AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,13

sur 498 notes
5
43 avis
4
45 avis
3
8 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Planète Terre, XXVe siècle. Notre monde s'est progressivement robotisé : les androïdes règlent désormais la plupart des tâches industrielles, nous servent dans les restaurants, nous surveillent, et nous éduquent. Les robots sont de plusieurs classes, en fonction de l'intelligence que leur mission requiert. le plus haut degré, le neuvième, consiste à implanter une copie de l'esprit d'un ingénieur humain dans l'androïde. Ce cocktail d'humanité et de haute intelligence a conduit tous les robots de classe neuf à se suicider, ce qui n'est pas particulièrement rassurant (et en dit long sur l'estime que porte l'auteur à ses semblables). le seul à survivre à cette hécatombe est l'androïde Robert Spofforth, à qui on a retiré la faculté de se supprimer, et condamné à servir les humains jusqu'à ce qu'ils n'aient plus besoin de lui.

Malheureusement, il y a peu d'espoir de ce côté-là : les humains sont éduqués depuis des siècles à éviter tout effort intellectuel (« Pas de questions, relax », « Dans le doute, n'y pense plus »), à vivre dans l'isolement le plus complet, et à se contenter du plaisir sexuel ou chimique comme seuls buts dans la vie. Plus personne n'est capable de réparer quoi que ce soit, et quand un robot tombe en panne, on apprend seulement à se priver de ce qu'il fournissait.

Un homme, cependant, va faire une découverte susceptible de changer sa vie. Paul Bentley, professeur d'université spécialisé dans les films, tombe par hasard sur une bobine qui n'est pas un film porno comme attendu, mais qui représente une maîtresse apprenant à lire à des enfants. Avec de l'obstination, il parvient lui aussi à maîtriser la lecture. Ce qu'il découvre dans les livres et les vieux films muets le stupéfie : des gens vivants en groupe, en « famille », sans se soucier des Fautes de Promiscuité et d'Intrusion dans la Vie Privée qu'ils commettent. D'autres qui se disputent, se battent, pleurent, tombent amoureux, sans songer aux sopors qui leur permettraient d'oublier tout ça. Avec l'aide de Mary-Lou, une autre marginale, il va redécouvrir tout le passé de l'humanité et apprendre à se défaire de son éducation.

Walter Tevis nous fait le portrait d'un monde où l'individualisme a été poussé à son maximum, où la société s'est totalement coupée de son passé. La thématique est évidemment intéressante, et on peut facilement comprendre les mises que l'auteur nous adresse, mais j'ai trouvé l'écriture très sèche. J'ai eu peu d'empathie pour les personnages, et à aucun moment je n'ai ressenti en quoi ce système était mauvais, et ce qui manquait aux gens qui en étaient prisonniers, à la différence d'autres dystopies, comme 1984, la Servante écarlate, … dans lesquelles on ressent presque physiquement le poids écrasant de leur vie au quotidien. Ici, on sait juste que des gens s'immolent, sans savoir vraiment pourquoi, et ces gens invoquent le nom du Christ, alors que la religion est totalement absente de la vie de Paul, ce qui laisse à penser qu'ils ne font pas vraiment partie du même système. Paul regrette de temps en temps la compagnie de ses amis, mais on ne s'attarde pas non plus beaucoup sur ce sentiment. On peut alors se poser la question : cette vie nous semble bien fade, mais est-ce qu'elle rend les gens vraiment malheureux ? Et quand on trouve que la vie dans une dystopie n'est pas aussi mauvaise qu'elle en a l'air, on ne peut s'empêcher de penser que l'auteur a un petit peu manqué sa cible...
Commenter  J’apprécie          320
Après avoir lu et adoré "Le jeu de la dame", j'ai voulu découvrir un autre roman de l'auteur et celui-ci, en plus de sa très belle couverture, m'intriguait beaucoup.

Nous sommes dans un monde où les humains et les robots cohabitent. Pendant que les humains ne vivent que sous tranquillisants fournis par le gouvernement, les robots eux travaillent. Il est strictement interdit aux humains de vivre avec quelqu'un, de montrer ces sentiments, de discuter, d'avoir des enfants, de lire ou d'apprendre à lire, de regarder des films... Paul, un homme solitaire, apprend à lire dans l'illégalité jusqu'au jour où il ce fait prendre par Spofforth, le plus vieux et le plus sophistiqué des robots qui dirige le monde depuis des centaines d'années. Mais cette découverte va t-elle permettre à Spofforth d'aider l'humanité où de la détruire définitivement ?

Ce livre est très particulier et va donc être difficile à vous chroniquer. Ce roman SF, qui met en avant une société futuriste des plus archaïques, n'est pas bourré d'événements, de rebondissements... Il nous parle de la vie d'un homme qui a appris à lire alors que c'était interdit et qui suite à ça, va avoir une vie des plus atypiques. Nous allons suivre ces questionnements suite à toutes ces règles imposées, à l'intégrité des robots, tous ces tranquillisants donnés, au sens de sa vie...

Cette lecture est très mitigée. Certains passages du roman m'ont beaucoup plus et d'autres m'ont ennuyé. Bien que l'écriture de l'auteur soit toujours aussi attractive, que le personnage de Paul soit intéressant et que le sujet principal soit la lecture, j'ai été en général déçu par le manque de rythme de l'histoire. J'aurais aimé des révélations choc sur cette société, sur la vie de Paul et un twist final inattendue.

Loin d'être une lecture catastrophique, c'est malgré tout un avis en demi-teinte que je vous donne.
Commenter  J’apprécie          152
Le propos de ce livre est tristement actuel et le monde désincarné qui se crée dans ces pages reflète ce qui nous attend... Walter Tevis fait la part belle à l'art et à la culture qui sont là pour sauver l'humanité des hommes, pour les rattacher à eux-mêmes et à leurs émotions, pour les éloigner des automates qui semblent désormais plus sensibles que les êtres de chair. Malgré tout, L'oiseau moqueur est une dystopie polaire, froide comme le métal et la distance qui s'instaure entre personnages et lecteurs parasite la lecture... (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2021/03/01/loiseau-moqueur-walter-tevis/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          150
Avec « L'oiseau d'Amérique » de Walter Tevis, où nous découvrons un XXVe siècle dépendant de la robotique. En effet, l'humanité a inventé toutes les machines possibles pour s'éviter le moindre effort et s'est plongé dans la drogue pour vivre en totale détente, se contentant surtout de végéter. le souci, c'est que les robots tombent en panne ainsi que les robots dépanneurs et plus personne n'est capable de les réparer, se contentant d'apprendre à vivre sans. La vie n'existe plus, même les animaux du zoo sont des animatronics. Trois protagonistes vont se démarquer de ce monde en train de s'éteindre lentement : tout d'abord Robert, l'androïde le plus perfectionné qui existe car pourvu de la copie d'une intelligence humaine et programmé pour ne pas s'auto-détruire car ses semblables, grâce à cette fameuse intelligence, ont choisi la destruction plutôt que la mission pour laquelle ils ont été conçus ; tous les jours, Robert veut se jeter du haut d'une tour sans y parvenir car son programme veut qu'il vive tant que l'humanité a besoin de lui. En parallèle, nous suivons Paul, un professeur humain, qui découvre un film représentant l'humanité à notre époque, avec des gens qui interagissent, qui montrent des émotions, qui font tout eux-mêmes sans machines pour les assister. Fasciné, Paul découvre ensuite les livres et entreprend de les déchiffrer malgré l'interdiction que cet apprentissage représente. Il fait ensuite la connaissance de Mary Lou qui vit dehors et refuse de prendre sa drogue afin de lutter contre ce mode de vie.

Cette dystopie était vraiment intéressante à lire. Cette humanité végétative qui ne s'exprime que par le suicide pour fuir une existence creuse, ce robot qui se souvient de ce qu'était le monde avant cette chute, ces deux civils qui tentent de se libérer de ce schéma de vie, ça avait quelque chose de glaçant. Pourtant, tout se passe en douceur, pas d'apocalypse, de guerre, de tueries comme dans d'autres dystopies.

Je ne sais pas si ça a été écrit ainsi exprès pour bien illustrer la lassitude De Robert et le peu de vie qu'il reste aux humains, ou si c'est involontaire mais ça colle bien à l'ambiance. Robert m'a le plus plu, j'ai plus ressenti de compassion pour lui même si l'évolution de Paul était intéressante aussi.
Je préfère ce genre de dystopie à celles plus modernes et plus branchées action et explosions que véritables réflexions.
Commenter  J’apprécie          40
Beaucoup de lecteur ont mis une critique très positive pour ce roman. Pour ma part, je reste un peu sur ma faim. le thème est intéressant mais le développement m'a semblé le survoler plutôt que de creuser plus en profondeur. Néanmoins la lecture est agréable et le style sympa.
Commenter  J’apprécie          30
Un livre très intéressant de par sa construction et les questions qu'il soulève.
Dans cet univers, les hommes ont perdu leur humanité, ils ne vivent que pour travailler et n'ont aucun désir. Ils obéissent aveuglement aux règles des robots, sans jamais les remettre en question ou même imaginer se rebeller. Aucune naissance n'est recensée depuis des lustres, l'humanité est sur le point de s'éteindre.
Nous suivons Spofforth, un robot de Classe 9, les plus puissants robots jamais construits. Immortel, il est obligé de vagabonder sur la Terre depuis bien trop longtemps. Puis il y a Bentley, un homme curieux et déterminé qui apprend à lire seul en utilisant des livres et des enregistrements. Et enfin il y a Mary Lou, qui a très vite compris que les robots avaient été créés pour obéir aux humains et non l'inverse. Rebelle et très intelligente, sa rencontre avec Bentley au zoo risque de bouleverser leur compréhension du monde. le pouvoir des livres, des mots et de la connaissance vont les aider à se souvenir et à ne plus vivre comme des êtres amorphes, addicts aux pilules qu'on leur donne chaque jour.
Jusqu'à ce que Spofforth s'en mêle et mettre à exécution un plan qu'il a imaginé il y a des siècles...
Commenter  J’apprécie          10
Un univers relativement intéressant porté par une réflexion amusante et crédible d'un individualisme poussé à son extrémité. Mais l'auteur se perd souvent dans un cynisme un peu malaisant et convenu sur la société, être un homme, le rapport aux femmes, être Noir. Il y a pourtant un parallèle entre le parcours de son personnage principal et celui de Meursault de Camus. Néanmoins l'auteur préfère l'enfermer dans des référentiels religieux, et sur l'intérêt d'un retour à la terre. Un sentiment de déception donc au sortir de ce livre
Commenter  J’apprécie          00
Un univers relativement intéressant porté par une réflexion amusante et crédible d'un individualisme poussé à son extrémité. Mais l'auteur se perd souvent dans un cynisme un peu malaisant et convenu sur la société, être un homme, le rapport aux femmes, être Noir.
Il y a pourtant un parallèle entre le parcours de son personnage principal et celui de Meursault de Camus. Néanmoins l'auteur se perd dans des référentiels religieux, et sur l'intérêt d'un retour à la terre.
Un sentiment de déception donc au sortir de ce livre.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (1293) Voir plus



Quiz Voir plus

L'oiseau Moqueur

Quel est l'autre traduction du titre du livre ? (MockingBird en anglais)

L'oiseau d'Amérique
L'oiseau chantant
L'oiseau siffleur
L'oiseau

8 questions
13 lecteurs ont répondu
Thème : L'oiseau moqueur de Walter TevisCréer un quiz sur ce livre

{* *}