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sur 1541 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Oyez ! Oyez ! Bonnes gens, oyez !
L'histoire d'Hélène Jégado, venez écouter !
L'une des grandes criminelles en série,
Qui, au mitan du 19ème siècle, sévit.

On la surnomme Fleur de tonnerre,
Ajoutez-y foudre et éclairs,
Car dans ses yeux bleus mer de chine
Brillent une lueur maligne.

De toute jeune fille à son vieil âge,
Son chemin de vie est un carnage,
Ecumant la côte bretonne,
Sans que jamais on n'la soupçonne,

Hélène, pendant plus de trente ans,
Va semer morts et tourments.
Servir l'Ankou est son seul voeu ;
L'Ouvrier de la Mort est son seul Dieu ;

Abreuvée de contes et légendes,
De menhirs dressés sur la lande,
De rites païens, mythes druidiques,
Vierge Noire et potions magiques,

Tout un folklore régional,
Dont elle use pour faire le mal.
Et si ses plats ont saveur mystique,
C'est qu'ils sont faits à l'arsenic…

De la cuisine d'un presbytère,
Au salon blanc d'une rombière,
Elle parcourt le Finistère
Avec la mort en bandoulière.

Père, mère, cousine ou soeur,
Familles nobles, amant de coeur,
Paysans, marins, vagabonds…
Nul n'échappe à ses poisons.

Hélène ne fait pas de quartier,
Tous finiront pas y passer,
Chargée d'une mission divine,
C'est même la mort qu'elle assassine !

Si vous trouvez un goût acerbe,
A sa fameuse soupe aux herbes
Malheur à vous ! C'est qu'la diablesse
Veut vous expédier ad patres !

Ce sont pissenlits par la racine,
Qu'elle vous fait bouffer la coquine,
Alors ne soyez pas jaloux
De son exquise soupe aux choux,

Car la Jégado sème le deuil
Chaque fois qu'elle franchit un seuil,
Et à grand coups de mort-aux-rats
Vous fait passer d'vie à trépas !
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Allez les gourmands, un petit gâteau à la Hélène Jégado, ça vous dit, fait maison, "Fleur de Tonnerre" est une sacrée cuisinière.
L'ami Teulé s'intéresse cette fois, à cette terrifiante empoisonneuse qui fit passer de vie à trépas un nombre ahurissant de ces concitoyens dans la Bretagne du XiXème siècle. de Ploemeur à Hennebont de Lorient à Rennes, La belle Hélène, bonne poire sème la mort comme on sème les cailloux. Et le chemin est tortueux.
On retrouve tout le charme des lectures de Teulé. Car si l'auteur notamment du "Montespan raconte des horreurs, il le fait avec une délectation jubilatoire, jouant avec les mots avec humour et malice.
Mais tout n'est pas parfait, j'ai trouvé au final son récit un peu trop long, répétitif (on sait très vite que la Jégado toute maline qu'elle est n'a pas la lumière dans toutes les pièces) et que sa folie assassine sera mise à jour.
Teulé à tendance à grossir les traits ce qui nuit à la crédibilité de cette histoire pourtant vraie. Et puis, la présence de deux normands qui suivent sans le faire exprès le parcours de l'empoisonneuse, n'a pas d'intérêt si ce n'est d'ajouter des scènes cartoonesques. Malgré ces petits bémols , Jean Teulé en vieux briscard et talentueux conteur nous amuse une nouvelle fois. Un divertissement agréable.
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Wik... Wik... Wik....
fait le grincement de l'essieu de la karriguel (charrette) de l'Ankou (l'ouvrier de la mort) qui s'éloigne emmenant une dépouille
ou alors s'agit-il des ongles d'Hélène griffant un tissus ou une porte la nuit ?
non? ... ses dents qui grincent peut-être ?
Wik... Wik... Wik...

Elle sillonne la Bretagne du 19° la belle Hélène, et telle une incarnation de l'Ankou - l'ange de la mort breton - elle fauche sans distinction tous les pauvres malheureux que le destin a placés sur son chemin, non loin de ses casseroles.... il faut dire que sa cuisine est mortelle !
Cette flippante créature est une empoisonneuse en série authentique. Et oui, c'est sans doute cela le plus terrifiant, Hélène Jégado a existé, c'est une histoire vraie que nous conte Jean Teulé.

Ne cherchez pas une raison à ses meurtres, elle empoisonne parce qu'elle croit être l'Ankou, en clair elle a "une araignée au plafond". Pas de préférence non plus concernant le profil des victimes. Leur seul point commun ? Ils ont tous goûté à ses petits plats...
Donc pas de profilage façon série américaine dans ce roman, Jean Teulé, de sa plume vive et entraînante, nous détaille sa vie, ses pérégrinations à travers la Bretagne semant les cadavres derrière elle, jusqu'à une fin inéluctable.

Un bon roman historique sur une tueuse en série dont je n'avais jamais entendu parler. A noter qu'il s'agit aussi d'une vraie plongée au coeur des légendes bretonnes, des croyances païennes et de la vie rurale de l'époque.
J'ai apprécié l'écriture de l'auteur, fluide, agréable, très imagée, non sans humour (noir bien sûr). le rythme est relativement vif, pas de répit pour l'Ankou, pas de temps mort
mais pas de suspense ni d'enquête non plus: juste la vie d'Hélène. Un reproche ? J'aurais préféré un roman plus court, les cadavres s'amoncellent au fil des pages et cela devient répétitif (je sais c'est horrible à dire).
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Mais puisqu'on vous dit qu'il faut arrêter de raconter n'importe quoi aux enfants! Cette pauv' Hélène Jégado alias Fleur de Tonnerre a grandi dans la terreur de l'Ankou, ouvrier de la mort et héros des légendes bretonnes.
Du coup pour conjurer sa peur, la mère Jégado s'est fichu dans le ciboulot d'incarner le messager de l'Ankou lui-même, et de distribuer la mort au ptit bonheur la chance.
Pas con sous ses airs de candide bretonne ignare.

Ben oui, faut la comprendre aussi. Baigner entre légendes et croyances populaires dès le berceau, ça vous déglingue un cerveau. Pas de sa faute pauv' tite mémère.
Pis en plus, elle a trouvé le bon plan: elle se met vite fait à la popote, un soupçon d'arsenic dans le potage et bim, deux-trois convulsions et un ptit vomi plus tard y a plus personne.

Trop forte la Jégado. Empoisonner petits et grands pendant plus de 40 ans ni vu ni connu, on dit respect.
Faut dire qu'on est au XIXème siècle aussi. Et z'ont pas encore Internet ces toquards. Un ptit tweet vite fait ou une recherche facebook sur la trombine d'Hélène et on mettait fin au périple jégadien. Pas compliqué bon sang de bois. Mais là non, notre empoisonneuse, elle se balade de ville en ville, la tête haute et la conscience tranquille.
Puis c'est pas la crise non plus dans ces années là. Y a juste à toquer à la porte: bonjour besoin d'une cuisinière? Ok embauchée. Fastoche. Ça avait du bon de vivre au XIXème finalement.
En revanche la justice est un poil plus expéditive. Mais à bien réfléchir, qu'est-ce qu'une décapitation si ce n'est une coupe de cheveux gratuite et un peu mal au cou?

Voici tout ce que j'aime chez Jean Teulé: ressortir des fonds de placards un vieux fait divers oublié et le remettre sur le devant de la scène.
Quelques longueurs sont à déplorer toutefois: deux-trois empoisonnements ça vous met en appétit, mais au dixième on finit par se lasser. Un peu répétitif tout ça. Encore que ce n'est pas sa faute finalement: Fleur de Tonnerre aurait pu varier ses recettes aussi, mordieu.

Mais je ne boude pas mon plaisir, car pour travailler à Vannes et dans le golfe du Morbihan, et pour être particulièrement attachée à cette magnifique région, c'est avec délectation et un grand intérêt que j'ai suivi le voyage historique et bretonnisant proposé par notre guide Teulé.
Et je profite de l'occasion pour chaleureusement vous convier à savourer une délicieuse soupe aux herbes locale, recette traditionnelle transmise par Tata Hélène. Qui n'en veut?
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🎶...Ils sont des chapeaux ronds...🎶

Je crains qu'il ne faille être tombé dans une marmite de chouchen ou de gwin-ardant dés le biberon pour apprécier ce livre très bretonisant. Avoir écouter une grand mère parler de l'ankou ou des feux follets sur la lande aide à retrouver cette délicieuse peur d'enfance pour les légendes et les croyances d'un autre temps. Et parfois la réalité a rattrapé les récits de la veillée en Basse-Bretagne.

Petite fleur toxique et mortifère, Hélène Jégado, ses charmes, ses recettes de cuisine et son arsenic déciment nombre de "pays" dans la Bretagne du premier Empire, commençant par sa propre mère pour continuer dans une ronde infernale de brouets délétères. Une vie de domestique empoisonneuse, à la folie nourrie des peurs ancestrales de sa région.

L'air de rien, sous d'élégants petits chapitres à mots fleuris et formules choisies empreints de poésie, l'histoire débute en douceur, dépaysante dans son contexte régional, pour tourner en faits divers vénéneux, danse bretonne de meurtres, de fureur, de violence et de cruauté.

C'est un exercice de style en cynisme absurde et cocasserie. C'est du "Teulé", un mélange de Rabelais et Guignol, à l'humour noir complètement décalé, à ne pas prendre au premier degré.
Derrière le propos excessif et délirant, l'écrivain est là, avec sa plume virevoltante et une documentation historique fouillée, ressuscitant une société rude, belliqueuse, catholique et barbare, aux racines celtes ténébreuses. On peut néanmoins reprocher un trop plein dans la truculence, un excès de bretonnismes, une overdose de délires verbaux.

Un style provocateur qu'il faut aimer, qui m'épuise autant qu'il m'amuse.
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Recette de la fameuse soupe aux herbes de Fleur de Tonnerre


Chef de cuisine : Jean Teulé
Second de cuisine et pas des moindres : Hélène Jegado, dite Fleur de Tonnerre
Temps de préparation : Un certain temps, ça va sans dire.
Temps de dégustation : 2 soirées


Ingrédients (pour 590 lecteurs,membres de Babélio)


- Une belle légende bretonne
- Une dizaine de menhirs bien rangés
- Une lettre de recommandation
- Une belle branche de naïveté bretonne
- Une cuillère à soupe de folie
- Un bouillon cube d'humour décapant
- Un litre d'averses soudaines (dois-je préciser bretonnes ?)
- et pour finir, la petite note subtile de notre second de cuisine : de la reusenic'h !
( - de la quoi ??
- Bah.. le truc qui tue les rats, quoi...
- Ahh oui ! de l'arsenic !
- Voilà c'est ça, de la reusenic'h!)


Préparation de la recette

Laver, nettoyer la légende bretonne pour en percevoir la tige principale. Apparaîtra alors l'Ankou, personnage de la Basse-Bretagne qui personnifie la mort et hante les esprits, surtout ceux des enfants à qui l'on raconte son histoire...Le chef cuisinier et son second le connaissent bien ! Leurs mères respectives leur racontaient de sombres et atroces histoires qu'il a bien fallu dompter d'une manière ou d'une autre. En ce qui concerne Fleur de Tonnerre, appréhender la mort, c'était devenir la mort.


Éplucher les menhirs
( -... Euh...ça s'épluche un menhir ??
- Peu importe... le menhir est un ingrédient important qu'il ne faut pas négliger !
- Quoi ? Ce gros caillou dressé planté au beau milieu de la lande et qui ne sert à rien ?
- Mais si, il sert ! Tu choisis une belle pierre levée, tu t'adosses dessus et tu rêves. Ça sert à rêver les menhirs et c'est important les rêves...)


Dans une grande casserole, mettre la petite folie à chauffer. Lorsqu'elle commence à grésiller, ajouter la naïveté bretonne, celle qui explique que les gens tombent comme des mouches autour d'Hélène Jégado par des épidémies de choléra sévissant en Bretagne en ce début de 19 ème siècle.
Ajouter une lettre de recommandation qui vante les mérites d'une cuisinière hors-pair.

Laisser la légende bretonne ramollir et répandre sa saveur morbide, ajouter les trombes d'eau et bien sûr le bouillon cube d'humour, spécialité hautement appréciée du fameux chef cuisinier, Jean Teulé.

Il faut que l'eau recouvre le tout d'au moins deux doigts.

Arrêter la cuisson, lorsque les menhirs sont bien tendres et s'écrasent facilement.

Une fois la préparation tiédie, enlever et garder un peu de bouillon. Eh oui, il faut toujours préserver ces petits moments jubilatoires que nous offre la dégustation des soupes à la Teulé.

Mixer le tout, rajouter le bouillon et ...

( - AAAhh zut !!
- Quoi ??
- J'ai oublié l'ingrédient principal ! La reusenic'h !!
- Pas grave..tu en rajoutes une pincée et ça fera l'affaire..
- Ouaip... sans doute..)


Voilà, c'est prêt ! Il n'y a plus qu'à déguster cette bonne soupe en faisant des grands Sluuurps bien sûr !
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L'histoire de Hélène Jégado, bretonne de pure souche qui, non seulement croit à l'Ankou, créature légendaire associée à la mort représentée par un squelette muni d'une faux, mais s'identifie à lui. Hélène, surnommée Fleur de tonnerre, est très jolie et bonne cuisinière. Elle agrémente sa délicieuse soupe aux herbes et ses bons gâteaux de pincées de poison et quitte son emploi dès son forfait accompli.
Jean Teulé plonge le lecteur dans les années 1850, en Bretagne, à l'heure où les croyances païennes, peuplées d'étranges créatures, mènent la vie dure au clergé. Hélène Jégado, la plus grande meurtrière de tous les temps, aura la tête tranchée le 28 février 1852 sur la place du Champs de Mars de Rennes.
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Jean Teulé, ce qui lui plaît, ce sont les faits divers historiques. Dans « Le Montespan », il relatait déjà la liaison entretenue entre Louis XIV et l'une de ses favorites du point de vue du mari cocu. Avec « Mangez-le si vous voulez » c'est le drame de Hautefaye qu'il revisitait, cette échauffourée sordide au terme de laquelle un jeune homme fut mis en pièce par les habitants d'un petit village français du XIXe. Dans « Fleur de tonnerre », c'est une tueuse en série que l'auteur met cette fois en scène. Née en 1803 et guillotinée en 1852, Hélène Jegado est restée dans les mémoires comme l'une des empoisonneuses les plus prolifiques de l'histoire : pendant près de vingt ans, elle écumera la Bretagne en tant que cuisinière, se faisant embaucher dans les presbytères, les maisons bourgeoises et mêmes les bordels dans lesquels elle s'adonne à son mortel passe-temps. Ses employeurs, ses collègues, des jeunes, des vieux, des enfants, des proches, des inconnus... : c'est bien simple, tout le monde y passe. Et le pire, c'est que les soupçons ne se portent que très rarement sur cette jolie domestique servant ses patrons avec dévouement et qu'on va même jusqu'à plaindre : « si c'est pas malheureux de voir ainsi périr tous ses employeurs ! » On ignore aujourd'hui encore le nombre exact des victimes de la cuisinière mais les estimations tablent sur une soixantaine d'empoisonnements dont la plupart sont à l'époque mis sur le compte du choléra et non de l'ingrédient mystère de ses préparations : l'arsenic.

C'est avec sa gouaille et sa crudité habituelles que Jean Teulé retrace pour nous le parcours de cette curieuse meurtrière dont les motivations peuvent sembler bien minces. C'est sans doute pour cela que le roman est peut-être moins réussi que les précédents ouvrages de l'auteur qui se contente presque ici d'énumérer les victimes laissées dans son sillage par l'empoisonneuse sans chercher à vraiment l'humaniser. le roman se lit malgré tout à une vitesse révélatrice du talent de conteur l'auteur qui n'a pas son pareil pour faire ressortir l'aspect cocasse des situations même les plus tragiques. On se prend ainsi à plusieurs reprises à sourire des réparties glaçantes et ô combien cyniques de la cuisinière devenue l'incarnation de l'Ankou, cette figure redoutée des légendes bretonnes personnifiant la mort. Comme souvent dans ses romans, Jean Teulé effectue un important travail de recontextualisation afin de rendre l'immersion la plus crédible possible au moyen de détails singuliers et souvent scabreux sur le quotidien des habitants de l'époque. Au delà de l'affaire Jegado, le roman témoigne par exemple de l'importance dérangeante accordée aux superstitions et légendes dans la Bretagne du XIXe, mais aussi du fonctionnement de la justice de l'époque ou encore du développement de certaines théories à la mode comme la phrénologie (hypothèse selon laquelle la forme du crane d'une personne serait révélatrice de sa personnalité, notamment dans le cas des meurtriers).

Avec cette biographie romancée d'Hélène Jegado, Jean Teulé opte une fois encore pour un sujet original dont on aurait pu espérer un traitement plus profond mais qui parvient tout de même à capter l'attention du lecteur, aussi bien en raison de la fascination morbide qu'exerce l'affaire que grâce à la gouaille si particulière de l'auteur. Sans doute pas le meilleur Jean Teulé mais un bon roman malgré tout.
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Hélène Jégado, dite Fleur de Tonnerre se sent investie d'une mission et se prend pour l'Ankou, donneuse de mort. Elle empoisonnera tout le monde sur son passage.
Pour la première fois, je n'ai pas été immédiatement sensible à l'écriture de Jean Teulé. Au début, j'ai même trouvé lassante cette manière de mener à leur paroxysme le sordide et le glauque des évènements et des situations.
Mais finalement, sa poésie même dans l'horreur la plus profonde et son humour ont opéré et j'ai apprécié cette vie romancée d'une véridique empoisonneuse.
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Ah, la Bretagne, ses Bigoudenes, son Far breton, ses coutumes et traditions, son paysage sauvage et sa tueuse en série ! Cela fait rêver tout ça !! Tiens je ne vous entend plus !!! j'ai dit un truc qui vous perturbe ?? oh c'est cette histoire de tueuse ... Pas de panique cela remonte au 19ème siècle cette histoire.

Hélène Jégabo est née en 1803 et fut exécutée le 26 février 1852.

Enfant, elle est baignée dans toutes les légendes, croyances qui régissent la campagne Bretagne. Ces paysans ont une peur effroyable du diable, malin et essentiellement de l'Ankou le dieu de la mort (que l'on retrouve pourtant dans quelques églises). Tous, sauf Hélène qui est attiré par lui dès son plus jeune âge.

Monsieur Teulé a le chique pour déterrer les histoires insolites, lugubres, atypiques de l'histoire. Il se penche cette fois ci, avec sa plume affûtée, sur ce fait divers que la Bretagne de nos jours croyait enfouis sous la tonne de poussière du passé. "Avat nann" (mais non) rien n'est jamais secret !

Alors oui, il faut savoir lire les livres de cet auteur qui mêle l'histoire et son imagination. Rien n'est vraiment vrai et pourtant tout n'est pas faux! Et il faut aussi apprécier son humour sarcastique, sa façon de tourner en ridicule certains personnages (il y a un passage énorme avec les bonnes soeurs !!). Il peut être cru et tendre à la fois, un peu comme les bonbons hyper sucrés avec un peu d'acidité au dessus. Il tranche et c'est bon !

Que vous dire de plus ! Vous ne verrez plus le paysage de Bretagne de la même manière, que se soit les Dolmens ou les différentes fleurs du coin. Toutes ont une signification, un passé . L'on se rend compte aussi que ces Bretons vivaient dans la peur. Et ce qui vous parait absolument évident maintenant , ne l'était pas à l'époque : comme une femme qui arrive dans un lieu et repars 8 jours plus tard seule survivante d'une maison de 5 personnes, nous on se poserait des questions sur là dite femme ! Ils étaient apeurés avec les maladies, les croyances ...on pouvait être serial killer tranquillou ... Que voulez vous y'a plus de belle époque !!!

Outre l'itinéraire de notre tueuse (qui d'ailleurs bouge énormément pour l'époque) on a deux protagonistes, deux normands qui ont bien des malheurs dans ce pays de barbares !! un petit fil conducteur d'humour grotesque bien sympa !

Malgré tout, pour ma part les chapitres, au fur et à mesure, se ressemblent. Certes on change de lieu, de futurs victimes mais c'est redondant! le rythme s'épuise et on attend avec impatience la chute de cette femme.
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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