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Critique de Yaena


Yaena
26 février 2020
Ce livre est une longue plainte, un cri guttural qui vient du plus profond de l'âme ; l'âme de Gueule Tranchée. Une vie à la dure sur fond de blues, d'injustices et de gnôle. Gueule tranchée : un nom qui sonne indien. D'ailleurs il en a peut être des racines indiennes, mais seulement peut être car son arbre généalogique n'est pas très clair et pas très glorieux. Une folle pour mère et un père… non on en parle pas, je vous laisse découvrir…
S'il avait un animal totem ce serait le phoenix ou alors le caméléon. Car Gueule Tranchée renaît, surprend par sa capacité à se renouveler, à rebondir, à s'adapter quelles que soient les épreuves et les tourments de la vie. Plutôt devrais-je dire des vies, car il semble qu'il en ait vécu plusieurs. Une constante : il est toujours du même côté de la barrière, celle des marginaux, des laissés pour compte. Il mettra ses talents au service des « gueules noirs » exploités sans vergogne par les compagnies minières, côtoiera les noirs à une époque où la ségrégation était la norme, fera pleurer son harmonica en compagnie de bluesmen plus ou moins célèbres, et pas que des enfants de choeur.

Avec tous ces personnages qui passent, vont et viennent, croisent et recroisent la route de notre héros on pourrait craindre l'imbroglio fatal à l'histoire qui viendrait tout foutre en l'air. Que nenni, Glen Taylor assure. Les potes de GT prennent vie comme par magie et c'est comme s'ils avaient toujours été là. D'instinct on les cerne, on les connaît, on les jauge et on fait un bout de chemin avec eux avant de tailler la route avec ce bon vieux GT. Si d'aventure on les recroise pas besoin de chercher, on les reconnaît immédiatement. Et les femmes, souvent les personnages féminins sont fades dans ce genre de romans. Glen Taylor évite le piège et nous offre des portraits de femmes qu'on oublie pas. Surtout la veuve, taiseuse au caractère bien trempée, elle a du répondant. Certaines seront plus fades, tout comme les personnages masculins, tout comme dans la vraie vie.

Alors on vie avec GT, on tremble pour lui, on compatit, on se révolte, on l'accompagne et quand enfin il arrête de bourlinguer il faut le laisser partir, parce que toutes les bonnes choses ont une fin. Justement la fin, je la trouve parfaite, dans la continuité du récit.

Une grande aventure inoubliable qui laisse derrière elle un parfum de mélancolie.
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