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Citations sur La Dame au petit chien et autres nouvelles (79)

Jugeant des autres d'après lui-même, il se méfiait de ce qu'il voyait et supposait toujours que, sous le voile du secret comme sous celui de la nuit, chacun dissimule sa vraie vie, celle qui présente le plus grand intérêt. Toute existence personnelle repose sur un secret et c'est peut-être en partie pour cela que tout homme de bonne éducation se montre si susceptible lorsqu'il s'agit de faire respecter son secret personnel.
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Micha ne s’imaginait sa future femme que grande, grosse, imposante et dévote, avec une démarche de paonne et immanquablement, un long châle sur les épaules, or Macha était maigre, mince, sanglée dans un corset trotte-menu, mais surtout elle était trop séduisante et, par moments, lui plaisait beaucoup, ce qui à son avis, ne convenait pas au mariage mais uniquement en d’autres circonstances.
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Et plus sa beauté passait et repassait devant mes yeux, plus vive devenait ma tristesse. J'avais pitié de moi, d'elle, de l'Ukrainien qui la suivait tristement du regard chaque fois qu'elle courait vers les chariots à travers le nuage de balle. Était-ce envie de sa beauté ou regret qu'elle ne fût pas mienne et ne dût jamais l'être, d'être un étranger pour elle ou bien un sentiment confus que sa rare beauté était fortuite, inutile et passagère comme toute chose en ce monde, ou encore peut-être ma tristesse était-elle ce sentiment particulier qu'éveille en l'homme la contemplation de la vraie beauté? Dieu seul le sait.
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Trainant, malgré moi, de ville d’eaux en ville d’eaux, je me convainquais sans cesse davantage combien les gens riches et florissants vivent de manière inconfortable et chiche, combien leur imagination est veule et débile, leurs goûts et leurs désirs timorés. Et combien plus heureux sont ces touristes, jeunes et vieux, qui, faute d’argent pour vivre à l’hôtel, se logent n’importe où, jouissent de la vue de la mer du haut des montagnes, couchés dans l’herbe verte, vont à pied, voient de près les bois, les villages, observent les coutumes du pays, entendent ses chansons, s’éprennent de ses femmes …
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Je suis prêt à jurer que Macha était une vraie beauté, mais je ne suis pas à même de le prouver. Il arrive que des nuages s’amoncellent à l’horizon et que le soleil qu’ils cachent les teinte, et avec eux le ciel, de toutes les couleurs de la création : rouge, orange, doré, lilas, vieux rose, l’un ressemble à un moine, un autre à un poisson, le troisième à un Turc en turban. L’incendie a envahi le tiers du ciel, brille sur la croix d’une église et sur les vitres d’un manoir, se reflète dans la rivière et les flaques d’eau, palpite dans les arbres ; loin, bien loin sur le fond du couchant, un vol de canards sauvages gagne à tire-d’aile son havre nocturne… Et le pâtre qui pousse son troupeau, l’arpenteur dont le cabriolet franchit la digue, les maitres en promenade, tous, ils regardent le couchant et tous jusqu’au dernier le trouvent prodigieusement beau, sans que nul ne sache ou puisse dire en quoi consiste sa beauté.
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Il arrive parfois qu’un rayon de soleil se glisse dans la sombre cellule d’un ermite plongé dans la prière ou qu’un oiseau se pose sur sa fenêtre et se mette à chanter; l’austère ermite sourit malgré lui et du fond de sa poitrine, sous la masse d’afflictions qu’engendrent les péchés du monde, jaillit soudain, comme de sous une pierre, un ruisseau de joie paisible, innocente.
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A Oréanda ils s'étaient assis sur un banc non loin de l'église, ils contemplaient la mer, à leurs pieds, sans échanger un mot. Yalta était à peine visible à travers la brume du matin, le faîte des montagnes était couvert de nuages blancs, immobiles. Pas une feuille ne bougeait, on entendait le chant des cigales et le bruit sourd et monotone qui montait de la mer parlait du repos, du sommeil éternel qui nous attend. La même rumeur s'élevait de la mer alors que ni Yalta, ni Oréanda n'existaient encore; elle s'élève aujourd'hui et s'élèvera toujours, aussi indifférente et monotone, lorsque nous ne serons plus. Et c'est dans cette permanence des choses, dans cette totale indifférence à l'égard de la vie et de la mort de chacun de nous que réside peut-être le gage de notre salut éternel, du mouvement ininterrompu de la vie sur terre, d'une continuelle perfection. Assis à côté d'une jeune femme qui paraissait si belle dans la clarté de l'aube apaisé et ravi par la vue de ce tableau féerique : la mer, les montagnes, les nuages, le vaste ciel, Gourov songeait qu'au fond, à bien y réfléchir, tout est eau ici-bas, tout, excepté ce que nous pensons et faisons quand nous oublions les buts sublimes de l'existence et notre dignité d'homme.
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Près de notre voiture, accoudé au garde-fou de la plate-forme, un contrôleur debout sur le quai, regardait dans la direction de la jeune beauté et son visage ravagé par l’alcool, flasque, odieusement repu, harassé par les nuits sans sommeil et les cahots des wagons, exprimait l’attendrissement et une profonde tristesse comme s’il eût vu dans la jeune fille sa jeunesse, son bonheur, sa sobriété, sa pureté, sa femme et ses enfants, comme s’il se fût repenti et eût senti de tout son être qu’elle ne lui appartenait pas et qu’avec sa vieillesse prématurée, sa gaucherie et sa figure grasse, il était aussi loin du banal bonheur des hommes, des voyageurs que du ciel.
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Une expérience renouvelée et véritablement amère lui avait appris depuis longtemps que si toute liaison met au début dans la vie une diversité bien agréable et se présente comme une aventure charmante et sans contrainte, elle est appelée à devenir, pour un honnête homme, surtout lorsqu’il s’agit d’un Moscovite, hésitant et indécis, un véritable problème, extraordinairement compliqué et qu’il en résulte au bout du compte une situation pénible. Mais chaque fois qu’il rencontrait une femme séduisante, on eût dit que cette expérience s’effaçait de sa mémoire, il se sentait l’envie de vivre et tout lui paraissait alors très simple et très divertissant.
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Plus sa beauté passait et repassait devant mes yeux, plus vive devenait ma tristesse. J’avais pitié de moi, d’elle, de l’Ukrainien qui la suivait tristement du regard chaque fois qu’elle courait vers les chariots à travers le nuage de balle. Était-ce envie de sa beauté ou regret qu’elle ne fût pas mienne et ne dût jamais l’être, d’être un étranger pour elle ou bien sentiment confus que sa rare beauté était fortuite, inutile et passagère comme toute chose en ce monde, ou encore peut-être ma tristesse était-elle ce sentiment particulier qu’éveille en l’homme la contemplation de la vraie beauté ? Dieu seul le sait.
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