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Camille Fort (Traducteur)
EAN : 9782746702745
512 pages
Autrement (16/10/2002)
3.46/5   12 notes
Résumé :

"Sans Zelda, Scott Fitzgerald n’aurait jamais pu écrire ses œuvres de fiction. Il a a fait bien plus que baser ses héroïnes sur Zelda : il a recopié ses lettres et ses journaux, il l’a épiée sans répit, il n’a cessé de noter ses remarques, d’analyser et de disséquer ses propos. Les héroïnes féminines de Scott étaient Zelda. Même un individu naturellement pourvu ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Autant la vie du couple Fitzgerald est riche et intéressante - j'ai notamment un faible pour Zelda -, autant cette biographie est poussive. Certes, tout le parcours du couple est vu et revu de A à Z ; certes, on les suit dans leur relation destructrice ; certes, on a une idée assez générale de ce que fut leur vie en refermant le livre.

Mais que c'est long ! Que c'est encombré de détails inutiles ! Ainsi, on va nous raconter en long et en large une partie de tennis qui a eu lieu tel jour à telle heure (pour ça, on ne peut reprocher à l'auteure de ne pas être précise !), ou le déroulement de telle soirée pendant des pages, des pages, des pages, et des pages. J'ai peiné comme rarement pour arriver au bout de cet amoncellement d'anecdotes. Alors oui, les anecdotes, dans une biographie, ça sert à rendre vivant le récit et à éclairer le lecteur sur certains points, à mettre le doigt sur certains faits signifiants. Encore faut-il savoir les choisir et les narrer. Or ici, c'est d'un ennui...

Autre défaut : on ne sait jamais bien précisément quelles sont les sources de l'auteure, et si ces sources, quand elles sont citées, sont fiables. Si bien qu'on en vient à se demander si une part des anecdotes et des faits sont véridiques, ou bien s'ils ne sont fondés que sur des rumeurs, des colportages, des on-dit. Quant à la figure de Scott Fitzgerald, il m'a semblé que Kendall Taylor faisait au mieux pour ne pas l'égratigner ; il faut dire que son livre a été plus ou moins soumis à l'aval de Scottie, la fille du couple. Eh oui !

Tout ça pour dire que j'ai lu cette biographie à défaut d'autre chose - vu que c'était la seule à laquelle j'avais accès dans ma bibliothèque après la lecture d'un autre biographie, celle-là très brève, La mort du papillon. Je pense qu'il doit forcément exister mieux dans le genre, mais peut-être pas en français. Bon.
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Sometimes Madness is Wisda
Traduction : Camille Fort

C'est la lecture de "Tendre est la nuit", oeuvre où son auteur tente à la fois d'exorciser le souvenir de la vampirisation qu'il fit subir à son épouse et de se présenter comme la seule vraie victime de leur couple qui m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur Zelda et Francis Scott Fitzgerald.
Lui, comme Gatsby bien plus tard, venait du Midwest et était né dans une famille modeste. Pas plus que Gatsby, il n'aimait à parler de son enfance et de son adolescence, dominées par un désir obsessionnel de quitter à jamais la petite bourgeoisie dont il était issu. Elle appartenait à une famille sudiste assez fortunée de Montgomery, dans l'Alabama et, à l'instar de son futur époux, se fit souvent remarquer par un parcours scolaire jonché de mauvaises notes et de farces douteuses.
Cette excentrique forcenée qui préfigurait déjà ce que nous avons appelé "les garçonnes" tandis que les Américains leur donnaient le nom de "flappers", rencontra Fitzgerald à l'un des nombreux bals qui se donnaient, en 1917, en l'honneur des jeunes gens engagés pour aller se battre en Europe. Elle le trouvait beau, séduisant mais, déjà, le jugeait faible et indécis.
Il mit cependant un point d'honneur à l'épouser en dépit de l'avis de toutes et de tous, à commencer par celui des Sayre, les parents de Zelda, qui voyaient d'un assez mauvais oeil ce jeune homme certes brillant mais qui ambitionnait de gagner sa vie en écrivant nouvelles et romans.
A partir de là - et l'on reprochera sans doute à Kendall Taylor de ne pas s'être penchée sur les raisons auto-destructrices qui motivèrent le couple - les Fitzgerald affichent un alcoolisme outrancier et un goût des fêtes et des excentricités qui ressemble à une formidable fuite en avant. Outre l'alcool, qu'ils ingéraient dans des quantités presque incroyables (Fitzgerald, qui buvait avant de rencontrer Zelda, avait son bootlegger attitré), il semble bien que les jeunes gens aient aussi touché à la cocaïne et à d'autres drogues.
Il régnait entre eux une atmosphère de rivalité que Francis tolérait sans problème sauf sur un point bien précis : l'écriture. Lui qui, dès son premier roman, ne se gêna pas pour y intégrer des passages de lettres et des lettres entières de Zelda, s'opposa toujours férocement à ce que son épouse publiât quoi que ce fût. Et quand il l'y autorisa avec "Save the last waltz", il s'arrangea pour que les épreuves ne fussent pas corrigées dans les formes. de même, nombre de nouvelles écrites par Zelda seule parurent sous le nom de Fitzgerald.
Ce refus d'admettre l'identité propre de Zelda allié à ce qu'il faut bien nommer une entreprise de vampirisation psychique à son encontre - tout au long de son oeuvre, Fitzgerald suit et observe Zelda, quoi qu'elle fasse et jusque dans son effondrement, avant de le retranscrire il est vrai avec un grand talent - et à une santé fragilisé par l'alcool et les excès amenèrent la jeune femme à se diluer dans une schizophrénie qui prenait probablement ses sources au coeur de sa famille - son frère, Anthony, se suicida.
Dès lors que cette maladie dont Zelda ne se remit jamais s'infiltre dans les pages de cette biographie, celle-ci devient véritablement passionnante. On y découvre un Scott Fitzgerald génial mais qui n'avait vraiment rien d'un ange.
Alcoolique capable de boire jusqu'à l'épuisement, obsédé par l'idée de faire partie des happy few, admirateur trouble d'un Hemingway avec qui il eut (peut-être) une liaison homosexuelle, coureur de jupons qui n'hésite pas enfermer sa femme à clef lorsque celle-ci prend enfin un amant, amant enfin lui-même très médiocre et souvent proche de l'impuissance (par goût naturel envers le sexe opposé ou/et en raison de l'alcool ?), Fitzgerald nous prouve ici une fois de plus que, trop souvent dans la vie, l'homme et l'artiste qui vit en lui ressemblent à une autre version du tandem Hyde-Jekyll.
L'écrivain savait cependant ce qu'il devait à celle qui lui céda tout. Jusqu'au bout, il s'ingénia à écrire des nouvelles pour payer les frais de clinique de Zelda qu'il veilla toujours à interner dans des endroits hauts de gamme. Un peu avant la mort du romancier cependant, Zelda avait été prise en charge par sa mère qui l'accueillait périodiquement chez elle. Lorsqu'elle ne se sentait pas trop bien, elle retournait au Highland Hospital pour s'y recadrer.
C'est pendant son sommeil que Zelda Sayre Fitzgerald y mourut asphyxiée, le 11 mars 1948, huit ans après le décès de son mari :
"... Les restes de Zelda ne purent être identifiés que par leur emplacement, son dossier dentaire et une seule pantoufle brûlée, découverte sous son corps calcinée. (...) Par un beau jour tiède, à la Saint-Patrick, à Rockville, Zelda fut enterrée aux côtés de Scott, dans le cimetière de l'Union. ..."
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J ai parcouru avec un grand intérêt cette biographie de Zelda (pour moi c est bien elle qui est décrite dans cet ouvrage et non son mari)
J ai découvert sa vie très atypique et chaotique. de sa jeunesse dorée a sa folie. Son soutien à son mari et leur vie de couple elle aussi chaotique "je t'aime moi non plus" et leur relation atypique avec leur fille . le traitement de la dépression et de la maladie mentale au début du 20e est très intéressante aussi.
Je suis admirative du travail de recherche de l autrice...des notes très nombreuses, des citations, les points de vue nombreux! C est impressionnant !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sans espoir, sans jeunesse, sans argent, je reste là à regretter continuellement d'être vivante. Je veux aller bien mais je ne peux pas, me semble-t-il, et, si c'était le cas, qu'est-ce qui va ôter la chose dans ma tête qui voit clairement le passé - des douzaines de choses que je ne pourrai jamais oublier. (Lettre de Zelda à Scott, p. 318)
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Je n'ai rien contre le travail - pour ceux qui aiment ça. (Harold Loeb citant Duff Twysden, p. 220)
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