C'est simplement en voyant une photo tirée du film "Metropolis" de
Fritz Lang que
Tezuka eut l'idée de cette histoire. L'intrigue du manga est donc différente de celle du film puisque
Tezuka ne l'avait pas vu (ou comment une image suffit à enflammer l'imaginaire !) mais les deux oeuvres partagent des univers voisins. Tandis que le film de Lang peut-être sujet à débat quant à l'idéologie sous-tendue par le récit (cette ambiguïté n'est pas le fait de Lang), le manga de
Tezuka est irrigué par un bel humanisme.
Si ce "Métropolis" est une oeuvre de jeunesse et n'est pas aussi abouti que d'autres oeuvres du maître, il est tout de même très intéressant et vaut largement le détour.
"Métropolis" préfigure largement "Astro, le petit robot", un des chefs d'oeuvre de
Tezuka. Beaucoup de thématiques d'Astro sont déja annoncées dans "Métropolis" : réflexions sur les limites que la science ne doit pas franchir, rejet et acceptation de la différence, amour filial, robots haïssant les humains...
Comme souvent chez
Tezuka, le traitement de ces sujets sérieux n'est pas dénué d'humour. Si dans ses oeuvres futures le mangaka parvient à trouver l'équilibre parfait entre réflexion, action et humour, ce n'est pas tout à fait le cas ici. "Métropolis" apparait parfois comme un peu trop naïf, le recours à l'humour pas toujours bien dosé.
Cependant, il s'agit d'une oeuvre de jeunesse, il faut le garder à l'esprit.
Tezuka n'avait pas encore une grande expérience. Malgré les petits bémols que j'ai souligné, "Métropolis" est une oeuvre de qualité, au scénario intéressant et au dessin très réussi (est-il besoin de le préciser ?!). En plus, c'est un one-shot, aucune raison de se priver.
Challenge 14-68 entre 2 points de bascule (publié en 49)
Challenge BD 2017