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Critique de PhilippeCastellain


Le malheur de l'art contemporain - outre d'être devenu largement spéculatif - est d'avoir oublié qu'il n'y a rien de plus difficile que de faire simple. Pourtant, Tchekov est là pour montrer la voie. Bâtir une pièce de théâtre sur une cerisaie qu'on abat, un vieil homme fatigué d'entretenir son beau-frère, une tentative de séduction à coup de mouette morte ? C'est avec si peu de matériaux qu'il a fait ses chefs-d'oeuvre. Qu'attendre alors de ce roman, qu'il considérait comme son meilleur texte ?

Rien.

Il ne s'y passe strictement rien. Un adolescent effectue un petit voyage jusqu'à la ville la plus proche, où il va entrer au collège. Son oncle et le pope de son village, associés dans une petite affaire de commerce de laine, l'ont pris avec eux. Devant faire un détour, ils le confient provisoirement à un convoi de marchandises. Il passe ainsi quelques jours en compagnie des charretiers, partageant leur vie simple. Un orage, une pêche à main nue, quelques rencontres, brisent la monotonie du quotidien. Il arrive à bon port, on lui trouve un logis. Et voila tout.

Et il n'y a besoin de rien de plus. Chaque chose est à sa place. Reculez-vous. Regardez un peu l'oeuvre dans son ensemble. Vous le voyez maintenant, n'est-ce pas ? C'est un hymne d'amour. A la steppe.
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