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Gennadij K. Spirin (Illustrateur)Sybil Gräfin Schönfeldt (Adaptateur)
EAN : 9782732033792
Sorbier (02/05/1994)
3.92/5   12 notes
Résumé :
" Sur le trottoir enneigé de la petite ville, une jeune chienne s'agitait de tous côtés avec inquiétude. A chaque instant elle se mettait à l'arrêt, gémissait, sautait d'une patte glacée sur l'autre, en essayant de comprendre où elle se trouvait. La journée avait commencé comme toutes les autres... "

En ce glacial hiver russe, Kachtanka perd la trace de son maître. Recueillie par un inconnu qui partage son appartement avec de drôles de compagnons, Kac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'aime beaucoup ce conte d'Anton Tchékhov (qui a été adapté pour l'album, ce n'est pas une traduction brute) que je donne souvent à mes élèves pour les familiariser à la littérature. On y trouve tout ce qu'il y a d'intéressant à travailler à l'école primaire :
Premièrement un texte qui, sans être trop complexe, présente de-ci delà quelques difficultés de vocabulaire qu'il convient de dénouer avec les enfants.
Deuxièmement, ce texte comporte beaucoup d'implicite pour lequel l'enfant lecteur doit aller au-delà de ce qui est strictement écrit pour se forger une bonne image mentale et une compréhension fine.
Troisièmement, le personnage principal, à savoir la petite chienne Kachtanka, change de nom au cours de l'histoire, ce qui oblige l'élève à faire un lien entre ce qu'il sait de Kachtanka avant, et ce qu'il apprend d'elle maintenant avec cet autre nom.
Quatrièmement, l'utilisation de noms et de patronymes typiquement russes doublé du décalage historique offrent une ouverture culturelle intéressante pour les enfants.
Quatre raisons, parmi d'autres, qui font que cet album est particulièrement adapté à l'étude en classe de CM1 par exemple.
Pour l'instant, je n'ai encore parlé que des caractéristiques techniques du texte. Il me faut dire un mot aussi de la présentation sous forme d'album avec ses illustrations. Dans un premier temps, je donne le texte brut que j'ai tapé, mettant ainsi le élèves aux prises avec les difficultés relevées plus haut.
Ce n'est que dans un second temps, après un échange avec les enfants et une émission d'hypothèses explicatives que je montre les images de l'album, qui ont le mérite d'être suffisamment bien faites pour résoudre, quasiment à elles seules toutes les difficultés de compréhension qui avaient pu surgir à la lecture du texte brut.
Par exemple, à aucun moment le texte ne précise que le nouveau maître de Kachtanka est un clown, les illustrations pourvoient alors à ce manque.
Donc, si je devais noter cet album sur le plan pédagogique, je l'élèverais sans crainte au rang des 5 étoiles.

Mais il me faut tout de même parler de l'ouvrage hors cadre scolaire afin que tout un chacun puisse s'en faire sa propre idée.
Voilà, Kachtanka est la petite chienne d'un menuisier, (N. B. : d'un menuisier russe du XIXème siècle), donc vous savez ce que ça veut dire, notre brave menuisier est un ivrogne invétéré et son fils un redoutable galopin pour le petite Kachtanka.
Un soir de l'hiver russe, notre menuisier est tellement torché qu'il ne s'aperçoit pas qu'il vient d'égarer la malheureuse petite chienne qui grelotte de froid dans la neige.
Par chance, un inconnu vient à passer et la recueille. La vie de Kachtanka avec cet homme va se trouver considérablement changée. En effet, ce monsieur abrite également un jars, un chat et une truie, et il leur donne des noms comme à des humains.
C'est donc avec ses petits yeux de chienne médusés qu'elle voit toute cette ménagerie s'activer et faire des acrobaties. Car notre inconnu est un clown...
Je vous laisse évidemment découvrir la fin assez surprenante et la morale du conte, délicieusement ambiguë.
Hors école, il s'agit d'un bon album, mais ne figurant toutefois pas parmi mes tout, tout préférés. Néanmoins, rappelez-vous, tout ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de choses.
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Kachtanka, c'est un magnifique et court récit d'Anton Tchekhov touchant qui pourrait nous rappeler un conte de Charles Dickens.
Touchant, ne veut pas forcément dire triste pour autant... Disons que c'est une gaieté mêlée de tristesse.
C'est une sorte de conte pour enfants, d'ailleurs il en a été tiré des spectacles de marionnettes, des dessins animés et même un magnifique album jeunesse. Mais on peut le lire avec le regard d'un adulte, - enfin presque devrais-je préciser pour être sincère et vous faire une confidence, d'ailleurs c'est le texte original que j'ai lu ou plutôt écouté dans sa version audio...
Je vous invite à entrer dans ce récit à la hauteur d'une petite chienne, Kachtanka.
C'est une jeune chienne au pelage roux, nous décrit l'auteur, un mélange de teckel et de vulgaire cabot, dont la gueule rappelle beaucoup celle d'un renard. Son maître, c'est le menuisier Louka Alexandrytch
J'ai appris de source sûre que Kachtanka vient de kachtann, qui signifie en russe la châtaigne, le « ka » final indique qu'il s'agit d'une petite chienne.
Elle dort sur les copeaux, dans l'odeur de la colle à bois. Elle n'est pas forcément malheureuse, bien qu'elle soit le souffre-douleur du fils du menuisier, Fédiouchka, qui lui donne souvent des coups de pieds, mais c'est pour s'amuser n'est-ce pas ? D'ailleurs, que sait-elle du bonheur ?
Elle aime suivre son maître lorsqu'il se rend chez un client, et lorsqu'il revient tard le soir il va dans la rue de gauche à droite, puis de droite à gauche. Ah oui ça tangue pour le bonhomme qui va d'estaminet en estaminet, mais c'est pour reprendre des forces car le trajet du retour est long. Et si par malheur la petite Kachtanka se met à courir après un autre chien, le menuisier ivre ne manque pas de lui tirer les oreilles et de l'injurier.
Mais voilà que ce soir, l'ivrogne a fini par tomber dans un fossé et Kachtanka ne le retrouve plus. Elle croit qu'il l'a abandonnée. Elle avance dans la nuit épaisse, dans la rue couverte d'une neige molle. C'est dans cette nuit noire qu'un inconnu la recueille chez lui. Sa voix est cordiale, affectueuse, il lui donne à manger, séduit par sa physionomie qui lui évoque celle d'un renard. Il se trouve que cet homme abrite également chez lui un jars, un chat et une truie, et il leur donne même des noms comme à des humains : c'est ainsi que j'ai moi aussi fait connaissance avec Fiodor Timofiéïtch le jars, Ivan Ivanytch le chat et Khavronia ivanovna la truie. Voilà les présentations faites. L'homme décide de rebaptiser la petite chienne Tiotka.
Le lendemain matin, voici la chienne enrôlée dans la troupe où elle va devoir apprendre un nouveau rôle car l'homme travaille dans un cirque, - clown à l'occasion, et présente des numéros d'animaux dressés sur le sable de la piste aux étoiles... Voilà la ménagerie savante qui s'active sous les consignes de son nouveau maître, prête à réaliser toutes les pirouettes qu'on lui demande, sauter, faire la révérence, la pyramide… une vraie école ; mais devenir une petite chienne acrobate n'est pas aisé... C'est dur la vie d'artiste, pourtant, elle se sent bien parmi ces nouveaux amis...
Mais...
Je n'en dirai pas plus ni sur la fin qui pourra surprendre plus d'un lecteur...
J'ai été emporté par la prose imagée et suggestive d'Anton Tchekhov, qui m'a plongé dans une bulle de tendresse et de nostalgie le temps de quelques pages immersives. Aborder ces tranches de vies à partir du point de vue d'un chien est ici dépeint avec beaucoup de justesse et de dérision. Mais ne nous trompons pas, c'est une manière aussi pour l'écrivain russe d'observer avec beaucoup d'acuité, de compassion et d'ironie ces contemporains, leur humanité, leurs espoirs, leurs lâchetés, leurs illusions...
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Une très jolie nouvelle du maître incontesté de la nouvelle - Tchekhov - merveilleusement illustrée dans un album jeunesse.
J'ai découvert ce titre sur Babelio grâce à Nastasia-B, que je remercie.

Cette histoire était d'abord destinée à être lue à ma fille, parce qu'il a des images d'animaux et la neige met un peu dans l'ambiance des fêtes.

Pour les adultes qui savent apprécier les images et le texte, l'histoire parle d'une petite chienne que son maître, un modeste menuisier, perd durant l'une de ses tournées de bars. Katchtanka est alors recueillie par un homme étrange, certes plus aisé que son maître précédent. Et il possède un chat blanc - Fiodor Timoféitch -, un jars - Ivan ivanovitch - et une truie noire à qui il enseigne des tours. Kachtanka, rebaptisée Tiotka, apprend elle aussi à faire des tours.

Je n'en dévoilerai pas davantage sur l'histoire.
Simplement, je précise qu'en lecteur adulte, j'ai été subjuguée par le pouvoir de la prose de Tchekhov qui en un espace restreint réussi à transporter son lecteur et à donner l'impression qu'il a tout dit.
En bref, une jolie histoire qui nous enseigne que notre quotidien, même si on apprécierait qu'il soit plus dans l'abondance nous apporte bien plus qu'on ne le croit - la sécurité, la chaleur humaine du foyer, entre autres. Chose dont on a malheureusement tendance à se rendre compte que lorsqu'on l'a perdu.
Moralité : le bonheur réside dans le fait d'aimer ce que l'on a et on ne peut oublier ceux qu'on aime !
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Dans le froid et la neige de l'hiver, après son travail, le menuisier Louka Alexandritch a besoin d'un petit remontant, et à la nuit tombée, dans son monde éthylique, il oublie qu'il n'est pas venu seul…
Boule de poils, roux comme un renard, saisie par le froid, apeurée par une fanfare et son régiment militaire, sa petite chienne Kachtanka fait un écart et se retrouve perdue sur les trottoirs enneigés. Abandonnée dans les rues, craintive, elle se blottit contre une porte. Cette entrée est celle d'un homme rondouillard qui en rentrant chez lui, prend pitié de la petite forme grelotante.
Reconnaissante, Kachtanka suit l'inconnu et pénètre un intérieur bien différent de celui de la menuiserie. Alors qu'elle se repose sur un tapis confortable, elle repense à Louka et à son fils Fédotchka, celui qui aime tant l'embêter ! Finalement, elle est bien ici !
Après une belle nuit, au petit matin elle se décide à visiter ce nouvel univers. C'est en pointant le bout de sa truffe dans une pièce de l'appartement qu'elle fait la connaissance des autres hôtes de son logeur… Fiodor Tomoféitch, un chat blanc, et Ivan Ivanitch, un jars gris. le tohubohu est tel qu'il réveille son nouveau maître.
Pour commencer la journée, celui-ci, ne connaissant pas le véritable nom de la petite chienne, la rebaptise Tiotka et lui présente ses nouveaux compagnons. Une truie fait alors son apparition, Madame Khavronia.
Kachtanka va découvrir une ambiance étrange et une animalerie prête à réaliser toutes les pirouettes qu'on lui demande ; sauter, faire la révérence, la pyramide égyptienne… une vraie école !

Sera-t-elle prête à intégrer la ménagerie savante et suivre les consignes de son nouveau propriétaire qui travaille dans un cirque ? Car dans ses rêves, Kachtanka a la nostalgie de ses anciens amis, des bruits de rabots et des odeurs de sciures.

Cet album est à lire, à feuilleter, pour les illustrations de Gennadij Spirin.
Le conte de Tchekhov, datant de 1887, est une courte et belle histoire car on partage avec émotion l'aventure de Kachtanka, mais la fin laisse un curieux sentiment. Où veut nous mener l'auteur ? Il souligne dans le dénouement la fidélité de la petite chienne pour son ancien maître. Avec le menuisier, elle était plus libre, mais moins choyée, plus chahutée par le fils qui se conduisait comme un tyran… un gamin impétueux. Avec le cirque, la petite chienne est contrainte à un travail de performances, mais elle est câlinée, gâtée, et a été adoptée sans difficulté par toute l'équipe. Alors, pourquoi donner à son aventure l'impression d'avoir été « un long cauchemar confus » ? J'aimerais bien connaître l'avis d'un enfant !
Côté illustrations, c'est un vrai plaisir de découvrir les dessins de Spirin. Ils sont toujours aussi beaux, expressifs, détaillés, empreints de couleurs douces, riches, chaudes, slaves.
Un album qu'on pourrait déposer au pied du sapin…
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Bien avant Jack London, Tchekov s'amusait à prendre le point de vue d'un chien. En fait, un prétexte pour observer l'humain et ses illusions, son principal sujet. Une petite merveille d'humour, si caractéristique de son auteur, qui traite de l'amour aveugle.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ivan Ivanitch, que se passe-t-il ? demanda le maître au jars. Pourquoi cries-tu ainsi, es-tu malade ? Le jars resta silencieux [...]. Tiotka avait peur. Le jars ne criait plus. Mais la petite chienne avait l'impression qu'un inconnu se tenait dans l'obscurité. Fiodor Timoféitch, le chat, était également inquiet. Tiotka l'entendait s'agiter de droite et de gauche sur son matelas. Soudain, elle aperçut, tout près, deux lueurs vertes.
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Mais il est en train de mourir, dit-il en se tordant les mains. Pauvre Ivan Ivanitch, il n'y a pas de meilleur compagnon que toi. Chère et bonne créature, que vais-je faire sans toi ?
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La voix de l'homme était amicale. Aussi, Kachtanka lui lécha-t-elle la main tout en tremblant pitoyablement.
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Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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