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Pierre Grimal (Traducteur)
EAN : 9782070106332
1520 pages
Gallimard (24/02/1971)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Ce volume contient :
Plaute : Amphitryon - La Comédie des ânes - La Comédie de la marmite - Les Bacchis - Les Prisonniers - Casina ou les tireurs de sort - La Comédie de la corbeille - Charençon - Épidicus - Les Ménechmes - Le Marchand - Le Soldat fanfaron - La Comédie du fantôme - Le Perse - Le Carthaginois - L'Imposteur - Le Cordage - Stichus - Les Trois écus - Le Brutal. Térence : La Jeune fille d'Andros - L'Eunuque - Le Bourreau de soi-même - Phormion - L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y a des aphorismes qui traversent les siècles et dont on croit connaître l'origine, alors que ce n'est pas le cas.
Nous connaissons tous : "L'homme est un loup pour l'homme..." , de même " : Je suis un homme, et rien de ce qui est humain ne m'est étranger".

C'est en lisant un article que je découvre que j'attribuais à tort le 1er aphorisme à Hobbes le philosophe anglais qui a popularisé l'idée selon laquelle le pire ennemie de l'homme est son semblable.
En réalité, c'est Plaute, empruntant aux Grecs sa Comédie des ânes qui énonce très exactement selon la traduction de la Pléiade : L'homme est pour l'homme, un loup, non un homme, quand on ne sait pas quel il est."
Evidemment, avec les reprises (beaucoup d'auteurs dont Pline, Montaigne, Rabelais, Molière, etc.) et ainsi Hobbes, le sens a dévié, car Plaute visait, comme l'indique le texte, la peur de l'étranger, la crainte de l'inconnu qui vous aborde et non la dimension potentiellement violente de la rencontre.

Quant au second, il est tiré d'une pièce de Térence, le Bourreau de soi-même, également empruntée au théâtre grec et autrement dénommée de façon savante : "Heautontimoroumenos". En effet, Térence, dès le 1er acte et la 1ère scène, met la phrase suivante dans la bouche de Chrémès , en réponse à son voisin Ménédème qui lui dit gentiment d'éviter de se mêler des affaires des autres, en l'occurrence des siennes : "Je suis un être humain : je pense que rien de ce qui est humain n'est sans me concerner." (traduction de la Pléiade).
Là encore, cette phrase tirée d'une comédie antique, "gréco-latine" est devenue la définition occidentale de l'humanisme, la devise des Lumières, reprise depuis des siècles par Cicéron, Sénèque, Sand, Hugo... et bien d'autres encore.

Ce texte a donné lieu à une remarquable analyse de Cristina Robalo Cordeiro, en 2014, rapportée dans la revue Carnet de l'Association portugaise d'études françaises ; analyse qui la conduit à comparer les textes des deux poètes latins Plaute et Térence.

Considérant que ces deux auteurs manquaient à ma bibliothèque, je me suis dépêché (grâce à C. Robalo Cordeiro) de faire l'acquisition du volume correspondant de la Pléiade.

Toutefois, si l'analyse de C R C tire son intérêt de la postérité des aphorismes en question, la lecture des pièces desquelles ils sont issus ne m'a pas enthousiasmé, comme ç'a pu être le cas pour Sophocle, par exemple.

Au moins, je sais maintenant d'où sortent ces phrases universellement connues que j'avais tendance à attribuer à d'autres qu'à leurs auteurs véritables. Pat










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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
LE CUISINIER : Moi, je ne vous prépare pas un dîner comme le font les autres cuisiniers, qui assaisonnent des prés entiers dans leurs plats, qui transforment les convives en bœufs et entassent herbes sur herbes, et assaisonnent ces herbes avec d'autres herbes encore (...). Lorsque ces cuisiniers-là préparent un repas, ils l'assaisonnent non pas avec des assaisonnements mais avec des striges, qui dévorent l'intestin des convives, tout vivants. C'est pourquoi ici l'on ne vit pas longtemps, parce que l'on enfourne dans son ventre des plantes dont le nom seul fait peur, à plus forte raison les manger ! Les plantes que ne mangent pas les animaux, les hommes les mangent !
BALLION : Et toi ? Tu te sers d'assaisonnements divins, capables de prolonger la vie des gens, toi qui dénigres les autres condiments ?
LE CUISINIER : Tu peux le dire sans crainte : on pourra vivre jusqu'à deux cents ans si l'on fait son régime de la nourriture que j'ai assaisonnée.

L'IMPOSTEUR, Acte III, Scène 2.
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Les femmes comme toi, qui se tiennent à l'écart de la foule, je trouve qu'il est naturel que vous soyez comme vous êtes et que, nous, nous soyons différentes ; car il est de votre intérêt d'être des honnêtes femmes ; mais nous, les gens que nous fréquentons ne nous le permettent pas ; car c'est l'attrait de notre beauté qui nous vaut les attentions de nos amoureux ; dès que cette beauté diminue, ils vont porter leurs sentiments ailleurs ; si, entre-temps, nous n'avons pas été prévoyantes, nous vivons abandonnées.

LE BOURREAU DE SOI-MÊME, Acte II, scène 4.
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Oui, de mourir plutôt que de me marier. Je consens à épouser une femme, si tu en as une pour moi, à cette condition : si, demain, elle entre à la maison, qu'après-demain on l'en sorte pour le cimetière.
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Pourtant je ne me fais pas d'illusion, je sais qu'on nous considère comme insupportables ; on nous regarde toutes comme des bavardes terribles, et l'on a pas tort ; il est certain que l'on dit qu'il ne s'est jamais présenté de femme muette, en aucun temps.
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Tu te dois de dire la vérité. Une excellente femme, on ne peut en trouver nulle part ; chacune est pire que sa voisine !
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