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EAN : 9782020201360
187 pages
Seuil (01/01/1998)
3.96/5   14 notes
Résumé :
Ce petit livre contient la grande intuition mystique du père Teilhard; il témoigne de sa force visionnaire et de la puissance "intégratrice" de son espérance. "Le progrès de l'Univers, et spécialement de l'Univers humain, n'est pas une concurrence faite à Dieu, ni une déperdition vaine des énergies que nous lui devons. Plus l'homme sera grand, plus l'Humanité sera unie, consciente et maîtresse de sa force - plus aussi la création sera belle, plus l'adoration sera pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Simone Weil agaçait Blanchot, ce qui est signe de qualité, alors que Teilhard de Chardin l'apitoyait en somme, avec condescendance : "Oui, c'est méritant tout ce qu'il essaie de croire, mais le pauvre homme..." Or je suis, jusque-là et sans le faire exprès, toujours de l'avis du Cheikh Momo : Weil est intéressante et agaçante, et l'autre : bof, mais on ne peut lui en vouloir, il fait ce qu'il peut. Je ne dis pas qu'il n'a pas, ça et là, quelques bonnes idées mais il reste souvent en deçà, ça ne décolle pas du prêche médiocre, avec des tas d'idées assez bateaux finalement, sur l'homme et le cosmos, la mort, l'épreuve, etc. ; quand on n'y trouve rien à redire, on tourne les pages assez vite avec un bâillement. Je ne sais si ses idées étaient chamboulantes pour le catholicisme de son époque, mais bon sang, on a été bien plus loin et bien plus audacieux, dans des tas d'autres spiritualités, qu'il semble ignorer, bien sûr, ce qui ne l'empêche pas d'émettre des jugements qui font pouffer de rire :

"Seul, par suite, le Christianisme sauve, avec les droits de la pensée, l'aspiration essentielle de toute mystique : s'unir (c'est-à-dire devenir Autre) en restant soi."
(…)
Lien : http://vitanova.blogspot.com..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
( ... ) Ce qu'il faut, c'est voir, - voir les choses comme elles sont, réellement et intensément. Nous vivons, hélas, au milieu du réseau des influences cosmiques, comme au sein de la foule humaine, ou comme parmi la myriade des étoiles : sans prendre conscience de leur immensité. Il nous faut, si nous voulons vivre la plénitude de notre humanité et de notre christianisme, surmonter cette insensibilité qui tend à nous cacher les choses à mesure qu'elles deviennent trop prochaines et trop grandes. Faisons, il en vaut la peine, l'exercice salutaire qui consiste à suivre, en partant des zones les plus personnalisées de notre conscience, les prolongements de notre être à travers le Monde. Nous demeurons stupéfaits en constatant l'extension et l'intimité de nos relations avec l'univers.

Les racines de notre être ? Mais elles plongent d'abord au plus insondable passé. Quel mystère que celui des premières cellules qu'a suranimées un jour le souffle de notre âme ! Quelle indéchiffrable synthèse d'influences successives en laquelle nous sommes à jamais incorporés ! Par la matière, en chacun de nous, c'est partiellement l'histoire entière du Monde qui se répercute. Si autonome que soit notre âme, elle hérite d'une existence prodigieusement travaillée, avant elle, par l'ensemble de toutes les énergies terrestres : elle rencontre et rejoint la Vie à un niveau déterminé. - Or, à peine se trouve-telle engagée dans l'Univers en ce point particulier, qu'elle se sent, à son tour, assiégée et pénétrée par le flot des influences cosmiques à ordonner et à assimiler. Regardons autour de nous : les vagues viennent de partout et du fond de l'horizon. Par toutes les issues, le sensible nous inonde de ses richesses : aliment pour le corps et nourriture pour les yeux, harmonie des sons et plénitude du coeur, phénomènes inconnus et vérités nouvelles, tous ces trésors, toutes ces excitations, tous ces appels, issus des quatre coins du Monde, traversent à chaque instant notre conscience. Que viennent-ils faire en nous ? Qu'y feront-ils, même si, pareils à de mauvais travailleurs, nous les accueillons passivement ou indistinctement ? Il se mêleront à la vie la plus intime de notre âme, pour la développer ou l'empoisonner. Observons-nous une minute, et nous en serons persuadés, jusqu'à l'enthousiasme, ou jusqu'à l'angoisse. Si la plus humble et la plus matérielle des nourritures est déjà capable d'influencer profondément nos facultés les plus spirituelles, que dire des énergies infiniment plus pénétrantes que véhicule la musique des nuances, des notes, des paroles, des idées. Il n'y a pas en nous un corps qui se nourrit indépendamment de l'âme. Tout ce que le corps a admis et commencé à transformer, il faut que l'âme le sublime à son tour. Elle le fait à sa dignité et à sa manière, sans doute. Mais elle ne peut échapper à ce contact universel ni à ce labeur de tous les instants. Ainsi va se perfectionnant en elle, pour son bonheur et à ses risques, la puissance particulière de comprendre et d'aimer qui formera sa plus immatérielle individualité. Nous ne savons guère dans quelle proportion, ni sous quelle forme, nos facultés naturelles passeront dans l'acte final de la vision divine. Mais on ne peut guère douter que nous ne nous donnions ici-bas, aidés par Dieu, les yeux et le coeur dont une finale transfiguration fera les organes d'une puissance d'adoration, et d'une capacité de béatification spéciales à chacun d'entre-nous.

Dieu ne veut que les âmes, répètent à l'envi les maîtres de la vie spirituelle. Pour laisser à ces mots leur juste valeur, n'oublions pas que l'âme humaine, si créée à part que notre philosophie l'imagine, est inséparable, dans sa naissance et sa maturation, de l' Univers où elle est née. En chaque âme Dieu aime et sauve partiellement le Monde entier, que cette âme résume d'une manière particulière et incommunicable. Or ce résumé, cette synthèse, ne nous sont pas donnés tout faits, tout achevés, avec le premier éveil de la conscience. C'est nous, par notre activité, qui devons en rassembler industrieusement les éléments partout disséminés.

Le travail de l'algue qui concentre dans ses tissus les substances répandues, à doses infinitésimales, dans les nappes immenses de l'Océan, - l'industrie de l'abeille qui forme son miel des sucs éparpillés en tant que fleurs, - ne sont qu'une pâle image de l'élaboration continuelle que subissent en nous, pour devenir esprit, toutes les puissances de l'Univers.

Ainsi chaque homme, au cours de sa vie présente, n'a pas seulement à se montrer obéissant, docile. Par sa fidélité, il doit construire, en commençant par la zone la plus naturelle de lui-même une oeuvre, un " opus", où entre quelque chose de tous les éléments de la Terre. Il se fait son âme, tout le long de ses jours terrestres ; et, en même temps, il collabore à une autre oeuvre, à un autre " opus ", qui déborde infiniment, tout en les commandant étroitement, les perspectives de sa réussite individuelle : l'achèvement du Monde. Car il ne faut pas oublier cela non plus, en présentant la doctrine chrétienne du salut : dans son ensemble, c'est-à-dire dans la mesure où il constitue une hiérarchie d'âmes, - qui n'apparaissent que successivement, qui ne se développent que collectivement, qui ne s'achèveront qu'unitiarement -, le Monde, lui aussi, subit une sorte de vaste " ontogenèse " dont le développement de chaque âme, à la faveur des réalités sensibles, n'est qu'une harmonique réduite. Sous nos efforts de spiritualisations individuels, il accumule lentement, à partir de toute matière, ce qui fera de lui la Jérusalem céleste ou la Terre nouvelle.
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Le Monde, à certains jours, nous apparaît comme une chose effroyable: immense, aveugle, brutal. Il nous ballotte, nous entraîne, nous tue, sans faire attention. Héroïquement, on peut bien le dire, l'Homme est arrivé à créer, parmi les grandes eaux froides et noires, une zone habitable où il fait à peu près clair et chaud, - où les êtres ont un visage pour regarder, des mains pour adoucir, un coeur pour aimer. Mais que cette demeure est donc précaire! A chaque instant, par toutes les fentes, la grande Chose horrible fait irruption, - celle dont nous nous forçons à oublier qu'elle est toujours là, séparée de nous par une simple cloison: feu, peste, tempête, tremblement de terre, déchaînements de forces morales obscures, entraînent en un instant, sans égards, ce que nous avions péniblement construit et orné avec toute notre intelligence et notre coeur.
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La pureté, au grand sens du mot, ce n'est pas seulement l'absence de fautes ( qui n'est de la pureté qu'une face négative), ni même la chasteté ( qui n'en représente qu'un remarquable cas particulier). C'est la rectitude et l'élan que met dans nos vies l'amour de Dieu cherché en tout par-dessus tout.
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Dans l’action, d’abord, j’adhère à la puissance créatrice de Dieu ; je coïncide avec elle ; j’en deviens, non seulement l’instrument, mais le prolongement vivant. Et comme il n’y a rien de plus intime dans un être que sa volonté, je me confonds, en quelque manière, par mon cœur avec le cœur même de Dieu. Ce contact est perpétuel, puisque j’agis toujours ; et, en même temps, puisque je ne saurais trouver de limite à la perfection de ma fidélité, ni à la ferveur de mon intention, il me permet de m’assimiler à Dieu toujours plus étroitement, indéfiniment.
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Les passivités, avons-nous rappelé en commençant cette étude, forment la moitié de l’existence humaine. Cette expression veut dire, tout naïvement, que ce qui n’est pas agi, en nous, est, par définition, subi. Mais elle ne préjuge en rien des proportions suivant lesquelles action et passion se divisent notre domaine intérieur. En fait, les deux parts, active et passive, de nos vies sont extraordinairement inégales. Dans nos perspectives, la première occupe la première place, parce qu’elle nous est plus agréables et plus perceptible. Mais, dans la réalité des choses, la deuxième est, sans mesure, la plus étendue et la plus profonde.
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Léopold Sédar SENGHOR et la mort. Teilhard de Chardin
Off, Léopold Sédar SENGHOR lit un extrait de son oeuvre traitant de Dieu, de la mort et de Pierre TEILHARD DE CHARDIN.
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