes qui illuminent le coté sombre de ce roman . Il y en a que je ne connaissais pas , et ça m'a plu !
Alors voilà ! Juste pour le plaisir, laissez-vous bercer par la poésie des noms : tiarelle, érables, mimosas , sumacs, asiminiers , robiniers , salsepareille, amarante, pacaniers ,ginseng, sanguinaires, ormes, raisin d'Amérique , mousses , moustiques, guêpes, vautours et autres réjouissances ....
Un roman immensément sombre et vert , porté par une écriture brillante .
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Cours, Beam, cours !!

Alors que Forrest galopait, comme ça, pour le plaisir, Beam, lui, n'aspire qu'à sauver sa peau. Plus terre à terre mais tout aussi louable.
Faut dire qu'il a fauté, le jeune Beam.
Trucider quelqu'un, bon, on fait tous des bêtises.
Lorsqu'il s'agit du fils de Loat Duncan, désormais aussi vif qu'un paresseux comateux à deux pattes, plus qu'une seule échappatoire, la fuite, rapido.

J'avoue m'y être perdu dans ce verger.
Pas un gros entrain de base.
Le sentiment cotonneux d'avancer, tant bien que mal, avec l'espoir ténu que ça veuille bien décoller pour de bon.
Le déclic survint assez rapidement.
Vous dire pourquoi, je ne saurais.
Ce que je sais, c'est ce besoin impérieux d'y retourner histoire de démêler les multiples écheveaux que constituent ce ténébreux roman à la noirceur d'une nuit sans lune.

La Gasping River, là où tout commence et tout finit.
Une nature omniprésente comme cadre historique, je prends régulièrement.
Mais mère nature, s'il ne s'y passe pas grand chose, ça va un moment.
Ici, les personnages sont à l'aune de la trame, hors norme.
Cherchez pas une once de normalité, ça fait bien longtemps qu'elle s'est tirée.
Dans le coin, on est pas accro au cassage de neurone.
Ce que tu veux, tu le prends.
La femme d'un autre, le pouvoir, la vengeance, la tangente, peu importe, c'est ici et maintenant.

Vous aimez le billard à trois bandes ?
Vous allez adorer le Verger de Marbre.
Des rebondissements comme s'il en pleuvait.
Des personnalités extravagantes à la violence démesurée.
Un contexte rural omniprésent qui vous donnerait presque envie de siffloter tout du long l'air du banjo dans Deliverance.
Un canevas au déroulé implacable.
Et cette p****n d'ambiance plombante, métallique, aussi poisseuse que le goudron fraîchement posé qui vous colle aux semelles.

Le Verger d'Alex Taylor ne vous laissera pas de marbre, sur la tête de mon pôv' paresseux, enfin ce qu'il en reste...
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Au beau milieu du Kentucky rural, là où la Gasping River déploie son cours , le jeune Beam Sheetmire , 17ans a fauté gravement , il vient de tuer avec une clé à griffe le passager qui tentait de le dévaliser , le soir où il remplaçait son père , qui conduit ordinairement le ferry, parcourant la rivière dans les deux sens .

Las ! Sa victime est Paul, le fils du puissant homme d'affaires local , Loat Duncan, le pire des assassins sans foi ni loi, sans pitié .....toujours accompagné de ses chiens menaçants ,..

Le culte du mal hante ce SUD où la violence implacable , la misère, l'alcool, les croyances et les superstitions se côtoient .....
Vite ,vite Beam se sauve , une fuite éperdue , une vraie errance dans la forêt et ailleurs .....où l'on croise des salauds , des personnages dissimulateurs, des menteurs sentant le souffre des femmes qui peuvent aimer et en même temps se prostituer et porter les enfants d'autres hommes ....

On découvre des hommes armés joueurs et sales au propre comme au figuré, antipathiques , trafiquants d'argent sale , femmes soumises ou tapineuses , agriculteurs et mineurs scabreux , déracinés et épaves, ,alcooliques , estropiés , des aigris et des rancuniers ...

Cela sent la rancune cachée , les secrets oubliés , sordides , le contexte est sulfureux , brûlant, l'histoire est cohérente , brute , sombre , les chapitres courts , bien construits .
La nature omniprésente est magnifiée : mimosas,sumacs, érables ,pins , falaises de calcaire , collines couvertes de champs de maïs et de soja , l'ambiance noire épaisse comme du goudron , les personnes fracassées ..

Un thriller littéraire à l'écriture magnifique , aux fulgurances poétiques , aux images incandescentes à la beauté authentique .....
Une vraie réussite à la LANGUE brillante , hypnotique , j'avais beaucoup aimé «  le sang ne suffit pas » du même auteur .... découvert grâce à Marina .
J'ai récidivé en cherchant à la médiathèque...
Quel talent cet Alex Taylor ! Un vrai tour de force !
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Beam aide son père qui tient un ferry sur la Gasping river. Ce soir là, c'est Beam qui est aux commandes. La nuit est tombée, il n'y a personne . Un homme arrive et lui demande de traverser, mais il lui cherche des noises sur le ferry et tente de lui voler la caisse. Beam sort de ses gongs et lui assène un coup sur la tête qui l'envoie directement ad patres. Son père lui conseille de s'enfuir car il vient de tuer le fils de Loat Duncan, le caïd local. C'est le début d'une longue fuite pour Beam qui va avoir beaucoup de monde à ses trousses. Dans sa fuite, Beam va rencontrer tout un florilège de personnages extravagants, sombres , désabusés, antipathiques, prêts à tout, des épaves qui vivent d'expedients . Il y a des prostituées, un tenancier de bordel, un routier en costume, le caïd, ses sbires et ses chiens , le shérif. Et tout ce petit monde va s'entretuer allègrement... Vieilles rancunes, règlements de comptes, secrets bien gardés, dessein personnel...
J'avais adoré la galerie de portraits dans "le sang ne suffit pas" roman écrit après celui-là mais que j'avais lu avant et dans le"verger de marbre " l'auteur nous régale aussi de ses portraits de personnages si finement détaillés si originals. Il décrit aussi à merveille la nature avec une plume magnifique et poétique. Les humains ont l'âme noire, ils sont cruels, et la nature est verdoyante , diverse et magnifiée sous la plume de l'auteur.
Alex Taylor avec ce roman réinvente le western. Un western new age.Il nous plonge avec délectation dans cette Amérique sombre, menaçante mais si inspirante.
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Une foule d'ivrognes et de prostituées s'est rassemblée derrière le bar de Daryl pour assister à un spectacle peu commun. Un routier vêtu d'un costume trois pièces enfourche un bouc qu'il a préalablement endormi, lui taille les côtes à l'aide d'un long couteau incurvé et après une minute de fouille extrait un des reins de l'animal. Tout autour, les spectateurs s'excitent et s'égosillent. Cette scène symbolise la tragédie (en grec : chant du bouc) qui se déroule dans ce comté du Kentucky. Les habitants sont marqués par une fatalité qui est à la fois sociale, familiale et géographique. Il leur est impossible de fuir. Un des personnages compare la région à un lazaret : « Les arbres noircis par l'hiver, les collines dévalant vers les plaines détrempées – des cellules où les âmes des patients étaient embourbées de ténèbres, où les démunis et les laissés-pour-compte se retrouvaient en quarantaine. C'était une prison. »
Tout couve dans un équilibre instable pendant de nombreuses années quand un événement va déclencher le mécanisme intraitable du destin : un simple coup de clé à griffe. Beam a donné un simple coup sur le sommet du crâne d'un voyageur qui tentait de dérober la caisse du ferry. Mais il va découvrir que l'homme qui gît à ses pieds est bien loin d'être un inconnu. Et cette mort va déclencher un flot de violences sans commune mesure. La tragédie peut débuter.
Alex Taylor parvient à marier la tragédie classique au roman noir. L'ambiance est sombre dans cette campagne meurtrie par l'exploitation de gisements, les personnages sont marquants (Derma, Daryl, Loat et le routier qui n'est jamais nommé et qui fait figure de "bête" apocalyptique), la violence est livrée crue, et le tout servi par une écriture fluide et travaillée. L'auteur donne une grande importance à la l'observation de la nature, aux arbres (cèdres, pacaniers, robiniers, etc) et aux oiseaux qui sont porteurs de présages. C'est du polar et de la vraie littérature, c'est beau ,c'est fort, et je vous le recommande vivement.
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Ce que j'ai ressenti:…Le polar en lumière, la lumière du polar…

« -Voyez vous on ne peut jamais prévoir ce que le monde va vous jeter dessus. J'aime être prêt à toute éventualité. »

Le Verger de Marbre est la lumière noire qui éclairera votre rentrée littéraire! Un de ses grands romans dont on ne se remet pas tout à fait tellement, il est intense…Une de ses magnifiques écritures qui vous submergent, et vous met des papillons dans les yeux durant votre lecture…Une de ces histoires qui ne peuvent pas, décemment, s'évaporer…

« On peut pas disparaître dans une ville. (Il agita une main vers la nuit et toute son immensité.) Mais par ici, un type peut juste…s'évaporer. »

Ce n'est pas tant le destin de ce Beam qui vous bouscule, mais c'est l'excellent cadre dans lequel l'auteur dépeint cette cavale aux milles dangers qui vous arrache les viscères…On est immédiatement assailli d'un étrange malaise, qui vous mènera jusqu'au bas fond d'une ville, où la misère sociale déboite les relations, où la violence a plus de force qu'une simple main tendue, où la jeunesse n'a que peu de perspective d'avenir. Chaque situation mène plus profond dans le tourbillon des abîmes, et ce n'est pas parce que vous dormirez, que le reste du monde ne va pas continuer sa danse folle…Beam va l'apprendre à ses dépens…

Il ne savait pas que les ennuis pouvaient réellement poursuivre un homme, mais ça semblait être le cas avec lui, chacun de ses mouvements le plongeant d'autant plus profond dans les sables mouvants des calamités et de la déchéance. Il pensa tout à coup à ce qu'avait affirmé l'inconnu du ferry, que la rivière n'avait pas de fond. A présent, il se demandait si les ennuis avaient un fond, et s'il le trouverait un jour.

J'ai adoré la double de dose de noirceur avec sa robe de poésie. Il a « un je-ne-sais-quoi » qui rend la lecture particulière, l'impression de tenir un trésor de mots, un coffre fort enfoui pour tous lecteurs avides d'émotions et de qualités littéraires. La traversée dans cet étrange enfer se fait en tiraillements intérieurs, mais elle s'accompagne d'une beauté lyrique qui nous ébloui d'autant plus. J'ai lu et relu certains passages, tant je m'imprégnais de cette cambrousse rurale américaine, et de sa douce voix hypnotique, quel voyage!!!Même le titre devient une évidence et d'une implacable vérité et apporte sa touche d'intemporalité à ce récit. Une merveille à lire, à ressentir!

Des spasmes de clair de lune traversaient la cime des arbres.

J'aime ce genre de polar noir, car il contient assez de puissance pour vous marquer au fer rouge, mais là où celui ci se distingue, c'est dans l'habile lumière de son écriture. Touchée en plein coeur par ses mystères qui se dévoilent dans le sang, il restera une des lectures les plus marquantes de cette année pour moi. Un grand roman que je ne saurai trop vous conseiller lors de sa sortie le 18 aout! Jetez vous dessus si vous le croisez!!!!Coup de coeur !!!!

On pourrait dire ça parce que ça donnerait l'impression que les choses rentrent dans des cases. Mais ce serait négliger la vérité authentique.
-Et c'est quoi cette vérité?
-Le seul genre de vérité qu'il y ait jamais eu. Je parle du fait que le coeur est un mystère.

Lien : https://fairystelphique.word..
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Ils ne sont pas très frais les fruits de ce verger de marbre… Plutôt blets ; limite rances… Très noirs en tout cas. Mais c'est bien bon !

Car ce premier livre d'Alex Taylor - qui trouve toute sa place parmi les Neonoir de Gallmeister - est une délicieuse réussite, tant dans son style que dans son intrigue d'un bout à l'autre de ses 270 pages, dont aucune n'est superflue.

Au coeur du Kentucky, le long de la Gasping River, il suffirait de presque rien pour que l'équilibre apparent régentant la vie de certains de ses habitants ne se brise. Ce presque rien c'est un ferry que Beam pilote pour faire traverser la rivière, c'est un passager insolite d'un soir, c'est un début d'altercation, c'est un geste qui devient un coup, puis une chute, puis un mort. Tout cet équilibre va alors basculer dans le chaos le plus absolu.

C'est le début d'une longue fuite, d'une traque, d'une chasse à l'homme, dont les étapes sont des meurtres, viols voire mutilations… comme autant d'étapes successives d'une descente aux enfers que rien ne semble plus pouvoir arrêter. Mais qui chasse qui ? Qui est finalement chassé ? Pas le passé manifestement, qui resurgit et s'invite pour fracasser une histoire qui semblait tellement simple et binaire au début.

Au-delà de l'incontestable maîtrise du genre validée par ce thriller au déroulé remarquablement ficelé, il faut souligner le talent d'Alex Taylor à y ajouter trois autres réussites : celle du style, fluide, alternant entre la prose descriptive et narrative douce, imagée et souvent poétique, et des dialogues vifs, secs comme un shot de whiskey et crus quand il le faut sans jamais confiner à la vulgarité gratuite. Celle de l'amoureuse description de ce Kentucky où il vit, de ces paysages de monts, de falaises et de plaines cultivées, prenant place dans le cercle fermé des nature writers américains contemporains au talent éprouvé. Et enfin celle du sens, qui ajoute une dose de réflexion – sans imposer de conclusion - à son intrigue. Réflexions sur le destin (certains diront la destinée), la nécessité de vivre encore quand il n'y a plus qu'à mourir, sur ce qu'est ou n'est pas la famille dans ces profondes contrées US, sur la vengeance et ses bienfaits évolutifs, sur la vision que l'Homme a de sa vie au fur et à mesure que les événements la font évoluer ou la détruisent. Au début du livre, Beam se retrouve au cimetière, allongé sur le marbre de ce verger fascinant. Il y est également à la fin du livre. Mais il est mort depuis longtemps. Sans le savoir…

À l'image du « Saloon… » de Larry McMurtry, le verger de marbre est un western moderne et en même temps, hors du temps. Tous les ingrédients et personnages du western y sont présents. Mais aucun ne s'y comporte de manière conformiste ou attendue.

C'est la grande réussite d'Alex Taylor, et c'est une vraie belle révélation de cette rentrée littéraire 2016 !

Un grand merci à Gallmeister et à Léa pour cet envoi avant parution !
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"Néonoir" _ J'avoue devoir faire quelques efforts pour apprécier un roman de cette nouvelle collection de chez Gallmeister.
Et, je m'acharne ,toujours dans l'espoir d'y trouver non pas une pépite, mais un bon auteur peut-être ?

Et, cette fois , Victoire !
J'ai...... terminé ma lecture !

En effet, il me fut possible de m'immerger au fond du Kentucky ,au coeur du terroir,et de goûter de temps à autre à la poésie des bords de la Gasping River ou celle de quelques no man's lands ...
Mais bien sûr, thriller oblige , ce roman ne va certes pas nous retracer la vie de braves paysans du coin !

Peu à peu, on va entrer dans un monde baroque, irréel.
Le récit prend corps autour de deux pseudo-parrains, Loat et Daryl qui ont des comptes à régler bien sûr et qui manipulent comme ils peuvent un entourage fait de personnages déjantés, sociopathes, décérébrés, qui, tout au long du récit vont entretenir une atmosphère aussi lourde que glauque, où règnent en maîtres la violence et la bêtise.
Une caricature de l'Amérique profonde ?
Par moments, il semble difficile de distinguer la fiction de la réalité.

Et, on va se retrouver spectateur d'un road movie tragique dont l'atmosphère cauchemardesque reste malgré tout relative : provoquer le frisson et l'angoisse en manipulant invraisemblances et exagérations n'est pas une évidence, c'est un art .

Difficile de classer ce roman: rural noir ? western ?, thriller ?
Au départ, l'intrigue était intéressante.
Mais, comme trop souvent à présent, dans ce genre de romans, le style de la narration passe au second plan et malheureusement cet ouvrage n'échappe pas aux phrases de remplissage ou à la lourdeur de la syntaxe . Pourtant, à d'autres moments, on sentait poindre des touches de poésie,timides cependant.
Dommage donc.

Mais, pour apprécier ce roman , mieux vaut éviter les comparaisons et ne pas s'attendre à de l'originalité.

Malgré tout, j'ai envie de terminer sur une note positive: certains personnages étaient si caricaturaux qu'ils m'ont ,ici ou là, arraché un sourire !
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