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Citations sur Ainsi parlait mon père (16)

Personne ne (re)lirait encore Dostoïevski si son oeuvre n'avait été qu'un exercice de style. Nabokov, ce grand esthète, a beau exprimer du mépris à l'égard de l'auteur de l'-Idiot-, il ne nous détournera jamais de l'une des plus magnifiques cathédrales littéraires. Les grandes oeuvres supportent toutes les insultes, qui ne font que les rendre encore plus majestueuses. (p. 230)
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La langue est une arme plus dangereuse que le couteau et le fusil. (...) Car, après l'avoir prononcée, la parole blessante ne meurt jamais de nos excuses. (...) Ainsi parla mon père pour me mettre en garde contre ce que j'appelais ma liberté de parole. (p. 76)
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" Tu es entrain de me dire que ce que tu écris ne peut avoir de sens pour moi ? Non, non, non, ne renonce pas. Ce qui est sorti de ton ventre dans cette langue, le français, tu dois pouvoir me le traduire en notre langue, le tem. Si tes mots ont réellement un sens, tu devras pouvoir me les traduire. A moins qu'il ne s'agisse de bruits, non de paroles. Sinon toute parole essentielle a son équivalent dans toutes les langues humaines. (p. 54)
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Je suis un ignorant. Mais, chaque fois que je me rappelle que tu es mon fils, je me sens riche de ton immense savoir acquis à l'école et sur les sentiers du monde. Cependant , Aboubakar Sadamba Tchakoura, tu ne deviendras réellement, à ton tour, mon père que si, de cet immense savoir, tu parvenais à m'offrir la clé d'une énigme : où vont les larmes des poissons ?" : ainsi parla mon père pour se moquer de tous les livres que j'avais exposés sur ma table, dans ma chambre, au village, au cours de ce mois de vacances. (p. 53)
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Va, Abou, va , mon fils, jusqu'au bout du monde. Mais où que tu ailles, où que tu t'installes, n'oublie pas ce village où tu es né, n'oublie pas cette forge, notre forge, qui fut le lieu de tes apprentissages (...), n'oublie pas les premières paroles qui ont fait nid dans ta tête et dans ton coeur. Va, mon fils, va, mais en esprit, reste arrimé à ton passé. Tu danseras d'autant plus fièrement même dans la tempête que tu seras à la fois aérien et enraciné. (p.8)
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Le feu de la forge de mon père ne s'éteint pas dans ma mémoire. Mon village, si minuscule, est devenu ma lucarne pour regarder le monde. (p. 107)
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"Tu veux naître de toi-même, me dis-tu, mais tout humain naît de lui-même en passant par le mystère que son père et sa mère ont rendu possible. Et ce mystère qu'ils ont rendu possible ne leur appartient pas, il vient de loin." : ainsi parla mon père après m'avoir écouté traduire en une phrase, avec beaucoup de prétention, le sens de mon engagement littéraire. " J'écris pour me mettre au monde". (p. 55)
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Tous ces livres qui, dans ma bibliothèque, ignorent comme je les aime ! Ou peut-être, n'ont-ils pas besoin de se savoir aimés, ils se suffisent à eux-mêmes. Enfin, pour eux, je gravirais La montagne magique de Thomas Mann, et, une fois au sommet, même si une maladie là-bas m'empoignait, je pourrais crier que grâce aux livres je vole, m'envole, en étant solidement arrimé à ma condition de mortel insignifiant. (p. 246)
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« Essaie de cracher sur un aigle rayonnant dans les airs, tu auras toutes les chances de recevoir en plein visage ta propre salive, mais l’oiseau, là-haut, ne te remarquera même pas » : ainsi parla mon père au sujet de l’énergie dilapidée au service de la jalousie.
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« L'orsque nous faisons rougir le fer au feu,
nous lui infligeons un malheur. Mais, en le plongeant
dans l’eau, même dans l’eau bouillante, tout
en lui s’apaise, il devient d’ailleurs encore plus
dur » : ainsi parla mon père qui ce jour-là fit preuve
d’un optimisme que je ne lui connaissais pas, en
soutenant que nos malheurs peuvent s’apaiser
comme s’éteint la brûlure du fer que nous plongeons
dans l’eau.
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