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EAN : 9782207261637
288 pages
Denoël (17/03/2011)
3.17/5   3 notes
Résumé :
Comment ne pas être inquiet ?
Chaque jour, de mauvaises nouvelles sont assenées sur l'état de la planète, celui de notre civilisation ou sur notre santé.
Et nous sommes abreuvés de prévisions catastrophistes.
La population mondiale s'accroît trop vite; les ressources naturelles vont s'épuiser rapidement; le climat va se détériorer gravement; les produits chimiques affectent notre santé ; le modèle capitaliste s'effondre ; le temps de la supréma... >Voir plus
Que lire après L'apocalypse n'est pas pour demain : Pour en finir avec le catastrophismeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« La planète et l'humanité vont bien mieux qu'on ne le croit(…) l'avenir est beaucoup moins sombre qu'on ne le dit » (p. 10). En défendant une vision plus sereine de nos sociétés et de leur avenir, Bruno Tertrais est politiquement incorrect. En refusant de céder au catastrophisme ambiant et en questionnant la pertinence du principe de précaution en passe d'être érigé en dogme, ilfait aussi preuve de courage.
L'heure dit-il est aux Cassandres. Quand on ne prédit pas la fin du monde, on annonce la fin de notre planète, le réchauffement climatique, l'extinction des ressources énergétiques, le tarissement de la biodiversité, la multiplication des catastrophes naturelles …L'heure est à la peur et au soupçon. La médecine, la technologie, la chimie, qui permirent longtemps l'amélioration de la condition humaine sont désormais tenues en suspicion.On prête les plus noirs desseins aux firmes pharmaceutiques, aux grands groupes pétroliers, aux géants de l'agroalimentaire. L'avenir n'est plus source d'espoir, mais au contraire d'angoisse. Si la génération de nos parents croyait encore dans le progrès et espérait pour nous des jours meilleurs, cette espérance a disparu. Nous ne rêvons plus pour nos enfants une vie meilleure ; nous aspirons tout au mieux à leur léguer la Terre dans le même état que celui dans lequel nous l'avons trouvée. La société construite sur ces principes est « craintive (…), minée par le sentiment de vulnérabilité, obsédée par le risque zéro » (p. 75)

Battant en brèche quelques idées reçues, Bruno Tertrais montre que nous n'avons jamais dans l'Histoire été aussi bien nourris, soignés, éduqués et protégés. L'espérance de vie a augmenté, la mortalité maternelle a reculé, les morts accidentelles sont moins nombreuses, l'analphabétisme est en recul constant, le niveau de vie s'est constamment élevé, les inégalités diminuent, la pauvreté absolue est devenue l'exception.
Il dénonce surtout l'idéologie environnementaliste et ses sombres prédictions. Toutes ses prévisions sous-estiment les capacités d'adaptation des ressources humaines. Ainsi de l'idée d'une Terre « finie » qui repose sur une vision statique des ressources et ignore que le prix constitue un facteur d'ajustement extraordinaire : contrairement à l'idée simpliste qu'on en a, les énergies fossiles ne seront jamais épuisées puisque l'accroissement de leur prix rentabilisera l'exploitation de gisements difficilement accessibles et nous conduira à modifier nos comportements. Qu'il s'agisse de la surpopulation, de la déforestation, du manque d'eau, des pluies acides ou du trou dans la couche d'ozone, Bruno Tertrais montre qu'à rebours d'une vision conservationniste qui relève du fétichisme de la Nature, ces problèmes dont la réalité scientifique n'est pas toujours certaine peuvent être appréhendés sans verser dans le catastrophisme.
C'est au réchauffement climatique qu'il consacre les plus longs développements. Il procède à une relecture attentive des rapports du GIEC pour en stigmatiser les erreurs méthodologiques et les résumés biaisés. Sans doute, admet-il, le climat se réchauffe ; mais il insiste sur les incertitudes qui entourent les causes de ce réchauffement : il n'est pas démontré que le CO2 anthropique en soit responsable. Surtout dit-il l'ampleur du réchauffement prévisible est exagéré et ses conséquences potentielles dramatisées. A titre d'exemple, le réchauffement climatique devrait permettre d'étendre les surfaces agricoles (en permettant l'exploitation des immenses pergélisols du nord du Canada et de la Sibérie)et d'augmenter leur rendement.
Mais jamais Bruno Tertrais n'est-il plus convaincant que lorsqu'il évoque les soi-disant « nouvelles menaces » géopolitiques du siècle naissant. Il souligne combien la fin de la guerre froide a conduit à une pacification de la planète et à une diminution des risques. On a certes, depuis le 11-septembre, érigé le fondamentalisme islamiste en nouvel Ennemi. Mais il a raison de rappeler l'échec de l'islamisme politique et l'impasse du terrorisme al-qaediste (son livre a été mis sous presse avant la mort d'Oussama Ben Laden qui aurait apporté de l'eau à son moulin). Et si la suprématie américaine sera relativisée par l'émergence de nouvelles puissances (l'Inde ayant une marge de progression sans doute plus grande que la Chine), la marginalisation du modèle occidental n'est pas pour demain.

On peut certes questionner la légitimité de Bruno Tertrais, expert des questions militaires et stratégiques, à mettre en cause certaines vérités scientifiques tenues pour acquises dans le domaine de l'écologie ou de la climatologie. Son réquisitoire, par son systématisme, verse parfois dans les excès qu'il dénonce : il est tout autant caricatural d'affirmer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible que d'annoncer la Fin du Monde.
Pour autant, le livre de Bruno Tertrais a le mérite de souligner les dangers du catastrophisme ambiant, ses dérives autoritaristes, son coût exorbitant, sa philosophie délétère et de promouvoir, au contraire, un progressisme éclairé et confiant dans la capacité humaine à résoudre les défis sanitaires et environnementaux.
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Par le biais de sept grands chapitres, l'auteur explique pourquoi il faut en finir avec le catastrophisme. Ses explications sont agrémentées de graphiques prouvant ses dires. Il prouve que nous vivons beaucoup mieux que nos ancêtres, mais que plus nous sommes protégés (nourriture, hygiène, médecine,…), plus nous nous sentons vulnérables. Il y a de plus en plus de gens qui s'inquiètent sur les effets indésirables des vaccins et autres médicaments, qui regardent à leur consommation de produits chimiques dans la nourriture et s'en tourmentent.
Il insiste sur le fait que le déferlement d'informations que nous recevons chaque jour pourrait affaiblir notre capacité à voir le monde de manière rationnelle. Car si nous avons de plus en plus peur, c'est parce que nous recevons de plus en plus de renseignements sur les risques d'origine naturelle ou humaine.
Il explique qu'avec les catastrophes passées, les métaphores bibliques sont revenues au rendez-vous. Pour la chute du World Trade Center on a parlé de la Tour de Babel, concernant les tsunamis on a parlé du déluge. Pour lui, nos nouvelles menaces n'existent pas vraiment et surtout ne sont pas réalistes.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Un auteur a calculé que l’emploi de l’expression « en danger » dans les journaux britanniques avait été multiplié par neuf au cours des seules années 1990. Paradoxalement, cette épidémie de peurs intervient alors que jamais dans l’Histoire nous n’avons été aussi bien nourris, soignés, éduqués et protégés. Mais le paradoxe n’est qu’apparent. [
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On sait depuis longtemps l'importance de l'optimisme pour la santé et le bien-être. Les mécanismes biologiques de ce phénomène commencent à être compris . Le choix de l'optimisme n'est donc pas seulement celui de la raison: c'est aussi celui de la sagesse.
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Dans l'Antiquité, la prévision de l'avenir était une discipline physiquement risquée. Sorciers, devins, astrologues et autres pythies s'exposaient au courroux du souverain: une erreur de jugement ou un excès d'honnêteté pouvait avoir pour conséquence une sentence de mort. Nous n'en sommes plus là. Aujourd'hui la prévision se veut une discipline rigoureuse et rationnelle, et ceux qui s'y aventurent ne courent généralement pas de risques pour leur vie.
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La pacification de nos sociétés rend toute violence physique inacceptable. La menace militaire massive et permanente du temps de la guerre froide ayant disparu, le risque terroriste prend une importance disproportionnée.
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La question de l'eau est indubitablement une dimension importante de nombreuses crises régionales, notamment au Moyen-Orient. Elle est l'objet de contentieux anciens entre la Turquie et la Syrie, entre l'Egypte et le Soudan. La
valeur de lieux stratégiques tels que le Golan et le Cachemire n'est pas pour rien dans les contentieux qui opposent depuis soixante ans la Syrie et Israël, l'Inde et le Pakistan.
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