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3,59

sur 911 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il pleut des hallebardes, sur l'Artois.
Il pleut dru sur Azincourt, ce 25 octobre 1415. Merci à Jean Theulé pour cette révision de mots et d'expressions ...médiévales!


Quelques milliers de soldats anglais qui ne songent qu'à rentrer chez eux, par Calais, se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre, qui leur cherchent noise.


La veille, les Français ont fait... bombance :), bonne chère et ripaille, en faisant la nique aux anglais...
Aucun de ces chevaliers, casqués, cuirassés, armés jusqu'aux dents, n'est à la queue leu leu! Non que nenni, ils sont rangés, collés l'un à l'autre, serrés comme des sardines dans leur armure de fer, brandissant fièrement leurs étendards. Serrés au point qu'ils ne peuvent dégainer leur épée, mettre flamberge au vent
Et ils doivent raccourcir leur lance de 4 mètres, qui rentre dans le fondement de leur voisin de devant...


Tout ce que la cour de France compte de nobles et de chevaliers se précipite pour participer à la curée, pour frapper de taille et d'estoc l'ennemi. Ces hommes ont bien l'intention de se couvrir de gloire, dans la grande tradition de la chevalerie française. Aucun n'en reviendra vivant.


"S'ils dédaignent s'en prendre aux archers, ceux-ci, moins bégueules, veulent bien leur tirer dessus. " Chevaliers et destriers s'écroulent.
-"Ça ne se passe pas bien, ça ne se passe pas bien ! râle l'un d'eux.
Le comte de Vendôme, accroché au harnais d'or de son cheval, se scandalise :
- Pourquoi a-t-on laissé l'ennemi avancer jusque-là ? Quel grave manque d'organisation !"
Aucun des champions de France ne peut battre sa coulpe. Exterminer la vermine anglaise va être une autre paire de manches! On a "fait le Jacques" ce jour là, on a fait l'idiot du village...


Pas besoin d'être grand clerc, pour deviner la suite!
"Toutes les armées du monde ont, un jour ou l'autre, pris la pâtée, mais pour un désastre de cette ampleur, un seul mot s'impose : grandiose !"
Sur la terre boueuse du champ de bataille, parmi les ruisseaux noirs et les larmes de sang, fleurit une "Fleur de Lys,", une gueuse et ribaude qui...


Après la défaite, Henry V ordonne à son armée de décapiter les chevaliers, et de les rendre méconnaissables, à coups de maillets...
La perfide Albion construit actuellement un sous marin nucléaire, qu'elle va nommer... Azincourt.
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Mes aïeux, quelle raclée!
Avec ce dernier livre de l'immense Jean Teulé, me voilà enseigné et renseigné sur cette bataille dont je ne savais que le nom: Azincourt.
Azincourt, morne et boueux champ de bataille ( La gadoue, la gadoue, la gadoue...) qui verra les favoris, pourtant à cinq contre un, se faire ratatiner par l' Anglois!.. Et même une éclaircie matinale, avec un beau soleil, participera au malheur des chevaliers en armures!
Réellement, ce funeste jour du 25 octobre 1415, les Français étaient "trop", pour reprendre une expression contemporaine... Et même "beaucoup trop"!
Trop imbus, trop lourds, trop nombreux, trop intransigeants, tout trop, quoi!
Jean Teulé n'épargne aucun détails de cette bataille qui marque la fin d'une époque: de la veille angoissée des Anglais et de celle ripailleuse des Français... Jusqu'à l'issue tragique et honteuse pour une noblesse de France orgueilleuse à l'excès!
Quand on songe que les Anglais ne demandaient qu'à rentrer chez-eux et que leur roi était prêt à restituer la ville de Calais au Roi de France!

Merci à vous, Jean Teulé trop tôt disparu et dont nous ne découvriront plus de nouvelles et captivantes histoires de l'Histoire.
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Que ce court roman est jouissif ! Jean Teulé manie à merveille la langue, mâtinant le vieux français d'expressions bien actuelles, et il communique au lecteur ce plaisir gourmand de la langue à la verve joyeuse assaisonnée d'ironie. Pourtant, le sujet n'est pas des plus réjouissant puisqu'il nous conte par le détail cette cuisante défaite des français face aux anglais près D Azincourt. C'est de cette débâcle monstrueuse et sanglante que ce petit village sortira de l'anonymat.
Nous sommes le 25 octobre 1415, sous une pluie battante, ce qui est important pour la suite de l'épopée tragi-comique. Face à quelques anglais épuisés par la dysenterie et leur roi Henry V, se déploie la fine fleur de la chevalerie française. Arrogants, vaniteux et trop sûrs d'eux, ils festoient toute la nuit, persuadés que, grâce à leur nombre et leur vaillance, ils ne feront qu'une bouchée de ces anglais amoindris qui ne pensent qu'à rejoindre Calais pour retrouver leurs navires et rentrer chez eux.
Hélas ! Très vite, l'issue de la bataille tourne à l'avantage des anglais menés par un roi stratège tandis que les vaniteux français en quête de gloriole s'embourbent dans la fange. Et c'est une dérouillée monumentale.
« Les français ne bougent pas parce qu'ils ne peuvent bouger. Ils sont englués dans la boue jusqu'aux genoux. Les chevaux, sur les ailes, c'est jusqu'aux flancs »
Un personnage singulier, Fleur de Lys, la catin à soldats, émaille le récit de ses remarques pertinentes que les chevaliers méprisent. Pour qui se prend-elle, celle-là ? Tout en vaquant à sa tâche de putain, la fine mouche, qui se comporte mieux que tous ces nobles, écoute et observe et son bon sens face à la situation nous ébaudit.
« Fleur de Lys n'a pas du tout la tête rentrée dans les épaules. Il se dégage d'elle une noblesse peu commune dans le secteur malgré la foison de comtes, barons, lords et tout le tintouin. »

« Azincourt par temps de pluie » est un roman réjouissant dont on ne fait qu'une bouchée.


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Aujourdhui 24 octobre 1415, tien voila le poete! Parmi les plis remuant s de sa banniere detrempe, on apercoit un serpent couronne avalant un enfant. C'est celle du duc Charles d'Orleans ! Oh , pere le neveu du souverain?
Il semble jeune d'allure. 21 ans , a peu pres votre
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Oyez, bonnes gens, la cruelle et douloureuse histoire des chevaliers qui sont l'incarnation du passé…
Et que ceci serve d'exemple à tous ceux que la paresse écarte du progrès

Tout petits à la propriété…
A la place des outils ils avaient des épées
En guise de vêtements des armures d'acier
Ne vous étonnez pas si leur tout premier méfait
Fut d'avoir engrossé les bonnes femmes qui les servaient...

TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
C'ETAIENT LES CHEVALIERS
TAGADA TAGADA, Y'A PLUS d'Français

Les journées passèrent…
Ils s'étaient débrouillés pour rattraper les anglais
Et les fixer sur un bout de terrain,
Et puis rameutèrent les seigneurs tous bien parés,
S'amusant à gueuletonner, puis de leurs pets accusant l'intestin.

TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
C'ETAIENT LES CHEVALIERS
TAGADA TAGADA, Y'A PLUS d'Français

Ils étaient bonhommes…
Un conseil, l'anglois, avant de les croiser,
Bande ton arc, une flèche dans la main,
Vite sur tes pieux à moules va les empaler,
Tranche-leur la gorge et jette-les dans l'ravin !


TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
C'ETAIENT LES CHEVALIERS
TAGADA TAGADA, Y'A PLUS d'Français

Car en face la piétaille rigolait...
Ce beau jour les têtes d'aciers s'envolaient
Sous la pluie, du bon acier bien ajouré...
Qu'ils étaient vaniteux et avides d'ornements
Ils se livrèrent eux-mêmes aux flèches des anglais
Car ils étaient encore plus bêtes que méchants

TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
TAGADA TAGADA, VOILA LES CHEVALIERS,
C'ETAIENT LES CHEVALIERS
TAGADA TAGADA, Y'A PLUS d'Français

Et le pire ?
Combien de fois cela a recommencé ?
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Attention : ce billet spoile, comme la 4ème de couverture.


Le 24 octobre 1415, pendant la Guerre dite de Cent Ans (1337-1453), plus de 10 000 soldats français barrent le chemin du repli vers l'autre côté de la Manche à environ 8 000 anglais dirigés par le roi d'Angleterre Henri V (1386-1422). Les anglais sont épuisés, manquent de vivres, beaucoup de leurs compagnons sont morts de dysenterie (maladie dont le susnommé Henri V mourut sept ans plus tard). Et les français disposent d'une artillerie dont les anglais sont dépourvus, tandis que les arcs anglais font face à des arbalètes aux traits plus puissants.
Le lendemain, après l'échec des négociations, les anglais ne peuvent éviter la bataille.
Bilan humain au soir des combats : 13 chevaliers et quelques centaines de soldats anglais tués, contre 6 000 chevaliers français !


Le récit de la soirée du 24 octobre 1415, campe le décor et les personnages (pages 7 à 75). Dans les nombreux dialogues de cette première partie, Jean Teulé cherche à la fois à restituer le langage de l'époque et à se faire comprendre des lecteurs. le propos y est clair mais le style ampoulé et sans fluidité. Ce livre s'annonce donc comme une déception.

Le 25 octobre 1415 (pages 77 à 185) : ce n'est plus l'heure de la fête, et celle des palabres passe vite. le temps de l'action est venu. Remarquable changement de ton ! Et spectaculaires actions ! Les combattants et l'auteur s'éclatent ; les premiers au sens propre du terme (mais salement), et le second au sens figuré (mais brillamment). C'est trash, c'est enfin du Teulé... Un « régal » pour le lecteur engoncé dans son fauteuil, plus de six siècles plus tard.

Teulé nomme la catin du régiment français « Fleur de lys ». N'est-ce pas faire trop d'honneur à cette monarchie française qui se prétendait de droit divin ? Charles VI (1422-1380), le roi français de l'époque est tellement barjot qu'il fut affublé du gentil nom de "Le Fol" (des oncles assurèrent la régence). Les raisons de sa folie (schizophrénie ?) restent méconnues des historiens mais l'excès de consanguinité fait partie des pistes. Ce 25 octobre, il n'a pas suffi de tenir ce roi à l'écart de la bataille D Azincourt pour éviter la folle et humiliante défaite des troupes françaises. La faute à un cumul de facteurs défavorables, et surtout à un incroyable complexe de supériorité. S'il n'avait été question de vies humaines, mon amusement en tant que lecteur serait ici comparable à celui que je ressens quand l'équipe de France de football donnée à l'avance gagnante par ses supporters et les journalistes sportifs, se fait finalement éliminer par une "petite" équipe.

La Fleur de lys est aussi un symbole de la Vierge Marie, cette fleur étant censée représenter la pureté. D'accord : si Joseph n'était pas le géniteur, alors il fut bel et bien trompé, puisqu'un enfant est né (et que la FIV n'existait pas encore). Mais de là à dire que le benêt aurait été cocufié contre monnaie sonnante, il y a un pas que je ne franchirai pas sans preuves... Et quand bien même, contrairement à la Fleur de lys de Teulé, Marie n'avait probablement pas à s'occuper d'une armée entière !

La manière dont Teulé se moque des bannières est jubilatoire ; les nobles qui les arborent semblent (presque) aussi ridicules que « nos » « Républicains » contemporains s'émouvant du retrait d'un chiffon tricolore d'un monument parisien. La bassesse des nobles français montrée ici par Teulé n'est pas l'apanage de leur classe sociale, elle est aussi présente chez la piétaille anglaise. En réalité, cette bassesse est une « qualité » malheureusement très partagée dans notre espèce, mais qui trouve plus ou moins l'occasion de s'exprimer. Les guerres constituent de formidables lieux d'expression pour elle. Et Teulé est un excellent porte-parole !


Merci à Babelio et aux éditions Mialet Barrault (Masse Critique de janvier 2022).


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Chef d'oeuvre du regretté Jean Teulé. Comment raconter un épisode de l'Histoire de France avec humour et beaucoup d' entrain.C'est un livre que l'on commence et que nous lachons pas. J'ai adoré ce livre comme beaucoup des livres de Jean Teulé. Dommage que cet opus soit son dernier. RIP Jean
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Hilarant et tellement désespérant finalement…

Tous là pour barrer la route aux anglais, tous là à guindailler à foison car c'est sûr la victoire est pour eux, tous là dans leurs plus beaux atours un peu serrés aux encornures quand même, tous là à vouloir être en première ligne pour montrer ses talents de bretteur, tous là englués dans la boue jusqu'aux genoux, jusqu'aux cuisses, tous là compressés comme des sardines dans leur boîte de fer blanc, tous là morts sans bouger sans gloire et sans panache !

Reste la pute au bord du champs trempé et sanglant qui pleure cette jeunesse perdue, qui pleure ces chevaliers trop orgueilleux, qui répète alors sans fin que cette fois, pour sûr, ils étaient bien cons !

Une plume magnifique pour un des moments des moins glorieux de l'histoire française, une bataille, quelques heures et tout était plié, les anglais sont rentrés chez eux avec un fatras d'armures et quelques prisonniers bien choisis.

J'ai adoré car le ton était juste pour décrire cette bataille où les règles de la guerre ont changé à tout jamais et où la chevalerie a perdu ses lettres de noblesse...
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Chronique de Serial Lecteur, le billet de Jean Luc pour Collectif Polar
Azincourt par temps de pluie, Jean Teulé
Jean Teulé avec ce livre historique sur la bataille D Azincourt nous emmène en pleine Guerre de cent ans et malheureusement j'en sors un peu déçu.
J'ai toujours aimé l'écriture truculente de cet auteur (en l'occurrence dans son roman Charlie IX) par moment crue et argotique mais malheureusement cette fois-ci, la magie n'a pas opéré pour faire du récit de la bataille D Azincourt, un bon Teulé comme je les aime..
Le sujet est intéressant, c'est dommage parce que la matière est là, le contexte de la bataille est très claire mais le récit de cette défaite Française est caviardé de commentaires personnels de l'auteur qui par moment sont too much.
Il y a les principaux belligérants célèbres qui sont évoqués, mais malheureusement les paroles rapportées sont par moment décousues et certains comportements, tant des chevaliers que des soldats, sont caricaturés à l'excès..
Certes, cela peut être de l'humour mais Jean Teulé cette fois-ci en fait un peu trop à mon goût..
En revanche, il y a une foule de détails historiques j'ai bien aimé la description des armures des chevaliers, des différentes étapes de la bataille et de toute cette noblesse fière et trop sûr d'elle et qui va terminer littéralement à l'abattoir. Il y a aussi beaucoup d'anecdotes, de détails techniques qui demeurent passionnants, des descriptions des moeurs de l'époque lors des batailles..
Les scènes de bataille sont crues, réalistes mais malheureusement les commentaires de l'auteur, rajoutent encore plus d'horreur à ce massacre inutile.
Amateurs de gore et de moyen Âge vous allez vous régaler, les autres passez votre chemin au risque de trépasser sous l'écriture imagée et incisive de Jean Teulé !
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Je retrouve l'humour, la dérision, le ton caustique de Jean Teulé avec plaisir. Il s'attaque cette fois à la confrontation entre Anglais et Français à Azincourt en 1415. Nous sommes en pleine guerre de Cent Ans et les Français si confiants vont se faire ratatiner :)
L'auteur s'est essentiellement concentré sur les troupes françaises, leurs excès d'alcool et de nourriture la veille de la bataille, tellement sûrs d'eux qu'ils célébraient la victoire avant de combattre, et cela malgré les remarques très pertinentes de la prostituée au châle jaune Fleur de Lys ;)
Une lecture qui me donne envie de relire la pièce de Shakespeare !
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