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Critique de Bruidelo


« Foire aux Vanités - Roman sans héros », l'oeuvre de Thackeray est d'abord une critique de la société anglaise du début XIXème, et d'une certaine façon de l'humaine condition, ici-bas, au point qu'il n'y a pas vraiment de personnages attachants : l'homme est une vaine marionnette et le romancier ne peut qu'adopter une distance ironique face à ce spectacle farcesque de l'agitation humaine.
S'attaquant à l'hypocrisie et aux contradictions des hommes, Thackeray excelle à nous faire éprouver à l'égard de ses personnages des sentiments complexes et ambivalents, mouvants. Becky Sharp en particulier est une figure marquante, un personnage très intéressant, de ceux qu'on n'oublie pas. Rebecca est belle, intelligente, douée, vive et séduisante mais sa pauvreté et sa volonté de se faire une place au soleil dans cette foire aux vanités qu'est le monde la conduisent à abandonner tout scrupule, voire toute capacité à aimer - on ne peut pas lui donner tort lorsqu'elle se dit:
« je crois que je pourrais être vertueuse si j'avais cinq mille livres sterling de revenu »
Admirable et détestable manipulatrice, coupable et victime, la brillante Becky fait éclater l'hypocrisie de la foire aux vanités qui la pousse à adopter un comportement que cette même société condamne ... chez elle, mais évidemment pas chez le riche marquis de Steyne.
La Foire aux Vanités nous offre le passionnant spectacle d'une comédie humaine, trop humaine, où l'analyse sociale et psychologique met en relief avec humour et finesse l'effet délétère de la place donnée à l'argent, la laideur et l'hypocrisie d'une société qui n'assume pas sa profonde immoralité.

Merci Arabella!
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