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Citations sur Crénom, Baudelaire ! (142)

Il travaille beaucoup et cherche des sonorités parfaites. En sa tête, il remanie plusieurs fois ses vers avant que de les inscrire avec la plume métallique qui écorche le papier non loin de sa mante religieuse cumulant tous les vices. (page 179)
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Enivrez-vous
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « Il est l’heure de s’enivrer ! Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. 
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Mais qu’importe l’éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l’infini de la jouissance ?
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C’est donc parmi ces draps qu’un arrogant, affolé de poudre et de tambours et aux effluves de caserne, mêlera sa sueur de cheval en rut au corps nu de sa mère qui en sera réjouie sans doute et se livrera, elle-même, à des actes obscènes. (page 23)
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Tout d’abord longuement silencieux, Eugène Delacroix prend, sur la cheminée et à côté d’un petit bronze florentin, des écheveaux de laine épars dans une corbeille dont s’approche le chat. Le peintre les entrecroise, les divise selon leurs teintes puis en rassemble, déclarant que certains tapis de Perse sont les plus beaux tableaux qu’il ait jamais vus. Charles, ultrasensible aux couleurs et le voyant faire, grommelle : « Moi, quand je m’ennuie, je regarde de l’écarlate » pendant que le chat s’enroule dans la corbeille et que Delacroix dit au poète en reposant ses bouts de laine :
-Passons maintenant à la trame de votre style, Baudelaire …
- Comment la connaissez-vous ?
- je vous ai entendu réciter dans des cafés et j’ai un jour croisé Asselineau allant apporter un tas de vos poésies à un éditeur. Il m’a permis d’en lire juste sept ou huit avant que d’aller rue de Buci. Ne lui en voulez pas. Il vous aime beaucoup celui-là. Donc, dans la trame de ce que vous rimez, vous mêlez des fils de soie et d’or à des fils de chanvre rudes et forts comme en ces étoffes d’Orient à la fois splendides et grossières où les plus délicats ornements courent avec de charmants caprices sur un poil de chameau ou sur une toile âpre au toucher comme la voile d’une barque.
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Près de la Seine, Charles Baudelaire pénètre à l’intérieur d’un omnibus tracté par trois chevaux, alors une sonnerie tinte comme pour tout nouveau passager montant à bord. Sur la ligne Saint-Michel-Montmartre le cocher criera le nom des stations. Quand la pente deviendra raide, il adjoindra au trio de canassons un quatrième cheval nommé « Le côtier » qui sera dételé en haut de la rue.
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(Baudelaire) - Une partie de billard en pleine houle de mer, voire de tempête, ce serait jouer contre Dieu !
Les négociants et les officiers de l’armée coloniale, le lorgnant d’un regard hébété, envisagent une cohabitation difficile avec celui qui fait sur eux l’essai de sa férocité, cherchent plus à les choquer qu’à leur plaire :
- Mais qu’as-tu contre nous, petit ?
- Vous m’effrayez comme les cathédrales, réplique sèchement Baudelaire en se dirigeant sans souper, vers la cabine qu’il devra partager durant une longue première nuit où le soleil aussi sera banni.
- Qu’est-ce qu’il a dit ? On l’effraie comme quoi ? Demande l’un des joueurs en battant le jeu.
- Laissez tomber, conseille Pierre Saliz sous sa casquette marine en manœuvrant son sextant. Il paraît qu’il se destine à une carrière de poète…
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- Bonjour mon Charles. Comment, dans ta chambre depuis hier, se porte ce qu’il te reste de cœur ?
- J’y deviens gros et gras et m’y ennuie beaucoup.
Caroline, souple et câline comme une panthère tachetée de Java, vient s’asseoir au bord de la couche où son fils repose, adossé à des oreillers, et elle regrette :
- Mon mari est l’ordre, le respect, la hiérarchie. Toi, tu es le désordre, l’insolence, la licence.
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Charles sait bien qu’en fait Jeanne n’est pas belle, elle est mieux que ça, elle est surprenante. Elle déclenche des visions de palmiers, une Asie somnolente, une Afrique langoureuse, au poète qui maintenant se lime les ongles en la contemplant. Les mains de Baudelaire sont petites et fines, lavées, soignées, écurées comme des mains de femme. Leurs extrémités ressemblent à des serres d’oiseaux de proie. (page 87)
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Pantalon noisette, bas blancs, escarpins vernis, d’une froideur britannique aux gestes lents et sobres près du corps, l’encore adolescent élégant et mince, presque féminin, vient s’accouder au bastingage afin de respirer les embruns en retenant à deux mains le bord du haut-de-forme et poussant son cul en arrière. (page 38)
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