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Critique de jullius


Depuis quelques années, les théories de l'effondrement font florès. Et le moins que l'on puisse dire c'est que les récents événements environnementaux, sociaux-économiques voire politiques ne nous permettent pas de les contredire. Ceux qui veulent à tout prix nous dire qu'il ne faut rien en croire s'échinent à ergoter sur le caractère pseudo scientifique de cette nouvelle "discipline" : la collapsologie. Est-ce bien le problème ? (Indépendamment de savoir si c'est bien ce qu'elle prétend être d'ailleurs) Ne devrait-on pas plutôt s'attacher à regarder sérieusement ses arguments ? D'autant que l'histoire n'est pas récente quand on y pense : dès 1972, Donella et Dennis Meadows, dans Les limites de la croissance (rapport mis à jour en 2012 par Graham Turner) alertaient et soulignaient sur l'interconnexion de toutes les crises et l'aspect systémique du processus. En 1979, Hans Jonas nous mettait en garde contre le développement technologique qui met en péril la nature et l'homme : les effets néfastes de la technique auront inévitablement un impact à long terme. Nous avons donc une responsabilité vis-à-vis de la nature et des générations futures (le fameux principe de responsabilité).
Depuis 1990 le réchauffement climatique, qui ne fait que s'accélérer depuis, est identifié comme un danger réel.
Dans cette « somme », ou si l'on préfère, cette initiation, on lira des collapsologues et des non collapsologues, l'essentiel n'est encore une fois pas là. L'important est bien plutôt dans l'accumulation des démonstrations édifiantes d'une actualité de plus en plus sombre et brûlante : réchauffement climatique, désastres écologiques, incohérence de notre système économique, bouleversements multiples à venir et pour certains déjà en cours. La « collapsologie » interprète ces différents constats comme les prémisses d'un effondrement que tout concourt à devoir penser comme inévitable voire en cours et dont il est de plus en plus difficile de penser qu'il ne mènera pas à une catastrophe pour le plus grand nombre et, malheureusement, avant tout pour ceux qui sont déjà les plus mal lotis.
De la question de l'évolution du climat à celle de la montée des eaux, des dégâts de la déforestation à l'effondrement de la biodiversité comme des ressources sur lesquelles est fondé tout notre mode de vie et l'ensemble de nos relations, de la nécessité de réinterroger nos croyances à celle de poser les bons diagnostics en termes de risques (environnementaux, économiques, sociaux, géopolitiques…) Collapsus donne la parole à nombre de spécialistes qui, pour la plupart, nous éclairent. Si les productions ne sont pas toutes d'égale valeur, j'ai trouvé l'ouvrage dans l'ensemble éclairant : davantage peut-être pour une introduction que pour un connaisseur, mais le plus souvent fort intéressant.
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