"Tout le monde me dit que je dois le jeter", dit Bonhomme avec un sourire.
Il donna le caillou à la petite fille : celui-ci entrait parfaitement
dans le trou.
Grâce au caillou bleu, la poupée avait retrouvé son visage.
Bonhomme tenait dans sa main un petit caillou. Il l'avait trouvé au pied d'une marguerite et avait décidé de le garder.
Ce caillou n'avait pas de forme particulière, n'était ni lourd, ni rugueux, mais c'était un caillou bleu, tout bleu comme jamais il n'avait vu de caillou.
La poupée n'avait plus qu'un œil. A la place du second
qui avait disparu, il n'y avait qu'un petit trou.
"Je pleure parce que tout le monde me dit de la jeter",
sanglota la petite fille.
"Avec un caillou si plat, on ne peut rien faire du tout!
rirent les lutins en se tapant le ventre, tu perds ton temps
à le transporter! Jette-le et cherche de beaux cailloux ronds
pour jouer aux billes avec nous."
"Que tiens-tu dans ta main?" lui demanda le loup.
"Un caillou bleu", répondit Bonhomme en le lui montrant.
"Et à quoi pourrait-il bien te servir?"
"Je ne sais pas encore, dit Bonhomme, mais un jour, j'en suis sûr, il me sera utile."