AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782823617467
150 pages
Editions de l'Olivier (08/04/2021)
3.81/5   70 notes
Résumé :
"Quand la connexion s'établit, tout est relié et converge vers un moment d'émotion partagée, vers une affinité créatrice qui arrime chaque personne à un présent vécu comme une expérience collective. "

Printemps 2020 : alors que la crise du Covid-19 impose au monde de se calfeutrer et prive de scène des milliers d'artistes, Kae Tempest nous livre une réflexion toute personnelle sur la créativité et ce qui la nourrit. À l'heure où les réseaux sociaux no... >Voir plus
Que lire après ConnexionVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 70 notes
5
8 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
En peu de pages et sept petits chapitres d'une vingtaine chacun, Kae Tempest livre ses réflexions sur la relation humaine, les affres de l'apathie, les joies de l'empathie, de la créativité, de l'art et de la musique.

Elle parle finalement assez peu d'elle, même si elle relate son expérience personnelle de la connexion, ayant orienté sa démarche vers l'autre, au point que même dans les moments difficiles elle se sent capable de rebondir en ouvrant les bonnes portes, en s'échauffant, en se lançant pour finalement sentir que cela prend. Ces quatre dernières propositions constituent les titres des quatre derniers chapitres de cet essai.

De nombreux messages passent, pour le lecteur capable d'écoute et d'introspection, capable de lâcher prise, de sortir du quotidien pour être attentif à un environnement quelquefois insoupçonné.

Art, créativité, musique sont ses principaux piliers pour conduire sa vie, en se laissant aller au coeur de la puissance créatrice et de tout ce qu'elle peut induire sur l'évolution de sa personnalité.
Commenter  J’apprécie          650
Ce que j'ai ressenti:

Possible que je sois la lectrice, le texte, l'autrice de cette chronique. Je ne me suis pas posée la question, parce que j'ai préféré m'arrimer, à l'instant. Faire connexion avec l'oiseau qui chante au-dessus, pieds nus dans l'herbe, juste dans le rayonnement du soleil. Pile dans le carré de lumière, qui sera bientôt parti, et tout proche de l'arbre. Possible aussi, que j'ai lu et relu, et relirai, cet essai étincelant de Kae Tempest, pour m'imprégner de son aura, son talent, son incarnation de la poésie. C'est ce que je voulais, cette connexion, là, maintenant, ce mois-ci spécialement, parce que je veux y mettre du sens. du sens et de l'émotion, quand j'écris sur la toile #lireetcelebrerlesfemmes . Je veux lire, célébrer, écrire, réfléchir avec et auprès de celles qui m'apprennent chaque jour, à être plus consciente. J'écris cette chronique aussi pour ne pas oublier, que je fais partie de ce monde. Que j'ai une place dans ce monde bruyant, survolté, sur-informé, surfait. Qu'en fait, des fois, aussi, je suis submergée par le doute, que je ressens de l'apathie, de l'impuissance, de l'incompréhension. Alors, les mots de Kae Tempest, m'aident. Parce qu'elle propose de développer notre empathie, notre créativité, notre connexion. Parce qu'elle sait que quelque fois, on se perd, à vouloir plaire, chercher l'approbation, à s'échiner dans des tâches abrutissantes, à s'éloigner du vivant. La pandémie et la période de confinement lui ont permis de (se) donner des clefs de réflexions, sur ce qui nous empêche d'être pleinement nous-mêmes quand le système, les craintes et la peur s'invitent, dans nos quotidiens. Elle parle de boussole, de sens et de beauté. de l'Autre, de poésie, de scène et d'énergie. de synergie, d'élocutions et d'art. Des mots qui rassemblent au lieu de ceux qui divisent. Des mots, qui rendent possible, l'union. L'urgence aussi de se reconnecter, de se recentrer, de faire corps et âme avec l'émotion. La poésie est capable de cela. Même si c'est un essai, on sent la fibre évocatrice de Kae Tempest, cet élan de faire jaillir la poésie du néant, de la scène, du livre. C'est tellement fort, et vrai. Son expérience et son talent rendent cette lecture passionnante. J'étais reliée à son intention de connexion. J'ai compris sa mise en garde de ne pas se dénaturer pour de mauvais prétextes. Je suis totalement et fondamentalement, convaincue que c'est notre volonté d'émerveillement, d'empathie et de créativité qui sauvera notre monde. En fait, je pense qu'effectivement, il y a eu une Connexion, et même plus que cela, un coup de coeur!
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          292
Kae Tempest est une auteur.autrice non binaire, londonienne, qui s'exprime dans la poésie, la musique, et toute autre forme de création. Dans Connexion, elle livre une réflexion intime très puissante sur ce qui la lie aux autres et à elle-même.
Née jeune fille blanche, perdue dans ce monde hétéro dans lequel elle ne se reconnaissait pas mais en même temps sans savoir ce qui n'allait pas - sauf à savoir qu'elle n'y était pas bien et qu'elle faisait tout pour oublier - alcool, drogues, etc. Les premières années de performeuse, elle enchaînait les soirées sans vraiment y trouver son compte en tant qu'artiste. Mais c'est lorsqu'elle a perdu sa voix qu'elle a connecter à se poser les bonnes questions, qu'elle a cessé de courir et s'est offerte à la connexion - avec les autres mais surtout finalement avec elle-même.
C'est dans ma petite librairie « la fleur qui pousse à l'intérieur » (tout un programme…) que j'ai découvert ce petit livre rouge (en référence au « livre rouge » de Jung?) l'an passé et je viens de le lire et de m'ouvrir à la réflexion sur la connexion. Kae Tempest part de son vécu personnel, artistique et de ses lectures (poésie et psychiatrie) pour fonder son analyse : c'est très puissant. Elle raconte comment elle s'est sentie en connexion avec un SDF inconnu dans un parc qui avait conservé un livre de poésie que sa mère lui avait offert, comment elle se sent en connexion avec son public lorsqu'elle performe devant des gens qui sont venus la voir accompagné de quelqu'un qui ne la connait pas. Elle distingue aussi les connexions issue des technologies, qui sont certes multipliées par milliers mais qui sont vides de sens car ce que l'on cherche se définit en terme d'ego et de posture.
Il m'est très difficile de parler de ce livre car je sens qu'il a planté un graine dans mon cerveau qui ne demande qu'à germer et qu'il va sans doute falloir que j'ai revienne, que je réfléchisse à ça en dehors du cadre de la critique.
Pour conclure, mon sentiment est que c'est un essai essentiel qu'il faut lire maintenant, tout de suite, et surtout y réfléchir.
NB: dès que possible, je recopierai quelques passages fondamentaux pour faire mieux comprendre le côté essentiel de cet ouvrage (140 pages aux éditions de L'Olivier).
NB: j'ai utilisé le pronom "elle" parce que c'est celui de la traductrice, bien que l'autrice se définisse comme non binaire. de plus, je ne maitrise pas encore bien le langage inclusif et non binaire.
Commenter  J’apprécie          138
Pas une profession de foi, mais la profession d'être. D'être de soi, d'être au monde qui nous entoure. Atteindre le monde de ses propres profondeurs et naître à la présence de ce qui nous traverse et nous créée. Accueillir et recevoir pour permettre au Don de signer le véritable retour. Kae est parmi nous. Et c'est là belle nouvelle qui traverse très bel écrit. Brillant, mouvant et à la fois éternel. Une lecture en tendresse qui fait sens.
Astrid Shriqui Garain

Commenter  J’apprécie          190
" L'ordre établi compte sur ton apathie. Tu es là pour consommer. Tu n'as aucune autre utilité aux yeux de ce qui gouvernent. Tu n'es rien. Tu graisses les rouages d'une machine qui s'appuie sur ta complicité et ta malléabilité fervente. On t'a martelé que tu étais une graine qui portait en elle un avenir radieux, absolument splendide, que pour vivre ta vie à fond il te suffisait de prendre part à la compétition. D'être un winner. de consommer. Tu consommes, tes parents consommaient, et tes grands-parents avant eux, et tes enfants consommeront. Voilà ton héritage. "

Sur scène Kae Tempest slame, s'lâche, tempête, évidemment, surtout fait vibrer la musique et les mots avec intensité, les émotions jaillissent. Elle fait pareil à l'écrit avec des recueils de poèmes ou des essais, comme ce Connexion, écrit au début de la pandémie au printemps 2020,

Connexion n'est pas un journal de confinement mais une réflexion profonde, intime et au-delà sur la créativité. La façon dont la créativité nous ouvre accès à nos émotions authentiques et nous connecte aux autres.
La créativité comme remède à la vie inhumaine, individualiste, à cette course au profit qui nous éloigne des véritables profondeurs.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          190


critiques presse (2)
LesInrocks
20 juillet 2022
On passe les vacances connecté·es à cette figure du rap qui rejette le binarisme et signe avec “Connexion” un manifeste pour la création et la singularité.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LesInrocks
07 avril 2021
Le·la jeune écrivain·e Kae (et non plus Kate) Tempest signe un texte hybride, entre essai et autobiographie, qui rappelle la valeur de la création comme puissant instrument de partage et de réinvention.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
J’ai appris, tout au long de ma vie, à accorder une valeur démesurée aux biens matériels, au statut social, à l’adhésion du public. J’ai dû me défaire de cela pour m’habituer à chérir ce qui est immatériel, ce qui n’apporte pas une satisfaction immédiate. Les échanges anecdotiques. L’intimité sincère.
Commenter  J’apprécie          330
" Quand quelqu'un refuse de regarder en face toutes les subtilités de sa vie intérieure, il lui est beaucoup plus facile d'escamoter ce qui l'indispose. Et il l' intègre à la lecture qu'il fait des autres. Cela nous insupporte que les gens se montrent dans toute leur complexité et sous leurs multiples facettes. On préfère les ranger dans des cases, leur coller arbitrairement une étiquette en fonction de ce qui nous relie a eux. Si tu te laisses définir par la validation des autres tu n'auras d'autre choix que d'en faire de même quand il te désavoueront. Si leur opinion influence la tienne, si c'est leur approbation que tu recherches, si le but de ton ascension c'est de te hisser au-dessus de ce qui te bloque, une connexion créative profonde sera te rappeler que rien de tout cela ne te caractérise. Qu'à bien y réfléchir rien de tout cela n'a d'importance. Si tes convictions s'effritent dès que cette validation t'est refusée, ce ne sont pas vraiment des convictions, c'est une posture. Et ta posture se délitera à la première mise en question".
Commenter  J’apprécie          30
Est-ce que s'améliorer, ou s'impliquer davantage, dans la lecture d'un texte ou dans l'écoute d'une musique incite à s'améliorer ou s'impliquer davantage dans la lecture ou dans l'écoute des gens, du monde et de soi?
Commenter  J’apprécie          171
L’empathie, c’est se souvenir que chacun a une histoire. Une multiplicité d’histoires. Et se souvenir aussi de laisser assez de place aux autres pour qu’ils puissent raconter leur histoire avant de raconter la sienne.
Commenter  J’apprécie          120
La personne qui déborde d’idées géniales et qui juge ce que les autres produisent à l’aune de ce qu’elle-même se croit capable de produire, alors qu’elle n’a jamais mené un projet de A à Z : voilà le leurre du travail artistique. Tout le monde est certain que c’est à sa portée, tout le monde sauf ceux qui mettent les mains dans le cambouis, qui savent que c’est pour eux une nécessité absolue et qui, pourtant, ressortent à chaque fois plus convaincus de leur impuissance.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Kae Tempest (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kae Tempest
Lecture par l'autrice & Julia Kerninon Rencontre animée par Jennifer Padjemi Années 80 dans le nord de l'Angleterre. Yrsa grandit avec son frère Roo et sa mère infirmière. Démunie, leur mère les confie à leurs grands-parents, membres de l'Église Adventiste du 7e jour. Au fil des ans, Yrsa subit, de façon insidieuse puis frontale et traumatique, l'emprise des hommes sur son corps transformé.
Le récit d'Yrsa est le contrepied poétique et touchant au male gaze, par la voix mutante d'une enfant, d'une soeur, d'une ado, d'une escort, d'une poétesse dans l'âme, d'une femme en plein empowerment. La Vie précieuse est un ultra-moderne récit de formation, qui rappelle les effets de composition cinglants de la réalisatrice Michaela Coel (série I May Destroy You) et les envolées pleines de vie et de rage de Kae Tempest. Libre, déterminée, militante féministe et intersectionnelle, Yrsa Daley-Ward a imposé sa voix dans le monde entier, saluée par le Pen Prize du meilleur roman autobiographique. Elle a par ailleurs collaboré avec Beyoncé en 2020 pour le film et l'album Black is King.
+ Lire la suite
autres livres classés : slamVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (193) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..