AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 2900 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Si vous rêvez de longues journées de marche, perclus de douleurs aux pieds, perdus dans un massif, ce livre est fait pour vous. Le projet de Sylvain Tesson est de traverser la France des Alpes-Maritimes à la Manche en empruntant des petits sentiers. Il souhaite suivre la diagonale du vide, éviter au maximum le territoire urbanisé, aménagé et organisé. En clair, contourner les parkings d'Intermarché, les zones d'activité et les lotissements pavillonnaires pour découvrir le « vrai » pays. Sylvain Tesson va donc traverser le désert français. Pour ce faire, il récupère une carte de l'« Hyper-ruralité » issue d'un rapport gouvernemental sur l'aménagement des campagnes. Il va aussi se munir de cartes IGN qui vont lui permettre d'éviter les itinéraires balisés. En route !

« C'était un voyage né d'une chute ». C'est un homme au coeur et au corps meurtris qui se lance dans cette longue pérégrination sur les chemins noirs. L'auteur a été hospitalisé plusieurs mois après un accident grave. Son corps est désormais diminué, déformé et blessé. La marche est appréhendée comme un exercice salutaire qui doit permettre la rémission. Elle doit aussi l'aider à faire le deuil de sa mère. Il reconnaitra parfois son visage dans les paysages majestueux. Il poursuit également un objectif de fuite. Il s'agit d'éviter le "dispositif", de se cacher du regard d'une société omnisciente et bruyante.

L'aventurier est diminué et l'écrivain a gardé ses raideurs . Ce texte a à mes yeux les mêmes défauts que « Dans les forêts de Sibérie ». Cela manque de naturel et de naïveté. Sylvain Tesson a une lecture trop intellectuelle de son aventure. Il s'agit plus d'un carnet de réflexions que d'un véritable récit de voyage. Son constat sur la France est pourtant juste et argumenté. Il emprunte à de nombreux domaines : littérature, géographie, histoire. Le résultat est un texte sentencieux qu'agrémentent parfois des envolées poétiques ou des fulgurances.

Si les terroirs de l'« Hyper-ruralité » sont un terrain de jeu pour l'aventurier convalescent, il ne faut pas oublier que ceux qui y naissent sont démangés par l'envie de gagner une métropole. Ces territoires ont échappé bien malgré eux à la modernisation et à l'aménagement et sont victimes de leur faible attractivité. L'auteur est-il si différent dans sa quête d'authenticité que les touristes américains venus visiter une Provence "fantasmée" ?

Ce que je retiens de ce livre, c'est qu'il est une invitation au voyage. Il y a une autre France en marge, dépassée, anachronique, « ombreuse protégée du vacarme ». Ces contrées sauvages peuvent être reconquises le temps d'une randonnée et permettre ainsi au marcheur de s'éloigner d'une civilisation bruyante et agitée. Pour ma part, j'ai les pieds qui me démangent et j'ai bien l'intention d'emprunter à mon tour les chemins noirs pour trouver dans les paysages ce que ce livre n'a pas su m'offrir.
Commenter  J’apprécie          1506
Sylvain Tesson est un écrivain voyageur, écrivant des livres sur des impressions, des découvertes de ces voyages. Certes, il n'est pas possible de le comparer aux grands voyageurs tel Nicolas Bouvier dans son merveilleux : L'usage du monde. Néanmoins, il touche par moments le rêve que nous carresons tous un jour, au moins une fois.
Comme s'isoler dans une cabane en bois au bord du Baikal et laisser dériver nôtre monde intérieur au milieu de la nature, des livres, de l'alcool et de l'amitié.
Cette fois-ci, ce roman nous entraîne vers une rédemption, un sauvetage de la vie qu'il a bien failli perdre en tombant d'un toit.
Notre homme éprouvé, découvre une nouvelle dimension à la vie : Elle est inestimable.
Il décide de suivre les chemins noirs, comme l'a fait avant lui René Frégni fuyant l'autorité militaire parti à la traque d'un conscrit réfractaire.
Que sont ces chemins noirs ?
Si j'ai bien compris, des chemins hors des sentiers battus, des chemins de campagne insolites qui nous permettent de renouer avec un monde rural, tantôt envié, tantôt rejeté.
J'avoue avoir eu un peu de mal à croire que Sylvain Tesson gagne dans ce voyage son défi. Il n'est pas si seul, beaucoup d'amis le rejoignent pour faire un bout de chemin, il ne renonce pas vraiment à la " civilisation", un certain côté très artificiel.
Néanmoins, l'homme même s'il ne m'est pas apparu comme très sincère par moments m'a touché par cette force qu'il déploie pour continuer à vivre avec un corps qui reste en souffrance. Il n'a qu'un peu plus que 50 ans.
Commenter  J’apprécie          585
Sylvain Tesson sur les chemins de France...
On retrouve sa plume, pas forcément descriptive, plutôt une plume qui ressent, qui partage et qui fait ressentir.
Il partage son sentiment à travers sa marche partant de la Provence à la pointe du Cotentin. Ce n'est pas une description de parcours, on ne reconnaît pas toujours les environnements, mais on se retrouve face aux sentiments de l'auteur, parfois assez critique face à la situation actuelle, parfois nostalgique, mais sans langue de bois !
On se laisse emmener par ces chemins noirs, ses chemins de traverse, on se laisse bercer par la plume de Sylvain Tesson, et on voudrait qu'il continue sa route après La Hague.
Continuez à bien vous rétablir M. Tesson...
Commenter  J’apprécie          550
Deux petites heures d'évasion réjouissantes au cours des 140 pages sur ces chemins noirs, dans lesquels j'ai trouvé exactement ce que je venais y chercher : un pas de côté hors du monde technocratique et désenchanté, un temps de déconnexion, des sensations et saveurs de nature toute simple, le tout mâtiné d'humour et de ces réflexions désabusées qui font le charme de ce dandy cavaleur de Tesson.
Un bon bol d'air dont se contente faute de mieux la parisienne sédentaire que je suis !
Commenter  J’apprécie          490
Ampoules aux pieds et chevilles gonflées !

Sylvain Tesson nous emmène sur les chemins noirs de sa rééducation. Tombé d'un toit en état d'ébriété avancée, il s'était promis que s'il en réchappait, il traverserait la France rurale à pied. Et il l'a fait, du Mercantour à la Normandie en passant par la Provence. Démarré le 24 août, son périple s'est arrêté le 8 novembre.
Randonneuse dans l'âme, je salue l'exploit mais peut être pas le bouquin.
Je pensais y trouver un peu de magie, la magie que je vois quand je marche dans les bois, à travers champs. Mais ça je n'ai pas trouvé.
J'y ai trouvé pas mal de ressentiments envers les technologies modernes, l'agriculture intensive, la malbouffe, l'obésité. Il ne voyait pas ça dans sa petite vie de Parigot ?? le type est en plus franchement incohérent avec lui même. Quand tu rédiges ce qui peut par moment s'apparenter à un pamphlet pour revenir à une agriculture rurale, tu ne bouffes pas du Viandox toutes les 3 pages !! S'il y a bien un produit ultramanufacturé, qui ne contient pas de viande, mais qui est juste de la sauce de soja, c'est ça. Vive Unilever ! Quand je suis en milieu rural, je mange local, et au besoin, s'il choisit bien son auberge, il pourra certainement avoir un potage ou une grosse soupe avec des produits locaux issus de la terre.
J'ai toujours eu un problème avec les donneurs de leçons qui ne sont pas en accord avec eux-mêmes.
Commenter  J’apprécie          4610
Sylvain Tesson est un homme que j'admire beaucoup.
Il fait preuve, surtout, d'un grand courage en décidant, pour sa rééducation, de partir sur les sentiers de France et ce, malgré des douleurs parfois insupportables.
Je l'avais découvert à travers une BD "Dans les forêts de Sibérie" qui m'avait enthousiasmée. J'avais donc décidé de le lire "pour de vrai".
Hélas, je n'ai pas été emportée par ma lecture qui me laisse un sentiment d'incomplétude.
Mais j'essayerai d'autres livres de cet auteur atypique, car tellement de critères entrent en ligne de compte lors d'une lecture...
Commenter  J’apprécie          342
Tombé d'un toit et miraculeusement ressuscité Sylvain Tesson part dans une marche salvatrice et rédemptrice à travers la France, du Mercantour au Cotentin, il emprunte des chemins ruraux des chemins où règne le silence.
le fougueux Tesson, ce gourmand de la vie et fou de grands espaces se retrouve donc contraint à marcher à deux pas de chez lui ! Ce n'est pas une punition, il n'a pas le choix, ce sera sa rééducation physique et psychique : « Ma jouissance se nourrissait du retour de mes forces. Guérir tenait du processus végétal…Toute longue marche a ses airs de salut… Marcher c'est aussi se tourner vers soi cheminer en méditant celui qui a marché en connaît ses vertus. ».
Ces chemins noirs "me permettaient de marcher dans le silence et de trouver le chemin noir en moi, qui est le chemin du replis intérieur."
Sylvain Tesson nous raconte sa reconstruction avec une pointe de dérision, et même de nostalgie mais, il va de l'avant son courage est admirable in fine sa marche sera salutaire.

Commenter  J’apprécie          324

Je m'attendais à un récit bucolique.
Sylvain Tesson sur les routes de France, la lecture s'annonçait passionnante et verdoyante. Malheureusement, l'auteur intellectualise son périple avec beaucoup de vigueur. On sait peu des lieux traversés mais on comprend combien il regrette voire méprise les différentes politiques d'aménagement du territoire, concept même qui le fait frémir.
J'aurais pu partager son point de vue. du reste, je n'en suis pas loin. Mais ce pamphlet dithyrambique incarne une certaine mauvaise foi. Sylvain Tesson est lui-même un des membres de l'intelligentsia parisienne dont le mode de vie est à mille lieues de celui des ruraux qu'il porte au pinacle et dont il déplore la disparition.
Il profite également et très largement des progrès technologiques. Comment aurait-il pu mener à bien ses explorations sans le matériel moderne qu'il a à disposition ? Aurait-il pu recouvrer son autonomie voire survivre à son accident sans le niveau de pointe de la médecine française (qu'il ne manque pas de saluer, il faut le reconnaître).
J'ai eu le sentiment de lire le récit d'un homme aigri et misanthrope. J'ai peiné à lire ces 176 pages.
Une vraie déception après l'agréable souvenir des forêts de Sibérie.
Commenter  J’apprécie          293
Lu au début du déconfinement.
Une marche au grand air, à plus de 100 km de chez moi .... par procuration....
Ca fait quand même du bien de respirer à pleins poumons et d'imaginer ces sentiers noirs .
Ballade agréable, comme souvent avec Tesson, très loin d'une marche forcée !
Commenter  J’apprécie          260
Du col de Tende jusqu'au sémaphore de la Hague Sylvain Tesson va traverser la France à pied sur les chemins noirs !
J'ai pu le suivre jusqu'à Ussel en passant par l'Artense car ce sont des chemins que j'ai personnellement empruntés au cours de mes randonnées ! L'auteur épris de boisson a eu un grave accident et s'est cassé la "gueule " en tombant d'un toit ou il faisait le pitre ! Après l'hospitalisation, les soins, la transfusion il sort défiguré avec une paralysie faciale, sourd et très diminué physiquement ! Il va rejeter le recours préconisé en vue d' une longue ré-éducation pour se lancer un défi énorme : à savoir traverser la France avec peu de matériel et sans intendance, parcourir les chemins cachés, les sous-bois, les pistes à ornières, les villages abandonnés !
Une ré-éducation pour celui qui avait passé 20 ans à courir le monde entre Oulan-Bator et Valparaiso et besoin de se prouver qu'il était encore ce globe-trotteur infatigable et pouvoir encore écrire une page de ses aventures !
Il est parti avec ses cartes de l'IGN découvrir la France profonde et sa ruralité !
Et, si les paysages qu'il décrit sont magnifiques, il n'en perd pas l'habitude de faire des commentaires sur l'état déplorable de son pays dévasté par l'hyper-ruralité, par l'impact de la modernisation sur les terres, les hommes et sur les mentalités !
Tout y passe : la décentralisation, l'abandon des petites exploitations, le rêve pavillonnaire, l'urbanisation, la mécanisation, le haut débit, la rentabilité..bref tout ce qui a modifié "sa" France en 40 ans !
Au prix d'efforts, de volonté: il a repris " du poil de la bête " mais sa thérapie a été autant physique que mentale car c'est avec son talent, sa culture, son humour grinçant qu'il a pu mener à bien son inventaire français ! Il a rencontré quelques ruraux qui faisaient encore de la résistance et, en bon " parisien ": il a fait un constat mais il n'a pas approfondi leur détresse ! Un roman autocentré avec l'arrière pensée d'en faire un best-seller !
Commenter  J’apprécie          250




Lecteurs (5761) Voir plus



Quiz Voir plus

Sur les chemins noirs (Sylvain Tesson)

Dans quelles circonstances Sylvain Tesson est-il tombé du toit ?

Il y était monté pour faire des réparations.
Il y était monté pour se rendre intéressant.

15 questions
46 lecteurs ont répondu
Thème : Sur les chemins noirs de Sylvain TessonCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..