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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une lecture mitigée.


L'humanité s'est auto détruite, seule des arches ont pu être envoyées dans l'espace à la recherche d'une nouvelle planète pour tout recommencer. L'une de ces planètes, fruit d'une expérience ratée de l'ancienne civilisation terrestre, a permis l'évolution d'une espèce arachnide. L'affrontement est inévitable ?

Pour expliquer le roman, il suffit de mélanger Destination ténèbres de Robinson, Évolution de Baxter, Les fourmis de Werber, Aux tréfonds du ciel de Vinge et Élévation de Brin (dont l'auteur se réclame ouvertement) et vous savez tout.
Autant je me suis passionné pour l'évolution des arachnides, autant je me suis profondément ennuyé avec les humains, ce qui fait que je n'ai réellement apprécié que les deux tiers du livre.
La lecture n'est pas particulièrement exigeante, mais il faut savoir apprécier la Hard science, version biologie.
J'ai trouvé parfois ma lecture un peu froide, qu'il manquait d'un petit « je ne sais quoi » pouvant générer l'exaltation du lecteur.
Sur les différents concepts abordés dans le roman, une petite mention spéciale sur la condition masculine arachnide au travers de l'évolution de l'espèce.
J'ai bien aimé les cent dernières pages qui auraient méritées d'ailleurs un développement plus complet.

A lire donc, avec peut être une suite un jour ? Les spécialistes, ils en pensent quoi ?
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Incursion inhabituelle dans la SF : à bord du Gilgamesh, j'ai quitté ma zone de confort livresque pour une envoûtante balade dans les étoiles.

Alors que les humains ont bien fini par s'entretuer et détruire la planète, quelques milliers de Terriens sont parvenus malgré tout à fuir à bord de vaisseaux spatiaux, où ils ont été cryogénisés afin de recomposer l'humanité dans un autre système solaire. Les passagers du Gilgamesh errent ainsi pendant des centaines d'années dans l'univers, jusqu'à ce que le verdoyant monde de Kern leur apparaisse. Problème : il est déjà peuplé par une autre espèce, qui refuse d'accueillir les Terriens conquérants. Deux civilisations vont alors s'affronter au cours des siècles qui viennent.

J'ai beaucoup aimé cette histoire, bien plus complexe et profonde que mon résumé le laisse entendre. Car si Adrian Tchaikovsky utilise les codes de la SF en les détraquant (intelligences artificielles névrosées, portes automatiques qui coincent, écrans vidéos fêlés, équipage de anti-héros), j'ai eu davantage l'impression de lire un ouvrage philosophique qu'une oeuvre de pure fiction. L'auteur aborde en effet des sujets aussi forts que l'environnement, le temps, l'évolution, la communication, l'empathie -et j'ai particulièrement apprécié la façon dont il traite la question de la domination sexuelle. J'ai également admiré sa manière de décrire la formation d'une société (et quelle société !), et de ne pas choisir entre les deux civilisations amenées à s'affronter.

C'est donc un roman intelligent et bien nuancé, ponctué d'humour (british) et plein de suspense ; une belle découverte, qui me donne envie de lire la suite.
Et vous, vous embarquez quand sur le Gilgamesh ?
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Lu grâce à une critique qui a titillé mon cerveau reptilien (niveau 1).
Selon la théorie qui s'y rapporte, notre cerveau est composé de trois «couches» qui se seraient développées à des moments différents de notre évolution.
C'est un peu le thème du livre : peut-on contrôler l'évolution d'une espèce ?
Nous allons suivre deux trajectoires parallèles et nous impliquer émotionnellement (niveau 2) dans les aventures des deux tribus décrites dans ce roman.
Ici, il est amusant de réfléchir (niveau 3) à notre perception de leur évolution. Posez-vous la question : que souhaite-je qu'il advienne de l'une, de l'autre? Puis : pourquoi cette réaction?
Sous cet aspect, c'est un roman très intéressant, ainsi bien sûr grâce au côté space opera mâtiné de "civilisation" (le célèbre jeu).
Une entrée en science fiction très recommandable, je confirme.
Retour au cerveau : sa structure la plus ancienne correspond à un cerveau hérité d'ancêtres reptiliens, d'où le nom, siège des comportements primaires, tandis que les deux autres, développés plus récemment, seraient dédiées d'une part aux émotions et d'autre part à la cognition.
Enfin pour les derniers, les preuves d'existence sont peut être moins certaines.
C'est aussi le thème de ce livre.
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La scientifique Avranka Kern projette d'installer sur une planète terraformée des milliers de singes et un nanovirus qui accélérera leur évolution. Mais la futaille transportant les singes est détruite, tandis que le nanovirus trouve un hôte inattendu dans les araignées et dans une moindre mesure les fourmis. Les millénaires passent, les araignées grossissent et enjambent à grands pas l'évolution. Devenues intelligentes et communautaires, elles créent au fil des générations une société, une culture et une technologie adaptée à leur physiologie.

Mais voilà : la Terre mourante a envoyé dans l'espace les derniers humains, qui espèrent bien s'installer sur cette planète accueillante… La planète est protégée par le module d'Avranka, qui s'est cryogénisée avant de donner des instructions à son IA, et les premiers membres d'équipages qui descendent malgré tout au sol sont attaqués par de très gros insectes.

Le roman exploite l'idée d'une espèce très différente de la nôtre qui crée sa propre civilisation, et on sent que l'auteur s'est longuement renseigné sur les araignées, tout en ajoutant la dimension sociale qu'elles n'ont pas chez nous. Curieusement, au fil du roman, on se prend à s'attacher à ces grosses bêtes, leurs espoirs et leurs ignorances, leur chemin vers la civilisation et l'évolution de leur mentalité. Elles restent très différentes des humains et plus collectives. Cependant, les conflits entre nids ne manquent pas. Les araignées ne sont pas décrites comme idéales ou bienveillantes, loin de là (cf. le traitement de leurs mâles), ce qui ajoute à la crédibilité de la société imaginée.

Quant aux humains, le récit est moins surprenant et reste l'histoire d'une lente décrépitude dans un huis clos. La thématique de l'humanité qui détruit son environnement et se détruit elle-même est un des fils conducteurs. On pourra peut-être reprocher à l'auteur la facilité scénaristique d'avoir un linguiste dans le vaisseau, déjà vu dans d'autres romans pour arriver à comprendre une espèce étrangère (quelle est la probabilité qu'il y ait un linguiste expert sur un vaisseau de quelques centaines de milliers de naufragés de l'espace ?). Holstein est ici la figure du héros malgré lui, du vieux sage mesuré seul à même de comprendre l'IA puis la nouvelle planète.

Évidemment, l'un des enjeux est l'impossibilité de communication et de cohabitation entre deux espèces sapientes qui veulent vivre dans le même espace. Les araignées étaient là en premier, et les humains n'ont pas la capacité de repartir car leur vaisseau n'est plus qu'une épave.

Principal défaut du roman : le début prétend que le nanovirus est lâché pour transformer les singes en serviteurs des derniers humains. Pourquoi donc ne pas avoir aussi installé les humains dès l'origine, alors que la Terre se meurt déjà ? On a l'impression d'une manoeuvre pour justifier l'idée de départ.

Il n'en reste pas moins que l'histoire est une bonne surprise, et je la lisais davantage pour connaître l'évolution des araignées que celle des humains. L'auteur a écrit une suite avec des poulpes sur une autre planète, et je suis curieuse de savoir ce qu'il a imaginé.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Merci à Lecteurs.com et aux éditions Folio SF de m'avoir permis la lecture de ce bon roman de science-fiction dans le cadre des Explorateurs de l'imaginaire.
Une expédition a pour but d'envoyer des singes infectés par un nanovirus sur une planète pour préparer l'arrivée des humains,seulement elle échoue mais le nanovirus survit et infecte des araignées qui au fil du temps vont développer leur intelligence.Mais bientôt une arche arrive en orbite remplie des derniers humains qui sont bien décidés à coloniser la planète des araignées.
Un très bon roman de science-fiction qui se lit assez vite malgré ses 700 pages .A recommander donc pour les initiés mais aussi pour les autres.
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L'histoire se partage entre humains réfugiés d'une terre mourante et occupants d'une planète terraformée, mais dont l'évolution a totalement échappé à ses créateurs.
Les héros humains ne sont pas particulièrement sympathiques, plutôt des anti-heros fatigués, reflets d'une civilisation en phase terminale, certains sont même bas de plafond, mégalomanes...
Côté araignées le soin apporté par l'auteur aux descriptions, aux évolutions, aux personnages, grâce à un style imagé, rend saisissant la plongée dans le monde des arachnides. On s'émerveille devant leur ingéniosité, leur intelligence, leur adaptation à la nature.
Malheureusement l'evolution de l'histoire, les rebondissements, les étapes de l'évolution s'étirent pendant un bon tiers central du livre, et, de révoltes en guerre de pouvoirs à répétition, le suspens perd en intensité.
Dans le dernier quart, la confrontation, l'action, les combats, longtemps incertains, font repartir le suspens jusqu'à...
Un réalisme merveilleux doublé d'une leçon sur l'évolution, le tout dans un décor spatial. Réussi !
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Livre déconseillé pour les arachnophobes, hautement recommandé par nombres de fan de sf, ce qui est sûr avec cet ouvrage, c'est que vous ne verrez plus les araignées de la même manière. L'intrigue est simple, une course à la survie pour une humanité mourante à la recherche d'une nouvelle Terre. Problème, cette nouvelle Terre est habitée par des araignées mutantes et intelligentes qui ne comprennent pas un traître mot du langage humain. Et autre problème, cette planète est protégée par une scientifique folle nommée Kern qui aurait préféré des singes mutants à des araignées.

Numérisée dans un satellite-sentinelle, elle souhaitait par le biais de primates et d'un nano-virus, recréer une civilisation avancée en quelques siècles. Problème, tous les primates sont morts (ce qu'elle ne sait pas...) et elle est prête à tout pour protéger cette planète contre notre très chère humanité bien bourrine qui veut se faire cette planète à l'américaine.

Deux intrigues s'entrecroisent, d'un côté les humains qui passent leur temps en luttes intestines dans une arche complètement foutue. Une partie classique mais efficace et de l'autre, la partie la plus intéressante: Les araignées mutantes matriarcales en pleine ascension technologique dans ce monde fascinant, entre guerre, maladie, révolution sociale et religion. On suit une multitude de grosses araignées si étrangère et si humaine à la fois.

Récit riche en rebondissements mais également en thématiques actuelles, l'égalité des sexes, l'aveuglement idéologique, l'empathie et surtout la communication avec l'autre, comment faire quand les langages sont si différents entre araignées et humains... Il n'y a pas de manichéisme entre les araignées et les hommes, juste deux peuples qui cherchent à survivre.

Un solide roman de science-fiction qui se lit vite malgré ses 600 pages et qui ne tombe ni dans les stéréotypes, ni dans le langage scientifique outrancier ou trop précis. Par contre, il n'a rien de novateur pour qui connaît un peu la sf.
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Ehhh bien un beau pavé de sf.
Des scientifiques créent un nouveau monde . le monde de kern. On y installe des singes et on inocule un nanovirus capable d'améliorer cette espèce animale et la relever à un rang bien supérieur d'intelligence et de servitude.
Mais un incident se produit et tout le navire spatial menant la mission disparait, seule Arvana kern est à bord de sa sentinelle plongée dans un sommeil cryogénique. Elle attend un signe, le signal que tout a marché sur sa planète terraformée.
Plusieurs milliers d'années après, les derniers humains après la disparition de la terre sont à bord d'une arche spatiale, le groupe de scientifique cherche une planète viable et ils tombent biensur sur le monde de Kern. Mais tout ne se passe pas comme prévu, la scientifique à bord de sa sentinelle leur interdit l'accès et un tas d'événement va se produire au fil des années.
Mais que se passe sur cette planète terraformée tant convoitée ?ehhh bien aucune trace des singes, ils ont tous été brûlés lors de l'incident. le nanovirus a bien fait son action mais pas sur les singes mais sur les arachnides ( un monde que maîtrise très bien l'auteur) On suit leur évolution et leur élévation qui est quand même calquée sur le modèle humain: l'organisation en société et en civilisation, l'intérêt pour la religion puis la science, la demande d'égalité entre mâles et femelles, le développement des technologies en particulier les biotechnologies.
Tout ceci est conté en une succession de chapitres qui moi m'ont fait plonger dans ce monde imaginaire.
Mais à la fin !!! Comment va se passer la confrontation entre les derniers humains et ces araignées super intelligentes?
Le suspens est là, on s'imagine mille et un scénario et celui que nous offre tchaikovsky est extrêmement intelligent.
Lisez le. Un bel échappatoire dans un monde peu commun. J'ai beaucoup aimé ce voyage.
Maison d'édition : folio SF
Reçu et lu dans le cadre des explorateurs de l'imaginaire de lecteurs.com
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Dans la toile du temps d'Adrian Tchaikovsky avait tout de suite attiré mon regard intéressé. Après tout, il s'agit d'une histoire mettant en scène une rencontre, un premier contact, entre une humanité au bord de l'extinction et une race d'araignées géantes sur la courbe ascendante de l'évolution.

J'ai beaucoup apprécié le postulat de l'auteur. Nous sommes dans une optique post-apo, avec une humanité sur le point de disparaître qui survit sur une arche à travers l'espace. Ils sont à la recherche d'une planète prête à les accueillir, car une culture ancienne était capable de terraformer des exoplanètes. Avrana Kern, chercheuse de génie mais aussi sympathique qu'une porte de prison, a tenté d'ajouter à sa planète une espèce de serviteurs prêts à utiliser. Mais dommage, au lieu de sympathiques créatures simiesques, ce sont des araignées qui vont en plus gagner en taille et en ingéniosité, le rêve de tous les arachnophobes, qui vont hériter d'un nanovirus accélérant leur développement au fil des siècles.

Ces idées permettent à Adrian Tchaikovsky de développer des réflexions parfois très profondes. le roman aborde évidemment des questions très Darwiniennes d'évolution et d'apprentissage. Nous sommes face à deux espèces, deux cultures, qui sont à un stade différent de leur évolution, toutes deux cherchant à survivre. Il est d'ailleurs intéressant de voir comment les araignées développent des sensibilités artistiques et architecturales, des modes de communication aussi efficients que ceux des humains, mais différents car leurs anatomies divergent. La question de la religion est aussi présente, des deux côtés, puisque les hommes touchent quasiment à l'immortalité et que les araignées développent leur propre croyance. le genre aussi, puisque chez les araignées, les femelles sont plus grandes que les mâles, plus fortes, et imposent donc leur société. En somme, c'est de la hard SF comme j'aime.

Pour ce type de SF, la construction des personnages peut être un point faible. Dans la toile du temps évite l'écueil grâce à un bon sens de la caractérisation qui rend les personnages crédibles, mais pas forcément toujours attachants. La plupart des humains campent leur rôle et ne m'ont pas gêné plus que cela à défaut qu'il y en ait qui s'élève de la foule. Hormis Avrana Kern, que l'on voir finalement assez peu, mais dont l'entrée en matière fracassante et le côté froid et jusqu'au boutiste a le mérite de nous mettre très au clair avec sa personnalité. le linguiste et l'ingénieure humains sont sympathiques mais sans marquer les esprits, il n'est pas déplaisant de les voir.

Côté arachnides, la façon dont leur société est structurée se lit très bien à travers les personnages. Ainsi, les araignées existent en clan et en familles et l'auteur a pris le parti de nommer les chefs de ses familles toujours de la même manière. le procédé implique une continuité héréditaire des savoirs et des comportements. Portia est par exemple une araignée qui a lancé l'évolution très tôt et aura souvent un rôle de pionnière et d'exploratrice. Bianca développera un comportement de scientifique brillante mais à la marge des conventions sociales. Quant à Fabian, c'est un mâle courageux, bridé par sa situation de mâle, et intelligent. Leurs caractères et aspirations sont très bien décrits par Adrian Tchaikovsky, ce qui les rend étrangement attachants.

Le récit alterne entre les points de vue des araignées et ceux des humains. Il nous permet de constater les évolutions et les destructions des deux côtés, de voir les divergences et les convergences dans la façon de raisonner et de se sortir des situations épineuses. Il est également assez divertissant de voir que certaines actions menées par les humains ont des impacts que les araignées ne parviennent pas à comprendre et interprètent de manière partielle ou erronée pour coller à leur propre système de valeur. de la même façon, les humains ne considèrent pas les araignées comme des créatures intelligentes car elles ne leur ressemblent pas.

Mais cette narration double a les défauts habituels de ce type d'écriture. Nous sommes dans un schéma classique où deux parties existent et évoluent séparément dans le texte, en ne se croisant qu'à de brèves occasion jusqu'au climax. L'histoire doit progresser de manière identique dans les deux diégèses. C'est bien sûr très complexe. Et c'est clairement la partie des humains qui pâtit parfois de longueurs et d'idées narratives moins riches et captivantes. du coup, on se retrouve souvent à adorer les passages avec nos arachnides et à soupirer lors des retours avec les humaines.

J'ai beaucoup aimer ce voyage dans le temps et l'espace ! Tchaikovsky a une plume agréable et précise. Les passages qui concernent l'évolution des araignées sont passionnants et immersifs, il parvient à rendre attachante ces petites bêtes malaimées et à leur donner un fonctionnement et un mode de société uniques. le bémol va aux passages avec les humains, qui n'étaient pas aussi fascinants malgré des idées intéressantes. L'histoire souffre du syndrome de devoir mener deux récits à la fois qui doivent se retrouver à un point du roman, du coup on a l'impression qu'un point de vue a dû être artificiellement étendu. Sinon, c'est une très bonne lecture, originale et audacieuse.

Lien : https://lageekosophe.com/
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J'ai beau aimer la SF, je n'en lis au final qu'assez sporadiquement par rapport à d'autres genres, et du coup beaucoup de titres récents dits cultes me sont inconnus. Dans la toile du temps (Children of Time) en fait partie. le titre avait une réputation des plus flatteuses, ce qui me tentait autant que ça m'inquiétait, parce que je suis souvent déçue par les titres dont j'attends beaucoup. Heureusement, ce ne fut pas du tout le cas, loin de là !

Avec Dans la toile du temps (Children of Time), je découvre Adrian Tchaikovsky, un auteur de 48 ans assez prolifique dont c'est le premier roman paru en France. Celui a reçu le prix Arthur C. Clarke en 2016 et s'inscrit pour ceux qui connaissent dans la lignée du cycle de L'Elévation de David Brin puisqu'il nous fait découvrir l'évolution d'une civilisation radicalement autre et sa confrontation inévitable avec l'espèce humaine. Dans un genre un peu similaire, j'avais beaucoup aimé ma découverte de Semiosis au début de l'année, mais ici tout, le ton, le lieu, les créatures, les relations, sont différentes et emportent vers un autre voyage des plus surprenants.

La première chose qui m'a frappée en commençant ce roman, c'est la facilité avec laquelle l'auteur nous plonge dans un futur très très lointain et une épopée bien éloignée de nous. Adrian Tchaikovsky a vraiment un style des plus abordables malgré les concepts scientifiques, évolutifs et philosophiques qu'il met en branle, ce qui est très appréciable. Ainsi, même si la première partie est un peu longue parfois pour installer l'ambiance et vraiment démarrer l'histoire, cela passe quand même relativement bien grâce à cette plume tellement fluide et simple.

J'attendais beaucoup de ce roman mais j'avais également quelques craintes quant au récit mais également quant au contenu. Celles-ci ont rapidement été balayée. J'ai beaucoup aimé ce récit qui mélangeait Space Opera et Planet Opera et où la narration nous emmenait alternativement auprès d'une nouvelle espèce intelligente et auprès d'un humanité en perdition à bord d'un faisceau qui cherche désespéramment une nouvelle Terre pour les accueillir. L'équilibre est très bien et rapidement trouvé. Les deux pendants sont très bien travaillés. J'ai tout autant aimé le récit la naissance et l'évolution de cette espèce, que celui de ses humains enfermés sur un vaisseau à travers les âges et de plus en plus coincés.

Les données scientifiques, qui peuvent faire peur dans la SF, sont ici parfaitement intégrées au récit. J'ai trouvé le récit du développement de cette espèce, puis civilisation des araignées géantes parfaitement crédible et passionnant. Tout comme dans Semiosis, j'avais suivi avec plaisir le récit du développement de cette liane intelligente, j'ai ici aussi adoré cela avec les araignées. En plus, on le vit vraiment de l'intérieur et c'est très fort de la part de l'auteur d'imaginer comment elles auraient pu évoluer après avoir reçu un nanovirus accélérant leur évolution. A aucun moment, elles ne ressemblent aux hommes - à part peut-être lors de la revendication d'une égalité des sexes assez cocasses ici - et on le sent bien. L'auteur s'est bien inspiré de leurs caractéristiques physiques et physiologiques. C'est juste glaçant et encourageant à souhait, et très bien construit. On les suit à travers les siècles et on les voit passer en quelques sortes d'araignées des cavernes à araignées modernes. Excellent ! En plus, cela se fait en parallèle du récit de la déchéance de notre civilisation en quelques sortes, puisque les humains sur le vaisseau sont a priori les derniers de leurs espèces, et que là, ça ne va pas au mieux. On a donc tous les ingrédients d'une rencontre tonitruante entre les deux espèces.

L'auteur a vraiment bien mis en scène ce parallèle en miroir d'une ascension inversée pour les deux. Il en va de même pour les personnages qui peuplent le récit, ce qui m'a fascinée. du côté des humains, on s'attache peu à peu à ses hommes et ses femmes (surtout un duo en fait) qui traversent les méandres du temps à coups d'hibernations plus ou moins longues. Tandis que chez les araignées, c'est le Savoir et les souvenirs qui l'accompagnent qui se transmettent d'une génération à l'autre, ce qui fait qu'on a l'impression de suivre un peu toujours le même personnage sur un temps infini. C'est très bien vu. On se surprend ainsi à s'attacher à des êtres, qui sur le papier, n'avait rien pour nous accrocher. Franchement, qui aime les araignées ? >
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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