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Après le magnifique Retour à Brixton Beach, le nageur est le deuxième roman de Roma Tearne traduit en français (il nous en reste deux à découvrir). Un peu en-dessous de son précédent, mais à peine, le nageur se goûte d'abord à travers les splendides descriptions de paysages du Suffolk, sa côte et ses marais, ses oiseaux et ses poissons, décrits par une artiste peintre, ce que Roma Tearne est également, ce n'est pas un hasard. Mais le récit est également riche en émotions, une symphonie en trois mouvements dont trois femmes sont les narratrices. Très différentes les unes des autres, elles se rejoignent par le drame qu'elles ont vécu : la perte d'un amant, d'un fils ou d'une mère. Roman sur le deuil et le chagrin, le nageur est aussi un livre sur l'attachement à la terre natale et l'exil, thème que l'auteure connait parfaitement puisqu'elle a émigré d Sri Lanka vers l'Angleterre durant son enfance. Roma Tearne nous montre deux pays en guerre, l'une est violente, en Asie, l'autre plus feutrée en occident, mais pas moins traumatisante, contre les "étrangers" et tous ceux qui peuvent ressembler de près ou de loin à des terroristes et tant pis pour les dommages collatéraux. Mais le nageur est d'abord une oeuvre intimiste où les sentiments refoulés s'expriment lors de tragédies. le fil rouge du livre, personnage faussement secondaire, est Eric, un homme qui a longtemps vécu, beaucoup aimé et souffert, et qui représente le symbole de la constance, de la bienveillance et de la compréhension. Au milieu du tumulte et des drames, il se dresse, plie mais ne rompt jamais et console. Derrière la tristesse qui irrigue tout le livre, il symbolise l'espoir et la résistance aux coups du sort de la vie. Superbe figure dans un monde ravagé par l'intolérance.
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Ria, la quarantaine, vit seule dans la maison dont elle a hérité, dans le Suffolk, une région de bords de mer et de marais. La jeune femme, qui a pour seule famille son frère avec lequel elle ne s'entend pas et ses insupportables neveux, est une poète reconnue. Elle a besoin pour travailler du calme de cette maison, que l'imagination, aidée par les mots de l'auteur, dessine très vite. Ria préserve sa tranquillité jusqu'au jour où elle aperçoit un homme, un tout jeune homme, nager dans le bras de rivière qui borde son jardin. Ce nageur la trouble. Une rencontre et des sentiments naissent entre l'écrivain et le demandeur d'asile. Ceci n'est que le début de la première partie d'un roman qui en compte trois, avec un drame central et des sauts spatiaux et temporels.
J'ai beaucoup aimé ce roman sensible, subtil et émouvant, sur la rencontre des cultures, sur la difficulté de vivre dans un autre monde que celui où on est né, sur le chagrin et la douleur, sur les façons de surmonter les épreuves… Ces thèmes sont entrelacés avec la présence de la nature, une présence forte et pesant sur les destins.
La fin m'a tiré des larmes, ce qui ne m'arrive pas souvent, et que ne comprendront que ceux qui le liront. Étonnant que ce roman écrit par une anglaise dont la famille est venue du Sri Lanka, n'ait pas davantage fait parler de lui, il mérite qu'on s'y intéresse, et j'ai bien l'intention de lire aussi le premier roman de Roma Tearne, Retour à Brixton Beach.
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« Je commençais à comprendre que le monde ne correspondait pas à l'image que j'en avais » dit l'une des héroïnes du roman de Roma Tearne.
Roman à la fois sombre et lumineux, optimiste et désespéré, beau dans l'écriture et juste dans le ton.
Le sujet est en plein dans l'actualité.
Maria Robinson, 43 ans, poétesse qui a connu un succès d'estime et cherche à retrouver l'inspiration, vit à Eel House dans le Suffolk, ce comté paisible de l'East Anglia. Sa maison au bord d'une rivière, héritée de son oncle Clifford après la mort de ses parents, incite à l'observation de la nature et à l'introspection :
« le jardin était parfaitement silencieux, il n'y avait pas de lune ce soir-là quand je me penchai à la fenêtre pour humer le parfum des fleurs de jasmin fraîchement écloses. La rivière scintillait par intervalles mais, par cette nuit sans étoiles, il était impossible de distinguer l'eau de la végétation. Rien ne bougeait, on n'entendait aucun bruit. Je ressentis un petit pincement au coeur lorsque la cloche de l'église sonna une heure.»
Jack son frère cadet, un arriviste ambitieux, cherche à lui faire vendre pour qu'ils puissent se partager un argent nécessaire à assouvir ses ambitions politiques.
A la mort de leur père auquel elle était très attachée, elle s'éloigne de sa mère qui couve Jack à l'étouffer. Maria ressent très tôt la différence entre « eux » et « elle ».
Dès qu'elle en a l'occasion, elle se réfugie à la ferme de son oncle et chez Eric un ami de la famille chez lesquels elle trouve une résonnance à ses convictions humanistes et poétiques.
C'est cette différence dans la perception des choses et des personnes qui ressurgira des années plus tard.
Alors qu'autour d'Eel House des meurtres d'animaux, égorgés selon le rite Hallal, surviennent et que des cambriolages ayant pour objet des vols de documents d'identité se multiplient, Maria est amenée à rencontre Ben un jeune Tamoul, médecin, qui a fui le Sri Lanka pour éviter la conscription et une guerre sanglante.
Le roman se déroule en trois parties portées chacun par la voix d'une femme qui a un lien avec Ben.
Le contraste est violent entre cette relation qui s'appuie sur la recherche de la compréhension de l'autre et le refus par tous les autres personnages de l'empathie et de la compassion envers un étranger, quelle que soit son origine, son histoire et sa situation, seulement parce qu'il est étranger.
Le côté désespérant du roman réside dans cette opposition qui semble irréductible et tend à montre qu'il n'y a jamais ni gagnants ni perdants.
L'espoir, lui, vient de la capacité des humains à partager leurs chagrins, à bannir le mensonge, à lâcher prise comme dit Eric.
Un roman à lire absolument.
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Un très joli roman qui parle de guerre, d'amour, de vie.

Une anglaise, la quarantaine, un peu perdue dans sa vie, rencontre un jeune homme tamoul, émigré du Sri Lanka et qui cherche ses marques sur cette terre inconnue. Cette rencontre est inattendue, improbable, hors norme.

La réalité va vite s'imposer et bousculer la belle histoire qui s'écrivait...

Trois voix, trois femmes racontent leur lien avec cet homme.

Un texte émouvant, pudique , très réussi.
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Malgré un style agréable à lire et une histoire touchante, je dois avouer que j'ai été peu touché par cette lecture. Roma Tearne nous offre avec le nageur un récit poignant et percutant d'actualités mais j'ai fini par m'ennuyer un peu au milieu du roman car l'histoire d'Anula, aussi triste soit elle, n'a pas su me toucher autant que celle de Ria et Ben ou encore celle de Lydia.
Le style de Roma est beau, poétique et elle a su me confiner dans un cocon lors de la première partie du récit. C'est justement lorsque cette bulle éclate avec le drame qui touche Ria que j'ai commencé à décrocher de l'histoire. le récit d'Anula est extrêmement touchant, sa vie et tous les drames qu'elle a vécu ne peuvent pas laisser indifférent mais ses tergiversations vis à vis de sa relation avec Eric a fini par m'agacer et me laser. J'ai fini par retrouver un intérêt à la lecture lorsque le récit de Lydia commence...

Roma Tearne nous permet ici de nous poser des questions sur l'immigration et l'émigration, du mal du pays, de la difficulté à quitter ses proches et à chercher à s'adapter et s'intégrer dans un pays totalement étranger qui devient peu à peu hostile à toutes formes d'immigration. Si on passe au-delà de la romance du roman, Roma Tearne appuie vraiment sur un point d'actualité brûlant qui déclenche des polémiques tout les jours, Ben est un jeune homme, médecin, qui sait que sa vie est menacé dans son pays natal. Malgré l'amour qu'il porte à sa mère et à ses proches, il décide de tout tenter pour vivre librement dans un pays qui se dit civilisé et tolérant mais qui le mènera malheureusement à sa perte malgré de belles rencontres...Finalement, on peut se demander si Roma Tearne ne cherche pas à faire passer un message sous couvert d'une romance et d'un drame familial...

Je ne connaissais pas Roma Tearne, je remercie donc chaleureusement Babelio et Milady pour l'envoi de ce roman dans le cadre de masse critique, j'ai ainsi pu découvrir cette auteure qui a un style vraiment doux et poétique. Malgré un long passage qui m'a un peu ennuyée, cela ne m'empêchera pas de m'intéresser aux autres oeuvres de Roma Tearne car la vision du monde qu'elle offre dans ce récit a su me parler malgré tout...
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C'est un vrai coup de coeur pour ma part!
Tout d'abord pour sa qualité d'écriture.. oh c'était vraiment doux, juste et avec des métaphores très prenantes... C'est ce genre d'écriture qui fait naître dans votre imagination des sensations prenantes, des tableaux d'émotions. Je ne relis guère les livres que j'ai eu l'occasion de lire, mais celui-ci me donne vraiment envie pour sentir et ressentir encore davantage les moments décrits.
Puis un coup de coeur pour l'histoire. C'est un triptyque féminin en rapport avec un homme: la femme, la mère, la fille. C'est une tragédie qui m'a fait pleurer au dénouement. Mais attention, rien de larmoyant. J'ai eu la même sensation après avoir regardé le film "Ce que le jour doit à la nuit", une sensation difficile à décrire mais où j'ai envie de hurler l'injustice et avoir le pouvoir de changer un élément pour que ces vies soient plus belles. La note finale de ce roman est douce.

Je vous le recommande chaudement !
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Je pense que l'on peut compter sur les doigts d'une main les livres que j'ai abandonnés et celui-ci en fait malheureusement partie. C'était peut-être juste une question de moment ou d'état d'esprit mais me forcer à lire est, me semble-t-il, très mauvais signe et surtout un perte de temps au vu des autres livres qui m'attendent ...

Et pourtant je l'attendais ce bouquin et depuis sa sortie en grand format ! Un thème qui m'emballait ...
J'ai lu 184 pages sur 380 et ce qui m'a posé problème est que je n'ai pas cru un seul instant à cette histoire entre Ria et Ben. Trop "emballé c'est pesé" à mon goût. L'impression de passer à côté de quelque chose, mais où était ce qqchose !!?
Et puis je vous avoue que Ria, me tapait tout de même un peu sur le système. Elle a peut-être eu une enfance difficile (son frère aussi d'ailleurs) mais cela n'excuse pas tout. Et pour en revenir à son frère, je déteste ce genre de personnage (et surtout ses idées), cela n'a évidemment pas aidé ;)

Bref, après cette première partie, j'ai tenté quelques pages de la deuxième et ... Pas mieux. J'ai donc arrêté les frais !

Tout ceci étant évidemment très subjectif et personnel. La plume est belle et le thème est d'actualité. C'est juste que ce n'était pas une lecture pour moi, à ce moment là. Et au vu des critiques, il plaira certainement à une grande majorité.

Merci Babelio et Milady éditions pour cet envoi, dans le cadre de Masse Critique.
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J'aurais tant voulu apprécier ce roman qui raconte tout ce qui rend notre actualité si difficile à supporter : Ben, jeune médecin tamoul, tout juste diplômé est obligé de fuir son pays, il rencontre en Grande Bretagne une femme qui va l'aimer mais leur histoire sera tragique . le roman donne d'abord le point de vue de Ria, poétesse anglaise vivant isolée dans une maison au bord de la mer. Puis celui d'Anula, la mère de Ben, puis de Lydia l'enfant de Ria et de Ben. Tout est très sombre, car Ria est encombrée par une histoire familiale très lourde, la disparition de son père l'a enfermée dans un silence hostile et a complètement perturbé son frère.

Je n'ai pas vraiment accroché au roman, car je trouve que l'auteur mélange trop les histoires d'amour impossibles avec la réalité tragiques des réfugiés sans statut. Je ne comprends pas non plus pourquoi Ria ne coupe pas plus les ponts avec son frère destructeur qui appartient à des mouvements d'extrême droite. C'est vraiment confus au début et c'est pénible de voir un personnage entouré de personnages uniquement négatifs. Il y a quand même son voisin, Eric, mais qui lui aussi est marqué par la mort , j'ai eu beaucoup de mal à croire à sa relation avec Anula la mère de Ben. Tout en rédigeant ce billet, je me rends compte qu'en réalité les personnages m'ont prodigieusement agacée. Faire de l'amour un remède au deuil, me semble bizarre . Mais ce roman a au moins un mérite : remettre en mémoire le sort tragique des populations tamoules prises entre deux feux , celui des indépendantistes et celui de la terrible répression de l'armée sri-lankaise . Et au-delà du cas du Sri-Lanka nous faire comprendre ce que ça veut dire, de tout quitter pour sauver sa peau.
Lien : http://luocine.fr/?p=4993
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Ria est une femme solitaire qui vit recluse dans la maison d'enfance de son oncle. Un soir, elle aperçoit un homme nageant dans la rivière au fond de son jardin. Intriguée, elle fait la connaissance de Ben, vingt ans, réfugié du Sri-Lanka. Peu à peu des sentiments naissent entre eux, mais cela n'est pas forcément au goût de tous. Surtout quand des massacres d'animaux surgissent en même temps que l'arrivée massive de migrants...

Je n'avais ni lu ni entendu de commentaires sur ce roman. Grâce au masse critique de Babelio, j'ai eu l'occasion de découvrir la plume de Roma Tearne. C'est le titre et la jolie couverture qui m'a attiré vers ce roman.

Le livre se découpe en trois parties (et une au début qui présente un fait divers et amorce le décor). Chaque partie correspond au récit de trois femmes. La première concerne Ria. Je tairais les deux autres de peur de trop spoiler l'histoire.

Ria nous raconte sa vie qui parait un peu triste malgré un décor des plus charmant. On s'imagine assez clairement cette maison dont elle a du mal à se séparer. Son quotidien va changer et s'épanouir grâce à sa rencontre avec Ben. A travers les yeux de Ria, nous faisons donc la connaissance de Ben, ce réfugié sri lankais qui a l'espoir d'une vie meilleure en Angleterre.

Bien évidemment, tout ne sera pas rose entre eux. Les migrants font peurs pour certains et souffrent d'une mauvaise image, surtout quand on les suspectent d'égorger des animaux et de cambrioler des maisons.

Vous l'aurez compris, ce roman aborde des thèmes importants comme l'amour, mais aussi des thèmes d'actualité comme les réfugiés ou le besoin fondamental de liberté.

J'ai beaucoup aimé le style un tantinet poétique de l'auteur Roma Tearne. D'ailleurs, celle ci sait de quoi elle parle puisqu'elle a fui le Sri Lanka avec sa famille à l'âge de dix ans pour rejoindre l'Angleterre.

Bref, un superbe roman à découvrir !

Je remercie Babelio et les éditions Milady !
Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Ria est une poétesse de 43 ans, qui vit seule après une rupture amoureuse dans sa maison d'enfance, Eel House, dans le Suffolk en Angleterre. Cet été-là, une série de meurtres d'animaux a lieu dans la région, semant la panique chez les habitants et faisant resurgir des sentiments plus ou moins xénophobes. Une nuit, elle découvre un homme nageant dans le bras de rivière au bout de son jardin. Ben, 24 ans, a fui la guerre civile au Sri Lanka pour demander asile en Angleterre. A lieu une une rencontre improbable entre ces deux êtres absolument différents mais liés par un sentiment de solitude profond, fulgurante, intense, qui ne plaît évidemment pas à ceux que la présence d'étrangers dérange…

Je ne voudrais pas en dire trop pour ne pas déflorer l'intrigue mais c'est un gros coup de coeur. Les personnages sont tout en finesse et extrêmement attachants : Ria qui s'est enfermée dans une carapace depuis la mort de son père, Eric, l'ami de la famille, dont la sagesse, l'humour et l'humanité portent Ria, le jeune Ben qui a subi toutes les épreuves du déchirement et de l'exil, Anula, la mère de Ben au caractère ombrageux. Dans une écriture très subtile, Roma Tearne, auteure anglaise d'origine sri lankaise aborde la question de la force du désir, du chagrin et de la perte, de l'exil et de la difficulté de communication entre les cultures, de l'importance de la création et de la poésie.

J'ai eu les larmes aux yeux à la fin du roman… de l'émotion pure, sans mièvrerie ni pathos inutile.
Lien : https://dautresviesquelamien..
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