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Citations sur Mémoires de Barry Lyndon (24)

Les gens crient haro maintenant sur les hommes qui jouent ; mais je voudrais savoir si leurs moyens d’existence sont beaucoup plus honorables que les nôtres. L’agent de change qui joue la hausse et la baisse, et vend, et achète, et tripote avec les valeurs en dépôt, et trafique des secrets d’État, qu’est-il, sinon un joueur ? Le marchand qui fait le commerce du thé et de la chandelle, est-il quelque chose de mieux ? Ses balles de sale indigo sont ses dés ; ses cartes lui arrivent chaque année au lieu de toutes les dix minutes, et la mer est son tapis vert. Vous appelez la robe une profession honorable, où un homme ment pour quiconque le paye, écrase la pauvreté pour toucher des honoraires de la richesse, écrase le juste parce que l’injuste est son client. Vous appelez honorable un médecin, un escroc de charlatan, qui ne croit point aux élixirs qu’il prescrit, et vous prend votre guinée pour vous avoir dit à l’oreille qu’il fait beau ce matin ; tandis qu’un galant homme qui s’assoit devant un tapis vert et provoque tous les arrivants, son argent contre le leur, sa fortune contre leur fortune, est proscrit par votre monde moral d’à présent.
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{Incipit}

Depuis Adam, il n'y a guère eu de méfait en ce monde où une femme ne soit entrée pour quelque chose. Depuis que notre famille existe (et cela doit remonter bien près de l'époque d'Adam, tant les Barry sont anciens, nobles et illustres, comme chacun sait), les femmes ont joué un rôle important dans les destinées de notre race.
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Les grands et les riches sont accueillis avec un sourire sur le grand escalier du monde ; celui qui est pauvre, mais ambitieux, doit grimper par-dessus le mur, ou se frayer des pieds et des mains un passage par l’escalier de derrière, ou, pardi, se hisser par quelque conduit de la maison, si sale et si étroit qu’il puisse être, pourvu qu’il mène en haut. Le paresseux sans ambition prétend que la chose n’en vaut pas la peine, se refuse entièrement à la lutte, et se décerne le nom de philosophe. Je dis que c’est un poltron sans énergie. À quoi est bonne la vie sans l’honneur ? et l’honneur est si indispensable, que nous devons l’acquérir n’importe comment.
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- [...] d’ailleurs, Redmond, le capitaine Quin est un homme, et vous n’êtes qu’un enfant !
– Si jamais je le retrouve, m’écriai-je avec un jurement, vous verrez quel est le plus homme des deux. Je me battrai avec lui à l’épée ou au pistolet, tout capitaine qu’il est. Un homme, vraiment ! je me battrai avec n’importe quel homme, avec tous les hommes ! Est-ce que je n’ai pas tenu tête à Mick Brady à l’âge de onze ans ? Est-ce que je n’ai pas rossé Tom Sullivan, cette grande brute, qui en a dix-neuf ? Est-ce que je n’ai pas fait son affaire au sous-maître français ? Oh ! Nora, c’est cruel à vous de me railler ainsi !
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Il a de bonnes manières et la physionomie ouverte. Il sait mentir avec une assurance que je n'ai jamais vu surpasser, et se battre, dites-vous, quand on le pousse à bout. Le drôle ne manque pas de bonnes qualités; mais il est vain, dépensier et bavard. Tant que vous aurez un régiment comme une menace, vous pourrez faire de lui ce que vous voudrez. Mettez-lui la bride sur le cou, et mon homme vous glissera dans la main
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J’étais souvent dans les vignes du Seigneur ; et, dans cet état, quel gentilhomme est maître de lui ? Peut-être, étant ainsi, ai-je pu traiter milady un peu rudement, lui jeter un verre ou deux à la tête, et l’appeler de noms peu complimenteurs. Je peux l’avoir menacée de la tuer (ce qu’évidemment il n’aurait pas été de mon intérêt de faire), et l’avoir, en un mot, effrayée considérablement.

Après une de ces disputes, dans laquelle elle s’enfuit en criant dans les corridors, et moi, gris comme un lord, je courus en trébuchant après elle, il paraît que Bullingdon fut attiré hors de sa chambre par ce bruit. Comme je l’avais rejointe, l’audacieux gredin profita de ce que je n’étais pas très-solide pour me donner un croc-en-jambe ; et, saisissant dans ses bras sa mère, qui se pâmait, il l’emporta chez lui, où, sur ses instances, il lui promit de ne jamais quitter la maison tant qu’elle vivrait avec moi. Je ne savais rien de ce vœu, ni même de la facétie d’homme ivre qui y avait donné lieu ; je fus emporté /glorieux/, comme nous disons, par mes domestiques, et me mis au lit, et le lendemain matin je n’avais pas plus de souvenir de ce qui était arrivé que de ce qui avait pu se passer quand j’étais à la mamelle. Lady Lyndon me raconta le fait des années après ; et je le cite ici, parce qu’il me permet de me justifier honorablement d’une des plus absurdes imputations de cruauté soulevées contre moi au sujet de mon beau-fils. Que mes détracteurs excusent, s’ils l’osent, la conduite d’un abominable brigand qui donne un croc-en-jambe à son tuteur naturel et beau-père après dîner.
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Il y avait plusieurs centaines de vigoureux gaillards à la grande loge qui, avec le mur du parc, borne d’un côté Hackton-Green, et d’où se prolonge, ou plutôt se prolongeait, pendant trois milles, une majestueuse avenue d’ormes, jusqu’aux tours du vieux château. J’aurais bien voulu que ce fussent des chênes, quand je les abattis en 79, car j’en aurais retiré le triple d’argent, et je ne connais rien de plus coupable que cette insouciance des ancêtres, de planter leurs terres de bois de peu de valeur, quand ils pourraient tout aussi aisément faire venir des chênes.
Aussi j’ai toujours dit que le Lyndon Tête-Ronde, de Hackton, qui planta ces ormes du temps de Charles II, m’avait frustré de dix mille livres.
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- [...] Quel ami ai-je ? pas un dans l’univers. Les hommes du monde, tels que vous et moi, ne font pas d’amis, et nous sommes bien sots. Ayez un ami, monsieur, et que cet ami soit une femme, un bon cheval de bât qui vous aime. C’est la plus précieuse sorte d’amitié, car tout ce qui s’en dépense est du côté de la femme. L’homme n’a besoin d’y contribuer en rien. Si c’est un vaurien, elle jurera qu’il est un ange ; si c’est un brutal, elle ne l’en aimera que mieux pour ses mauvais traitements. Elles aiment cela, monsieur, les femmes. Elles sont nées pour notre plus grande consolation, pour notre plus grande commodité ; elles sont… elles sont, moralement parlant, nos tire-bottes ; et pour des hommes de notre genre de vie, croyez-moi, une personne de cette espèce serait inappréciable. Je ne parle que pour votre bien-être physique et moral, remarquez.
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Milady et moi, au bout de quelque temps, ne vécûmes guère ensemble à Londres. Elle préférait le repos, ou, pour dire la vérité, je le préférais pour elle, étant grand ami d’une conduite modeste et tranquille chez une femme, et d’un goût pour les plaisirs domestiques. Aussi je l’encourageais à dîner chez elle avec ses dames de compagnie, son chapelain et quelques-unes de ses amies ; j’admettais trois ou quatre personnes décentes et discrètes pour l’accompagner à l’Opéra ou à la Comédie, dans des occasions convenables ; et, ma foi, je refusais pour elle les trop fréquentes visites de ses amis et de sa famille, préférant les avoir seulement deux ou trois fois par saison, dans nos grands jours de réception. D’ailleurs, elle était mère, et c’était une grande ressource pour elle que d’habiller, d’élever et de dorloter notre petit Bryan, pour qui il était bon qu’elle renonçât aux plaisirs et aux frivolités du monde ; en sorte qu’elle laissait à ma charge cette partie des devoirs de toute famille de distinction.
À parler franchement, la tournure et l’apparence de lady Lyndon n’étaient nullement propres à briller dans le monde fashionable. Elle avait beaucoup engraissé, avait la vue basse, le teint pâle, négligeait sa toilette, avait l’air maussade ; ses conversations avec moi étaient empreintes d’un stupide désespoir, entremêlé de sottes et gauches tentatives de gaieté forcée, encore plus désagréables ; aussi nos rapports étaient fort peu fréquents, et mes tentations de l’emmener dans le monde ou de lui tenir compagnie étaient nécessairement on ne peut plus faibles. Elle mettait aussi à la maison mon humeur à l’épreuve de mille manières. Lorsqu’elle était requise par moi (souvent assez rudement, je l’avoue) d’amuser la compagnie soit par sa conversation, son esprit et ses connaissances, dont elle ne manquait pas, soit en faisant de la musique, où elle était passée maîtresse, une fois sur deux elle se mettait à pleurer, et quittait la chambre. Les assistants, comme de raison, étaient disposés à en conclure que je la tyrannisais, tandis que j’étais simplement le mentor sévère et vigilant d’une sotte personne, faible d’esprit et d’un mauvais caractère.
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Je rentrai chez moi dans une fureur impossible à décrire, et ayant lord Crabs à dîner ce jour-là, je me vengeai de Sa Seigneurie en lui arrachant sa perruque, l’étouffant avec, et l’attaquant dans cette partie de sa personne qui, selon la rumeur publique, avait déjà été assaillie par Sa Majesté.
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