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EAN : 9782709669436
200 pages
J.-C. Lattès (17/11/2021)
4.21/5   49 notes
Résumé :
Partir à l’école la boule au ventre, la tête baissée, endurer les remarques et les moqueries sur son physique, sur sa tenue. Se taire. Entendre que l’on est bizarre. Trouver refuge dans sa chambre, y subir le harcèlement sur les réseaux sociaux. Pleurer, ne pas fermer l’œil de la nuit et retourner en cours. Frôler les murs. Voilà le quotidien de Tessa pendant toute sa scolarité.
Et puis un jour, elle a été incapable de franchir les portes de son lycée. Person... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai eu la chance de rencontrer Tessae en personne il y a un peu plus d'un an maintenant. Une fille très gentille, super agréable, je n'aurai pas imaginé un seul instant l'histoire qu'elle renferme.

J'ai moi même subi le harcèlement scolaire jusque au collège et je ne peux que me sentir concerner par le récit de Tessae.
Son histoire n'est pas si lointaine puisque je ne suis que de quelques années son aînée.
Ce qui me surprendra encore et toujours, c'est à quel point le harcèlement et la phobie scolaire ne sont pas pris au sérieux. Surtout pas le corps enseignant.
Je trouve ça scandaleux. Surtout quand aujourd'hui on connaît le nombre de suicide causés par ses deux phénomènes.

En ce qui concerne son histoire, j'ai particulièrement était touché par le moment où sa grande soeur Victoria monte sur scène pour chanter et qu'elle appelle Tessae à la rejoindre. J'ai trouvé ce passage très émouvant car j'ai ressenti son énergie et son espoir d'avancer à travers ses mots.
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"Connaître ou avoir connu des problèmes psychologiques ne nous définit pas. Personne ne se résume à une pathologie. Ça n'empêche pas qu'on puisse avoir du talent, qu'on puisse entreprendre des choses."

Tessae nous livre ici un témoignage émouvant en nous racontant son combat contre une maladie qui mettra longtemps à trouver un diagnostic. Chaque matin, elle part à l'école avec la boule au ventre et encaisse les remarques blessantes de ses camarades, elle se refugie dans la musique mais doit là encore faire face au harcèlement sur les réseaux sociaux. Et puis un jour, elle n'y arrive plus impossible pour elle de retourner au lycée. le diagnostic tombe : phobie scolaire. Personne ne comprend pourquoi elle arrive à monter sur une scène lorsqu'il lui est impossible de franchir les grilles de son école...

Je ne connaissais pas le parcours de cette jeune chanteuse et j'ai été particulièrement touchée par son histoire. En tant que parent, nous avons toujours peur de ne pas savoir détecter les signaux du mal être de nos enfants. Ce témoignage nous permet de nous rendre compte de ce que peut être le quotidien d'un élève victime de cette maladie. Au fil des pages, les souvenirs de mes années collège n'ont pas cessé de me rappeler à quel point c'est une période difficile où les ados sont parfois cruels. Tessae nous parle de toutes ces phrases blessantes et répétitives, de la solitude face à la méchanceté, du repli sur soi. Même si ça n'a pas été toujours facile, Tessae a eu la chance d'avoir des parents compréhensifs qui ont tout fait pour l'aider. Au contraire, j'ai été effarée quant au manque de pédagogie, de soutien de la part de l'administration et les remarques acerbes du personnel éducatif. 

Elle s'adresse bien sûr à tous les élèves qui pourraient se retrouver dans son parcours mais également aux parents et au personnel scolaire. Elle nous rappelle qu'aujourd'hui nous mettons beaucoup de pression sur nos enfants mais que la réussite ne passe uniquement par l'école. Nous vivons dans un pays valorisant à tout prix les diplômes et dont les élèves sont parmi les plus anxieux d'Europe. Grâce à la musique, Tessae a trouvé la voie de son épanouissement. J'ai trouvé la postface du Dr Laelia Benoit, pédopsychiatre et chercheuse associée à l'Inserm également très intéressante.

Je ne peux que remercier Tessae pour son témoignage et la féliciter pour la capacité de résilience dont elle a fait preuve. Ce témoignage est à mettre entre toutes les mains !
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« Je regrette que l'école ne m'ait pas enseigné la liberté, la créativité, la confiance »

Tessae se raconte à travers ce témoignage nécessaire où elle aborde la phobie scolaire et la santé mentale : deux sujets peu abordés à mon sens et pourtant ô combien réels !

« La communication est le chemin qui peut nous mener vers la guérison »

Elle s'expose à nous en nous présentant son parcours parsemé d'angoisses et d'anxiétés se manifestant par des boules au ventre en allant à l'école, des crises d'angoisses la clouant dans sa chambre isolée du monde, l'impossibilité physique d'en sortir et l'incapacité à rester dans une salle de classe avec un sentiment étrange d'être « différente ». C'est une phobie scolaire qu'elle développe, le diagnostic est alors prononcé par des spécialistes.

Pour elle, la musique a été salvatrice et aujourd'hui elle s'exprime librement dans ses textes. J'ai découvert sa musique grâce a ce livre et notamment son initiative « advitam »; à découvrir sur son compte.

« Il n'y a rien de plus courageux que d'admettre qu'on a besoin d'aide »

C'est sensible, c'est touchant et je suis admirative face à cette jeune femme qui s'exprime entièrement et en toute humilité dans un livre à portée de main. Il est temps de parler de ces sujets. La santé mentale est essentielle à l'accomplissement de soi et chacun vit avec ses angoisses, ses anxiétés, elles ne doivent pas être tabous mais entendues et écoutées pour mieux vivre avec. La communication, cette clé de la vie est d'autant plus importante dans des mettant a mal là psychologique humaine.

Bravo pour ce beau livre !
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L'heure est grave quand il s'agit de se défendre contre la vie qui use et détruit ... Tessa est une adolescente mal dans sa peau ! Moquée, agressée, écartée, "îlotée", elle finit, à 12 ans pauvre chérie, par développer un véritable syndrome de phobie scolaire. Mais Tessa n'est que musique, parvient à résilier son mal être. Mais d'où vient cette douleur d'être au monde ? D'où ça lui vient ce chagrin d'elle-même ? Tessa aime sa mère réchappée de justesse d'un cancer, apprend-t-on au début de son livre. Une piste là ? Alors pourquoi ce corps qui crie aux abords des écoles ? Tessa chante sa douleur dans un texte nerveux, à fleur de peau, nous enchante tristement car la base de l'amour, c'est le partage et que de l'amour il en manque, je veux dire cet amour de soi-même sans lequel rien ne serait possible avec autrui, alors oui, merci pour ton partage Tessa. Et non ! Tu n'es ni moche ni conne ! Une artiste, seulement.
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A travers un témoignage très touchant, Tessae nous raconte ses années de souffrance au sein d'un milieu scolaire inadapté et formaté.
Ayant été victime de harcèlement scolaire, elle dénonce la banalisation d'actes et comportements pourtant inacceptables ainsi que la politique de l'autruche menée par l'administration…
D'ailleurs, elle dénonce également l'infantisme, préjugé, bien ancré dans notre culture, selon lequel les enfants seraient largement inférieurs aux adultes alors que comme tout le monde et voir plus, ils ont besoin d'être écoutés, entendus, soutenus…

Pour Tessae, ce mal-être à l'école a fini par se traduire par de la phobie scolaire et un rejet du système éducatif.
Heureusement, la musique et l'écriture ont été un véritable exutoire et lui ont permis de s'en sortir.
C'est un chouette message d'espoir qu'elle nous partage ici !

La France est championne de la course au diplômes mais qu'en est-il des envies profondes, des rêves et du bien-être des enfants et des jeunes en devenir ?

Un livre à découvrir et à faire découvrir aux jeunes, aux parents ainsi qu'aux personnels éducatifs.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Il faut dire qu'à cette époque, je ne prête aucune attention à mon apparence. À cet âge-là [12 ans], la séduction je n'en ai rien à faire, ça me passe complètement au-dessus. Depuis que je suis toute petite, on me fait remarquer mon manque de féminité par rapport aux filles de mon entourage. Je m'habille avec des vêtements amples, qui me permettent de dissimuler mon corps. Sur mes photos de classe, je constate que je suis une collégienne tout à fait dans la norme. Je fais la même taille que toutes mes copines, la même corpulence, j'ai les cheveux de la même longueur, mi-longs. Pourtant, rien ne peut m'enlever du crâne que je suis atypique, conne, moche.
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Je regarde droit devant moi et je commence à remonter la rue en direction de chez moi. Je sens qu'ils [des élèves de 6e] me suivent. Il n'y a personne dans la rue, à part Camille mais elle est sur le trottoir opposé. Je presse le pas. Dans quelques minutes, j'arriverai dans ma cité et je serai en sécurité. Tout d'un coup, je les sens accélérer derrière moi et l'un d'eux m'attrape par l'épaule. Je suis tétanisée. Le plus petit des trois me lance : "Ça te dit qu'on fasse du sexe ensemble ?" et ils éclatent de rire. Je continue à marcher et je n'ose pas répondre jusqu'à ce que je me retrouve bloquée entre des voitures garées sur le trottoir et les trois garçons. Camille est en face, je vois qu'elle me regarde mais elle n'ose pas intervenir, elle a peur. Et là, l'un des trois s'approche de moi et commence à se frotter contre moi, essaie de toucher mes seins. Je crie et je sors enfin de ma sidération. Je le repousse de toutes mes forces et je pars en courant. En haut de la rue, il y a des gens de ma classe, et quand ils comprennent que quelque chose ne va pas, ils prennent ma défense et éloignent les garçons pendant que je me précipite chez moi.
Lorsque je passe la porte de mon appartement, ma mère est assise dans le salon et vient de s'allumer une cigarette, son téléphone à la main.
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A l'école, on nous demande d'exister dans des limites étroites, clairement établies. De faire disparaître tout ce qui pourrait nous démarquer de manière trop nette, toutes nos réactions spontanées. On y apprend le contrôle total de la parole et du temps. On y apprend à se méfier de ses besoins, ou à les ignorer. On se lève quand on nous y autorise, on va aux toilettes et on mange en même temps que tout le monde, on chante quand on nous le demande, on ne bavarde pas, on ne rit pas, on ne pleure pas.
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Tu sais personne n'a le droit de te traiter comme tu as été traitée au collège. Les remarques répétées, les insultes, les coups. le dénigrement, ça s'appelle du harcèlement. C'est grave, c'est puni par la loi.
- Euh je ne crois pas que j'ai été vraiment harcelée. J'ai été rejetée, moquée, mais je ne pense pas qu'on puisse appeler ça du harcèlement. C'était des gamineries, des histoires de cours de récréation.

Elle a insisté et m'a expliqué que c'était normal de ne pas me sentir légitime, que c'était très classique. En réalité ce qui permet de caractériser le harcèlement, ce n'est pas la gravité des attaques que l'on reçoit, comme on l'imagine souvent, mais c'est la régularité, la répétition. C'est le fait de soumettre son corps et son cerveau à un stress permanent, de leur faire penser qu'il n'existe pas d'échappatoire. Et c'est sans doute ce harcèlement qui a fini par faire associer à ton cerveau, école et danger.
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On refusait surtout de faire du cas par cas, comme ci, avant d'être élèves, nous n'étions pas des êtres humains, avec notre histoire singulière, nos particularités, et qu'il fallait à tout prix appliquer le même traitement à tout le monde.
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