Une couronne de roses

Car nos existences s'écoulent dans une solitude qui ressemble à une grotte obscure. Par peur de l'isolement, nous levons une lueur tremblante afin d'attirer nos amis dans ces ténèbres.

Je crois que ce sont les gens enfermés dans leur propre corps qui nuisent à autrui.

Oh … non … c'est juste que les gens ressemblent à des portes. Ils vous mènent tous à des pièces vides. Vous franchissez le seuil et vous vous retrouvez face à vous-même.

La craie qui perçait le gazon ras semblait constituer les os mêmes de la terre.

L'autre monde, le monde de la violence, des gens dans les journaux, rôdait autour d'elle, monde auquel elle avait eu peine à croire. Alors qu'elle écartait les feuilles pour y chercher un trésor, l'amour, l'aventure, c'était, par inadvertance, la découverte du mal, et la répulsion.

Sur le banc se trouvait la couronne de roses qu'elle avait tressée la veille. Elle la ramassa, pétales doux et inertes au toucher, tiédis par le soleil.