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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je n'est lu qu une trentaine de nouvelles et j'aperçois déjà le talent de Tcheckov, un écrivain qui a l'art de manier la nouvelle et ça c'est déjà un exploit en soi, je ne sais pas si il était chirurgien, il était médecin, mais il manie la plume comme le chirurgien le scalpel, ses histoires sont universelles à tel point que l'on a le sentiment de les avoir déjà lu, mais sa touche est exceptionnelle, on y trouve de l'humour, de la psychologie, et il dénonce des moeurs archaïques. Un vrai délice. J'ai hâte de lire d'autre livres de lui. Son style est proche De Maupassant. J'aime beaucoup sa citation " la médecine est ma femme et la littérature ma maîtresse". Ne passez pas à côté d'un aussi grand écrivain.
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Faut-il classer Tchékhov parmi les écrivains russes?
Question absurde, ne nous parle t-il pas dans toute son oeuvre de la Russie éternelle? de ses paysages, de ses coutumes, de ses fonctionnaires et de ses moujiks, de ses nobles gentilshommes campagnards et de ses intellectuels exaltés, de ses languides jeunes filles romanesques, cela n'est-il pas totalement et exclusivement russe?
Après m'être immergée dans l'univers tchékhovien à maintes reprises,
je préfère le ranger dans les écrivains universels; car comme dans Shakespeare ou Balzac, ses personnages reflètent toute la complexité des sentiments et des comportements humains.
Il s'adresse à chacun de nous et chacun peut se reconnaitre dans ses tableaux la fois réalistes et pétris d'humanité.
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Cet imposant recueil segmenté en trois "Parties" quelque peu... artificielles [PREMIERE PARTIE — "L'APPRENTI" (1880-1887) / DEUXIEME PARTIE — "L'OUVRIER" (1888-1894) / TROISIEME PARTIE — "LE MAÎTRE" (1895-1903)] comprend une sélection de "seulement" quatre-vingt sept [87] nouvelles parmi les six cent quarante-neuf [649] récits et nouvelles connues d'Anton TCHEKHOV (1860-1904), traduites du russe par Vladimir Volkoff pour les éditions L'âge d'Homme (Lausanne) en 1993 — éditions L.G.F. /Le Livre de Poche (Paris), collection "La Pochothèque", 1.000 pages. S'y ajoutent une passionnante préface du traducteur puis — en appendice — Notices, Table des rangs, Repères biographiques, Bibliographie. ///

[Et maintenant, à votre seule intention, suit "le détail"...]
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(1°) "Lettre à un voisin érudit" /"Письмо донского ..." [1ère parution : revue "Strekoza" / "La Libellule", 1880] : un sous-officier des Cosaques du Don profite d'inviter son voisin, homme de science, pour se moquer (en sous-texte) des savants et des intellectuels. le style parodique épistolaire est alerte, les formules font mouche, l'ironie est cruelle pour toutes les couches de la société tsariste, si inégalitaire dans son essence... le plus cruel restant peut-être l'évocation de la cervelle rigidifiée du "pontex maximus" local, le père Guérassime... [pages 19-23]
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(2°) "Elle et lui" / "Он и она" [1ère parution : revue "Mirskoj Tolk" / "Potins mondains", 1882] : le décalage entre la vie (les coulisses) et le mystère sublimé de toute représentation théâtrale. Ce qui se cache derrière les apparences d'une actrice de théâtre boulotte et vieillissante et de son impresario voyageant en faux couple dans toutes les prestigieuses capitales européennes... La trivialité face au rêve-sur-scène représenté chaque soir... Une nouvelle réellement fascinante. [pages 24-32]
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(3°) "Une idylle — hélas et hourra !" / "Идиллия - увы и ура" [1ère parution : revue "Oskolki" / "Eclats", 1882] : Gricha et son oncle cousu d'or (du moins présumé), la fiancée de Gricha attirée par le neveu bientôt héritier puis déçue... Les désarmantes petitesses humaines, l'attraction de l'argent, la pauvreté d'âme... Tout est dit — sans jugements superflus — ou plutôt "diagnostiqué" en trois pages. [pages 33-35]
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(4°) "Les déguisés" ou "Masques" [1ère parution : 1883] : en ce bas monde, tout le monde ment (ou se ment, ce qui revient au même), joue un rôle tout en redoutant les lendemains ou le pire... Que ce soit dans la rue au sortir du théâtre, dans une loge de théâtre, le joueur à sa table de jeu, l'avocat et son accusée, l'ivrogne jouant avec sa faim, le professeur de médecine dans son premier amphithéâtre, le Temple de l'Art qu'est le théâtre.... Traduisons le "Satire et Morale" de son frontispice par "Libertinage et Bouffonnerie". [pages 36-38]
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(5°) "Une joie" ou "Une grande joie" [1ère parution : revue "Zritel'" / "Le Spectateur", 1883] : le jeune fat Mitia Kouldarov recherche la notoriété, soudain fier d'avoir fait les gros titres des Journaux grâce aux conséquences prévisibles de ses états d'ébriété... Lors de cette fière lecture impromptue — à très haute voix — par l'intéressé flatté par cette "publicité", nous verrons ses bourgeois paisibles de père et mère peu à peu bien évidemment effondrés... [pages 39-41]
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(6°) "L'imbécile" [1ère parution : revue "Zritel'" / "Le Spectateur", 1883] : le jeune naïf Prokhor Prokhorytch ferait bien de se méfier de son patron, auquel on s'adresse par "Votre Excellence" : il pique les fiancées à son employés. La jeune Mariachka lui sera aisément soufflée... Les filles semblent si vénales en Russie tsariste... le père pensera de son fils qu'il a reçu là "l'une des meilleures leçons de sa vie"... Bref, Prokhor se promettra de devenir plus malin, désormais... [pages 42-45]
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(7°) "Une nature mystérieuse" ou "Une nature énigmatique" / "Загадочная натура" [1ère parution : revue "Oskolki" / "Eclats", 1883] : si les femmes en "Tsarie" pré-poutinienne semblent si vénales, souvent "Nécessité fait Loi".... L'alter ego de l'auteur-médecin-psychologue-thanatopracteur de la société tsariste que fut Tchekhov se trouve face à une femme alanguie dans un wagon de chemin de fer de Première Classe... La belle se confie : la "vraie vie" viendra à la mort du riche vieillard qu'elle a dû épouser... le luxe n'est-il pas le masque mortuaire d'une terrible souffrance à vivre, n'est-ce pas ? Il faudra juste trouver un autre riche vieillard à la disparition du premier protecteur... Et n'y a-t-il pas de quoi gémir toute une vie de ce triste choix, n'est-ce pas ? [pages 46-48]
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(8°) "Madame est une héroïne" [1ère parution : revue "Oskolki" / "Eclats", 1883] : Lidia Iégorovna se lève un matin avec le sentiment d'avoir été doublement trompée par son époux ; celui-ci parti à Odessa "pour affaires" a vendu pour son propre compte sa propriété à elle... puis a rejoint sa maîtresse : tout cela elle le comprend dès réception d'une lettre conjugale... Elle tentera de donner le change à ses visiteurs de la journée jusqu'au lapsus fatal :
— Excellents radis ! remarqua le professeur. Où les achetez-vous ?
— Il est à Odessa... avec cette femme ! répondit Lidia.
— Plaît-il ?
Le comique d'une réplique toujours intimement mêlé au tragique d'une situation... L'art de Tchekhov, son ironie jamais "malmenante" ni encore moins méprisante pour ses "modèles" ordinaires... ses patients... ses sujets... On ne sait comment les nommer. [pages 49 à 53]
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(9°) "Comment j'ai convolé en justes noces" [1ère parution : revue "Oskolki" / "Eclats", 1883] : ils ne s'aiment pas mais devraient se marier (puisque leurs parents en ont décidé ainsi)... Ils s'avoueront in extremis leur aversion réciproque mais la mécanique des fiançailles les réunira comme un licou... Ils formeront ce couple qu'on retrouvera vingt-cinq années et quelques marmots plus tard : en un geste de tendresse, Zoïa embrassera le crâne désormais chauve du narrateur... "Tempus fugit" et le destin des êtres se scelle parfois bien étrangement... [pages 54 à 57]
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(10°) "Mort d'un fonctionnaire" / "Смерть чиновника" [1ère parution : revue "Oskolki" / "Eclats", 1883] : un éternuement malencontreux au théâtre peut vous amener à en mourir... Il ne s'agit ni du SRAS-Covid 19 ni du bacille de Koch (dont périt l'auteur au terme des 44 années d'une existence menée en surrégime), non ! Il s'agit simplement ici de la folie du respect des convenances, de l'impossibilité de s'excuser suffisamment d'une bourde impardonnable (avoir malencontreusement arrosé de ses miasmes la calvitie et la nuque de son voisin de théâtre physiquement en contrebas mais socialement plus haut placé)... Toute mort paraît absurde, mais celle-ci (celle de l'éternueur, tabelion de son état social) tient une place de choix dans les facéties du diable... A noter que la pièce jouée — semblant si peu propice au déchaînement d'un tel "fatum" — se nomme "Les cloches de Corneville"... [pages 58 à 60]
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(11°) "Un méchant garnement"
(12°) "Petites annonces mélangées"
(13°) "Extrait du journal d'une jeune fille"
(14°) "Maria ivanovna"
(15°) "Deux lettres"
(16°) "Le registre de réclamations"
(17°) "Au cimetière"
(18°) "Un mariage de raison"
(19°) "Le général à la noce"
(20°) "Une énigme"
(21°) "Une nuit terrible"
(22°) "Un diplomate"
(23°) "Bien eu"
(24°) "Extrait des souvenirs d'un idéaliste"
(25°) "Un nom de cheval"
(26°) "Le fiancé et papa"
(27°) "Les femmes ont de la chance"
(28°) "La cuisinière se marie"
(29°) "Le chagrin"
(30°) "Sainte simplicité"
(31°) "L'art"
(32°) "Un concours"
(33°) "La marmaille"
(34°) "Une découverte"
(35°) "Histoire sans fin"
(36°) "Une petite blague"
(37°) "Agafia"
(38°) "Au printemps"
(39°) "Un cauchemar"
(40°) "Gricha"
(41°) "L'amour"
(42°) "Toi et vous"
(43°) "Un malheur"
(44°) "Un passager de première classe"
(45°) "Dans le noir"
(46°) "Un incident sans importance"
(47°) "Une personnalité lumineuse"
(48°) "Un détail de l'existence"
(49°) "Aïe, mes dents !"
(50°) "Une vengeance"
(51°) "Le vase"
(52°) "Calchas"
(53°) "L'objet d'art"
(54°) "A qui la faute ?"
(55°) "En chemin"
(56°) "Vanka"
(57°) "Le gel"
(58°) "Un bon allemand"
(59°) "Chez soi"
(60°) "Illégitimité"
(61°) "Dans la remise"
(62°) "La sirène"
(63°) "Le pipeau"
(64°) "Le lion et le soleil"
(65°) "Kachtanka"
(66°) "La steppe"
(67°) "Un désagrément"
(68°) "Une histoire ennuyeuse"
(69°) "La cigale"
(70°) "Après le théâtre"
(71°) "Extrait"
(72°) "Les voisins"
(73°) "Récit d'un inconnu"
(74°) "Au royaume des femmes"
(75°) "Le violon de Rotschild"
(76°) "L'épouse"
(77°) "Ariadna"
(78°) "Le meurtre"
(79°) "La maison avec un attique"
(80°) "Ionytch"
(81°) "Un homme dans un étui"
(82°) "Les groseilliers"
(83°) "De l'amour"
(84°) "Petite chérie"
(85°) "La dame au petit chien"
(86°) "Monseigneur"
(87°) "La future"

[Attention : ARTICLE EN PERPETUELLES MODIFICATIONS & EXTENSION AU FIL DE NOTRE LECTURE !!!]
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Cette édition propose une sélection de nouvelles, un peu moins d'une centaine parmi plus de 600 publiées, offrant ainsi un aperçu des nombreuses facettes du talent de Tchekhov, et surtout de l'évolution de son style et de ses sources d'inspiration. Légères et amusantes au départ, ces nouvelles deviennent de plus en plus graves, à mesure qu'il prend conscient de ses immenses aptitudes littéraires, et sans doute aussi de sa maladie. On pourra regretter une trop forte représentation des récits de jeunesse, au détriment des oeuvres de la maturité, déséquilibre qui laisse de côté quelques-uns de ses chefs-d'oeuvre, comme la Salle n° 6 ou le Moine noir. On notera également que certaines nouvelles n‘ont pas leurs titres habituels : l'Evêque est ainsi devenu Monseigneur et la Fiancée, la Future. Ces réserves mises à part, voilà tout de même près de 1 000 pages de plaisir de lecture, qui culmine avec la Steppe, chef-d'oeuvre absolu de la littérature russe, et même de toute la littérature.
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Cet imposant ouvrage permet de se rendre compte de l'immense talent de nouvelliste d'Anton Tchekov. Dès les textes de sa jeunesse, il étonne, charme, avec si peu. Avant Maupassant, il s'intéresse à des détails, à des fragments qui sont révélateurs de l'âme humaine. Il est un auteur plein de compassion pour ses sujets, mordant, ironique, mais jamais condescendant. C'est un sondeur, un portraitiste, un observateur hors pair, qui parvient à saisir l'essentiel en quelques phrases. On retrouve ce qui fera la grandeur de son théâtre : la précision, le minimalisme, la maitrise des effets. Un mot sur les chutes : nul besoin de clore les récits. Ils demeurent longtemps après, en suspension dans nos esprits...
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J'ai adoré ce recueil de nouvelles de Tchekov.
Chaque nouvelle est concise et enlevée.
C'est un délice à consommer sans modération.
Pour les amateurs d'atmosphère russe, vous serez servis.

Axel Roques

Lien : http://axelroques.blogspot.fr/
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De très belles histoires merveilleusement écrites
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Il est des oeuvres d'un auteur qui ne prennent signification que parmi l'ensemble de son travail ; ainsi pour Monet, les façades de la cathédrale de Rouen ou les meules de foin où chaque tableau n'est qu'un étape.
C'est le cas ici où chaque nouvelle égrène un aspect de notre humanité : humour, attention, sympathie. Ainsi se dévoile peu à peu l'image d'une oeuvre dont la richesse n'apparaît que dans son ensemble.
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Cette grande anthologie de Tchekov est a lire et à relire. Les nouvelles sont tour à tour drôles, poignantes, nostalgiques et la maitrise du style se perfectionne au fur à mesure des publications. C'est l'égal De Maupassant dans un art si difficile: ouvrir une monde en quelques pages.Si vous avez un penchant pour le XIXème siècle, si vous aimez les paysages de Taïga, les forêts glacées de l'Oural et les rues noires de Moscou, ou passent des hommes, des femmes avec le poids de leurs vies, ce livre est pour vous. Mais surtout, surtout, il ne faut pas passer à côté de cet auteur russe majeur. C'est le grand portraitiste russe, médecin, généreux, profondément humain, mais aussi grand amoureux de la littérature. Il disait lui même que la médecine était sa femme et la littérature sa maîtresse. Et il les a autant aimées l'une que l'autre. Ces nouvelles sont magnifiques, plus on avance plus son écriture s'affine. (Elles sont présentées dans l'ordre chronologique). Une véritable délectation. Thchekhov c'est l'intelligence du coeur.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un grand maître de la nouvelle. Sans doute parce qu'il est médecin et qu'il n'a pas le temps d'écrire des romans épopées comme Tolstoi peut se permettre en tant que grand seigneur.
D'une justesse, d'une finesse hors du commun. C'est le grand maître qui ne se soucie pas du style, qui est au plus près de l'homme, au service de son art. ON sent l'humanisme du médecin, une connaissance de la vie. Une maîtrise totale du sujet, de l'écriture, pour un résultat époustouflant.
Du grand art!
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