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Critique de RonanBreizh


C'est la première fois que je fréquente la plume de Sylvain Tesson après avoir entendu sur le personnage tout et son contraire.
Ce fut une bonne surprise. A n'en pas douter, l'homme a du talent. Il manie le verbe aussi bien qu'il promène son regard sur les chemins du monde. On sent en lui la même jubilation face à la page blanche que devant les chemins de traverses. Ce livre, est une succession de réflexions sur le nomadisme romantique. Elles sentent l'escarbille d'un feu de bivouac, la souffrance du pas supplémentaire, l'émerveillement face à un paysage de hasard. Elles ont parfois le panache des grands vents qui balayent les steppes, la profondeur du temps qui passe au rythme de la marche, la légèreté du pas dépouillé de celui qui voyage par monts et par vaux. Toutes choses qui devraient nous aussi nous faire bondir sur nos pieds et quitter nos vies confortables et rangées pour prendre la route comme on prend le maquis, pour résister à se monde qui se consume plus encore qu'il ne se consomme.

Mais hélas, il y a dans ces pages, un double mouvement qui met mal à l'aise. On en vient finalement à s'interroger sur la raison d'être de ces réflexions ou plutôt de leur publication. Sylvain Tesson, fait ici l'éloge du marcheur solitaire non sans faire preuve d'un certain dandysme misanthrope. Il démontre la grandeur du vagabondage , témoigne de la poésie de la vie de bohème tout en espérant, finalement que peu de personnes mettent leurs pas dans les siens. Malgré cette ambivalence du propos, souvent asocial et acerbe sur ses contemporains, l'auteur signe de bien belles pages.

Pour le voyageur de salon que je suis, ce fut un bon moment et je l'en remercie.
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