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3,85

sur 197 notes
Ce livre est ahurissant.

Ahurissant comme son titre original, bien plus puissant que le français : « God is a bullet – Dieu est une balle ».

Ahurissant comme sa géniale couv' très pulp avec son énorme serpent menaçant en arrière plan dans un dégradé de toutes les nuances de rouge.
En fait, une fois que t'as démarré ce road trip déjanté, tu bascules dans un univers de série Z complètement trash à l'énergie délirante avec comme ingrédient :

- un méchant d'anthologie comme t'en as rarement rencontré, une sorte de deus ex-machina surpuissant à la Charles Manson qui pousse les curseurs du mal à leur paroxysme.

- un duo de héros électrisant, ultra cliché au départ mais qui gagne en profondeur à mesure que l'intrigue avance : Bob, un flic au bout du rouleau depuis la disparition de sa fille dans un carnage mais prêt à repousser ses propres limites au-delà de tout pour la retrouver ; et Case, une camée rageuse, rescapée d'une secte archi violente, la seule à pouvoir l'aider mais complètement borderline tant tout espoir de résilience l'a abandonnée, avec le désir de vengeance comme carburant.
" Tels deux soldats déguenillés partis sur la route, ils restent assis là, chacun enfermé dans le puzzle de sa vie."

- une traque sauvage parsemée de drogue, viols et violences en tout genre dans le cadre grandiosement diabolique du désert des Mojaves.

- une écriture à la kalachnikov qui te cisaille les yeux et t'imprime des images bien hard, sous amphét' dès que les scènes d'action apparaissent, ou dont la crudité te sidère dans les dialogues.

" Et merde. Referme d'abord cette blessure avec du fil de pêche et une aiguille. Ensuite, prends le fusil et une boîte de munitions, et fonce, tu vas leur rentrer dans le lard, comme on dit. "

Bref, une expérience à part, qui brutalise la lectrice que je suis mais m'a laissée pantoise de jubilation. Car on n'est pas dans le déchaînement de violence gratuite : grâce au très beau personnage de Case, une réflexion très introspective, quasi philosophique sur le sens de la vie, affleure sous la violence des mots et des actes, avec au bout, une certaine lumière.

Pour lecteurs avertis.
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Si tu comptes lire cette histoire jusqu'au bout, soit tu es complètement barré, récemment échappé du quartier haute sécurité d'un hôpital psychiatrique, soit munis-toi d'une cuvette car tu vas vomir pendant la moitié du livre tant le récit secoue la tripe…
Moi, je n'ai pas vomi ! J'ai jubilé ! (ça me fait penser que je dois prendre mes médocs).
Tous les bons ingrédients pour un récit « trash » sont réunis. Un flic, Bob, part à la recherche de sa fille, enlevée par un groupe de junkies, trafiquants de drogue, sanguinaires et satanistes. Ces derniers aiment se livrer aux pires tortures sur leurs proies. Leur chef, Cyrus, est un véritable psychopathe. Accompagné de Case, ex membre de la bande et droguée repentie, Bob va remonter la piste de ces débris de l'humanité tout en ne sachant pas si ça fille, Gabi, est toujours vivante ou morte, ni dans quel état il va la retrouver.
Quand on pense que le type, Boston Teran (pseudo), qui a écrit cette symphonie macabre est le même type qui a écrit aussi les discours de John Kerry (oui, oui, John Forbes Kerry, le sénateur et candidat démocrate à l'élection présidentielle des états unis) alors je me dis que le monde ne peut aller que de mieux en mieux car nous sommes vraiment dans de bonnes mains… (infos sur l'auteur, source Wikipédia).
Je recommande vivement la lecture de ce roman, surtout à toi qui pense que la vie est un long fleuve tranquille.
Traduction d'Eric Holweck révisée par Marc Boulet.
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Sans conteste sur le podium des livres préférés de cette année,, et très peu de risques d'être delogé.

Par contre qui a eu l'idée loin d'être géniale de traduire par "Satan dans le désert " le titre original "God is a bullet ", titre en relation directe avec le roman ("Dieu est une balle ") ? C'est certes moins vendeur comme accroche, mais plus proche du roman....

Le roman, plus noir que l'encre de la plus vieille seiche qui n'ait jamais existée, est tout simplement somptueux.
Un décor hors de l'humain, écrasant théâtre de la genèse, du déroulé et de l'apothéose de ce récit "bigger than live", des personnages exceptionnels, des situations hors gabarit quasiment indescriptibles...
Bref un sommun du roman noir , le vrai, brutal, sans concessions, amoral, digne des maîtres Thompson ou Willocks entre autres.
Tout y est : la violence, sauvage et quelquefois redemptrice, opposant le mal représenté par Cyrus figure tutélaire de Satan et gourou d'une secte jumelle de celle de Manson, à celle du bien, du père de la jeune fille enlevée et son alliée Case ex adepte ladite secte ; la rédemption par l'épreuve du père policier lancé à la recherche de sa fille, et de l'ancienne junkie Case alliée de circonstance , se rachetant dans leurs estimes. Et tant d'autres choses dans ce roman quasi-philosophique quant à la perception de la vie et de la survie.
Les personnages principaux, Bob et Case, présentés au début en classique association contre-nature, évoluent très rapidement et leur rapprochement sur un but commun permet à l'auteur de développer en profondeur ces protagonistes, accompagnés d'acteurs secondaires, soit tous les autres, formidablemebt bien campés et disséqués.

Une absence de manichéisme, une trame de destins inéluctables, des personnages et scenari parfaitement ancrés, d'obsessionnelles quêtes personnelles jusqu'au boutismes, font de ce roman inclassable un chef d'oeuvre dans son genre à apprécier par les armateurs de ce style, mais à ne pas laisser entre toutes paires d'yeux.
Une vrai bonne surprise. Bonne decouverte aux convaincus.

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Ça, c'est ce qui s'appelle une lecture "coup de poing uppercut"... Assurément, âmes sensibles, abstenez-vous d'ouvrir pareil livre, vous le refermeriez bien vite. Ce roman est donc à ne pas mettre entre toutes les mains, c'est pour cela que je ne le conseillerai qu'aux lecteurs avertis.

Comment vous expliquer cette lecture très sombre, cette violence qui suite de toutes les pages, tout en vous expliquant que "Satan dans le désert" est un roman hallucinant et que je l'ai apprécié ?

Le pitch : Bob Hightower est ce qu'on appelle un flic "pépère", assis derrière son bureau, dans un bled proche de Los Angeles, à la frontière du désert.

Il est divorcé, adore sa fille et tout irait bien dans sa vie si on n'avait pas retrouvé son ex-femme et son nouveau mari plus que sauvagement assassinés... Et quand je dis "sauvagement", je suis encore gentille... le chien et le cheval sont dans le même état et Gabi, sa fille chérie de quatorze ans, est introuvable parce qu'enlevée.

Bob est dépourvu de moyen, il n'a pas de piste, contrairement au lecteur, puisque nous savons déjà "qui" est le commanditaire de toute cette sauvagerie, nous savons "qui" l'a perpétré, mais nous ignorons le "pourquoi".

C'est une ancienne toxico, Case, qui va donner une piste à Bob. Lorsqu'elle a lu le fait divers qui se rapportait à la tuerie, elle a reconnu la marque de Cyrus : un mec taré, violeur, assassin, dealer, nihiliste, maquereau, tortionnaire... La totale, quoi. Un type qui prend plaisir à détruire l'innocence, à faire plonger des enfants dans la dépendance et à leur faire subir les pires perversions sexuelles ou tortures de malade. Il pratique aussi son art de la torture sur des adultes, juste pour le plaisir.

Comment elle le sait ? À votre avis ? Case a fait partie de sa bande, enfin le mot "secte niant Dieu" serait plus adapté. Elle a réussi à s'en sortir, plus morte que vivante et elle accepte d'aider Hightower, le "mouton" qui veut s'attaquer à des "loups", trouvant ainsi une occasion de se venger de ce qu'elle a subit. Et puis, Case, c'est aussi un loup...

Road movie d'enfer, traque sans pitié où tous les coups sont permis, où les chasseurs prennent le risque de devenir gibier et où notre flic pèpère va devoir se transformer en loup pour faire couleur locale et tenter de se frayer un passage entre les crocs du diable sans y laisser trop de plumes.

Et puis, parfois, les braves gens peuvent cacher une face sombre qui est aussi tordue que les pires psychopathes avec lesquels ils font affaire...

De toute façon, on sait que s'ils sortent gagnant de leur cavale contre Cyrus, personne n'en ressortira indemne psychologiquement parlant.

Bien que la prose de l'auteur ne soit pas toujours d'une grande finesse (c'est pas Lehane), j'ai été emporté par cet espèce de road-movie, cette course vers la mort qui se déroule dans la chaleur suffocante du Nouveau Mexique et il me fut impossible de lâcher le bouquin avant d'être arrivé à la fin ! J'étais excité comme une puce au salon de la moquette.

Niveau dialogues, ils sont percutants, très crus et imbibé de discours sur la religion, le Bien, le Mal, Dieu... et autres imprécations démentes. Bref, ça clashe souvent.

Si la prose de Bostan Teran n'est pas "exceptionnelle", ses mots ont tous été des coups de poings dans ma face, ses phrases sont tranchantes comme la lame affûtée du couteau de Jack l'Éventreur et quand je pensais qu'il m'avait amené au bout de l'horreur, et bien non, il est allé encore plus loin. Simple mais incisif et saisissant.

Au final, une sacrée descente en enfer de plus de quatre cent pages qui se dévorent la rage aux tripes, sans pouvoir lâcher le bouquin, tant on a envie de savoir si Bob et Case vont arriver victorieux au bout de leur voyage dans les entrailles du Mal et si Gabi, la fille de Bob, en ressortira vivante. Savoir dans quelle mesure ce voyage les aura changé, aura changé leur vision des choses.

Niveau des personnages, j'ai eu un gros faible pour Case, sans cesse en lutte avec ses vieux démons qui sont "cocaïne" et "souvenirs horribles".

Elle et Bob forment un duo détonnant qui ne se serait jamais croisé sans la tuerie et l'envie de Case d'en finir avec son passé. Ils sont plausibles et l'auteur ne brûle pas les étapes dans le récit de leur animosité qui se transforme petit à petit en respect profond, la confiance s'installant au fur et à mesure. de plus, nos deux amis ne sont pas des héros tout blanc... Ils ont leur part d'ombre.

Niveau du Méchant et de sa bande, ils sont abominables, sans pitié, sans coeur, sans empathie, ayant eu, eux aussi, leurs traumatismes. On aurait d'ailleurs tort de considérer Cyrus comme "juste" un dingue ou juste un "simple" psychopathe. Ce sadique possède de multiples talents et l'intelligence ne lui fait pas défaut. Un expert dans la propagation du Mal : la peur est un bonheur pour lui, la souffrance une plénitude, la violence un véritable orgasme ou une thérapie à l'hypocrisie de ce monde.

Rien ne sera épargné aux personnages : des morts violentes, du sang, des scènes de tortures, des viols, un petit shoot,... Bref, ils peuvent déposer plainte de suite contre l'auteur !

Niveau rythme de l'histoire, je ne savais pas à quoi m'attendre, pestant un peu que, dès le départ, on sache "qui" a commandité la tuerie et qui l'a exécuté...

C'était sans compter sur le talent de l'auteur pour me réserver quelques belles surprises durant ma lecture et pour m'emmener dans un voyage apocalyptique où quand on pense que tout est fini, ben non, il en reste encore dans le moteur !

On peut dire que Boston Teran a porté son polar à des sommets de violence que je n'avais pas encore rencontrés... sans jamais se départir d'un style d'écriture étonnant (simple mais percutant). Assurément, "Satan dans le désert" ne m'a pas laissée indifférente et j'en suis sortie groggy.

Alors, si vous adorez les cocktails "violence" mélangés à la poudre de fusil, additionné de drogues-sang-viols-tortures, le tout macérant dans du mezcal avec une touche de tabasco pimenté, foncez !

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Dans le désert de Mojave, c'est Cyrus qui fait la loi. Et la religion aussi, devenu le dieu vivant d'une horde de junkies qu'il tient à sa main, à coups de shoots, de triques et de débauches satano-sexuelles.

Le jour où pour solder un vieux dossier du passé, il torture et flingue Sarah et Sam et embarque la jeune Gabi pour en faire son esclave orgiaque, il déclenche le réveil de son père Bob, flic résigné qui retrouve une raison de réagir. Accompagné de Case, ex-membre de la bande à Cyrus et junkie repentie, ils vont se lancer aux trousses du gourou sectaire, dans une chasse à l'homme sanguinaire qui ne pourra être que définitivement mortelle.

Avec Satan dans le désert traduit par Eric Holweck, Boston Teran nous embarque dans un tourbillon noir comme l'âme de chaque protagoniste, et rouge comme le sang qui coule à chaque chapitre. Loin du second degré assumé d'un Zahler ou d'un Robinson, Teran surfe - sans jamais tomber - sur la ligne de crête étroite du sordide et du glauque, tout en déployant une réflexion poussée sur le bien et le mal, ou plutôt le mal et le très mal.

C'est remarquablement « tenu » d'un bout à l'autre des 440 pages (avalées quasi d'une traite) dans un déchaînement de violence et d'immoralité, relevées par la grâce de Case et de Bob, âmes perdues réunies dans cette quête rédemptrice.
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Ahhhhhhh...un de mes livres préférés...coup de foudre immédiat,re-relectures compulsives...Puzzle de départ:un mec qui recherche sa fille,avec l'aide d'une ex-junkie tatouée,(là,le suspense est terrible:elle va être piquée à la suite d'un long sevrage par un type abominablement pervers et dégueulasse,so what..).une vieille indienne qui possédait(so,dead!)juste une caravane à priori,mais que nenni,et c'est là un des thèmes du bouquin,pas celui qui m'a le plus branchée(une histoire de personnes riches qui se battent pour encore plus de fric),mais partie du puzzle... ensuite,des crimes abominablement abominables,dans le désert,des pauvres mexicains qui n'avaient rien demandé à personne,une bande de tarés cinglés ,des serpents,hommes ou animaux, une séance de tatouage inoubliable,des retrouvailles de tatouée à tatouée esclave du type pervers...une chasse dans le désert,qui dure,nuit,explosions,et le type pervers,Diable pris pour un Dieu...je vous l'assure,on souffre,on n'est sûr de rien,tout peut basculer et ça bascule,ça bouscule...c'est pas du gore,c'est une histoire pour grandes personnes...avec des sentiments,des profondes douleurs qui peuvent appartenir à certains d'entre nous,et ,in fine,quelques lueurs d'humanité...
Un roman exceptionnel,que je ne peux emporter sur mon île,mais j'ai pris soin d'embarquer un bouquin du même auteur,que j'ai lu un peu moins souvent...
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Une histoire de drogue, de sang et de foutre, déjantée à un point que vous n'avez pas idée*.

Voilà, vous êtes prévenus ! Encore une fois, âmes sensibles, passez votre chemin, quant aux autres, subjugués par sa couverture hypnotique, n'hésitez pas à vous plonger dans ce cauchemar chauffé à blanc.
Le pitch est assez simple, de prime abord : la fille de Bob Hightower, flic, plutôt raté, d'une petite bourgade de Californie, a été enlevée. le hic, c'est que ceux qui l'ont kidnappée, après avoir tué (très) sauvagement son beau-père Sam et sa mère Sarah, sont une bande de dégénérés qui carburent à la dope, sous la coupe de Cyrus, sorte de gourou auprès duquel Charles Manson passe pour un enfant de choeur… Pour retrouver Gabi, Bob n'a d'autre choix que de faire équipe avec Case, ex-junkie et ex de la secte de Cyrus. Case connait exactement le sort réservé à Gabi puisqu'il a été le sien pendant plus de dix ans, elle sait aussi comment débusquer Cyrus… Dans un road trip halluciné dans le désert de Mojave, ces deux personnages que rien ne prédestinait à se rencontrer vont devoir apprendre l'un de l'autre, apprendre à se faire confiance aussi…
Dire que j'ai aimé ce livre est au dessous de la vérité (ouai, je sais, je dois avoir besoin d'aller voir un psy !).
Côté intrigue, c'est top : au fil des pages, à l'instar de Bob, nous comprenons pourquoi Sam, Sarah et Gabi ont subi les assauts de la bande de tarés de Cyrus, comment son cerveau malade a conçu cette noire vengeance pendant 25 ans…
Côté personnages, c'est encore plus top : Cyrus, alias Satan, inutile d'en dire plus, je vous laisse découvrir à quel point ce type est barré ; Bob le mec paumé qui va se « révéler » en quelque sorte, et Case, la femme abimée au-delà de tout, qui possède en elle une force inimaginable…
Et il y a le décor, le désert, la Vallée de la Mort (la bien nommée), des kilomètres carrés où il n'y a rien, que des pierres, du sable et de la poussière, quelques serpents aussi (pour les « amateurs », je vous conseille une certaine scène, chapitres 47 & 48)…
Enfin, mention spéciale pour la magnifique couverture concoctée par Gallmeister, collection Totem,
Trash, hallucinant, inclassable.
*ce n'est pas moi qui le dis mais l'auteur, chapitre 13, page 80
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« Satan dans le désert », ce n'est pas un roman coup de poing, c'est un coup de feu ! la détonation s'entends à la première page lue, la balle traverse les chairs au fil des chapitres et touche en plein coeur à l'ultime phrase de ce récit magnifique!

Ce roman sombre, dur, à la limite du supportable est pour moi un véritable chef d'oeuvre, une pépite d'or ramassée dans le désert Mojave où est campée une partie de l'histoire. Boston Teran , en quelques romans est devenu un auteur culte du polar à qui il donne ses lettres de noblesse et en fait un art majeur à part entière dans l'univers sans borne de la littérature. Pourtant il reste totalement inconnu. Son nom est un pseudonyme et personne ne sait qui ce cache vraiment derrière celui-ci. Peut être le serons nous un jour, mais qu'importe pour peu qu'il puisse continuer à nous offrir des romans de cette envergure.

Bob Hightower est un flic planqué. Entendez par là un flic retranché derrière son bureau, qui ne prend jamais part aux patrouilles sauf à y être obligé. le privilège d'avoir été à l'époque le gendre du shérif qui ne voulait surtout pas faire courir le risque à sa fille de devenir veuve trop tôt. Et ce confort lui va bien, il n'en demande pas plus à la vie.

Or justement ce sont les cadavres de son ex femmes à côté de celui de son nouveau mari, Sam, qu'un soir Bob découvre. C'est une véritable scène de massacre sur laquelle il tombe et toute son existence si bien ordonnée va voler en éclat. Car sa fille Gabi, 12 ans, elle, a disparu.

Les jours passent, l'enquête ne mène à rien. Derrière son bureau Bob, abattu, épluche les courriers venus des quatre coins du pays, les menteurs, les barjos, les anciens taulards qui offrent leurs services contre rétribution .Il ne lui reste plus que ça à faire. Jusqu'à tomber sur une lettre, celle d'une ancienne junky , Case, qui semble savoir pas mal de choses.

De leur rencontre naîtra un duo improbable, entre un flic looser qui se raccroche à ses valeurs et à son dieu pour ne pas se noyer dans l'abîme et celle d'une rescapée, pour qui la vie n'est plus une espérance mais une errance de souffrance, avec la mort pour seul horizon, porteuse d'une promesse de délivrance (« la vie n'est jamais que le mauvais côté de la mort ».) Revenue de la drogue, des viols collectifs qu'elle a subi, des meurtres rituels auxquels elle a participé au sein de cette bande de déjantés qui détient la fille de bob et qu'ils décident tout deux de retrouver, elle conduira Bob vers ce désert diaboliquement grandiose ou le combat livré n'est pas celui entre le bien et le mal, mais entre la vie et la mort.

Case brisera petit à petit les fondements sur lesquels Bob à construit sa vie de carton pate. Car pour elle la vie n'est qu'une impasse, un cul de jatte autour de laquelle les hommes ont brodé des valeurs et des religions pour mieux se tromper qu'au-delà de la mort, il n'y a rien, juste le néant. Pour elle dieu n'est qu'une balle de révolver (c'est d'ailleurs le titre original du roman).

Extrait : ""Elle jette un oeil autour d'elle, plonge la main sous sa chemise. En ressort un poing fermé qu'elle ouvre en douce. Dans sa paume, une balle Frontier. Une bonne vielle chemise métallique dotée d'une tête en laiton pour garantir une meilleure pénétration.- Regarde-la bien. C'est la forme de vie la plus avancée, la plus haute forme d'art qui soit. Celle qui nous rend tous égaux. Politiques, sociales ou religieuses les frontières s'effacent devant elle. Elle n'est liée à personne, ne fait pas de favoritisme. Elle est à double tranchant. Son sens est aussi simple et profond que toutes les magistrales foutaises que la Bible peut réunir dans ses paraboles. Elle porte l'histoire sur son dos et tous les êtres vivants s'allongent sur son passage. La foi sous toutes ses formes réside à l'intérieur de cette chemise en laiton. C'est l'immaculée conception bébé. Ouais. Elle fait naître de nouvelles religions, et accélère la disparition des anciennes. Voilà Dieu, Coyote (surnom de Bob). Allons, souris, ca passera mieux. Elle fait passer la balle dans la paume de Bob qui la regarde longuement.""

C'est donc un voyage au bout de l'enfer qu'ils entreprennent pour retrouver la jeune Gabi. « C'est pas à l'Amérique propre et puritaine que vous avez affaire, sur ce coup-là. Cette merde, c'est l'enfer. Une histoire de drogue, de sang et de foutre, déjantée à un point que vous n'avez pas idée. » Et le carnet de ce voyage s'écrira en lettres de sang. Un voyage au cours duquel Bob découvrira que le la frontière entre le Bien et le Mal n'existe effectivement pas, et que c'est souvent dans le terreau du Bien que germent les graines de la violence et du chaos. Un voyage où celui qui a tout perdu, et celle qui n'a rien retrouvé mettront en commun la force de leur désespoir pour rester la tête hors du néant et tenter de survivre à ce chaos.

Ce roman est d'une extrême violence, comme la vie peut l'être parfois. Paradoxalement, on en sort heureux. Heureux d'avoir lu un grand livre.

Je ne peux que vivement vous en recommander la lecture!
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Bob Hightower, un policier, se lance à la poursuite des ravisseurs de sa fille, Gabi, qui a seulement 14 ans. Il devra s'allier à Case, une ancienne junkie qui connaît très bien les kidnappeurs. Ces derniers font partie d'une secte satanique et sont d'une violence sans nom. Bob est prêt à tout pour récupérer sa fille quitte à poursuivre le diable en personne.
.
Dire que je n'ai pu lâcher ce roman est un euphémisme. Nous sommes plongés dans l'intrigue rapidement, avec beaucoup de violence, et on s'inquiète tout de suite pour Gabi, il était donc impossible d'interrompre ma lecture. Case est très touchante de par son désir de vengeance et cette peur d'être confrontée au leader de ce groupe et à une partie d'elle-même. Bob quant à lui est un homme intègre, droit dans ses bottes et qui n'aura d'autre choix que d'oublier la frontière entre le mal et le bien. On est confronté aux pires horreurs de ce que l'être humain est capable de commettre. La traque de ce groupe sataniste est riche en rebondissements et en tensions, on ne peut qu'espérer une fin heureuse.
.
C'est un roman intense, dur avec de nombreuses scènes violentes, un récit qui prend aux tripes.
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“Si tu as d' la joie au coeur, frappe dans tes mains”, ou plutôt bats à mort les victimes désignées.
“Si tu as d' la joie au coeur, frappe du pied” ou plutôt piétine tout ce qui reste, l'espoir, la dignité, leurs âmes.
“Si tu as d' la joie au coeur, claque la langue” mais fais attention, Cyrus pourrait bien te la couper…et la déguster ensuite.

Cyrus? Gourou de "La main gauche" succédané de Manson, entouré de junkies pervers et meurtriers.
Dernier crime en date : l'enlèvement de Gabi et le massacre de sa mère et de son beau-père.
Bob, flic mouton un peu ramollo, père de Gabi, va devoir passer du côté des loups, accompagné de Case, ex-membre de "La main gauche", pour retrouver sa fille. Et là, on va voir de quel bois il se chauffe nondidiou! Non en fait, on ne peut pas faire de blague tellement c'est violent et pas drôle. Pas à vomir non plus comme j'ai pu lire, essayez Elijah de Noël Boudou par exemple…

Je ressors de cette lecture mitigée et un peu déçue. Je m'attendais à quelque chose de plus dynamique, allant crescendo, peut être une ambiance plus cinématographique, mais j'aime beaucoup la couverture de la dernière édition chez Gallmeister (ok on s'en fou?). L'écriture est fluide, le livre se lit vite et bien, c'est incisif, c'est déjà ça mais je n'ai pas vraiment été tenue en haleine. J'ai parfois eu l'impression que le glauque de l'histoire embourbait et ralentissait aussi le rythme.

Le méchant est très méchant, oulàlà, mais rien de très original. C'est un psychopathe avide de contrôle et mystique qui dirige ses disciples d'une main de fer en faisant miroiter le St Graal dans une seringue, okay. Les gentils sont gentils mais cassés : le personnage de Case est assez attachant. Bob, déchiré entre le Bien, le Mal, le Super Mal, et Dieu a dit que…a au moins le mérite de tout faire pour atteindre son but. Difficile aussi de croire à ce tandem assez mal assorti, l'alchimie ne se fait pas pour moi. Il y a également des gentils qui ne le sont pas, il y a des secrets derrière les secrets, c'est sanglant…mais il m'a manqué un soupçon d'originalité, j'ai eu un sentiment de déjà vu, déjà lu.
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