AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
243 pages
Robert Laffont (18/04/1972)
4/5   1 notes
Résumé :
La Nuit de Cristal, un titre poétique pour évoquer les tonnes de verre brisé qui jonchent le sol des villes allemandes au matin du 10 novembre 1938 : dans la nuit, une nuit de peur, les chefs de l'Allemagne nazie ont déclenché une persécution généralisée contre les juifs. Coups, humiliations, arrestations, magasins pillés, vitrines fracassées, synagogues profanées et vouées aux flammes : il s'agit de contraindre la communauté israélite du Reich à fuir le pays et à a... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après La Nuit de cristal ; 9-8 novembre 1938Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comme un colis encombrant tous les pays se sont caché derrière la conférence d'Évian pour ne pas se prononcer les premiers sur l'accueil des Juifs. Malgré les synagogues détruites par les flammes, la violence de la "Nuit de Cristal, les appels au secours restaient sans réponse. Churchill écrit au gauleiter de Dantzig en juillet 1938 que les lois anti-juives ne constituent pas un obstacle à l'entente germano-britannique. Franklin D. Roosevelt à la tête du pays qui pouvait offrir le refuge le plus sûr écrivait en novembre 1938 qu'il n'était ni souhaitable ni possible de recommander que l'on modifie les contingents des lois d'immigration aux États-Unis.
Dans le même temps la presse américaine publiait un article du Schwarze Korps (organe officiel des SS et de la Gestapo) dans lequel tout le monde pouvait lire : " nous nous trouverons confrontés avec la dure nécessité d'exterminer la pègre juive de la même façon que, dans notre État fondé sur l'ordre, nous exterminons les criminels, c'est-à-dire par le feu et l'épée. Il en résultera la fin effective et définitive du judaïsme en Allemagne et sa complète extermination."
Rien n'était plus clair, et aucun responsable politique ne pouvait ignorer cela.
La presse allemande (autant dire le gouvernement allemand) ricanait devant tant de lâcheté. En gros caractères le Reichswart ironisait "Juifs à céder à bas prix - Qui en veut ? Personne".
Ce livre très documenté, rien n'est affirmé sans la référence en bas de page, montre clairement comment un régime totalitaire met en place une répression sur un groupe d'individus, bouc émissaire, par petites touches au début, des choses presque anodines (la plaque d'immatriculation d'un véhicule appartenant à un Juif portait un chiffre supérieur à 350 000 pour que la police puisse plus facilement les identifier ), puis cela monte crescendo, boycottage de leurs magasins, ségrégation dans les lieux publics, perte de leurs droits civiques, renvoi de leur travail, spoliation, sans que la population s'en indigne. La propagande, les lois promulguées donnent à l'ensemble un air de légitimité jusqu'au jour où dans une ambiance de fête une grande partie de la population participe à la destruction, aux lynchages, aux meurtres.
Ce fut "La Nuit de cristal", un moment de terreur orchestré par le gouvernement du Grand Reich sur l'ensemble de son territoire (Allemagne - Autriche - territoire des Sudètes) dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938. Une terreur pour contraindre les Juifs à quitter le pays en abandonnant leurs biens.
À l'heure où aujourd'hui encore en France des personnes sont assassinés parce qu'ils sont juifs, où des slogans antisémites sont criés dans la rue, ce genre de livre est nécessaire pour réveiller les consciences et lutter contre cette gangrène qui fleurit sur internet.
Commenter  J’apprécie          363

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Dans l'immédiat, un décret du 26 avril 1938 oblige tous les Juifs du Reich à déclarer sous peine de poursuites pénales la totalité de leur fortune aux autorités. Au terme de l'article 7 de ce décret, le délégué au Plan quadriennal (Goering) peut disposer des biens déclarés "conformément aux besoins de l'économie allemande". [......................]
D'autres mesures d'intimidation ne tardent pas à suivre. La campagne antisémite déclenchée en Autriche lors de l'Anschluss fournit en particulier le prétexte à un nouveau mouvement de boycottage des magasins juifs dans de nombreuses villes allemandes. Boycottage d'autant plus facile que les propriétaires juifs sont désormais tenus, et ce détail aura son importance lors des pogroms de la "Nuit de Cristal", d'inscrire leur nom en gros caractères blancs sur les vitrines de leur magasin. [......................]
Lorsque des piétons traversent mal les grandes artères, ils sont arrêtés. S'ils sont aryens, on les relâche après paiement de l'amende habituelle d'un mark. S'ils sont Juifs, on les conduit au poste de police où ils sont retenus durant au moins une journée et condamnés à une amende variant de 50 à 500 marks. Cela signifie qu'ils sont désormais fichés pour avoir subi une condamnation avec sursis et par conséquent susceptibles de subir la "détention préventive des éléments asociaux". Le contrôle policier vise aussi les voitures juives qui, pour être repérées facilement, doivent porter des plaques minéralogiques dont les numéros dépassent 350 000.
Commenter  J’apprécie          80
Il est d'ailleurs révélateur qu'un ancien officier de police de Saint-Gall, Paul Grueninger ait dû attendre pendant trente et un ans, et après un nombre impressionnant de démarches de la part de ceux auxquels il avait sauvé la vie, que les autorités helvétiques annulent la "révocation sans solde" prise à son encontre parce qu'il avait été reconnu " coupable d'avoir permis à des Juifs qui fuyaient le nazisme de pénétrer sur le territoire suisse sans visa et de leur avoir fourni des faux papiers afin de les protéger de l'expulsion"
Commenter  J’apprécie          140
Un article paru le 14 octobre 1937 dans le Schwarze Korps, l'organe des SS, qui semble avoir joué en toutes circonstances le rôle annonciateur des étapes de la solution du problème juif, souligne la contradiction qui existe entre le statut social et le statut économique des Juifs du Reich. Écartés de la vie politique, culturelle, biologique du peuple allemand, ils n'en détiennent pas moins le pouvoir dans l'industrie et le commerce. Cette anomalie, affirme le journal S.S., doit cesser et de conclure :
"Aujourd'hui, nous n'avons plus besoin des entreprises juives".
Dès ce moment les pressions de l'administration et du parti se font plus vives pour que les entreprises et magasins juifs soient vendus à des aryens. Mais le ton ne monte vraiment qu'à partir de février 1938, date de la concentration totale des pouvoirs entre les mains du Führer.
Comme pour les persécutions d'avril 1933, c'est Julius Streicher, le sinistre gauleiter de Nuremberg et directeur du Stürmer, feuille spécialisée dans l'antisémitisme pornographique, qui donne le signal de la phase nouvelle en déclarant devant la presse étrangère que l'Allemagne détruira les Juifs et toute leur engeance en cas de guerre.
Ce thème, repris en mars 1938, dans un article signé Alfred Rosenberg, l'idéologue du parti, devient rapidement un leitmotiv des chefs nazis.
Commenter  J’apprécie          40
Selon les termes de cet accord, les services allemands empêcheront toute sortie de Juifs ressortissants du Reich qui ne possèdent pas d'autorisation de séjour ou de transit pour la Suisse. Afin d'éviter l'extension de cette mesure à tous les citoyens du Reich, le chef de la police suisse suggère à ses interlocuteurs nazis de signaler les Juifs en tant que tels par l'apposition d'un signe distinctif sur le passeport. Cette suggestion est retenue : un décret du 7 octobre 1938 ordonne le retrait des passeports ordinaires aux Juifs du Reich et leur remplacement par un document portant à gauche de la première page la lettre J (Juif) en caractère rouge indélébile de 3 cm de hauteur.
Commenter  J’apprécie          30
Ainsi, au moment où la compassion pour les victimes était à son point culminant, dix Américains contre un étaient hostiles à une immigration massive des Juifs aux U.S.A. Certains intellectuels, parmi lesquels les écrivains Eugene O'neill, John Steinbeck, Pearl Buck, Clifford Odets, Thornton Wilder, tentèrent de mettre en lumière l'immoralité de l'attitude américaine.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : juifVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3175 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}