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EAN : 9782253173991
668 pages
Le Livre de Poche (10/09/2012)
3.65/5   504 notes
Résumé :

Tarun j Tejpal
Loin de Chandigarh

L'inde du Nord à la fin des années 1990. Un journaliste et sa femme, Fizz, partagent, depuis quinze ans, une intense passion, très sensuelle, très charnelle. Jusqu'au jour où, dans leur maison accrochée aux contreforts de l'Himalaya, le narrateur découvre soixante-quatre épais carnets, le journal intime et impudique d'une Américaine, Catherine - ancienne propriétaire des lieux -, dont la lecture va peu ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (92) Voir plus Ajouter une critique
3,65

sur 504 notes
Normalement, je préfère écrire des critiques plutôt courtes sur des livres quasi inconnus, des oeuvres „sans critique“. Normalement, je lis de préférence nouvelles et haïkus. Autant dire qu'il y avait bien peu de chance que je lise ce pavé et encore moins que j'éprouve le besoin d'en rajouter à la cinquantaine de critiques existantes. Mais, c'est qu'il s'agit d'un livre qui n'a rien de normal. Et le grand nombre de critiques négatives m'a profondément attristé. Bizarre, bizarre, d'habitude les critiques négatives de mes livres préférés me laissent indifférent ou parfois m'amusent. Chacun a bien le droit d'apprécier ou non à sa manière.
Alors pourquoi cette exception ? Tout d'abord, je suis un grand amateur de l'Inde, tout spécialement de l'Inde du nord, depuis que je l'ai découverte il y a plus de trente ans. le livre qui nous intéresse est entre autres un brillant essai sur la société indienne et son évolution depuis un siècle, avant et après l'indépendance et jusqu'à l'année 2000. le rapide déclin moral après l'accession à l'indépendance, l'abandon brutal des valeurs chères au Mahatma pour le culte oh combien plus banal de la puissance et de l'argent sont décrits avec brio. (Sur le même sujet, en plus sobre, on peut préférer le livre de Pavan K Varma « Being Indian »)
Loin de Chandigarh, c'est aussi une histoire d'amour extraordinaire (c'est promis, je ne vous dirais pas ce que normalement, je pense des histoires d'amour…), racontée dans un style qui m'a captivé de la première à la dernière ligne. L'édition France Loisirs a 756 pages. Elle aurait pu en avoir le double ! J'ai beaucoup apprécié l'originalité du discours, son humour, sa profonde mélancolie. (Je n'ai choisi qu'une citation : Si j'avais disposé du livre sous forme électronique, je l'aurais « cité » tout entier).
Impossible de passer sous silence l'érotisme omniprésent – mais jamais vulgaire - de ce roman. Une surprise un peu déconcertante au début, mais qui fait tellement partie intégrante du récit que je vois mal comment il aurait pu continuer autrement. Et puis ce livre-fleuve ne parle pas que de sexe. Il y est question avec beaucoup de passion et même d'érudition d'histoire, de développement urbain et rural, de corruption, de la vie de tous les jours, de la nature, des montagnes, des fleurs, arbres et animaux, des affres de la création littéraire, de la lutte pour la survie au sein d'un journal et d'au moins mille autres choses encore.
Enfin, il ne fait aucun doute que le compliment adressé par l'auteur à Annick le Goyat, traductrice du livre en français, est amplement mérité. Sans avoir lu la version originale, je suis convaincu d'avoir lu un texte non pas « seulement traduit » mais bel et bien recréé. Merci pour ce moment trop rare ! (Petit détail ne changeant rien à l'affaire : un « bird sanctuary » n'est pas un « sanctuaire à oiseaux » mais une réserve ornithologique)
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Roman d'amour, documentaire sur l'Inde moderne, réflexion sur l'écriture et l'inspiration, satire des travers humains universels, récit érotique, Loin de Chandigarh est tout ça à la fois, parfois simultanément... C'est donc un livre dense, exigeant et assez déroutant. Il m'a fallu près de 3 mois pour en venir à bout, mais cela en valait la peine.

Le roman d'amour, c'est celui du narrateur et de sa lumineuse Fizz. Une histoire compliquée, ne serait-ce que parce qu'il est musulman et elle sikh ou parce qu'ils voudraient tous deux qu'il écrive et qu'il n'y arrive pas. Mais une histoire où tout se résoud et se dissout dans le sexe, le ciment de leur couple. du moins au début... Si leurs ébats m'ont laissée complètement froide, j'ai aimé l'histoire de leur rencontre, leurs tentatives timides de séduction, ou la tendre moquerie qui règne entre eux.

Les descriptions de l'Inde sont passionnantes, peut-être aussi grouillantes de vie que le pays lui-même. Y sont évoqués pêle-mêle la culture, les religions, l'évolution des mentalités, les transports, les paysages, la vie politique après Gandhi, les villes, les campagnes, la cuisine, les préjugés, les superstitions, les violences... et certainement encore beaucoup de choses que j'oublie !

Pourtant, c'est probablement les pensées et l'ironie de l'auteur sur les humains de manière générale qui m'ont le plus plu et que je retiendrai : la comparaison de l'ambition à une lutte pour grimper à un mât glissant plus vite que ses collègues, les souffrances d'un artiste en panne d'inspiration, la veulerie d'un prince héritier plein d'idéaux jamais réalisés, la cruauté, la passion, la tendresse, la complicité dans un couple...
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L'amour, le désir, le désir , l'amour, l'absence. Il y a des thèmes comme ceux-là que l'on ne se lasse pas de lire car ils sont comme auréolés de quelque chose de quasiment magique. Malgré les générations qui passent, ces sentiments savent toujours défier la logique.

Loin de Chandigarh parle de tout ça et de plein d'autres choses, et pas toujours de façon très organisée d'ailleurs....... Le tout souvent saupoudré de mystique indienne : aussi envoutante que déconcertante par moments. Ainsi l'union des corps de Fizz et du narrateur est-elle sublimée comme faisant partie intégrante de l'Harmonie de la nature. Rien n'est plus naturel que le désir après tout, mais comme toutes choses dans la nature, il vient aussi un moment où il meurt.

Le narrateur, un journaliste qui veut rédiger un roman, fait l'autopsie d'un couple qui se meurt, le sien. Très vite, tout se mélange. Le roman qu'il devait écrire sur l'Histoire moderne de l'Inde se retrouve morcelé par son expérience personnelle. Durant les trois quart du livre le narrateur mêle ses réflexions sur son couple, ce qui l'a animé et ce qui l'a tué, avec ses analyses de la société indienne post-coloniale ET les fameux carnets (qui arrivent assez tardivement dans le récit, contrairement à ce que le résumé laissait envisager). Les descriptions de l'Inde "fraîchement" libérée du joug britannique et qui invente de nouvelles façons de faire cohabiter la mosaïque de langues et d'ethnies est parfois saisissante... ou sanglante...... Les personnages principaux incarnent bien ces dilemmes : peut-on vivre sa passion pour la chair d'un(e) étranger(e) ou pour un musulman lorsqu'on est sikh et vice versa ? Quid des traditions ancestrales qui faisaient autorité bien avant la Couronne britannique ? Quel visage la modernité peut-être prendre dans le pays qui a vu naître le Kama-Sutra ?

Alors oui, certaines réflexions de l'auteur/narrateur sont très pertinentes, que ce soit sur l'amour ou sur les sujets politiques ou historiques, ou encore le vibrant hommage qu'il rend au Mahabharata , mais tout cela est bien trop décousu à mon goût ! On commence à aller dans un sens, puis dans un autre, et on revient, puis on repart ici ou là ...Et un tel manque de structure dans un roman de près de 700 pages, c'est tout simplement INSUPPORTABLE !
Oui, ce roman était ambitieux et possède plusieurs niveaux de lectures et autant de pistes de lectures que la roue du Karma Dharma - sans doute plus qu'on ne le croit -, mais j'attendais mieux. Mieux construit surtout. Dommage pour moi !
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J'avoue que le gros pavé de Tejpal m'impressionnait et que j'ai mis un certain temps pour me lancer sur les pas du narrateur et de son épouse Fizz. le couple vit en parfaite harmonie depuis plusieurs années, une osmose qui trouve son épanouissement dans le sexe.
Mais voilà, un jour l'homme découvre les carnets de l'ancienne propriétaire de leur maison. Fasciné par les écrits intimes de cette femme, le narrateur s'éloigne peu à peu de Fizz. Reviendra-t-il à la raison ?
Tejpal dissèque cet appétit sexuel (il faut avouer qu'il assure le garçon) puis le détachement qui survient petit à petit, fragilisant les fondations de leur parfaite alchimie.
Tejpal insiste (parfois lourdement) sur un érotisme débridée qui devient vite lassant. le livre est plus convainquant quand l'écrit prend de la hauteur et nous parle de cette Inde envoutante et complexe à la fois. le roman ne convainc qu'à moitié parce Tejpal n'arrive pas à rendre ce couple attachant (en tout cas pour moi), sa théorie comme quoi le ciment d'un couple ne tient que par le sexe peut aussi prêter à discussion ou à désaccord. Et puis surtout, Tejpal nous embarque dans des longueurs qui finissent par nous exaspérer. La tentation de sauter des lignes est souvent tentante. Un roman touffu (trop ?), long (trop ?) qui m'a laissé personnellement perplexe. Tant de pages pour ça. A vous de juger.

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Je commence d'emblée en précisant que Loin de Chandigarh n'a pas du tout répondu à mes attentes. Bien sûr, j'en avais beaucoup entendu parler et parfois il est mieux de se méfier de la réputation qui précède certains romans… Mais ma mauvaise impression est en partie due à une erreur de ma part : tout ce temps, j'avais mal lu le titre. Je croyais avoir vu Chandernagor, cet ancien comptoir de la France en Inde. Ainsi, je m'attendais à trouver un peu de cette aura française, marcher ses rues et ses vieilles demeures coloniales, fouler son histoire, sa grandeur d'antan. Mais non. (En passant, le titre original est The Alchemy of Desire, qui lui convient mieux, selon moi. Parfois, je me demande ce qui passe par la tête des traducteurs ou des éditeurs…) Toutefois, ma mauvaise impression est beaucoup due aux choix discutables de l'auteur, Tarun Tejpal. En effet, le roman est constitué de deux récits, l'un étant imbriqué dans l'autre, chacun étant beaucoup plus long que nécessaire. Trop, même.

Le roman s'ouvre sur un jeune couple qui vit dans la grande ville. le lecteur a droit aux descriptions habituelles d'une Inde moderne, grouillante, étourdissante. Toutefois, Delhi, on commence à connaître alors les descriptions à n'en plus finir… ouf ! Au moins, c'était fait avec humour, cela allégeait un peu la lecture. Puis il y a ce couple, le narrateur et sa conjointe Fizz. Un musulman et une sikh. Les enjeux liés à la religion sont peu abordés, chacun trouvant l'épanouissement dans la sexualité. Après tout, rien n'est plus naturel que le désir charnel, non ? Chez moi, les relations entre gens de différentes religions ne sont pas un si grand enjeu alors je n'ai pas trop accroché. Ceci dit, peut-être que c'est encore tabou en Inde. Quoiqu'il en soit, ce n'est pas suffisant pour vivre dans une grande ville indienne alors le couple s'achète une jolie petite maison à la campagne, Chandigarh.

À ce point, le lecteur est rendu à la moitié du roman, environ, et il ne s'est rien passé de notable... à part des scènes de baise assez crues. En quoi tous ces ébats amoureux – entrecoupées de quelques frustrations professionnelles – peuvent bien mener ? À une vie rangée. Eh bien non. le narrateur trouve les carnets laissés par l'ancienne propriétaire des lieux plus d'un demi-siècle plus tôt.

Le roman bascule dans sa deuxième partie. Dans ces carnets, Catherine, une jeune héritière américaine, voyage en Europe, rencontre un prince indien (à ce point, elle ne sait pas encore qu'il appartient la royauté) et accepte son invitation à le rejoindre dans son pays d'origine. le choc ! Ici, le lecteur a droit à un condensé de l'histoire de l'Inde au tournant du post-colonialisme. On me fait encore la leçon ! Non, mais… Pour résumer rapidement, la relation entre Catherine et son prince s'appuie surtout sur l'affection et la tendresse, un respect mutuel. Toutefois, puisqu'elle se trouve au pays du Kama Sutra, ses élans charnels seront néanmoins assouvis.

Quand le lecteur termine cette deuxième partie, il reste encore trop de pages au roman. Cette lecture devrait avoir transformée le pauvre narrateur mais, selon moi, c'était très mal exploité. Pour tout dire, je n'y ai pas cru. Tarun Tejpal a eu une excellente idée, je la trouve originale, pleine de potentiel, mais drôlement arrangée. L'une des deux parties était trop longue – en fait, les deux étaient trop longues, mais bon… le couple moderne met la main sur les carnets trop tardivement, ils n'auraient pu n'en lire que des extraits et, pour que ça vaille la peine, ils auraient dû en être davantage transformés. Plusieurs occasions manquées et, dans mon cas, beaucoup de temps perdu.
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Citations et extraits (111) Voir plus Ajouter une citation
[...] l'histoire était toujours plus importante que le conteur. e n'était pas le conteur qui insufflait de la vie dans le récit, mais le récit qui maintenait le narrateur en vie.
[...] plus que n'importe qui d'autre, ce sont les amants qui ont besoin du talent de conteur. Ils ont besoin de se raconter des histoires en permanence pour s'empêcher de disparaître.
L'amour passionné n'a rien à voir avec les qualités visibles de la personne aimée : classe, intelligence, beauté, personnalité. Il repose essentiellement sur les histoires qu'elle peut raconter. Lorsque les histoires sont émouvantes, complexes, profondes - à l'image des grands romans, elles n'ont jamais besoin d'être grossièrement fidèles -, ainsi va l'amour.
Les histoires que s'échangent les amants parlent d'eux-mêmes, de leur passé, de leur avenir, de leur caractère unique, inévitable, de leur invincibilité. De leurs rêves, de leurs fantasmes, des coins et recoins de leurs peurs et de leurs perversions. Ceux qui sont capables de raconter leurs histoires avec force créent un amour fort. Ceux qui en sont incapables ne connaissent jamais le sentiment amoureux.
L'amour est l'histoire, le vin dans la bouteille. Le narrateur est simplement la bouteille ; il n'a d'importance que jusqu'au moment où le vin est goûté. Les belles bouteilles meurent sur l'étagère si le vin est mauvais, si les histoires pataugent.
[...] Comme les grands romans, les histoires que se racontent les amants peuvent traiter de n'importe quel sujet et être dites sur n'importe quel ton. Elles peuvent avoir l'exubérance de Dickens ou le laconisme de Hemigway ; elles peuvent fourmiller comme Joyce ou déconcerter comme Kafka ; elles peuvent être farfelues comme Lewis Carroll ou tristes comme Thomas Hardy. Elles peuvent être sombres, comiques, philosophiques, cinglées.
Mais elles doivent être vraies.
De cette façon singulièrement mensongère qu'ont les grands romans d'être vrais.
De cette façon singulièrement fausse qu'a le grand amour d'être vrai.
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J'ai lu autrefois, à l'école, que les poètes laissent longuement mûrir leurs poèmes dans leur tête. Contrairement à la croyance populaire, la poésie n'est pas un processus d'inspiration instantanée. Les bons poètes, une fois que l'éclair a jailli en eux, s'accroupissent pour attendre patiemment. Ils laissent tous les ingrédients aromatiser et mijoter, jusqu'à ce que la saveur et la texture soient parfaites, avant de les retirer de la plaque chauffante de leur imagination et de les servir sur le papier.
Même ôté du feu, le plat nécessite de l'attention. Garniture, décoration, présentation soigneuse. Lorsque vous dînez à la table d'un maître, lorsque vous lisez le texte d'un maître, il ne s'agit nullement d'une expérience impromptue et précipitée. En amont, il y a de longues heures de travail et de subtiles épices - une vie entière à peaufiner les nuances. Les chef d'oeuvre instantané n'existe pas.
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Seul mon engagement indéfectible envers Fizz m’avait toujours paru réel. L’essentiel de mon existence convergeait vers son corps. Nous faisions l’amour plusieurs fois par jour. Le reste du temps, au journal, devant la Brother, sa pensée m’obsédait – je songeais à ce que nous avions fait, à ce que nous allions faire. Parfois, l’extase surpassait le religieux. Je me faisais l’effet d’un derviche tourneur ayant saisi le fil qui démêle l’univers et ne le lâche plus.

La rotation doit se poursuivre jusqu’à ce que l’univers entier soit démêlé.

Jusqu’à la perte de conscience.

Jusqu’à ce que l ‘on goûte l’oubli au cœur de l’univers.

Je trouvais l’oubli jour après jour, et n’imaginais rien d’équivalent. Je comprenais pourquoi les anciens vénéraient et redoutaient l’extase sexuelle. Elle permettait à chaque individu d’atteindre son propre dieu. Nul besoin d’un prêtre ou d’un roi pour indiquer le chemin. Seul l’amour, sans la loi du prêtre ni du roi, est nécessaire. La clé de l’univers ne repose pas entre les mains du prêtre ni du roi. La clé de l’univers repose dans le corps de l’amant ou de l’amante.

Je possédais la clé et ouvrais chaque jour la porte de l’univers.

( …) A cette époque, nous faisions ensemble des découvertes sur lesquelles nous n’avions rien lu ni entendu. Nous nous dépouillons de toutes les hontes dont les années nous avaient emmaillotés. Derrière les hontes, nous mettions au jour des réactions d’une innocence que nous aurions eu peine à imaginer. Une gaité rare, qui n’ôtait rien mais qui donnait. Je m’aperçus que pour faire trembler la terre, il faut non seulement la nudité de corps, mais aussi la nudité de l’âme. (Pages 238-239)
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Le python semblait avoir sombré dans le coma, incapable de se ranimer. Puis tout à coup, un frémissement le parcourut. Un mouvement, un bruissement. Le train n'était ni visible, ni audible. Pourtant, des hommes, des femmes et des enfants remontèrent à bord des véhicules. Nous aussi. Les moteurs vrombirent. Au loin, un sifflement retentit, une trépidation parcourut le sol, il y eut un cliquetis de roues d'acier; sans avoir rien vu, on comprit que le train était passé. Tout était figé. Les derniers pisseurs avaient émergé des fossés pour regagner leur voiture. Le serpent semblait retenir son souffle. Puis, dans un rugissement et un crachat soudains, il entra en action. D'abord il se souleva, ondula, s'ébranla. Ensuite, le serpent venant en sens inverse commença à se mouvoir vers nous. Et le nôtre à se redresser : tout ce qui dépassait s'aligna, dans un tumulute de cris et d'insultes. Le serpent devait passer par un sas étroit et il s'effila de lui-même pour s'y faufiler. Après de longues minutes de klaxons, coups de freins et bousculades, on franchit la bosse de la double voie ferrée, tandis que le serpent avançait en face.
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Peu de villes au monde sont plus anciennes que Delhi. Pendant des millénaires, aventuriers, demandeurs d'asile, maraudeurs, voyageurs, rois, érudits, soufis et mendiants ont franchi ses portes de façon mélodramatique à la poursuite de quêtes diverses.
Une nouvelle Delhi recouvre continuellement une Delhi plus ancienne.
L'unique constante est le dérèglement du pouvoir.
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Vidéo de Tarun J. Tejpal

La vallée des masques - Tarun Tejpal
www.rentree-litteraire.com/auteur/tarjun-tejpal/ « J'ai été, un jour, un homme de convictions, volontaire et déterminé. Les autres venaient me consulter pour retrouver un ancrage solide quand leurs coeurs et leurs âmes vacillaient. Un jour...Aujourd'hui, c'est à l'urgence que je dois faire face. » Au cours d'une longue nuit où il attend ses assassins, d'anciens frères d'armes, un homme raconte son histoire, celle d'une communauté recluse dans une vallée inaccessible de l'Inde, selon les préceptes d'un gourou légendaire, Aum, le pur des purs... Figure majeure de la littérature indienne contemporaine, auteur de Loin de Chandigarh, Prix des libraires 2007, Tarun Tejpal explore la société des hommes dans son « inhumanité » et entraîne le lecteur dans une fable philosophique et politique puissante, qui s'impose d'ores et déjà comme une lecture incontournable. La presse « Un sommet : un grand huis clos paranoïaque, foisonnant, complexe, digressif. » Livres Hebdo « Les livres passent et repassent, mais certains restent... La vallée des masques fait partie de ceux-là. N'ayons pas peur des mots, Tejpal nous livre un grand et magnifique roman. Créateur et façonneur, ses mots font place à un monde qui s'ouvre devant nos yeux ; la littérature prend ici tout son sens. » Page « Une fable universelle sur la pureté dangereuse...Une parabole impitoyable sur l'inhumanité de la société des hommes, et dont la charge politique extrême ne peut laisser indifférent. » L'Express.fr « Une fable ...
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