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Sylvain Tesson (Autre)Patrice Franceschi (Autre)
EAN : 9782757891902
896 pages
Points (10/11/2021)
3.62/5   4 notes
Résumé :
En 1950, Raymond Maufrais, vingt-trois ans, disparaît mystérieusement au cours d'une exploration solitaire des légendaires monts Tumuc-Humac aux confins de la Guyane et du brésil. Seule piste : ses carnets de marche découverts par un Indien à son dernier bivouac. Ils deviendront un livre mythique sous le titre Aventures en Guyane. Son père, Edgar, désespéré, se lance sur les traces de son fils et passe le reste de sa vie à parcourir l'Amazonie pour le retrouver. En ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Trois récits différents constituent "la saga des Mauffrais".

Le premier est "Aventures en Guyane" de Raymond Mauffrais édité à partir des carnets de l'explorateur disparu en 1950 et miraculeusement retrouvés par un indien dans la forêt amazonienne. le second s'intitule "A la recherche de mon fils" d'Edgar Mauffrais. Il est consacré aux douze années que passât celui-ci a rechercher son fils entre le Brésil et la Guyane. le dernier s'intitule" Aventures dans le Mato Grosso" par Raymond Mauffrais. Il s'agit du récit de sa première expédition amazonienne en 1946 au cours de laquelle il accompagne une mission auprès des indiens Chavantes. C'est le moins intéressant des trois et je n'y reviendrai pas.

Aventures en Guyane est d'une lecture d'autant plus émouvante que l'on connait la fin inévitable. Nous sommes témoins de son courage, de la difficulté du chemin qu'il a choisi et des souffrances incroyables qu'il endure. Raymond Mauffrais ne peut concevoir la vie autrement que dans ces choix extrêmes, explorer seul ce territoire alors vierge des Tumuc Humac. Il est pris pour un fou ou un illuminé mais sa détermination et sa croyance en lui ne connaissent pas de faiblesse. Si sur les premières parties de son exploration sur le fleuve, il est en partie accompagné par des Indiens, il se retrouve ensuite seul, avec son chien Boby, à avancer dans une jungle inextricable, trempé jusqu'aux os, les pieds en sang, progressant parfois d'à peine un kilomètre dans une journée. Et encore ce kilomètre, il doit le faire plusieurs fois pour porter son matériel et installer un nouveau camp, avant de repartir.

La peur, la mélancolie et le cafard sont ses compagnons. " Moi qui pensais tenir sans faiblesse; qui avais envisagé toutes les hypothèses, jamais l'idée d'être cafardeux ne m'était venue". " En moi se disputent ce besoin constant d'affection et de solitude et en même temps du risque de l'aventure. Personne pour me tendre la main, m'encourager et me sourire ; je monologue, je m'injurie, il faut sortir de ces rêves et de cette inertie... foncer. Lorsque je ne pense pas, je suis heureux, vivant pleinement de la vie pure, libre et primitive que tout homme désire goûter, ne serait-ce que quelque temps." (page 220)

Le danger est là, à tous les instants sur le fleuve à chaque traversée des "sauts", des rapides extrêmement nombreux. Il est aussi dans les innombrables animaux, notamment serpents, insectes, parfois un jaguar, qui menacent. Dans la dernière partie, la faim devient le principal ennemi. Il doit chasser pour manger mais par endroit la forêt est vide de gibier, ou l'homme trop faible pour les attraper. Parfois, il doit disputer à Boby un minuscule oiseau qu'il mange cru, y compris les os. C'est poignant !

A la recherche de mon fils par Edgar Mauffrais, est aussi émouvant bien que d'une autre façon. Cet homme, modeste comptable à Toulon, va traverser l'Amazonie au cours de vingt deux expéditions successives à la recherche de son fils qu'il imagine vivre amnésique avec un groupe d'indiens, en dehors de tout contact avec le monde des blancs.

Considéré aussi un peu comme un fou et un illuminé, il va s'obstiner tant qu'il aura des forces et monter des expéditions pour partir à le recherche de ce fils : là où il aurait pu aller; là ou des rumeurs parlent d'un blanc vivant avec des indiens, se demandant à chaque fois, si au bout du chemin, il pourra enfin serrer dans ses bras son fils. Il devient lui aussi un explorateur, un fin connaisseur de l'Amazonie, des indiens et des dangers. Il rejoindra les territoires alors inconnus que voulait atteindre son fils. Il se fait parfois rouler par des individus peu scrupuleux et parfois trouve une aide attentive et des soutiens inattendus. Rien ne semble le décourager ni l'arrêter _ au moins dans ce qu'il écrit _ ni les épreuves physiques, ni le danger, ni la faim, ni la maladie qui le frappe parfois. le lecteur découvre dans le même temps la vie amazonienne dans les années 50 : les indiens, les caboclos et les seringueiros, les blancs français ou hollandais, les brésiliens qui se croisent et s'entrecroisent dans ce territoire de pionnier, mais pas encore dévasté.

Une lecture passionnante ! le lecteur du XXIeme siècle se prend à détecter les premiers signes de ce que sera le désastre écologique, ce qui était alors une exploration de courageux pionniers qui voulaient découvrir et défricher une terre vierge, arrachant leur survie à une nature riche et foisonnante mais parfois hostile et qui allait devenir bientôt une exploitation massive qui détruit la vie sauvage et l'équilibre de la planète.
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critiques presse (1)
LeFigaro
18 janvier 2022
Le destin des Maufrais, père et fils, une aventure hors norme et dramatique, a été réuni en trois volumes par l’écrivain Patrice Franceschi dans une belle collection.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Arriver ou crever: il n'y a pas d'autre solution... J'arriverai! [...]
A bientôt parents chéris! Confiance, je laisse ici ce cahier pour n'emporter qu'un petit carnet... Ce cahier est à vous, je l'ai écrit pensant à vous et je vous le remettrai bientôt. Je vous ai juré de revenir, je reviendrai, si Dieu le permet.
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Toujours attendre... Parfois je suis désespéré, j'ai peur de faiblir, de lâcher tout. Je ne suis qu'un homme, j'aime vivre; mon idéal est tellement inaccessible! Je suis comme ceux que je déteste: les mêmes petits défauts, les mêmes petites lâchetés. Parfois je me demande pour quelle raison je tiens. La persévérance, après tout, est plus le fait des évènements que de l'homme. Une fois lâché, une fois parti, on doit aller jusqu'au bout.
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Video de Raymond Maufrais (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Raymond Maufrais
Dans les pas de Raymond Maufrais.
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