AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,41

sur 2038 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comment s'étonner que la folie gagne ce pauvre Charles IX, roi de France?
Les remords d'avoir causé le massacre de la Saint-Barthélemy, ses maladresses couteuses en vies et sources du mépris du peuple, les complots incessants, la pression de la charge de monarque et surtout la haine de sa mère, Catherine de Médicis, qui n'aime que son cadet, Henri. « mes chers yeux » et qui manipule Charles par chantage aux sentiments ?

Quel désastre que ces vies de monarque sacrifiées.

Si la monarchie est blâmable, force est de constater que chaque roi, chaque reine héréditaire est un être humain sacrifié, qui jamais ne connaîtra une vie normale et je ne peux m'empêcher de penser, au lendemain de son sacre, au roi Charles III d'Angleterre.


Le style de Jean Teulé est surprenant, provocateur, fleuretant souvent avec le comique cru. Les dialogues frisant l'anachronisme sont désarmants de vie. Ce qui est un gros avantage, concernant un roman historique. Genre qui n'est pas celui vers lequel je me tourne naturellement, me méfiant des assommoirs

Mais cette idée du sacrifice que représente la vie d'un roi, s'étant imposée à moi, la façon vulgaire et grossière de s'exprimer de jean Teulé, si elle m'a distrait un moment, a fini par m'irriter un peu comme une sorte d'irrespect du jeune homme sacrifié que fut Charles IX. J'y ai senti beaucoup plus de moquerie que de compassion.

Mais assurément je renouvellerai l'expérience Jean Teulé
Commenter  J’apprécie          412
J'avoue avoir du mal avec l'écriture de Jean Teulé. Elle me bouscule, me perturbe y compris dans l'acte de lire. Je comprends bien que c'est délibéré de sa part. Avec Charly 9, il entre de plain-pied dans le registre historique. Il saute à pieds joints dans le plat de la grande histoire.

Je crois y déceler une intention de désacralisation de l'Histoire. Ne tire-telle pas ses lettres de noblesse du respect que l'on s'impose envers nos ascendants, du seul fait qu'ils ne sont plus. Je vois dans le style de Jean Teulé une forme d'anti conformisme dans sa relation à cette discipline. Sa manière de l'aborder est tout sauf factuelle et chronologique. Elle est comme un éclat de rire pendant un enterrement. Cela dérange les affligés. Ne méprise en aucun cas le défunt. de toute façon ce dernier s'en moque.

Jean Teulé reste, accessoirement, fidèle au fait historique. Son style n'en constitue nullement une remise en question. Il échafaude simplement une autre approche de la relation du conteur à son auditoire. Il veut aborder l'histoire avec un état d'esprit différent. La désinvolture en est un. N'est-ce pas Charly ?

Il y a chez lui une forme d'anticipation rétroactive que n'auraient pas dédaignée les révolutionnaires de 1789. Il envisage une remise en question de la légitimité du pouvoir royal selon la conception de l'ancien régime. Ne se réclame-t-elle pas de droit divin dans son fondement ? Excusez du peu.

Selon Jean Teulé le droit divin ne fait pas le roi. le grand ordonnateur des choses de ce monde peut aussi se tromper. Mais oui ! Charles IX n'était pas fait pour être monarque. Il n'en avait ni l'âge ni le caractère. Il était surtout, même adulte, trop influencé par sa mère. Et comme avec tout être qui ne se gouverne pas par lui-même les choses ne sont ni simples ni claires. A ce niveau de pouvoir, l'indétermination se solde dans l'horreur. Une tâche de sang parmi d'autres dans les pages de nos livres d'histoire, certes bien marquée quand même : la Saint-Barthélemy.

L'humour est une autre façon de traiter le sordide. La moquerie une autre façon de plaindre. L'ironie une autre façon de blâmer. Jean Teulé bouscule l'establishment historiographique avec sa maestria dans l'art de surprendre. Cela peut déconcerter. Cela peut séduire. Mais pourquoi pas !
Commenter  J’apprécie          330
Pour un premier roman lu de Jean Teulé, critiqué 252 fois sur Babelio et partagé par plus de 2000 personnes, je suis déçu... il n'y a vraiment pas de quoi casser trois pattes à un canard boiteux du XVIème siècle...

Réinterpréter l'Histoire de la Saint Barthélémy, de Charles IX et sa mère, en distillant des anecdotes inédites dans une trame générale bien connue était pourtant intéressant. Surtout, le contraste entre le thème très dur, les scènes de sang, de larmes et de folie, et la plume vive, insolente et baroque de Jean Teulé, aurait dû s'avérer saisissant.

Il n'en fut rien pour moi. Sur une intrigue simple et des personnages caricaturaux, le vocabulaire moderne volontairement décalé et les envolées carnavalesques de Jean Teulé, qui prennent de plus en plus de place au fil de la lecture, à mesure que la trame historique s'épuise, sont vite retombées.

Pour moi, ces poissons d'avril -dont Jean Teulé nous conte une possible origine- sont un peu potaches... et la blague est lourdement mise en place... tant qu'à s'oxygéner par du pipi-caca, de l'hémoglobine et du vomi irrévérencieux, allons-y franchement et sans détour. Je préfère de loin la verve, plus spontanée, plus percutante, il me semble, de Cavanna. La plume de Jean Teulé est alerte et agréable, et j'ai ri parfois, certes, mais dans ma découverte du syle "true crime", je crois que je ferai un détour par Truman Capote, avant de revenir -peut-être, à temps perdu, pour la détente facile...- vers un roman comme celui-ci.



Commenter  J’apprécie          317
De Jean Teulé, je ne connaissais que le Montespan qui m'avait beaucoup plu.

Ici, il s'agit de Charles IX, fils ainé de Catherine de Médicis qui régna très peu de temps au 16ème siècle.
On se souvient de lui surtout pour avoir ordonné le massacre de la Saint-Barthélémy.
Dans un langage très cru qui fini par agacer un peu, Jean Teulé décrit comment petit à petit ce monarque sombre dans la folie, épouvanté par l'horreur de ce qu'il a commis.
Loin des livres d'Histoire et de leur austère chronologie, les pensées, les faits et gestes du Roi nous sont présentés comme si le narrateur les avait vécus en spectateur. Jean Teulé nous donne ici une savoureuse leçon d'Histoire dont je me souviendrai des détails dans réviser davantage !
Bon roman
Commenter  J’apprécie          270
Jean Teulé s'est fait spécialiste de la "romancisation" de la petite Histoire et des travers de celle-ci. Si l'on excepte sa trilogie culturelle sur les poètes Rimbaud, Verlaine et Villon, il ne s'était jamais intéressé à la Grande Histoire, celle qui est écrite dans tous les livres et les programmes scolaires. C'est donc un nouveau pari qu'il prend en s'attaquant à l'histoire du souverain Charles IX, bien connu pour avoir été l'instigateur de la tristement célèbre Saint-Barthélemy.

En s'employant à revisiter L Histoire, Teulé s'expose aux critiques de certains spécialistes de cette période. Il faut ainsi rappeler (à toutes fins utiles !) que Teulé ne prétend à aucun moment raconter ce qui s'est exactement passé, il invente ce qui a pu survenir ! Il est dès lors évident qu'il ne faille pas prendre chaque page comme un fait historique avéré !

Une fois cette précision faite, le lecteur peut aborder avec délectation le roman de Jean Teulé. Son style est toujours aussi incroyable, avec une alternance de mots d'esprit et de vulgarités dont on a du mal à imaginer qu'elles trouvent place dans le vocable royal. Et pourtant, l'alchimie fonctionne parfaitement et l'on se prend à se croire introduit auprès de la Cour et de ses affres. le ton est mordant et reflète bien les vilénies qui se passent dans les couloirs du royaume.

Quant à l'histoire personnel de ce triste roi, elle démontre encore une fois combien Teulé aime ces gens (rois ou clampins anonymes) dont le destin s'est brisé, souvent sur un simple "malentendu" qui a eu des répercussions monstrueuses. La quatrième de couverture dit à propos de "Charly 9", "et pourtant il avait bon fond". Au fil des pages, Teulé parvient en effet à nous rendre sympathique ce personnage sanguinaire par la description de la souffrance psychique et morale de cet homme, probablement mal calibré pour régenter le royaume de France.

Au final, il s'agit d'un très bon roman qui revisite une période de l'Histoire parfois méconnu, et qui nous fait découvrir quelques inventions de ce roi (le muguet du 1er mai, c'est lui !) au fil d'anecdotes forcément délirantes, nous sommes dans l'empire de Jean Teulé ! :-)
Commenter  J’apprécie          220
En s'emparant d'une des périodes les plus sanglantes de l'Histoire de France, Jean Teulé livre ici avec un humour cynique décalé une véritable allégorie de la folie et une libre interprétation de la vie de Charles IX et de la famille royale
le roi Charles IX, pathétique pantin manipulé par sa mère, Catherine de Médicis, ressasse avec désespoir le massacre de la Saint-Barthélémy et en vient à sombrer dans une folie meurtrière et dévastatrice. Ce règne est décrit par Jean Teulé comme une incroyable tragédie dont Charles IX serait le bouffon, ponctuée par les vers de Ronsard, la truculence de l'époque et les jurons très blasphématoires du roi. Marguerite de Valois (la reine Margot) semble sortir tout droit de Sainte Anne, Catherine de Médicis est effroyable en mauvaise mère machiavélique, quant à Charles IX à qui Jean-Hugues Anglade avait prêté ses traits dans La Reine Margot, il apparaît ici comme un gentil garçon écrasé et pas aimé par sa mère, et qui, soucieux du bien-être de son peuple a aussi fait fabriquer de la fausse monnaie, avant de mourir d'une horrible maladie.
Seule la reine, épouse de Charles IX, semble avoir été épargnée par la folie ambiante...
Intéressant et très facile à lire mais on peut aussi être agacé par ce style délibérément grossier et théatral...
Commenter  J’apprécie          210
Comme toujours l'auteur nous entraîne dans l'histoire en nous racontant, à sa manière si vivante, l'histoire dans l'histoire. Comment un souverrain peut-il survivre à un massacre qu'il a ordonné. Nous assistons à sa descente aux enfers et à sa fin si pitoyable. Comment aurait-il pu en être autrement entouré d'une mère hors du commun, de frères et soeurs plus ou moins dégénérés, d'un climat de haine et avec en fin de compte une personnalité si peu destinée à gouverner. Pauvre Charly... Un bon moment : vite lu, qui nous permet de revisiter L Histoire, comme toujours avec Jean Teulé.
Commenter  J’apprécie          200
Ce roman n'est pas un roman historique comme on a l'habitude d'en croiser. Il n'y a pas de date et les événements ne sont pas précis. C'est plus le récit d'un enfant qui devient roi bien trop tôt. Il devient de ce fait le pantin de sa mère (Catherine de Médicis) et de son frère (Henry) qui l'incite à signé l'autorisation pour un des massacres les plus célèbre de l'histoire de France: celui de la St Barthélémy. Jean Teulé dans son roman fait le pari de rendre un peu d'humanité à cet enfant malgré la folie qui le submerge petit à petit. Je n'en dirait pas plus bien qu'une recherche Google pourrait vous spolié sur le personnage. L'auteur dépeint une époque et des personnages bien à sa manière, d'une façon fluide et bien acérée. Il s'agit d'un roman qui se laisse lire comme du petit lait.

Challenge Multi-Défis 2019
Commenter  J’apprécie          170
Jean Teule , nous offre un regard décalé sur l'Histoire et sur le monarque le plus désastreux que la France ait connu, il nous conte Les riches heures de Charles IX, roi génocidaire et délirant, instigateur de la sinistre Saint-Barthélemy avec un verbe savoureux et truculent ...
Parfaitement documenté, le récit est rythmé, amusant, dynamique et jubilatoire. Charly est déconcertant d'humanité, entouré de sa terrible génitrice , de ministres falots et de conseillers pittoresques, il se débat contre le remord, la folie et la maladie. Décrié par ses contemporains, condamné par les historiens. On ne peut rester insensible devant le destin, cruel, de ce triste sire à la fois macabre et grotesque...
Le livre ne s'attache pas à réhabiliter « ce malheureux roi» mais à le confronter avec une histoire qui le dépasse et le conduit au couloir de la folie et du néant..
Il reste que l'auteur parsème l'Histoire d'un mélange de réminiscences de vécu réel au XVIème siècle et de romances, avec un humour tonitruant et délicieusement méchant qui régle définitivement son compte à l'illustre Ronsard...
Commenter  J’apprécie          170
Vie de Charles IX, roi de France, écartelé entre ses propres convictions et celles de sa mère Catherine de Médicis.
Les remords qu'il ressent après le massacre de la Saint Barthélémy, le conduiront jusqu'à la folie.

Roman facile à lire, mais moins prenant que les autres de Jean Teulé.
Commenter  J’apprécie          170




Lecteurs (4005) Voir plus



Quiz Voir plus

Jean Teulé

Comment se prénomme le personnage principal du roman "Rainbow pour Rimbaud"?

Roger
Robert
Ronan

10 questions
57 lecteurs ont répondu
Thème : Jean TeuléCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..