La peine du bourreau

Après l'excellent Mon ombre assassine, j'avais hâte de relire Estelle Tharreau. J'ai donc entamé La peine du bourreau avec la ferveur du lecteur déjà conquis, les critiques dithyrambiques que j'avais lu à son sujet me promettant un roman marquant. J'en attendais donc beaucoup (trop) et j'ai été d'autant plus déçu.
En effet, je n'ai jamais réellement trouvé le roman passionnant, ni très original. de plus, j'ai parfois eu du mal, quand l'auteure revenait sur un personnage à me souvenir de qui il s'agissait et cela rend certains passages un peu confus. Rien de bien grave, certes, mais cela nuit selon moi à la fluidité du texte. En ce qui concerne le fond du roman, là aussi, je reste un peu perplexe car Estelle Tharreau repose finalement la sempiternelle question sur la légitimité de la peine de mort avec des histoires caricaturales pour illustration. Et que dire de cette idée d'un gouverneur (qui décidera de la grâce ou non) passant les 4 dernières heures en compagnie du bourreau et du condamné ? C'est tout simplement improbable voire ridicule (Et ce n'est pas la révélation de la dernière ligne qui rend l'idée plus crédible).
Alors, j'ai bien conscience d'être un peu dur avec ce roman mais j'en attendais tellement que ma déception est à la mesure de cette attente.

J'ai été déçu de ce roman, j'en attendais surement plus. Parfois j'avais du mal à me souvenir qui était qui quand on revenait sur l'histoire d'un personnage.
Pour moi ce fut donc une petite lecture sympathique, nous faisant réfléchir sur la peine capitale.

Ce roman nous immerge complètement dans dans l'histoire et l'évolution de la peine de mort aux États-Unis, des années 70 à nos jours. Nous sommes là dans le couloir de la mort d'une prison au Texas, 4h avant l'exécution du condamné 0451.

C'est le point de vue du Bourreau qui est développé dans ce roman, ce que j'ai trouvé très intéressant. le Bourreau doit faire ce qu'on attend de lui, peu importe ce qu'il éprouve face au détenu dont il est en charge, peu importe les sentiments qui sont enfouis au plus profond de lui.

Il ne s'agit pas d'un thriller, mais bien d'un roman psychologique qui nous pousse à réfléchir sur cette thématique controversée, sans que l'auteure ne prenne position à aucun moment du récit. Je craignais que le récit soit parfois orienté selon l'avis de l'auteure, mais la neutralité est respectée et très bien traitée.

Le Bourreau nous raconte les différentes exécutions qu'il a été amené à opérer, et j'ai été parfois un peu perdue dans les faits relatés par le Bourreau. Nous suivons également l'évolution de la vie du condamné 0451, ses différents crimes, et j'ai là encore eu quelques fois du mal à me repérer dans la façon dont est construit le récit.

Dans l'ensemble, ce roman est une belle découverte, qui pousse à s'interroger sur la peine capitale.

J'avais pourtant beaucoup apprécié « Mon ombre assassine », de la même auteure, mais force est de constater que c'est nettement moins le cas pour ce livre-ci.
L'idée de scénario est intéressante et le sujet original, mais c'est à peu près tout en qui me concerne.
Pour le reste, je n'ai pas accroché et n'ai jamais éprouvé un quelconque plaisir dans cette lecture.
Je ne condamne pas pour autant Estelle Tharreau et me pencherai certainement un de ces quatre vers un autre de ses romans.

Très belle histoire, que je ne classerais pas dans la catégorie thriller mais c'est personnel. le style narratif sous forme d'ultime confession, donne tout son poids et toute sa véracité à ce témoignage. Pour parfaire le tout, les lieux et les pratiques étant fidèles à la réalité, on se cutlive au passage.

Le Texas vit toujours au rythme des ségrégations, et les expéditions punitives contre les noirs ne faiblit pas, même en prison. C'est un des états à toujours avoir recours à l'exécution sur la chaise électrique puis par injection létale. La dernière a eu lieu le 09 juillet 2020.

Je dois dire que ce fut une lecture intéressante, mais pas transcendante. Je me suis rapidement attachée à ce bourreau condamné à mort, durant ces 4 heures de discussion avec le jeune gouverneur, Thompson, tandis que dehors les émeutes entre anti et pro peine de mort grondent de plus en plus.

C'est pour moi une petite lecture juste sympathique