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sur 841 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Jean Teulé a l'art de me faire aimer lire des livres sur l'histoire et des personnages peu reluisants et complexes, sans que cela soit rébarbatif. Beaudelaire, personnage complètement « frappadingue », « c'est le premier punk de toute l'histoire », ne fait pas rêver. Mais à la sauce Jean Teulé, cela passe, et même très bien.

Opiomane, alcoolique, repoussant, Beaudelaire n'a rien pour plaire, c'est le moins qu'on puisse dire. Il se complaît dans la misère, la laideur et la pauvreté. Il s'y vautre.

Etant petit, il s'est senti trahi par sa mère qui s'est remariée après de décès de son père. Il refusera tout conformisme et vivra comme il l'entend, de façon misérable. de plus, il est exécrable. Peu de gens trouve grâce à ses yeux. D'ailleurs, il ne s'aime pas.

Son grand amour, Jeanne Duval, métisse, prostituée, sera sa muse. Amours tumultueuses et violentes. Je t'aime, moi non plus.

Il se fera bien des ennemis, mais des amis aussi, qui admireront le génie et le poète qu'il est. Cela n'empêchera pas ses éditeurs d'être ruinés.

Et finira comme il a vécu. Aphasique, la seule parole qu'il réussira à prononcer à la fin de sa vie, est « Crénom ! ».

Lecture très intéressante que je recommande.
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J'ai toujours eu un faible pour les poèmes de Charles Baudelaire et un faible pour la prose incisive de Jean Teulé....
Alors je me suis offert ce livre, dès que j'en ai entendu parler!
Le poète n'est guère ménagé par le romancier et finalement peu m'importe si le roman dépeint ou non la réalité!
Ici la lectrice que je suis découvre un personnage odieux, un sale caractère, brutal, cynique, grossier et surtout drogué et alcoolique sous la plume impitoyable de Jean Teulé.
Je ne m'étonne pas, Baudelaire n'a certainement pas été un enfant de choeur, si l'on se souvient des poèmes qu'il nous a laissés. Pas de mièvrerie, un pragmatisme qui frôle la provocation.
Mais certains passages m'ont un peu ennuyée, je le reconnais. On a l'impression que l'écrivain délaye un peu pour arriver à ses fins.
Mais en résumé, c'est un livre honnête, et peu importe si la réalité est quelque peu romancée...
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Après Rimbaud, Verlaine ou encore François Villon, voilà que Jean Teulé s'intéresse à une autre vedette de notre panthéon littéraire : Baudelaire ! Poète au mode de vie dissolu ayant acquis une solide mais sulfureuse réputation par la publication d'un seul recueil, le célèbre « Fleurs du mal », l'écrivain avait tout pour plaire à Teulé qui, fidèle à ses habitudes, nous livre ici un portrait totalement déjanté. Certes, on y parle poésie, beauté et morale, mais on y retrouve aussi et surtout ce qui a toujours fait le sel des ouvrages du romancier : du sexe bien crade, des scènes particulièrement glauques, des détails scabreux et sordides, le tout agrémenté d'un irrésistible humour qui constitue un excellent contrepoint aux obscénités qui se succèdent. Bref, rien de bien nouveau dans cette biographie romancée de Baudelaire : si vous aimez Teulé, vous allez vous régaler, sinon, les premiers chapitres à eux seuls suffiront à vous faire tourner les talons. Car ça commence fort ! On y découvre un Baudelaire prématurément vieilli qui, en sortant d'une église (où il ne met pourtant d'ordinaire jamais les pieds !) est atteint d'un AVC qui le laisse hémiplégique et presque incapable de communiquer. Notre première rencontre avec le poète se déroule donc au crépuscule de sa vie. Teulé va ensuite nous faire remonter le temps afin que l'on comprenne comment cette loque lubrique et visiblement timbrée a pu à ce point marquer son époque et être célébrée par des générations de poètes comme un véritable génie. On découvre alors un homme au parcours atypique, moins en raison d'une quelconque suite d'événements extraordinaires qui auraient chamboulé sa vie qu'à cause de sa volonté de se distinguer de ses contemporains. Originaire d'une famille très aisée, le jeune Baudelaire connaît une enfance plutôt calme, si on excepte sa mésentente avec son militaire beau-père qu'il n'a jamais pu encadrer. Une fois sa majorité atteinte, Charles, persuadé de son talent et de son particularisme, entreprend de dilapider en un temps record la totalité de son héritage paternel, ce qui poussera son entourage à le mettre sous tutelle. Incapable de payer ses loyers, Baudelaire opte pour l'itinérance, changeant de logement dès que les huissiers viennent frapper à sa porte, et se met à fréquenter les prostituées qui lui refileront de charmantes MST. Gavé de drogues de toute sorte, le poète devient l'amant d'une actrice noire avec laquelle il forme un couple détonnant, et se met à fréquenter une large palette d'artistes parmi les plus en vogues du moment. La publication (compliquée !) de son recueil « Les fleurs du mal » lui vaudront l'admiration de ses paires mais les foudres de la critique et de la bonne société de l'époque qui fait interdire une partie de son oeuvre. Malade, stone les trois-quart du temps, Baudelaire s'enfonce peu à peu dans une mélancolie dont la syphilis finira par avoir raison.

Teulé reprend ici les principaux épisodes connus de la vie de Baudelaire, tout en les romançant évidemment énormément. Sous la plume de l'écrivain, le poète devient un véritable punk, anticonformiste à l'excès, arrogant, misanthrope, pervers et en proie à des crises de désespoir ou d'exaltation perturbantes. Pour le dire autrement, Baudelaire apparaît ici comme un sale con. Ça, pour démystifier une figure historique, il sait y faire, Jean Teulé ! On le voit ainsi arpenter Paris dans des tenues plus extravagantes les unes que les autres (idem pour la coiffure !), prendre plaisir à choquer la bourgeoisie par sa poésie morbide et iconoclaste et surtout entretenir avec son entourage des relations globalement malsaines, notamment avec la gente féminine. Car bien qu'auteur de très beaux vers amoureux, le poète est ici présenté comme un bon gros misogyne n'ayant jamais supporté que sa mère lui préfère un autre et vouant ainsi aux femmes dans leur ensemble une profonde détestation. Cela donne lieu à des saillies machistes qui donnent envie de baffer le personnage mais qui sont heureusement contrebalancées par le regard plein de second degré et d'ironie de Teulé qui, on le sent, a du bien se marrer au cours de l'écriture. C'est ce décalage permanent entre les atrocités et obscénités proférées par le protagoniste et l'humour sous-jacent qui transparaît à chaque page qui rend la lecture amusante plutôt que révoltante. Il n'empêche qu'on frise tout de même parfois nous aussi l'overdose à cause de l'accumulation de scènes de sexe plus crades les unes que les autres, au cours desquelles le poète se livre parfois à une violence difficilement supportable. Pour ce qui est de la contextualisation historique, on reste dans du superficiel, le poète ne se souciant que de lui-même. Teulé aborde tout de même un certain nombre de grands événements que Baudelaire regardera avec une totale indifférence, qu'il s'agisse de la chute de la monarchie et de l'avènement de la IIe République, du coup d'état de Napoléon III ou encore des transformations entreprises dans la capitale par Haussmann. L'auteur se montre plus disert dès lors qu'il s'agit d'évoquer les fréquentations du poète, et il faut dire que le casting fait rêver. de Delacroix à Théophile Gauthier en passant par Nadar, Berlioz, Flaubert, Musset, les frères Goncourt ou encore George Sand : une grande partie des artistes français ayant marqué le XIXe se côtoient, se lisent, s'inspirent, se conspuent les uns des autres dans un joyeux bordel que Teulé retranscrit à merveille.

Biographie déjantée d'un monstre de la littérature française, « Crénom, Baudelaire ! » offre une lecture décoiffante qui revient sur les étapes clés de la vie du poète dont Teulé accentue à l'excès les dépravations, en faisant ainsi un génie, certes, mais un génie tellement détestable qu'on ne peut qu'en rire. le roman n'échappe pourtant pas à certains écueils, dont la plupart sont propres à la patte de Jean Teulé qui provoque parfois le malaise plus que l'amusement.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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C'est souvent pareil quand je lis Jean Teulé. le point de départ est intéressant, parfois original, le style est bien particulier, bien à lui. Mais après une centaine de pages, je trouve que le récit est trop long, le côté égrillard voire paillard de l'écriture me paraît vulgaire, et surtout, cherchant à l'être. Je me dépêche de finir ma lecture, parce que je n'y prends plus de plaisir particulier.
Ici, le sujet est intéressant, la vie de Baudelaire et un lien entre son écriture et sa vie. Mais assez vite, j'ai eu l'impression de lire une version grivoise du Lagarde et Michard. Il y a un côté trop systématique à vouloir coller à tout prix un poème à une circonstance de vie, d'autant que les poèmes cités font partie des plus connus ; une fois compris le « truc » de l'écriture, cela devient attendu et sans surprise.
Ma critique est plus sévère que la plupart de celles postées ici, peut-être parce que je connais assez bien Baudelaire, que j'ai été lassée par les multiples descriptions des relations sexuelles entre Baudelaire et différentes femmes faites de sado-masochisme et de machisme, que les autres personnages n'ont pas de caractérisation ni de personnalité propre : les amis sont interchangeables et ne sont là que pour le nourrir ou lui fournir de la drogue, les femmes, elles, sont réduites à leur corps, à leur odeur. Jeanne ne prononce que moins d'une dizaine de phrases dans tout le roman – mais elle a la bouche occupée par autre chose...
Une lecture rapide, mais qui ne m'apporte pas grand-chose.
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Roman historique biographique

Né en 1821, Charles Baudelaire est un des poètes maudits les plus célèbres du XIXe siècle. Dandy, ayant un caractère exécrable, il se nourrit d'opium qui le déprime et lui vide les poches. Toujours à la recherche d'argent, il se crée des dettes faramineuses. Il vit dans la pauvreté et son mal être. La volupté, la violence, le bien, le mal, la laideur, la beauté, l'enfer, la mélancolie … ce sont ces thèmes qu'aborde Baudelaire dans son recueil “Les Fleurs du mal”. À l'époque, ce recueil est condamné "pour outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs". Ce n'est qu'en 1949 qu'on annule la condamnation et qu'on publie l'oeuvre entière.

Dans ce roman, Teulé nous décrit un Baudelaire imbu de lui-même, rebelle, profiteur, violent, mysogine, un être d'une méchanceté inimaginable … Il mène une vie en opposition avec les codes moraux de l'époque. C'est le poète écorché …
Il est peut être un génie, mais moi je ne voudrais en rien faire la connaissance de ce personnage …. était-il si effrayant ? Je ne sais quoi penser de ce roman ???
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C'est un roman presque biographique de la vie de Charles Baudelaire.je dis bien presque car à travers la plume de Jean Teulé, c'est plutôt le côté sombre, asocial et rebelle qui ressort. On commence avec un petit Charles collé aux jupes de sa mere, d'un amour fou et inconditionnel,, qui n'acceptera pas son remariage juste après la mort de son père.
Ensuite sa vie sera sous les signes de la débauche, la drogue et la complaisance dans une vie de misère.
Sous la plume de Jean Teulé, Baudelaire est truculent, haut en couleurs. L'écriture est incisive et habile, osée et déjantée.
J'ai aimé la fresque historique de ce roman, avec notamment Paris remanié par Hausmann, les rencontres de Delacroix, Manet…
J'ai moins accroché sur le style.
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Baudelaire est un connard. Un mythe s'effondre et mon coeur s'essouffle. J'en ai voulu à Teulé. Enormément… Jusqu'à à peu près la moitié du livre, que j'ai failli abandonner d'ailleurs. Mais c'était sans compter sur le style de cet auteur et sur l'attraction du poète maudit, tout antipathique qu'il a pu être.
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Parce que, forcément, passer du temps aux côtés du gratin parisien de l'époque, entendre Manet et Berlioz échanger, croiser Dumas entre deux corridors, écouter Nadar commenter la Une des journaux, et, bien sûr, emboiter le pas à l'immonde Baudelaire dans un Paris qui se transfigure sous ses yeux… Ah ! Il sait vous prendre par les sentiments ce Teulé et vous arracher quelques gloussements là où vous ressentez de l'indignation.
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Assistez à la naissance des Fleurs du mal, découvrez des anecdotes croustillantes et apprenez l'origine de certains poèmes mythiques, dans une ambiance caustique et sévère.
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Mais enfin, je me demande si il était nécessaire de tant de vulgarité et de tant de scènes ordurières... Mais c'est là la marque de fabrique de l'auteur, n'est-ce pas ?


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En tant qu'inconditionelle de Baudelaire et appréciant certains livres de Jean Teulé j'avais une petite hâte à découvrir ce livre. Je ne peux pas dire que je ne l'ai pas apprécié, non. Je me suis même surprise à rire de passages où Charles est particulièrement agaçant. J'en conviens la rédaction de ce roman dut être particulièrement documentée donc chapeau pour ces éléments. Cependant je n'ai pas accroché au style de narration. Sans vraiment m'en rendre compte, depuis la deuxième moitié du livre sans doute, il fut lu en diagonale.
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C'est le second Jean Teulé que je lis. Belle découverte avec le Montespan, et aussi belle rigolade, l'auteur a un style particulier.

Style que l'on retrouve ici avec Crénom, Baudelaire !, mais j'ai beaucoup moins accroché. Il faut dire que le personnage est assez détestable.

Il s'est passé quelque chose à la moitié du livre, je ne sais pas si je me suis fait au style du roman ou du personnage ou s'il y a une évolution dans la narration, toujours est-il que la lecture devient beaucoup plus fluide.
Conseil aux futurs lecteurs, il faut insister, j'ai failli abandonner plus d'une fois, mais passé la moitié, c'est bon, on termine facilement le livre, je vous rassure il n'est pas très épais, la moitié est vite arrivée.

La poésie n'est clairement pas mon truc, mais j'avais mis de côté Les fleurs du mal, en me disant qu'un jour il faudrait que je lise ce livre qui est quand même une référence de la littérature française.
Après avoir découvert le personnage, je ne suis pas certaine de lire son oeuvre, mais rien n'est perdu, Les fleurs du mal sont encore quelque part dans ma pal.
Lien : https://deslivresetmaude.wor..
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J'étais en manque d'audio-livres; j'ai choisi celui-ci car j'aime Baudelaire, et Jean Teulé me promettait de l'humour (même si je l'aime de moins en moins).
8h30 de quasi supplice malgré la mise en voix de Dominique Pinon que j'apprécie d'habitude (sa façon de prononcer Bolder m'a gênée; mon beau-père, méridional prononçait Bau-de-Laire et moi je n'arrive plus à trouver une prononciation correcte...)
Il vaut mieux en rester à la poésie car Baudelaire est un personnage odieux; les psychanalystes parleront de sa relation fusionnelle à sa mère et sa frustration lorsqu'elle se remarie! Toujours est-il qu'il va développer une misogynie exacerbée (toutes des salopes même maman!)
Dandy, il se fait remarquer par son accoutrement et ses cheveux parfois teints en bleu. Il dilapide rapidement l'héritage de son père jusqu'à être mis sous tutelle; il est toujours à quémander .
Il a une très haute idée de son talent, il travaille beaucoup son écriture; mieux vaudrait en rester là: pas très utile de connaître la drogue, la déchéance ; à 45 ans, il en parait 80; il meurt à 46 ans, le seul mot qu'il était encore capable de prononcer est "crénom", d'où le titre.
Il est beaucoup question de sa muse et sa maîtresse qui lui a refilé la syphilis , elle est noire et géante (1,84m). Il adore afficher ce couple disparate dans le tout Paris.
Eternel ado révolté, il parait que les ados l'aiment (sa vie ou son oeuvre?)
J'avais aimé: Moi, François Villon mais je vais éviter les Teulé sur Rimbaud et Verlaine!
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