«J'ai étudié, en dehors de tout système et sans parti pris, l'art des anciens et l'art des modernes» et «puisé dans l'entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité».
Courbet a sa légende, dont il ne faut être qu'à moitié complice. le réaliste, l'apôtre du "laid", le tombeur de la colonne Vendôme ne sont qu'un des profiles d'une peinture aussi riche que contradictoire. "Sans idéal ni religion", proclamait-il, mais avant tout, peintre.
Tout Courbet est résumé dans ces deux citations.
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Courbet se frotte aux scènes de genre, à la nature morte, au portrait, à toutes les catégories académiques, pour mieux les transgresser. Son "Enterrement" relève autant du portrait de groupe que de la scène d'histoire. Son "Atelier" allie l'allégorie et le manifeste. Ses portraits surprennent, par leur absence totale de psychologie.
Jusqu'à quel point Courbet peut-il être considéré comme un peintre engagé ? Certes, l'homme a cultivé l'amitié de Proudhon et projeté la destruction de la colonne Vendôme. Au milieu du XIXe siècle, il incarne surtout une figure, celle de l'artiste démiurge, seul placé au dessus des lois.
Là où la tradition académique rapproche plutôt la nature morte du portrait, Courbet fait évoluer le genre dans une autre direction, à mi-chemin du paysage. Un trait commun à toutes ses compositions florales : leur absence totale de réalisme.
Dans ses portraits, Courbet ne s'interroge pas sur son moi profond, et encore moins sur le temps qui passe... Avec force et décision, il se projette dans le monde.
A l'inverse de ses confrères romantiques, Courbet ne peuple pas ses toiles de phénomènes ou de créatures artificiels. Aucune anecdote chez lui mais, sous l'amas de matière, une paradoxale expérience du vide.