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EAN : 9791090627703
316 pages
Editions du chat noir (01/03/2015)
3.93/5   27 notes
Résumé :
Il existe des territoires où le progrès n’a pas encore éradiqué les vieilles croyances et leurs pratiques. L’Afrique, berceau de l’humanité, en fait partie.
Chamans, Mambos, Sangomas… Autant de sorciers qui œuvrent dans l'ombre à protéger les fidèles, mais aussi à réveiller les anciens Dieux, démons et loas.
Magie blanche ou magie noire, en dehors des frontières de ce continent, tel un serpent, discret et insinueux, elle se répand.
Ainsi, le jeu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Si vous rencontrez Vanessa Terral, Morgane Caussarieu, ou Sophie Dabat , ne soyez ni caustique ni arrogant, prudence, ces jeunes et séduisantes dames ont des ressources insoupçonnables voir occultes, passer discrètement votre chemin.
Et si vous êtes enceinte ou un futur papa remettez cet ouvrage à plus tard, je suis peut être envoûté, ne le devenez pas.
Leurs récits m'ont plongé dans la terreur parfois, m'a-t-on jeté un sort ?

Je ferai l'éloge de ces textes, je ne voudrais pas, qui sait ? Dire du mal, oh ! Ce mot à éluder.

C'est du sérieux, du lourd, loin des langueurs opiacées de Mathias Enard, la léchouille de l'opium façon Bobo, les fantasmes d'un orient avant goût d'un paradis, les talibans contrôle 80% de l'opium mondial, l'angélisme perd de ses couleurs.
Et les couleurs elles sont noires , violettes, cadavériques, vert de gris, ce ne sont plus les maîtres de la lumières qui visitent nos victimes ce sont les sorciers, des nuits sans lune, les maîtres de la torture à peine une bougie et le fer chauffé à blanc pour seules sources lumineuses.


Trois récits très différents mais des traits en commun, des évènements nés de la cupidité ou de la haine qui a pu germer dès l'enfance.


L'Ivresse du Djinn de Vanessa Terral nous conte un envoûtement le Djinn prenant possession du corps d'une future épouse, Leila.
Croyance ou réalité évoquée dans le Coran, Djinn mot rentré dans le langage courant, le récit se passe au Maroc, le Djinn prononcé Djnoun est aussi utilisé en Algérie.

Une femme est mariée de force, puis laissée seule face à son destin, son Djinn. Un passage par l 'hôpital psychiatrique, puis curieusement l'histoire de Leila est reprise par la grande chanteuse Ourda, Leila qui a fuit dans le désert et Ourda qui en revient pour chanter son histoire , Leila ou " l'ivresse que procure l'extase ". Très belle nouvelle qui s'achève là ou commence le mystère de Leila.


La danse Éternelle des Roseaux de Sophie Dabat se déroule dans un pays d'Afrique noire le Swaziland, où règne le roi Absolu Mswati III, il a officiellement 15 épouses. le rois choisi ses favorites lors de la cérémonie, la Danse des Roseaux, une parmi les milliers de femmes présentes.
Le pays est ravagé par le sida, il est l'un des pays les plus pauvres au monde. le roi et sa cour ne peut être poursuivi en justice ( source Wikipédia) .

Maintenant commence la fiction avec Nomcebo qui fut la 15ème femme du puissant Mswati.
Nouvelle d'une grande cruauté, où des femmes disparaissent, d'autres sont retrouvées mortes avec un bébé mutilé dans les bras.


J'avais à Lomé accompagné par une Togolaise, traversé le marché aux grigris, ne touche à rien, ne fixe jamais personne m'avait elle dit et redit. Depuis cette leçon s'est gravée dans mon esprit.
Cette sagesse ne suffira pas à la jeune femme flic Hlengiwe pour échapper aux maléfices, drogues, onguents.
Son enquête commence à Marseille un nouveau meurtre va la plonger dans sa propre histoire.
Quand elle découvrira enfin la nature des sorts qui lui sont jetés et le véritable calvaire de sa propre mère entre les mains du Sangouma le sorcier et chaman, ses forces vont-elles l'abandonner ?


Conte cruel qui dénonce un pouvoir opaque et des pratiques obscures, qui se cache à l'ombre du Roi ? ou qui au fil de ses mariages participe dans l'ombre à cette mascarade de pouvoir, et manipule le roi comme un fantoche ?
 
Morgane Caussarieu nous plonge dans les méandres des Bayous de la Nouvelle Orléans, au raz de l'eau à frôler les alligators et les serpents exhibés comme des fleurs exotiques du bout des doigts!
C'est à travers le yeux de Mika, punk aux cheveux verts, complètement défoncé, que l'on assiste aux 3 jours de Mardi-Gras, à la Nouvelle-Orléans, un carnaval dans le Vieux carré imbibé de Vaudou et de soul musique .
Mika essaie d'oublier Lou, qui l'a jeté pour un grand black, avant d'atterrir dans la propriété de sa Tante, une ancienne plantation où Mama, descendante des esclaves l'accueille.
Ses ennuis ne font que commencer.N'est il pas là ou se trouve la tombe de la grande prêtresse vaudou Marie Laveau dans un lassis d'eaux saumâtres ou fiévreuses.
Ghilane la petite fille de Mama, a décidé de l'habiller aux parfums du sud, découvrir la gastronomie et ses délices aux piments de mambo façon Cajun , puis les danses hallucinogènes façon Vaudou et en apothéose le dépucelage torride façon katrina. le petit junky planait, la petite lou comme un souvenir de Lourdes, fallait-il mettre un cièrge?

La panne arrive, sournoise, radicale rien ni fait pour réveiller sa virilité, et malgré les potions de Ghilane son attribut gémit d'impuissance, ni le bois bandé ni les poussières d'Iboga ne pourront repousser le sort maléfique.

Les Enfants de Samedi rôdent que font-ils?

Tout bascule, la Tante, Mama, Bawon Samdi, les Gédés, Ghilane... qui tire les ficelles dans cette famille du sud la famille Lafourche.
Saga haute en couleurs et en sortilèges, une saga qui mériterait de devenir à lui seul un roman tant les personnages portent des fantômes dans un pays irrigué par la musique et par la folie de la nature.
Quel délicieux roman à s'en lécher les doigts et le reste.
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Un beau coup de coeur qui a terminé l'année 2021.

Ce livre n'est pas un conte pour enfants, donc à ne pas mettre entre toutes les mains.
Il contient trois nouvelles horrifiques, écrites avec grande maitrise et efficacité, par trois femmes ; Vanessa Terral, Sophie Dabat et Morgane Caussarieu, qui ont toutes glissé du côté obscur.

Trois jeunes écrivaines qui m'ont semblé avoir été inspirées par quelques mauvais génies. Et qui, à une sombre époque, auraient été brûlées pour être des sorcières et pour avoir écrit d'épouvantables histoires d'esprits malfaisants.
*

Sur le bûcher de l'inquisition, je demande à Vanessa Terral de comparaitre.

Avec « L'ivresse du Djinn » l'auteure nous amène au Maroc et nous raconte une histoire bien frissonnante et gore, celui d'un Djinn qui prend possession du corps et de l'âme de la belle Leila.

Mais voilà, la jeune femme, par un mariage forcé est devenue une fraiche épouse et une toute récente mère et l'esprit maléfique qui est en elle, se révèle être d'une grande jalousie et possessivité.
Il va tout faire en son pouvoir démoniaque pour écarter Leila de sa famille et de son mari, en la dépossédant de toute conscience et de toute raison.

Leila sera amenée malgré elle, à verser dans l'horreur absolue. Elle sera même contrainte à faire un séjour en hôpital psychiatrique et finalement à fuir dans le désert.
*

Sur le deuxième bûcher de la rédemption, je demande à Sophie Dabat de comparaitre.

Avec « La danse Eternelle des roseaux », cette auteure nous embarque dans une histoire frémissante et sordide qui nous fera voyager de la France en Afrique.
Hlengiwe, une jeune femme flic enquête sur des crimes atroces commis à Marseille. Ses recherches l'obligeront à se rendre en Afrique, à Swaziland. Un pays où un peuple entier vit dans la misère, où des femmes disparaissent, où d'autres mêmes crimes rituels horribles sont commis en toute impunité.

L'enquête d'Hlengiwe s'orientera très vite, vers l'infâme roi de Swaziland.
Elle rencontrera un monarque fou, sanguinaire et immensément cruel. Hlengive côtoiera des sorciers, des puissants chamans qui pratiquent des sciences noires et occultes.
Et elle essaiera d'échapper à des cérémonies sataniques, à des sacrifices affreux de vampirisme, à la souffrance et la mort.
*

Sur le dernier bûcher, je demande à la malicieuse sorcière Morgane Caussarieu de comparaitre.

Cette troisième auteure, avec « Les enfants de samedi » nous plonge dans une histoire cauchemardesque et glauque.
Elle nous dépose dans les bas-fonds de la Nouvelle-Orléans. Nous ferons alors connaissance de Mika, un pauvre punk toxico et souvent défoncé par ses produits. le jeune homme, qui fuit un amour perdu, débarque tout neuf dans ce pays, à l'invitation de son unique vieille tante qui se meure.
Une tante acariâtre et une digne descendante de l'infâme famille Lafourche, une famille d'esclavagistes.

Mika fera la connaissance de Ghilane une fille aussi belle et attirante qu'énigmatique et venimeuse. Elle est aussi la petite fille de la dénommée Mama, descendante d'esclaves noires et paradoxalement l'intendante fidèle et « bienveillante » de la famille Lafourche.

Mika déjà très fragilisé par la quantité de substances illicites qu'il prend, ne sera pas au bout de ses peines. Au contact de cette jeune fille pernicieuse, il perdra pied du monde réel pour s'enfoncer dans un monde cauchemardesque et fantasmagorique.
Un monde peuplé de danses fiévreuses et hallucinogènes, de pratiques Vaudou mystérieuses.
Mika se trouvera face à d'évènements violents et des déités surnaturelles.
Il y verra rôder ce groupe terrifiant « Les Enfants de Samedi ». Et il y perdra même physiquement sa virilité.

Est-ce une vengeance ? Est-ce un voyage initiatique ?
Pas sûr que Mika s'en sort indemne.
*


« Black Mambo » contient trois contes féroces, pour la lectrice et le lecteur qui veut se donner des frayeurs et des sueurs froides, pour les demandeurs de bons gros cauchemars.

Mais il est aussi un livre, qui dénonce les pratiques obscures de certaines personnes de ce monde. Des personnes sans scrupules et parfois sans humanité, qui sont capables du pire pour assouvir leur soif de pouvoir et donner libre cours à leur sadisme parfois très inquiétant et dérangeant.

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Black Mambo se compose de 3 romans courts écrits par 3 auteures qui montent, qui montent, qui montent,… 3 histoires différentes mais 3 récits disposant de points communs : les veilles croyances, l'Afrique ancestrale, la magie noire ou blanche, les sacrifices,… Trois histoires qui font tour à tour froid dans le dos, mettent mal à l'aise, font réagir. Des univers et des ambiances qui font frémir, des événements forts et marquants, un peu de gore, un peu de glauque, une composition parfaitement acquise qui ne tombe dans la sur-enchère.

Les 3 romans courts sont parfaitement construits, les histoires tiennent le lecteur en halène et les 3 auteures maîtrisent leurs sujets, leurs atmosphères et leurs effets. Voici mes impressions sur chacun des textes proposés dans Black Mambo.

L'ivresse du Djinn de Vanessa Terral

Vanessa nous emmène cette fois au Maroc. Ambiance moite, touffeur et possession garantie ! Ce que j'aime chez Vanessa, c'est sa façon de narrer les légendes, les créatures et les mystères dans une histoire contemporaine et réaliste. Et là c'est encore une fois très réussi.

Ici, le lecteur découvre Leila une belle jeune femme indépendante. Mais sous le poids des traditions familiales, on lui choisi un époux, Idriss, et elle cède. Alors, à contre coeur, elle accepte de perdre sa liberté. Mais Leila est possédée par un Djinn qui se serait « jeté » sur elle lors de la cérémonie du henné alors qu'Idriss aurait tardé à la rejoindre pour la cérémonie. Leila va devoir passer par de nombreuses épreuves avant de connaître enfin la paix et la sérénité. Mais de quel façon ? Et si le danger, le malheur et la désolation ne venait pas uniquement du démon ?

Vanessa Terral nous emmène au Maroc avec ses traditions et ses légendes, ses vieilles croyances. La vie de Leila ne lui appartient pas vraiment, et pas uniquement à cause du Djinn qui la convoite. le poids des traditions pèse sur ses frêles épaules. Les rencontres que fera Leila vont changer sa vie. Ce n'est pas facile de parler de cette histoire sans trop en dévoiler.

La fin de ce roman court m'a surprise. J'ai apprécié cette tournure très différente de ce à quoi on s'attend. Peu convenue, même si, je ne suis pas sure que j'aurai pu faire ce choix à la place de l'héroïne. Trop de passif, trop de souffrance. L'histoire de Leila est bouleversante à bien des titres. Et surtout, j'ai souffert avec elle. Il y a des passages qui m'ont pincé le coeur et retourné les boyaux. La noirceur et la douleur sont présentes et j'ai eu du mal à enchainer facilement les chapitres. Certains passages sont très forts et j'avais besoin de respirer à nouveau avant de reprendre ma lecture. Mais ce n'est pas négatif. Je suis sensible à certains thèmes voilà tout. Heureusement c'est bien écrit et j'avais envie de savoir ce qu'il allait se passer.

J'ai adoré retrouvé la plume de Vanessa, dans un style direct, franc mais sincère. Et j'ai encore découvert avec elle, une culture et une créature que je ne connaissais pas. Et l'ambiance est assurément bien dépeinte. On suffoque avec Leila, la chaleur n'est pas que dans les dalles de terres cuites et dans le désert.

La danse éternelle des roseaux de Sophie Dabat

Changement de registre avec Sophie Dabat. Au début du roman, exit le désert et la fournaise du Maghreb, nous voici à Marseille. Mais, le lecteur va bien vite voyager et découvrir le Royaume du Swaziland avec son roi, ses coutumes, ses traditions, … ses rituels et sa magie tribale. Une histoire qui fait froid dans le dos mais tellement prenante !

A Marseille, une jeune femme fuit des chasseurs. Elle souhaite plus que tout sauver son enfant et réussir à le protéger. Mais à bout de force, elle ne parviendra pas à leur échapper. le capitaine Hlengiwe Dilanti, native du Swaziland est appelée sur une scène étrange. Une vieille femme a été retrouvée en pleine rue, tenant un enfant sacrifié dans les bras. Alors que tous la croit morte, Gigi s'aperçoit que la vieille est pourtant bien toujours en vie. de plus, le capitaine n'a aucun doute sur l'aspect sacrificiel de ce crime. Il lui rappelle trop bien son passé swazi. Hlengiwe va devoir se replonger dans ce passé, ses secrets et son pays natal pour découvrir l'origine de la série de crimes qui ont lieu simultanément en France et au Swaziland.

Sophie Dabat nous transporte dans ce pays ravagé par la misère, le sida et sa « dictature ». le mieux (ou le pire) c'est que tout est vrai (ou presque). le roi Mswati III existe réellement, il a bien 15 épouses, la danse des roseaux existe aussi, le pays est durement touché par la maladie… et après cette lecture, je ne m'imagine pas mettre un pied là-bas, j'ai bien trop peur ! L'imaginaire et le réel se confondent parfaitement dans le texte de Sophie Dabat. Et si tout était vrai? D'où un malaise qui peut étreindre le lecteur. La course de Gigi m'a épuisée ! J'étais avec elle, j'avais peur pour elle, j'avais peur avec elle, j'avais peur de ses découvertes. Là aussi, faut avoir le coeur bien accroché si on est sensible. Personnellement, le malaise n'a jamais basculé vers l'impossibilité de la lecture. C'est tellement bien décrit que cela peut être parfois dur. Mais c'est tellement prenant et bien fait que c'est ici aussi une super découverte.

Les enfants de Samedi de Morgane Caussarieu

Une virée dans le bayou en compagnie de Mika, un punk attachant et une plongée dans le monde vaudou avec Ghilane, voici ce que nous offre Morgane Caussarieu. Dans ce roman court, la tension monte, l'étrange s'installe. Et le lecteur découvre avec une excitation mêlée de crainte la Nouvelle-Orléans, le Baron Samedi, ses enfants buveurs de sang,…

Mika, français, arrivé pour rendre visite à sa grand-tante encore inconnue quelques semaines auparavant, assiste à Mardi-Gras, à la Nouvelle-Orléans. Complètement défoncé, il essaie d'oublier Lou, qui l'a jeté pour un grand black et oublier ses dernières actions avant de quitter la France… Errant, après une nuit de défonce, il déjeune au Délice Cajun tenue par une belle enfant du pays, Ghilane. Puis il prend enfin la route, traverse le bayou sous une pluie battante, pour atterrir dans la propriété de sa parente, une ancienne plantation où Mama, descendante des esclaves l'accueille chaleureusement. Il découvrira que cette dernière est la grand-mère de Ghilane. La jeune femme d'ailleurs ne le laisse pas insensible… Pour Mika commence alors un étrange parcourt sur cette terre remplie de croyances, de mystères et d'esprit.

Morgane Caussarieu nous plonge vraiment en Nouvelle-Orléans. Les traditions, la gastronomie, les décors, les couleurs, les routes, le bayou… On s'y croirait vraiment. Pas de mal à fermer les yeux et se laisser porter par son imagination. Elle réussit à créer une atmosphère progressivement oppressante, variation de lumière, changement de décors, odeurs végétales. L'inquiétude monte peu à peu. On sent qu'il va se passer quelques choses et que ça ne va pas être beau à voir. Et, nous sommes immergés dans la culture vaudou, les gédés, les loa, les mambos,… C'est vraiment détaillé, sans en faire des tonnes. L'histoire est prenante et on s'attache à Mika avec ses défauts. J'avais indéniablement envie de savoir ce qui va lui tomber dessus. le style de Morgane Caussarieu est incisif et percutant. On sent la maîtrise du sujet, de cet univers et on en redemande.

J'ai beaucoup aimé Black Mambo. Différent et surprenant. Terrifiant et puissant. Trois histoires qui marquent. Trois auteurs qui se démarquent. Je n'ai pas toujours été à mon aise dans ma lecture et j'aime cela aussi quand des textes arrivent à perturber ma zone de confort. J'aime être touchée, chamboulée et happée dans un univers. Et ici, j'en ai eu 3 pour le prix d'1 !
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J'ai croqué ces nouvelles en moins de temps qu'il faut pour le dire…

Tout d'abord, je dois dire que j'ai grandement apprécié que, si ce recueil tourne autour de la même thématique générale, les autrices nous propose trois types de magies africaines différentes. L'intérêt du lecteur reste ainsi aiguisé de nouvelles en nouvelles.

L'ivresse du Djinn de Vanessa Terral
J'apprécie tout particulièrement cette nouvelle pour sa thématique sur l'occultisme d'Afrique du Nord, c'est une thématique relativement peu explorée en littérature comparée aux autres.

Dans cette nouvelle, l'écriture fluide de Terral nous immerge dans la vie de Leila jeune mariée possédée par un Djinn. L'horreur du quotidien qu'elle vit fait concurrence à l'horreur surnaturelle mise en scène. J'ai vraiment apprécié la plume de l'autrice et sa façon de mettre en exergue l'horreur de la violence quotidienne au sein d'une relation malsaine accentuée par la banalité et l'indifférence de la structure familiale gravitant autour. J'ai beaucoup aimé cette morale déviante sous-jacente et suggérée à la fin, comme une fatalité qui voudrait que quoiqu'il arrive on ne fait que troquer une cage pour une autre et un bourreau pour un autre… L'autrice nous offre de jolis moments poétique au milieu de l'horreur ambiante, le contraste est une réussite.

La danse éternelle des roseaux de Sophie Dabat
J'ai adoré la thématique de cette seconde nouvelle qui nous fait voyager entre Marseille et le Swaziland, pour autant, j »ai trouvé le rythme assez inégal et certaines facilités dans la narration m'ont fait relâcher l'attention et me détacher de l'histoire… C'est peut-être la nouvelle qui souffre le plus de son format car l'intrigue était vraiment super bien pensée, j'aurai aimé la lire en roman car elle en avait bel et bien le potentiel…

Reste cependant qu'on a une héroïne qui est une survivante, qui ne s'en laisse pas compter et qui représente tout à fait le genre de personnage féminin que j'aimerai rencontrer plus souvent dans mes lectures. J'ai apprécié la fin qui change de ce que l'on a coutume de rencontrer où généralement tout se résout presque comme par miracle.

Les enfants de Samedi de Morgane Caussarieu
Caussarieu maîtrise toujours aussi bien la Nouvelle-Orléans et les bayous mais qui en doutait ? J'ai adoré retrouver son écriture sans concession mais j'ai hélas trouvé qu'elle cédait à la facilité et à la provocation dans cette nouvelle…et j'ai trouvé la fin bâclée… ni plus ni moins… Mais comme pour la nouvelle précédente, il s'agit là, à mon sens, d'un défaut lié au format, il suffit de lire Je suis ton ombre pour comprendre à quel point elle maîtrise sa plume et ses univers donc je pardonnerais volontiers ces petits bémols et les troquerais conte le plaisir de l'avoir lu mettre en scène Baron Samedi entre autres…


Les défauts de chaque nouvelle tient essentiellement au format choisi, c'est plus difficile qu'on l'imagine d'être limité dans la longueur, c'est difficile de traiter tout un noeud narratif en si peu de pages et encore moins de tout dévoiler sans faire de faute de rythme… je n'irai donc pas critiquer, c'est juste un constat.
Malgré ce bémol, j'ai très hâte de retrouver Caussarieu dans un autre de ses romans et j'ai bien hâte de découvrir un roman de Terral et de Dabat , chacune a sa façon ont su créer l'horreur avec talent notamment celle de la violence quotidienne. Je leur reconnais également à toutes les trois un talent descriptif certain.
In fine, ce que j'ai le plus apprécié, avec le recul, ce sont les sujets traités qu'on ne retrouve pas si souvent… le viol conjugal, les femmes qui ne sont pas faites pour le mariage, les violences religieuses et étatiques, le sida et tout ça à travers des femmes blessées mais fortes, indépendantes, puissantes parfois, des femmes qui savent trouver leur chemin dans la vie sans nécessairement avoir besoin de l'aide d'un preux chevalier… C'est rafraîchissant et ça fait un bien fou de lire tout ça…

En conclusion, c'est un bon recueil horrifique très plaisant, j'ai passé un excellent moment à voyager dans ces trois cultures magiques différentes malgré les bémols que je peux avoir et dont il semble que je sois à peu près la seule à les avoir en regard des autres chroniques…
Je recommande sa lecture si vous aimez l'horrifique de sorcellerie musulmane, de vaudou de Louisiane et d'Afrique noire ainsi que si les vampires, les entités et les déités vous passionnent. Ces trois autrices ont du talent à n'en pas douter…

Pour public averti uniquement. Chaque nouvelles comportent des scènes violentes qui peuvent heurter les sensibilités.
Lien : https://labougiedevinayaka.w..
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L'ivresse de djinn: Leila, une jeune marocaine qui va se marier est prise d'une amnésie lors d'une fête et découvre à son réveil qu'elle y a massacré des invités. Son futur époux, dévoué et très attentionné va faire appel à un Saint homme pour la délivrer du Djinn qui a pris possession d'elle. L'exorcisme effectué, Leila peut reprendre le cours de sa vie, se marier et fonder une famille. Seulement son mari a changé et Leila est-elle vraiment délivrée?

Ce que j'ai beaucoup aimé : l'ambiance présente dans cette nouvelle. Cela m'a totalement fait voyager au Maroc et changé de mes habitudes de lecture; je ne suis jamais allée dans ce pays et n'ai jamais lu de livre se passant là-bas.

Un autre point positif est les sensations et les émotions que l'auteur arrive à nous transmettre; je me suis totalement immergé dans le récit et j'ai ressenti le stress et la peur du personnage principal par exemple lors qu'elle aperçoit le chien aux yeux rouges. L'écriture de l'auteur est très agréable, les pages se tournent sans que l'on s'en rende compte.

Seul point négatif pour moi, la fin ouverte de cette nouvelle qui n'était pas assez développée à mon goût. On quitte cette histoire sans pouvoir imaginer la suite des événements pour Leila.

La danse éternelle des roseaux: Dans cette 2ème nouvelle, qui prend la forme d'un thriller, on fait la connaissance de Hlengiwe Dilaniti (Gigi), capitaine de police à Marseille, qui fait face à un meurtre des plus horribles, qui semble sacrificiel et qui va lui faire renouer avec son passé et ses origines du Swaziland, qu'elle tente désespérément d'oublier. En effet, la vie a très mal commencé pour Gigi qui a assisté au viol de sa mère par 3 soldats du roi, sa torture puis son dépeçage vivante. A Marseille, Gigi n'aura pas le temps d'effectuer son enquête, elle est envoyée en renfort au Swaziland afin d'élucider de très nombreux meurtres rituels Muti, très ressemblants à celui de Marseille. Seulement Hlengiwe est recherchée par les soldats et le roi lui-même depuis sa fuite lorsqu'elle était enfant…

Le texte de cette nouvelle est très sombre et violent; il nous plonge dans un univers plus qu'angoissant où la pauvreté, le SIDA, la dictature et les meurtres rituels sont très présents. Une scène m'a marquée en particulier, celle de la torture et du meurtre de la mère de Gigi, qui m'a glacée! Une chose est sûre, il faut avoir le coeur bien accroché pour certaines scènes de cette nouvelle!

Les enfants de Samedi: Mika, punk aux cheveux verts se rend à la Nouvelle-Orléans, invité par sa grande-tante Augustine, raciste et gravement malade, à passer quelques jours dans son immense maison coloniale. Mika est sa seule famille et seul héritier. Lui est bien content de quitter la France et de tout laisser derrière lui.

Lorsque la nouvelle commence, on retrouve Mika en plein mardi-gras, complètement drogué et déterminé à user encore et encore de ces produits pour oublier Lou avec qui il a vécu une histoire d'amour qui s'est mal fini. Lorsque la fête est finie, il fait une halte dans un restaurant, le « délice cajun » où il fera la rencontre de Ghilane qui va le prendre sous son aile et lui faire découvrir la VRAIE Nouvelle-Orléans.

J'ai totalement adoré l'ambiance de cette nouvelle: croyances, mystères, vaudou, esprits. On y retrouve Papa Legba, Marie Laveau et Delphine Lalaurie.

L'auteur utilise pas mal de détails, qui nous transportent dans cet univers et j'ai beaucoup aimé son écriture: l'histoire est donc très prenante. On s'attache à Mika et on veut absolument découvrir le fin mot de cette histoire. L'intrigue est vraiment très bonne et j'ai trouvé la fin très satisfaisante. C'est ma nouvelle préférée de ce livre!

Ma note: 16/20
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
.....-je n'abandonnerai pas ma fiancée ! elle ne supportera pas la luxure et le vice d'un humain, elle m'appartient
-Wa dhûqû 'adhâba al-harîq.
L'azîma reprit, implacable, déchirante . L'efrit se tordait à l’intérieur de Leila. De toute évidence, le fait que l'exorciste connaisse son nom renforçait le pouvoir de ses incantations.
- Pitié ! Ana b Allah u b shra '
-Aucune pitié ne t'attends dans le cœur du Tout-Puissant tant que tu n'auras pas libéré cette femme ! que les flammes de pénitence s'abattent sur toi ! Puisse Dieu te priver de sa miséricorde.
-Assez, assez ! je la laisse, saint homme. J'abandonne.
Leila poussa un râle qui ressemblait à celui des mourants . Son corps s'affaissa sur le sol . Plus personne n'était là pour porter ses chairs, ordonner à ses muscles. La douleur revint sourde, incertaine. Son cœur battait dans sa tète.; Puis les brûlures, les crampes et les courbatures , les tendons écharpés de s’être trop tordus ... La migraine s'ouvrit en une fleur grasse et capiteuse .
Des mains se tendirent et l’aidèrent à se relever. Les femmes chassèrent les hommes. Elles la guidèrent la portant à moitié, jusqu'au salon où on l' allongea.
L'exorcisée roulait des yeux, la nuque molle. Elle avait du mal à se fixer, à comprendre se qui se passait. L'instant d'avant on la clouait sous le soleil et maintenant on la plaignait, la félicitait et on lui faisait boire du thé. Son regard chercha le fqih. Il avait pris Idriss à part et lui parlait à voix basse. Elle n'aimait pas ça .
Vannessa Terral extrait de " l'ivresse du djinn "
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Cette fois, la jeune femme ne put réprimer un hurlement qui se répercuta dans la plaine comme celui d'une hyène, faisant fuir quelques volatiles qui s'envolèrent en protestant bruyamment. Au loin, le rugissement d'une lionne en chasse fit écho à la plaine et la renforça, comme si la prédatrice s'offusquait du calvaire subi par une autre femelle.
Page108-109
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- On lui donne plusieurs noms et incarnations : Papa Gédé, Baron Lacroix, Baron Cimetière... Il est connu pour être obscène, lubrique, menteur, alcoolique et tricheur, mais il n'est pas entièrement mauvais pour autant. Certains le trouvent plutôt drôle - je pense que ça dépend de ton sens de l'humour - et il lui arrive de guérir les gens malades, au seuil de la mort, surtout les enfants. Il ne supporte pas de voir des vies si innocentes s'éteindre.
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Le nourrisson était blotti contre sa porteuse, presque en position d'allaitement, même si les vieux seins en gants de toilette n'auraient jamais pu assurer la subsistance d'un bébé. Malgré la croûte de sang qui masquait le gros des blessures, elle pouvait voir un trou, dans le petit dos. Les vertèbres. On lui avait prélevé les cervicales.
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Ses pleurs reprirent, sans retenue - comme on se noie dans un désespoir si sombre qu'il aveuglerait même la cruauté du soleil. Elle ne supporterait pas une nouvelle séance de torture. Tout cela ne menait à rien : de toute évidence, il ne parvenait pas à chasser le djinn. Il n'arrivait même pas a le démasquer !
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Vidéo de Vanessa Arraven
L'aube de la Guerrière de Vanessa Terral, Un roman aux éditions du Chat Noir Troisième tirage maintenant disponible www.editionsduchatnoir.com
Musique : L'ombre du groupe Kells (avec l'aimable autorisation du groupe) Illustrations : Cécile Guillot & Miss Gizmo
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