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Danièle Mazingarbe (Traducteur)
EAN : 9782749116099
492 pages
Le Cherche midi (10/02/2011)
3.4/5   101 notes
Résumé :
A Londres, en 1934, Lydia Langstone fuit la société aristocratique et son mari violent pour une petite pension de famille. Elle tente de renouer avec une vie plus modeste et plus indépendante. Elle se trouve rapidement confrontée à d’étranges événements : une disparition inexpliquée, un rôdeur autour de la maison, etc.
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Selon une légende du XVIIème siècle, le diable lui-même aurait tué une jeune femme et arraché son coeur après avoir longuement dansé avec elle lors d'un bal, sous l'apparence d'un homme séduisant. Les lieux auraient gardé depuis le nom de "bleeding heart" - coeur sanglant. Trois siècles plus tard, en 1934, la vie est loin d'y être paisible : Philippa Penhow, la propriétaire de l'immeuble, a mystérieusement disparu depuis quatre années, des coeurs d'animaux arrivent par la poste, des hommes louches manigancent, une femme de la noblesse échoue parmi eux après avoir quitté un mari violent, un journaliste chômeur s'y réfugie...
Après avoir un peu peiné pour mémoriser les protagonistes et situer les liens foisonnants qui les unissent, je me suis régalée dans cette lecture. le suspense n'en est pas le moteur principal, je me suis à vrai dire peu préoccupée du sort de Miss Penhow, pourtant au coeur de l'intrigue. L'enquête est menée de manière subtile, certes, mais si lentement qu'elle passe au second plan. le contexte historique et social en revanche est particulièrement intéressant (la Grande Bretagne des années 1930, la montée du fascisme, la condition des femmes). En outre, les personnages sont riches et complexes, leurs relations passionnantes. Si je me suis un peu ennuyée sur les cent dernières pages, j'ai en revanche trouvé le dénouement absolument parfait : il délivre la bonne dose de surprises tout en restant tout à fait crédible.
Un thriller paisible et très habile avec une touche "so british" vraiment plaisante, bien que je ne sois pas fan de cette caractéristique habituellement.
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Vous savez maintenant combien je suis friande de ce genre de romans et la couverture est vraiment belle donc quand le partenariat s'est présenté, j'ai sauté sur l'occasion. Andrew Taylor nous livre ici thriller qui bien que se passant dans l'Angleterre des années trente se revêt d'allures victoriennes, une mystérieuse pension au nom sombre à la fois sombre et romantique … Ma seule peur était que la déception que j'avais eu pour La séance de John Harwood se renouvèle avec ce roman.

Dés les premières pages, j'ai compris que ça ne serait pas le cas. J'ai été immédiatement happée dans l'histoire, tout d'abord grâce à cet extrait de journal qui m'a premièrement un peu déroutée puis avec l'entrée en scène de Lydia à laquelle je me suis tout de suite attachée. Tout le roman est construit ainsi, chaque chapitre débute par un extrait de journal intime dont vous trouverez vite l'écrivain puis nous revenons quatre ans plus tard pour suivre les personnages actuels du roman. Ces personnages, tous très bien construits sont vraiment intéressants à défaut d'être tous attachants. Je me suis évidemment tout de suite attachée à Rory ainsi qu'à Lydia pendant que je me suis prise d'aversion pour Marcus ou la mère de Lydia mais tous les personnages sont recherchés. L'auteur ne se concentre pas sur l'aspect thriller du roman mais bien sur la psychologie des personnages qui nous apparaissent tous bien campés et très convaincants. A saluer dans ce genre de roman puisque les auteurs de thrillers se dispensent parfois d'insuffler de la profondeur à leurs personnages pour favoriser l'enquête et le côté sanglant.

Autre réussite de M. Taylor, son ambiance plus que réussie. Malgré qu'on soit dans les années trente encore marquées, traumatisées par la guerre, parmi la montée de l'extrême droite et du communisme, Andrew Taylor réussit à donner un air de romans policiers victoriens à son ouvrage. J'oserais dire que Wilkie Collins n'est pas loin, le roman garde un charme désuet, un peu XIXème qui m'a complètement envoûtée. On évolue dans les vapeurs de cigares et les convenances à la recherche des secrets enterrés et, en parallèle des découvertes des personnages on suit ce journal intime clé de l'intrigue. L'intrigue vaut également son pesant de cacahuètes, particulièrement bien construite, A. Taylor réussit son pari en créant ce lien mystérieux qui envoûte le lecteur jusqu'à la dernière page. On se met à suspecter tout le monde, les éléments ne s'emboîtent qu'à la fin et le suspense est mené coûte que coûte jusqu'au bout sans jamais nous perdre ou nous lasser. le final est très bon, je n'avais même pas pensé à cet hypothèse une très bonne surprise pour finir ce roman qui aurait un peu souffert d'une fin prévisible. Je n'ai aucun bémol à formuler sur ce livre, j'avais vraiment hâte de m'y plonger à chaque et j'ai été déçue d'avoir tourné la dernière page. J'aurais donc bien savouré encore quelques pages mais l'auteur fait bien de s'arrêter là car le roman ne comporte aucune longueur et on le referme encore imprégné de cette ambiance mystérieuse.

Andrew Taylor nous livre donc ici un excellent roman avec une intrigue bien menée, des personnages recherchés, un suspense bien maitrisé et une ambiance un peu surannée vraiment prenante. Un roman mystérieux, n‘est-il pas ? Je ne peux que vous le conseiller mais méfiez-vous, Bleeding Heart Square n'a pas encore révélé tous ses secrets …
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J'ai craqué sur ce livre à cause de son titre intrigant, sa couverture à l'esthétisme soigné, et son résumé accrocheur. J'aime les polars, j'aime le genre d'atmosphère qui se dégage de ce roman, et pourtant...

A la suite d'une dispute, Lydia Langstone quitte son mari, un homme violent et colérique. Elle trouve refuge chez son père à Bleeding Heart Square, un quartier sombre et pauvre, à l'image de son nom.
Ils habitent désormais tous deux dans une maison ayant appartenu à Miss Penhow, portée disparue. Son successeur, Joseph Serridge, est un homme on ne peut plus inquiétant.
Et que dire de l'homme qui surveille sans arrêt la maison et qui semble porter à Serridge une attention toute particulière, de l'enquête qui tourne autour de la disparition de Miss Penhow, et de ces morceaux de coeur que Serridge reçoit régulièrement par la poste...

C'est dans ce contexte un peu sombre et morbide que se déroule donc l'intrigue de ce roman. L'ambiance qui se dégage de ces pages m'a beaucoup plu, et n'est pas sans me rappeler les romans de Wilkie Collins. L'enquête qui se déroule afin de découvrir ce qui est arrivé à Miss Penhow est prenante, et je me suis volontiers laissée prendre au jeu.
L'auteur nous lance sur beaucoup de pistes, qui m'ont conduite à soupçonner tour à tour chacun des personnages. J'ai bien eu une vague idée de ce qui était arrivé à Miss Penhow, mais au final j'étais encore loin du compte, et la révélation finale m'a laissée bouche bée.

J'ai beaucoup apprécié le choix d'Andrew Taylor de faire alterner les points de vue tout au long du livre. Chaque chapitre débute avec un extrait du journal de Philippa Penhow, puis nous revenons ensuite à l'histoire et au temps présent. le journal nous permet de suivre l'évolution des relations entre Miss Penhow et Serridge, dont elle a eu le malheur de s'enticher, jusqu'à la révélation finale, et de comprendre bien des choses, notamment sur la signification des coeurs.

J'ai également apprécié la légende à l'origine du nom de Bleeding Heart Square, sorte de conte tragique à la limite de la légende urbaine: une femme a dansé toute la nuit lors d'un bal avec un homme que l'on suppose être le diable, et au matin tout ce que l'on a retrouvé d'elle a été son coeur... Ajoutez à cela les coeurs reçus par la poste, et vous aurez une idée de la gaieté de l'endroit ^^

Par contre, mis à part Rory Wentwood et Lydia, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. le capitaine Ingleby-Lewis, père de Lydia, n'est qu'un pauvre ivrogne sans le sou; M. Fimberry m'a fait l'effet d'être un pervers qui cherche à tout prix à s'attirer les faveurs de Lydia; Mme Renton n'aime personne et M. Serridge m'est tout simplement antipathique.
Quant à Miss Penhow, ce que j'en ai vu me laisse à penser qu'elle n'est qu'une pauvre vieille fille qui a eu l'illusion de vivre un conte de fées malgré son âge avancé. Elle a été victime de sa grande naïveté, et d'un homme qui a abusé de sa confiance alors qu'il ne la méritait absolument pas.

Ce livre montre bien que les apparences sont souvent trompeuses. Lydia, qui au début semble une femme de la haute société londonienne parmi d'autres, se révèle au final très courageuse et intelligente, prête à vivre sa vie en toute indépendance malgré les difficultés que cela représente.
Marcus, sous ses dehors d'homme du monde, n'est qu'une sorte de gamin capricieux et vulgaire, qui exige que l'on se plie à ses désirs.

Au fur et à mesure que se déroule l'histoire, on comprend que tous les personnages sont liés de près ou de loin, et que celui qui est au centre de tout est Joseph Serridge. Mais c'est un peu trop poussé à l'extrême à mon goût, et à force de vouloir trouver des liens entre tout le monde, ça en devient un peu gros.

De même, la fin ne m'a pas satisfaite. Que voulez-vous, j'aime quand l'histoire se finit vraiment, les fins ouvertes me laissent généralement frustrée, sauf si bien sûr je sais qu'elles ouvrent sur une suite, ou si elles apportent une quelconque utilité à l'histoire, ce qui n'est pas vraiment le cas ici.
De plus, je l'ai trouvée un peu trop brouillonne. Tout ça m'a semblé tomber comme un cheveu sur la soupe, comme si Andrew Taylor n'avait pas vraiment su comment finir son roman, ce qui ne m'a pas convaincue. C'est vraiment dommage, car jusque là j'avais passé un très bon moment.
Lien : http://pinklychee-millepages..
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C'est un roman labyrinthique. Pendant les cent premières pages, j'ai eu du mal à fixer les protagonistes et les unités de temps. L'un des personnages lit le journal d'une femme, Philippa May Penhow, qui a disparu. le lecteur voyage entre deux temps différents : entre janvier et avril 1930 pour le journal intime et fin des années 30 pour l'intrigue principale. Il y a de nombreux protagonistes. Lydia quitte son mari et va vivre chez son père, dans une sorte de pension, près d'un pub et d'une église. Un taudis, elle dont les origines sont en partie aristocratiques. Elle y rencontre Madame Renton qui s'occupe de l'intendance avec le propriétaire Monsieur Serridge. Elle est aussi couturière. le jeune Wentwood, journaliste emménage aussi dans une chambre, sous les combles. Monsieur Fimberry dont la vie se résume à celle de l'église dont il garde les clés avant l'arrivée de Lydia. Ce microcosme a bien des secrets à cacher. Par exemple, Wentwood n'est pas là par hasard. Sa petite amie, est la nièce de l'ancienne propriétaire, Miss Penhow, qui a disparu. Et il est commandité par un ancien flic pour épier les faits et gestes de M. Serridge, manipulateur et escroc. La version officielle de la disparition de Miss Penhow est qu'elle est partie aux Etats-Unis rejoindre son amour de jeunesse. Mais, pour l'ancien flic, elle aurait été assassinée par son amant faisant main basse sur la fortune. M. Serridge reçoit des menaces par courrier de coeurs d'animaux sanguinolents. Dans le même temps, le fascisme s'invite aux portes de la pension en faisant meeting dans la crypte de l'église. le mari de Lydia s'affiche avec ce groupuscule. Sa violence monte d'un cran lorsqu'il fait agresser Wentwood, dont le rapprochement avec sa femme le rend jaloux et furieux.
Le lecteur découvre dans le premier tiers du roman pourquoi les lieux s'appellent Bleeding Heart Square.
Pour passer le temps lorsque c'était trop long, j'ai joué à cache-cache avec les nuages. Je suis restée à la surface.
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Lydia Langstone, une riche jeune femme mariée sans enfant, vivant dans le quartier aisé de Londres, quitte son domicile conjugale après avoir été sévèrement frappée par son mari. Ne sachant où aller, elle décide en quelques secondes de se rendre chez son père, qu'elle n'a pas vu depuis de très nombreuses années, et qui lui a écrit récemment de retour des Amériques. Il vit dans un appartement à Bleeding Heart Square. Là-bas, elle va connaître un nouveau monde : pauvre, sans domestique, sans argent, et aux côtés d'un homme alcoolique, sa vie va devenir très difficile. Surtout lorsqu'elle va s'apercevoir qu'un homme semble rôder et épier Bleeding Heart Square, et que le propriétaire de l'immeuble reçoit d'étranges paquets renfermant des coeurs...
Je l'avais aperçu sur Babelio et la quatrième m'avait bien tentée. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais on passe un bon moment avec ce petit roman un peu policier, un peu thriller, au style évoquant Agatha Christie. Il se lit facilement et les personnages deviennent vite attachants, notamment l'héroïne qui se retrouve dans une situation très difficile et tente de faire front comme elle peut. Sa détermination à refuser de continuer à vivre avec un mari violent à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale et pendant la montée du fascisme paraît tout simplement héroïque, mais ne lui donne pas plus que cela un caractère surhumain : elle garde ses doutes, ses faiblesses et lutte tant bien que mal dans ce monde d'homme. le contexte historique est pas mal décrit et bien posé. L'intrigue n'en est pas réellement une, puisque l'on sait dès le début qui est le méchant (qui lui, est un personnage assez manichéen), mais il reste à savoir comment et quelles sont les autres personnes impliquées. L'histoire progresse lentement, sans que l'on s'ennuie pour autant, et sans réellement de temps mort. le dénouement devrait être une sorte de coup de théâtre, bien que je ne l'ai pas ressenti ainsi : sans être une déception, il ne surprend pas tant que cela. C'est une fin qui s'impose et qui termine bien le roman.
J'ai bien aimé. Je ne le mettrai pas dans mon top 10 (enfin, si j'en avais un), mais à l'occasion, il se laisse bien lire (pour des vacances, par exemple).
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le Britannique Andrew Taylor signe une intrigue fascinante dans l'Angleterre des années 1930...
Dans une atmosphère à la Dickens, Andrew Taylor restitue avec brio le quotidien de petites gens désargentées, mais aussi l'arrogance des nantis, au rythme d'un scénario diabolique. L'écrivain parvient surtout à inscrire les trajectoires romanesques de ses personnages dans un contexte historique passionnant et méconnu. (Delphine Peras - Lire, février 2011 )
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Jeudi 2 janvier 1130

Demain, j'irai à Bleeding Heart Square pour la première fois. C'est le jeune M. Orburn qui me l'a suggéré. Je pense toujours à lui comme au jeune M. Orburn, bien qu'il ait au moins trente-cinq ou quarante ans. Il est jeune comparé à son père quand celui-ci venait rendre visite à ma tante qui lui servait du madère et du gâteau aux graines de carvi il y a tellement d'années - comme le temps passe.
Je commence à écrire dans ce journal, et je me sens un peu embarrassée, comme si je parlais à quelqu'un que je venais de rencontrer. Ma nièce m'a donné le journal lorsque je suis venue passer Noël en famille chez mon frère. C'était très gentil de leur part de me convier, et de loin préférable à un dîner de Noël au Rushmere Hotel avec les autres résidentes qui n'avaient aucun proche pour les inviter, il n'empêche que c'était un peu gênant
En tout cas, c'est le début d'une nouvelle année, et je vais faire de mon mieux, j'ai pris plusieurs résolutions - je serai gaie, j'aurai une pensée pour ceux qui sont moins chanceux que moi et essaierai de les aider, je relirai tous les livres du Nouveau Testament et prendrai des notes au fur et à mesure. Je tiendrai ce journal à jour, j'y consignerai mes impressions, mes conversations, mes pensées, etc., toutes celles qui se présenteront à moi. Je dois rester occupée car tout le monde connaît celui qui trouve du travail pour des mains oisives !
Donc - revenons à Bleeding Heart Square. Quel curieux nom. J'avais demandé à M. Osburn d'où il venait mais il n'en savait rien.
Note à mon intention : trouver ce que signifie ce nom.
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C'est peut-être cela qu'on appelle l'enfer, être contraint non seulement de vivre, mais de revivre les évènements.
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That's what hell means, perhaps, being compelled not just to live but to relive.
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Je suppose que vous serez surpris d'avoir de mes nouvelles après tout ce temps, j'espère que vous ne m'en voudrez pas. Ecrire cette lettre m'est très difficile, d'autant plus que j'ai un service à vous demander. Peut-être aurais-je dû écrire à Jospeh plutôt qu'à vous. Après tout, c'est à lui que j'ai fait du tort. Mais je pensais que la vérité serait mieux transmise par vous, un membre du clergé, que par une lettre. Je lui ai déjà fait suffisamment de mal. Comme j'ai fini par le comprendre, sous ses apparences rudes bat un cœur tendre.
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