Nightwing Infinite, tome 1 : Le saut dans la lumière

On a tous nos petits scénarios mentaux sur des choses que l'on aimerait voir exploré dans nos comics préférés. Des paradoxes, des actes manqués, des angles morts qui méritent notre attention.

L'un des miens est : et si Batman utilisait sa fortune pour créer un filet social à Gotham. S'il répondait aux besoins de base des citoyens de manière telle que plus personne n'ait besoin d'en venir à la criminalité pour survivre?

Et bien c'est à cette question que Tom Taylor tente de répondre dans ses volumes de Nightwing. Et il le fait bien.

Un run que j'avais testé en VO à l'époque de sa sortie et que j'avais vraiment apprécié, même si j'étais pas allé au bout du premier arc. Des années après, je reprend enfin ma lecture avec les tomes VF. J'avais jamais lu de série solo Nightwing, et celle-ci est parfaite pour débuter. Je ne sais pas si c'est représentatif des aventures passées du personnage, mais ça commence de manière plutôt chouette.

Déjà, graphiquement c'est très beau. Bruno Redondo est très doué et son trait assez classique au premier abord est très efficace, très lisible, élégant et expressif. Surtout, l'artiste est un petit malin, qui n'hésite pas à faire des expérimentations de découpage dans la lignée de ce que faisaient Gillen et McKelvie sur Young Avengers, auquel il ajoute aussi pas mal d'emprunts visuels au Hawkeye de David Aja. Bref, c'est superbe visuellement et inventif, et je trouve qu'il y a un plutôt bon équilibre entre les moments au découpage plutôt classique et les moments où il se lâche. Si il y a un bien un ou deux effets un peu gratuit, dans l'ensemble, j'ai trouvé que ça restait plutôt au service de la narration et de l'histoire racontée.

Et ce qui rend la partie graphique encore plus sympa, c'est l'excellente colorisation d'Adriano Lucas. J'aime beaucoup ce que propose ce coloriste de manière générale (que j'avais notamment croisé sur le premier tome de Superman Infinite), et ici il rend les pages encore plus lumineuses et solaires, ce qui colle parfaitement au ton de la série, tout en proposant des ambiances colorées travaillées. Ca rend les dessins vraiment sublimes, tout en renforçant le côté élégant et moderne des visuels de la série. Graphiquement, ce tome 1 est de très haute volée.

Taylor est lui aussi un peu dans une tonalité post-Hawkeye de Fraction et Aja, avec un récit urbain à échelle très locale et plutôt léger, même si ça verse un peu moins dans la comédie. La caractérisation des persos est vraiment très réussie et j'ai bien aimé comment il utilise intelligemment le reste de l'univers DC. Les séries solos ont plutôt pour habitude d'ignorer un peu trop le reste des univers étendus, mais ici ce n'est pas du tout le cas et Taylor gère ça très bien.

Au niveau des intrigues en tant que telles, c'est plutôt sympa, avec des petits mystères et des révélations, et un côté assez Daredevil tant Blockbuster rappelle le Caïd, mais j'attends de voir sur quoi ça aboutira dans les tomes suivants. Taylor essaye aussi de s'intéresser à comment être un bienfaiteur au-delà de taper des criminels, une thématique jamais évidente à traiter dans les univers super-héroïque, et il s'attaque notamment à la question de comment utiliser sa fortune pour faire le bien. C'est ambitieux, à mon avis un peu casse-gueule, mais pour l'instant c'est plutôt intéressant.

Bref, un très chouette tome 1, dans le prolongement du Hawkeye de Fraction et Aja. J'espère que la suite réussira à rester au même niveau voire à être encore meilleure.

Suite de ma découverte de l'univers DC et de la Bat Family.
Et là gros coup de coeur !
Je connaissais un peu le personnage de Dick Grayson, ayant lu ses premières aventures avec les New Teen Titans de Wolfman et Perez sorties à l'époque chez Artima, et après avoir jeté un oeil sur les dessins de la série Nightwing j'ai craqué.

Le dessin est une grande part de ce coup de coeur, ils sont superbes, très lumineux, solaires, en fait complètement en adéquation avec le caractère et la personnalité de Grayson. le découpage est lui aussi incroyable, les scènes d'actions sont très fluides, elles font ressortir le côté athlète bondissant, gymnaste de Nightwing. Tout est beau, aidé en cela par une colorisation aux petits oignons. Il y a des doubles pages que je ne me lasse pas de regarder. Donc bravo messieurs Redondo et Lucas.

L'histoire est un peu plus classique, mais montre bien la personnalité de Grayson, on s'attarde en grande partie sur lui et la gestion de sa nouvelle situation, de ce qu'il compte faire de sa nouvelle fortune. Il a de nouveaux éléments familiaux à gérer qui vont rajouter à son trouble. On sent aussi qu'il est vraiment aimé et respecté par beaucoup de monde, pour sa droiture, son humanité. Un personnage attachant que j'ai adopté d'emblée. Il y a beaucoup d'émotion dans ce titre et j'aime ça.

Mais on oublie pas pour autant Nightwing, qui doit lutter contre la pègre de Blüdhaven. Nouvel ennemi, pègre locale qui régit la ville, un grand classique qu'on pourrait retrouver chez son mentor.
Mais c'est traité différemment et intelligemment car Nightwing est à l'opposé de Batman et cela se sent très bien dans tous les aspects de ce tome.

Franchement un vrai grand plaisir de lecture et j'attends de lire la suite avec impatience (même si j'alterne les titres pour éviter les spoils de la continuité au maximum).

Nightwing Infinite Tome 1, le saut dans la lumière, est un très bon début pour une série prometteuse.

Si on peut regretter que l'immersion dans l'univers de Nightwing ne sera pas très aisée pour un néophyte qui souhaiterait découvrir le personnage par ce volume, celui-ci n'en reste pas moins une très bonne entame pour un lecteur au minimum familier avec les personnages habituels DC Comics.

Une aventure qui donne l'eau à la bouche, ce genre de tome qui me prouve qu'il est de bonne qualité également dans le fait que je vais me mordre les doigts en attendant la suite.

Et puis j'adore le personnage de Nightwing, alors voilà. 😁

Alfred est mort mais Dick Grayson n'a pas vraiment eu le temps de faire son deuil (entre perte de mémoire et manipulation psychique, la vie d'un super héros n'est pas tous les jours facile).

Alors que la situation du héros de stabilise, Batgirl le retrouve dans sa ville d'adoption, Blüdhaven, et lui apprend que le défunt majordome l'a désigné comme son héritier, lui offrant au passage une petite fortune.

Mais que faire de cet argent ?
Est-ce encore raisonnable de jouer au justicier alors que cet argent pourrait régler tant de problèmes?

Nightwing est une série attachante, dynamique, drôle et humaniste.

Si l'intrigue de Tom Taylor reste assez classique, la série pose certaines questions sociétales intéressantes et sort le super-héros de sa zone de confort.
Quand à Bruno Redondo, il explose les codes narratifs du comics en faisant preuve d'une inventivité remarquable.

Cette osmose créatrice fait de cette série un pur moment de fun.
(chronique complète sur notre site)
Lien : https://www.mtebc.fr/nightwi..