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EAN : 9782363082770
191 pages
Arléa (06/01/2022)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Cette correspondance croisée est avant tout une histoire d'amour qui traverse la vie d'Anton Tchékhov et de Lydia Mizinova. C'est aussi une histoire sublime et tragique de la création, indissociable du mouvement de la vie, de ses passions, de ses joies en exaltations et de ses tragédies. Lydia Mizinova inspira le personnage de La Mouette. Avant d'être une correspondance, ce livre est avant tout une histoire d'amour qui traversa à divers titres toute la vie d'Anton T... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Merci à Babelio via la masse critique et aux Editions Arléa pour l'envoi de cette correspondance entre Anton Tchekhov et Lydia Mizinova, soit près de 140 lettres dont les deux tiers rédigées par Tchékov à l'adresse de celle qui fut son amoureuse ardente et son amie.

Cette correspondance s'étend sur neuf années, de janvier 1891 à janvier 1900.

Leurs lettres montrent surtout la relation complexe entre les deux personnes qui m'ont finalement donné l'impression d'être tous deux bien centrés sur eux-mêmes. Ils ne cessent d'ailleurs de se le reprocher, surtout Lika à l'égard d'Anton. Celui-ci donne l'impression de voler plus haut dans ses pensées mais il revient très souvent à des réalités matérialistes peu intéressantes. du côté de Lika, ce sont des reproches permanents qu'elle adresse à Anton, le menaçant de ne plus lui écrire, mais elle ne parvient pas à s'en passer.

A travers ces lettres, ils se donnent d'hypothétiques rendez-vous dans différentes villes d'Europe où ils pourraient se retrouver, mais leur mobilité respective et sans doute leur manque de désir réel empêchent cette rencontre.

J'ai trouvé quelques fulgurances dans leurs propos respectifs, souvent pessimistes, avec des lueurs chez Tchekhov lorsque le printemps arrive, que les arbres fleurissent et les fruits mûrissent, mais leur relation reste confuse et cette correspondance sur près d'une décennie ne la clarifie pas.

Tchekhov ne semble pas réaliser d'effort de qualité littéraire dans ses lettres, il se laisse aller, comme il le fait dans sa vie quotidienne, il est vrai qu'il souffre de tuberculose qui finira par l'emporter, Lika subissant le même sort bien des années plus tard.

Ces lettres méritent toutefois un petit détour au fil d'autres lectures et c'était donc une opportunité intéressante proposée par Babelio. Merci.
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Tchekhov est de ces auteurs, dont les publications de titres ou de titres biographiques sont incessants. J'avais noté la sortie ce recueil Correspondance avec la mouette en début d'année, j'ai eu la chance de le recevoir par le biais de la Masse Critique Babelio du mois de février. Publié aux Editions Arléa, on y observe la correspondance de l'auteur russe avec l'une de ses amies, l'une de ses muses, d'où l'allusion au titre qui fait référence à sa célèbre pièce de théâtre, Lydia Mizinova. Actrice, essayiste, traductrice, elle fut également l'amie de la soeur de l'auteur, Maria Tchekhova, dont le diminutif Macha ne cesse de réapparaître dans le récit.


L'introduction de Nicolas Struve, traducteur (notamment de Marina Tsvetaïeva) et comédien, pose les jalons de la relation qu'ont entretenu l'auteur russe et sa muse, qui était celle d'une amitié forte, davantage amoureuse de son côté à elle, d'une connivence et d'un attachement certains en-tout-cas. Cet échange régulier de lettres démontre d'une belle complicité entre les deux, j'ai été amusée par les petits surnoms qu'ils se donnent et qui donne des airs de flirt à leur relation : on relève du "petit ange", "ma colombe", "petit melon" de son côté à lui, du "petit père", "mon petit pigeon" de son côté à elle. Si Lydia Mizinova semble véritablement attachée à l'auteur, elle ne cesse de revenir le voir lui et son clan dans la maison familiale de Melikhovo, Tchekhov semble lui davantage feinter les accès de jalousie dont il témoigne, des élans de possessivité, qu'il théâtralise. Des deux, c'est en tout cas Tchekhov qui semble maîtriser le jeu, et le mener, face à une Lydia toujours dans le doute, face à ses écrits, ou elle confie beaucoup de ses états d'âme à son correspondant. La posture de l'immense écrivain que représente Tchekhov règne sur cette correspondance, même s'il est loin d'écrire avec hauteur et arrogance. Bien au contraire, c'est un homme assez badin, prompt à rire de tout, que j'ai découvert, amateur de jeux de mots, ou l'on oublie bien vite qu'il est l'auteur de la mouette et de tant d'autres oeuvres. C'est un homme facétieux, dont les bons mots et les taquineries prêtent à rire, et les remarques un peu caustiques remettent les choses à leur place. On aimerait tous avoir un Anton Tchekhov qui nous écrivent de telles lettres, fraîches et drôles. Elles ne se résument cependant pas à cela, elles sont souvent l'occasion de passes d'armes entre les deux épistoliers, qui ne cessent de se chicaner, provoquer, titiller cette attirance qui existe, jusqu'à aller chercher leurs propres limites, sans que leur correspondance ne cesse.

Ces lettres constituent une infime part de la vie de Tchekhov mais donnent un premier aperçu de sa personnalité, un brin taquin, un homme profondément attaché à sa famille, et ses amis, à cette amitié un brun amoureuse qu'il entretient avec cette amie. C'est aussi l'opportunité de distinguer un coté de l'écrivain, dont ce concept de reinheit, sur lequel ils échangent à l'occasion, relatif à une notion certaine d'innocence originelle, nous explique Nicolas Struve en introduction. Entre deux chicanes, Tchekhov évoque cette pulsion qui le pousse à écrire, surtout pas pour lui-même, alors même que sa pièce La mouette est achevée et prête à être jouée au théâtre. La correspondance d'Anton Tchekhov et de Lydia Mizinova, s'achève en 1900, quatre ans après la mort de l'auteur, alors même qu'il reste encore trente-neuf années à vivre à la Mouette : si la totalité des lettres de Tchekhov pour Lydia ont été intégralement publiées dans cet ouvrage, et en revanche pas celles de Lydia, on peut se poser la question d'en connaître les raisons.

À chaque fois, je découvre un Tchekhov différent, celui de Sakhaline est bien loin du correspondant de Lydia Mizinova. Si la prolifique biographie de Donald Rayfield, Anton Tchekhov, une vie, publiée chez Louison Éditions constitue la Bible indispensable pour connaître la vie de l'homme, dont elle dissèque presque à la minute près la vie, j'avoue n'avoir jamais perçu à travers ses centaines de pages cette facette de sa personnalité qui fait de lui, un compagnon, un correspondant, un ami plein d'esprit, drôle et attentif.
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Je remercie Masse critique et les Editions Arlea de m'avoir donné la possibilité de cette lecture.
Lors de cette masse critique, j'ai été attiré par cette correspondance entre Anton Tchekov et Lydia Mizinova qui lui inspirera Nina dans La Mouette. de Tchekov, je ne connais pas grand'chose de l'oeuvre et c'est justement cela qui a orienté mon choix, la volonté d'en savoir plus par le biais de sa correspondance avec Lika qui sera un temps son amante et avec laquelle il entretiendra une longue amitié.
Amour, amitié mais toujours surtout relations complexes entre les deux transparaissent tout au long de cette correspondance qui reprend l'intégralité des lettres écrites par Tchekov (98) et 64 des lettres écrites par Mizinova. Ce que l'on ressent dans ces écrits c'est l'attachement de Lika pour Anton et l'amour qu'elle lui porte pendant les 10 années décrites dans le livre.
La mélancolie est également très présente dans leur relation. Et, malgré une volonté commune de se lire et de se voir, une impression de rencontres gâchées, de Je t'aime moi non plus, reste suspendue et m'a enveloppé durant cette lecture.
Une introduction intéressante à la vie de Tchekov qui m'apparaît tel un personnage mélancolique, presque taciturne.
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J'aime lire des correspondances, on a l'impression d'entrer un peu dans l'intimité des épistoliers d'une façon différente que dans leurs oeuvres "officielles". Une remarque concernant cette édition : un certain nombre des lettres de Lydia Mizinova n'apparaissent qu'en notes de bas de page, donc moins aisément lisibles, c'est dommage !
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Petit on m'a montré si peu de tendresse, qu'aujourd'hui, devenu adulte, je prends les manifestations de tendresse comme quelque chose d'inhabituel.

Anton Tchekhov
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Pour moi, la plus haute des satisfactions : me promener ou rester assis, sans rien faire; mon occupation favorite : ramasser des choses inutiles (feuilles, brins de paille,etc.) et me livrer à des activités sans but.

Anton Tchekhov
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Mon humeur, ma situation sont si mauvaises que souvent j'ai peur de rester seule avec moi-même.

Lika Mizinova
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Je m'ennuie de toi et rêve d'un rendez-vous, comme les esturgeons du bassin Strelninsky rêvent d'eau pure et claire.

Lika Mizinova
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Chère Lika, si je n'écris pas c'est qu'il n'y a rien qui vaille d'être écrit; la vie est à ce point vide qu'on n'y ressent que la morsure des mouches -- rien d'autre.

Anton Tchekhov
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Videos de Anton Tchekhov (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Le clafoutis de Tchekhov

Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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