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3,41

sur 2041 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pauvre Charles IX ! Accéder au trône de France lorsque l'on est âgé de dix ans, voilà qui a de quoi traumatiser. Même si la régence est confiée à sa mère, Catherine de Médicis, celle-ci ne va pas le ménager. Charles devient l'héritier de la couronne dans une période troublée : les guerres entre protestants et catholiques font rage. Catherine tentera de signer une paix entre les deux partis en faisant épouser sa fille Marguerite, avec un protestant, le futur Henri IV. Cependant, les huguenots sont encore trop violents et trop importants à ses yeux. Après l'attentat de ces derniers contre Coligny, elle tente de convaincre Charles IX, âgé alors de 22 ans de les éradiquer. Teulé met en relief l'atmosphère tendue.

Catherine va pousser son fils dans ses retranchements jusqu'à temps qu'il accepte et ordonne le massacre, cette boucherie dont il ne se remettra jamais. On sent bien l'être fragile qui souffrira de la préférence de sa mère envers le futur Henri III qu'elle appelle « ses chers yeux ». Catherine apparaît ici comme une maîtresse-femme qui sait ce qu'elle veut. Puissant stratège, elle fait fi de tout lien maternel. La couronne avant tout. Peut-on / doit-on lui en vouloir ? le fait est qu'elle détruira ce fils qui n'avait besoin que d'une chose : être considéré. On le voit bien d'ailleurs dans ses relations avec les femmes. Il sera à la recherche de cet amour maternel qui lui a tant fait défaut.

Avec brio, Jean Teulé va faire rentrer le lecteur dans ce siècle et, surtout, dans cette période où il ne fait pas bon vivre et lui faire partager les sentiments et ressentiments des personnages. La lecture est aisée et agréable. On apprend énormément. Et même si, quelquefois, le sourire l'emporte, notamment en imaginant ce pauvre Charles, devenu fou, faire sa chasse à courre dans le palais, on plaint le plus souvent ce pauvre être naît à une mauvaise période.
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" Ce pauvre Charles", comme disait un personnage de Georges Darien à propos du Charles numéro 10.
Voilà du Teulé comme je l'aime: L'imbrication de la petite histoire dans la grande, en une série noire dans laquelle ne manque ni crimes, ni sexe, ni sang.
Le héros de ce théâtre historique digne du grand guignol: le Charles précédent du 10, héritier des tares et aberrations de la monarchie absolue de droit divin. Ce Charles, dont Jean Teulé nous narre la folie montante après cette Saint-Barthélémy du massacre initié par la reine-mère et les conseillers catholiques ultra. Crime ignoble qui se répandra sur la France entière comme une peste horrifique. Crime qui dévaste le roi, le ronge et le mange vivant.
Ce Charly 9, qui se réfugie dans la chasse et les bras de sa maîtresse... huguenote; qui accumule les frasques et les gaffes. Ce Charles, assis sur un trône trop grand pour lui et que guigne son frère Henry... prochain monarque et préféré de maman-Catherine.
Non, aucun souffle grandiose ne passe sur ce récit. N'y résonne que la trompe de chasse dans laquelle souffle Charly 9 à s'en époumoner et ce vent mauvais des guerres de religions qui n'en finissent pas de finir.
... Et ce rictus d'un roi mourant-sanglant et cette tête coupée qui baigne dans un bocal d'alcool trimballée par la soeur du monarque; resteront les images-phare de ce récit sombre, puissant et sardonique.
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Un petit poisson d'avril qui se balade au bout d'un fil discrètement accroché dans le dos... c'est rigolo, c'est léger.....Un petit brin de muguet, ça porte bonheur...et ça embaume le printemps...Oui mais quand on apprend et c'est surprenant l'origine de ces deux charmantes traditions françaises...tout d'un coup la légèreté et le bonheur prennent une autre saveur....et d'autant plus la font apprécié une fois passé le frisson d'horreur, de ces temps lourds ou le malheur pour en être épargné il fallait le porter aux autres....
Ce Charles que l'histoire n'a pas épargné, prisonnier de son histoire personnelle...aurait pu être un "grand" roi, si....oui mais avec des "si" on pourrait mettre Paris en bouteille...lui la mis en perce...
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L'attentat contre son cher Coligny a mis le jeune roi Charles IX très en colère. Et voilà que sa mère, Catherine de Médicis, lui demande d'accepter le massacre de tous les protestants venus assister à la noce entre Marguerite et Henri le Béarnais. L'attentat contre Coligny était justifié selon la reine mère : il faut à tout prix éviter que la France intervienne en faveur des protestants dans les Pays-Bas espagnols. « Lutter en Flandres contre la très dévote Espagne reviendrait à engager la France du côté des huguenots et à s'attirer la colère du pape. » (p. 11) Las, contraint, faible, Charles IX consent au massacre, mais c'est pour mieux s'en repentir au cours de l'année qui suit, année qui verra sa lente descente dans la folie, jusqu'à la mort. « Une seule nuit a détruit ma vie. Qu'à tous les diables soient données les religions. » (p. 50)

Le nom de Charles IX renvoie sans cesse à la Saint-Barthélemy. Je connais cette histoire grâce à Alexandre Dumas, j'ai aimé la relire sous la plume truculente, goguenarde et hussarde de Jean Teulé. Cet auteur aime trousser L Histoire, la chahuter un peu pour mieux la raconter. Prend-il des libertés avec l'époque, le , la véracité ? Sans aucun doute. Et alors ? Mieux vaut une Histoire débraillée et vivante qu'une Histoire hiératique et poussiéreuse !
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Le regretté Jean Teulé, qui nous a quitté trop jeune il y a un an, a un style reconnaissable que j'ai retrouvé avec un grand plaisir dans "Charly 9". C'est un écrivain burlesque entré en littérature par hasard, qui se régale à raconter l'histoire avec un grand H à sa façon.
Il y a les lecteurs ou lectrices qui n'aiment pas son univers considéré comme superficiel et ceux et celles, comme moi, qui jubilent avec lui.

Dans ce roman il met en scène le roi de France Charles IX, fils d'Henri II et Catherine de Médicis. Jean Teulé lui confère une grande naïveté face à sa mère et à son frère cadet, ce qui donne une certaine humanité à un souverain dont la réputation est pitoyable. D'ailleurs, son surnom de Charly est royalement incorrect comme cette biographie romancée.
Il faut dire que c'est sous son règne qu'a eu lieu le massacre de la Saint-Barthélemy.
L'auteur a eu l'intelligence de ne pas raconter en détail cette sordide journée du 24 août 1572 mais d'évoquer les manigances qui ont eu lieu au nom des guerres de religion entre protestants et catholiques. Charly va en endosser la responsabilité alors que le complot en sous-main de ses proches a pour but de l'écarter du trône.
Au fil du temps, il semble de plus en plus possédé parce qu'il est dans l'impossibilité d'expier les crimes qu'il a ordonnés.
En plus de la folie royale, le roman est truffé de coups pendables tragi-comiques mais aussi d'anecdotes (comme les premiers poissons d'avril) et de rencontres auxquelles on ne s'attend pas forcément (comme Ronsard ou Ambroise Paré).

Il est certain que c'est une lecture à ne pas prendre au premier degré mais cette drôle d'ambiance à la cour des Valois m'a fait rire malgré la situation dramatique. C'est la force de Jean Teulé dont la plume alerte et grivoise montre avec arrogance les manipulations et la folie chez les gens de pouvoir.


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Hé oui, le retour de Jean Teulé….Il rend ici « hommage » à Charly 9, roi de France, fils de l'Italienne Catherine de Médicis grande empoisonneuse devant l'éternel, beau-frère de Henri IV, huguenot qui pue le poisson pourri faute d'apprécier l'eau et accessoirement époux de Marguerite, soeur dudit Charly.
A son crédit, Charly peut compter : le massacre de la St Barthélémy qu'il n'a peut-être pas souhaité mais qu'il a ordonné, il a aussi promulgué que le nouvel an débuterait le 1er janvier et plus le 1er avril, ce qui causa beaucoup de morts de froid dans son beau royaume et permis l'apparition du poisson d'avril, …voir l'odeur et le nouvel an……….
Un règne court mais rempli d'hémoglobine.
Une vision personnelle mais bien plaisante proposée par le plus hilarant des auteurs français.
A lire
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Pour tout vous dire, je me suis marrée tout au long du bouquin! le langage fleuri et l'absurdité ( et c'est pas négatif ) de l'intrigue n'y sont pas étrangers.
Rondement mené , avec un style très particulier, ce roman se lit tout seul, comme on boit du petit lait.
Les personnages sont absolument délicieux de malveillance et de cruauté. J'imagine assez bien l'ambiance qui pouvait régner à cette époque tant ce roman semble vrai.
C'est un véritable plaisir à lire et un bon moyen de souffler de cet affreux quotidien pourri, en lisant un quotidien encore plus minable que le nôtre.
Seul point négatif selon moi: trop court!


Histoire de conclure, je vous recommande chaudement ce roman! Même à ceux qui n'aiment pas lire: c'est court, drôle et intéressant.
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Charles IX, le malaimé « ordonnateur » de la Saint-Barthélemy est ici en quelque sorte réhabilité. On y découvre un homme rongé par les remords, sombrant peu à peu dans la folie et en proie à d'étranges lubies. La plume de Jean Teulé, provocante et acérée, nous livre ici une Histoire de France totalement désacralisée, vulgarisée mais aussi vulgaire. Le côtoiement du burlesque et du tragique, ponctués d'une multitude d'anecdotes, permettra à tout un chacun de découvrir (ou de redécouvrir) ce terrible pan de l'Histoire de France et d'y plonger avec aisance.
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Après Verlaine et Villon, le truculent Jean Teulé s'attaque aujourd'hui au mal-aimé Charles IX, roi de France resté tristement célèbre pour avoir, selon certaines sources, ordonné l'effroyable massacre de la Saint-Barthélemy en 1572 et qui mourut à 24 ans dans de troubles circonstances. Ce souverain mal-aimé devient sous la plume acérée du père Jean un personnage tragique, manipulé de toute part et sombrant peu à peu dans la folie, transpirant du sang par tous les pores, un sang qu'il prendra comme une punition divine pour un crime inexpiable. Traversé d'éclairs de violence contrebalancés par un humour ravageur, rythmé et bénéficiant d'une ambiance iconoclaste du meilleur effet, l'ouvrage est, à la manière de Je, François Villon, une magnifique relecture de l'histoire, de celles qui rappellent la fameuse tirade de Dumas qui, avec sa verve légendaire, déclarait qu'il n'avait aucun scrupule à violer cette dernière pourvu qu'on lui fasse de beaux enfants. Teulé est définitivement un grand.
Lien : http://territoirescritiques...
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L'amiral de Coligny vient d'être blessé par un coup d'arquebuse et c'est Ambroise Paré qui le soigne. La tentative d'assassinat a été commanditée par la reine-mère, Catherine de Médicis, et le frère du roi, Henri, duc d'Anjou. Dès le début du livre, nous plongeons dans l'ambiance d'une époque qui fut sûrement la plus sanglante de notre histoire. En pleine chaleur de l'été 1572, le Conseil du Roi, sous l'influence de la reine-mère, décide d'assassiner les grands chefs protestants présents à Paris pour le mariage de Marguerite, soeur du roi, avec Henri de Navarre, un protestant qui sera, quelques années plus tard, Henri IV.

Charles IX que l'auteur appelle familièrement, tout au long du livre, Charly 9, est roi de France et c'est lui qui est censé prendre les grandes décisions. Avec un style qui décoiffe, Jean Teulé nous plonge dans l'ambiance de la Cour, au plus près des turpitudes des puissants, loin de l'histoire officielle, trop guindée pour être vraie. Les palabres durent. Charly 9 résiste, ne peut accepter de décider l'assassinat de personnes qu'il apprécie et qui lui rendent de grands services comme ce Coligny qu'il appelle « mon père ». Alors, pressé par sa mère, il commence à céder, accepte la mort de six puis de dix personnes mais…pas plus de 100. la Saint-Barthélémy se prépare et l'on passe à 1 000 morts, bientôt 20 000 et le roi s'écrie : « C'est impossible d'être aussi cruel ! » Pourtant, il lâche et implore que l'on épargne le chirurgien Ambroise Paré et sa maîtresse, Marie Touchet, Navarre et Condé, s'ils abjurent. C'est sa mère qui décide et Charly 9 n'a qu'à dire : « Je le veux. » Finalement, il craque et s'écrie : « Tuez-les tous ! » Il est minuit, le dimanche 24 août 1572 et le massacre de la Saint-Barthélémy commence…
Marqué au plus profond de lui-même, Charly 9 sombre peu à peu dans la folie. L'auteur le suit dans ses errements, jusqu'à sa mort avec au moins 100 000 morts sur la conscience. A chaque page, on côtoie le tragi-comique mais c'est une bonne leçon d'histoire, passionnante jusqu'au bout.
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