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« L'impasse » E. Tharreau
Sans attente particulière, j'ai entamé ce roman dont je ne savais rien, seulement attirée par la polysémie du titre qui a attiré mon attention. L'impasse ; la voie sans issue, le cul-de-sac, ce lieu à sens unique dans lequel on se fige et qui nous oblige à revenir sur nos pas pour en sortir. C'est également, au sens métaphorique, une situation contre laquelle on bute, sans échappatoire, qui ne présage rien de bon. L'auteure va effectivement jouer sur ces 2 occurrences, créant avec une rapidité et une efficacité redoutables, les conditions asphyxiantes d'un excellent roman noir. Sur fond de misère sociale d'une ancienne ville minière de Bourgogne, se déroule un drame, en huis clos, dont l'origine est l'assassinat d'une petite ordure, victime potentielle de tous et de chacun. Les personnages sont (ex)posés comme dans un film, plantés dans leur décor, espèces endémiques que le lecteur regarde évoluer comme derrière un rideau. Cette focalisation externe très immersive est créée grâce au personnage du flic en charge de l'affaire, un enfant du pays qui a déserté le coin depuis 10 ans et qui reparaît dans le mauvais rôle, connaissant les gens et le terrain suffisamment pour être opérant, trop pour être à son aise. le voilà donc, lui, l'étranger, le traître, le faux-ami, confronté aux arrangements, aux secrets et aux chantages, ni tout à fait dedans, ni totalement, dehors. On apprécie la galerie de portraits atypiques et la suspicion qui plane sur chacun, la circonstance atténuante toujours au coin de la page. Mention spéciale au personnage de l'enfant, éloigné des caractéristiques habituelles de ce rôle, un petit garçon à la Stephen King pas si naïf, pas si candide, pas si innocent. J'ai aimé être trompée par la double fin car malgré mon expérience du genre, Estelle Tharreau m'a complètement bernée à la dernière ligne avec un bonheur indicible. Bref, un roman noir très social doublé d'un polar très psychologique, fort bien écrit, qu'on lit avec avidité et que je recommande ++ aux amateurs comme aux moins coutumiers du genre pour un très bon moment de lecture.
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Encore une jolie pépite que nous livre Estelle Tharreau avec L'Impasse.
J'ai été littéralement embarquée par cette histoire oppressante. Cette impasse, dans laquelle se cachent des secrets, des non-dits, des haines, en famille et entre voisins, est située dans une ville minière en plein déclin, frappée par la crise et la misère.
David Bertal, originaire du village, y revient avec son étiquette de flic. Il connaît les protagonistes et leurs petits secrets, tout ce qui leur est familier. Mais l'heure n'est pas aux joyeuses retrouvailles : Bertal se retrouve chargé d'une enquête pour meurtre qu'il va avoir bien du mal à résoudre.
L'Impasse est un excellent polar qui m'a tenue en haleine jusqu'à l'épilogue, dans une fin absolument inattendue.
En bref, si vous ne l'avez pas encore lu, vous savez ce qu'il vous reste à faire !
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Ce roman se déroule à Chanzy, une ville minière en déclin. Deux familles, de conditions sociales différentes, vivent dans l'impasse. Un meurtre a lieu, David Bertal policier revenu dans son village natal est chargé d'enquêter sur ce crime. Des secrets vont être dévoilés, et le retour auprès des gens qu'il a connu plus jeune ne va pas être des plus simples. Quelle chance j'ai d'avoir pu lire ce roman d'Estelle Tharreau, il me faisait envie depuis très longtemps. J'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture, c'est la deuxième fois que je lis un roman de cette auteure et je trouve son style très bon, une écriture très rythmée et incisive. Une histoire qui se déroule dans un milieu rural qui est bien décrit, une ambiance particulièrement sombre, j'ai beaucoup aimé le caractère donné aux différents personnages, certains sons vraiment des monstres. Qu'est-ce que c'est bien de dévorer un roman et d'être surprise jusqu'à la dernière page. Un très bon moment de lecture encore une fois, il ne me reste plus qu'à attendre le prochain, que j'attends avec impatience. Merci Estelle Tharreau pour ce moment de lecture, hâte de vous lire à nouveau.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Ce que j'adore dans le concept de notre blog, c'est qu'il est réservé aux auteurs qui ont écrit leur premier voire leur second livre. Ca me permet d'avoir la chance de voir les changements de ton, d'écriture, voire même comme c'est le cas ici, de genre littéraire.

Malheureusement ce changement n'est pas toujours heureux pour tous.

A ce jour j'ai pu constater globalement trois catégories courantes (et une qui l'est beaucoup moins) chez les primo-auteurs.

On a d'abord ceux qui ont commis une première oeuvre moyenne et qui, du coup, par manque de confiance en eux, hésitent à se lancer dans une seconde aventure.

On a ensuite ceux qui ont eu, dès le premier opus, de connaître un succès fulgurant et, se cassent la figure avec le second parce qu'ils croient avoir tout compris.

On a enfin ceux qui ont commis un bon livre et qui, encore tout surpris de leur succès, se servent à bon escient de tout ce qu'ils ont appris pour en faire une second encore meilleur.

Et puis il y a ceux qu'on n'attendait pas du tout. Ils arrivent tout timides avec leur très bon premier livre. Ils vous regardent avec des yeux tout étonnés quand vous dites que vous l'avez aimé et que vous leur promettez beaucoup de succès dans le genre qu'ils ont choisi et là, ils vous pondent un livre dix fois meilleur, dans un genre totalement différent, une écriture complètement métamorphosée et, bien sûr, toujours le plus innocemment du monde.

C'est exactement l'impression que j'ai eue avec “L'impasse” d'Estelle Tharreau.

J'avais adoré “Orages“, son premier livre. Un très bon thriller dans lequel l'auteur maniait avec efficacité le suspense et surtout la complexité des personnages. Mais bon, les héroïnes étaient une mère et une fille et l'auteur une jolie petite blondinette avec des tâches de rousseur donc j'avais mis en partie sur le compte d'une fine psychologie le découpage habile de l'intrigue même si déjà j'avais senti un goût certain pour le “puzzle” puisque je suis passé par toutes les solutions avant de m'apercevoir, à la fin du livre, que ce n'était rien de ce que j'avais imaginé.

Là il ne s'agit plus d'un thriller mais d'un polar pur et dur, dont les personnages principaux sont des hommes (ou du moins ce qu'on veut nous faire croire). Il ne s'agit plus non plus d'une simple affaire de famille à résoudre mais d'un énorme sac de noeuds dont l'intrigue commence dans une petite cour, appelée très à propos “l'impasse” et embrase une ville toute entière.

Et encore une fois, bien malin qui trouvera le coupable et le motif avant la fin !

Comme pour “Orages“, Estelle Tharreau a trouvé le moyen de faire parler et décrire chacun des personnages de façon à ce qu'on ait une idée précise de leur psychologie. Chaque dialogue est donc extrêmement précis et le vocabulaire utilisé pour chacun d'eux leur colle à la peau. Pourtant il y en a des personnages différents entre le politicien véreux, la secrétaire ambitieuse, le policier un peu perdu et même le petit beur de la cité ! Ca mérite bien une étoile non ?

L'histoire est très originale. Je n'en dirai pas plus mais je salive par avance de la tête que vous ferez quand vous aurez tourné la dernière page (et pour les petits malins qui veulent la lire en premier je préfère d'office vous dire que même là vous serez loin d'avoir tout compris). Une étoile sans hésiter.

L'écriture est au moins aussi magistrale que pour le premier. Meilleure même, plus mûre, moins timide et plus “polar” sans pour autant perdre de son élégance. En fait il y décèlerait presque un soupçon d'Agatha Christie.

Je me rappelle avoir déclaré “Orages” coup de coeur du mois parce que les autres candidats me semblaient en avoir encore “sous le capot” et n'avaient pas donné leur plein potentiel. Je ne m'attendais vraiment pas à ça ! Pourtant j'aurais dû, vu que c'est édité par Taurnada !

Comme d'habitude, le livre en lui-même et son format qui donne des envies de collection ainsi que la couverture qui est, encore une fois, bien choisie (mieux même que pour “Orages” je trouve), lui fait gagner une étoile.

Enfin quelle que soit la taille de votre PAL, “L'impasse” se doit d'y figurer. SI vous m'avez fait confiance et lu “Orages”, je peux vous garantir que vous allez raffoler de celui-là.


Lien : http://lesnouvellesplumes.ovh
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Son premier livre « Orages » nous avait fait preuve de sa qualité d'écriture ainsi que son adresse pour intrigue.
Avec son nouveau roman « L'Impasse » elle confirmera toutes ces qualités et même plus !

C'est dans cette petite ville de Chanzy qu'Estelle Tharreau plante son décor, ville meurtrie par le chômage suite à la fermeture des mines. Deux familles, une impasse… deux mondes… Les cancans, les non-dits, les secrets de familles, les trahisons et les magouilles politiques ne sont pas en reste. Une écriture fluide, des personnages attachants, ne cherchez pas de super flic ! Estelle Tharreau sait maintenir un rythme soutenu avec une intrigue captivante où le suspense perdure jusqu'aux dernières lignes. C'est avec un Art orfévré qu'Estelle Tharreau construit des histoires extraordinaires où les indices sont distillés avec finesse et minutie tout au long de son ouvrage. Des personnages ordinaires qui pourraient-être nos voisins de palier donnent à l'histoire tout son réalisme.
Lien : http://lespolarsduchat.asso-..
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Un livre Taurnada qui a été acheté suite à la lecture de deux autres du même auteur et j'avais envie de plonger dans ses premiers écrits. Chanzy est une ville minière, une de celles dont une personne tente de donner du travail au plus grand nombre, non sans s'amuser au passage. Mais qu'importe, IL est important car il est le sauveur de tous. Prêt à tout pour réussir et qu'on l'admire du plus profond des puits. Pascal est ce type d'homme qui cache qui veut tout contrôler, aussi bien son entreprise que sa famille et accessoirement la famille qui loue la maison d'à côté. Ces locataires qui partagent l'impasse, le seul chemin entre eux et cela, Pascal déteste. Pourtant il doit trouver une solution pour les chasser eux, ainsi que sa propre mère qui perd la tête, par moment. Ces fameux voisins ? Un homme, Nicolas, qui est encore au service militaire qui est capable du pire comme... du pire, une mère, Virginie qui serait capable de tout pour son fils Benjamin, considéré comme attardé parce qu'il ne parle pas. L'impasse montre des personnages qui ne vivent pas forcément bien la proximité, et en plus ? La ville n'est pas la plus joyeuse, mais les gens qui y vivent risquent d'y mourir. Leur vie est là, leur passé, leur présent et l'avenir incertain. La femme de Pascal, Caroline dépérit à vue d'oeil et Madeleine la mère de cet homme imbu de lui-même qui ne pense qu'à partir dans l'hospice de SON Choix. rien qu'avec ces personnages nous avons un ensemble dont nous ne connaissons pas l'issue. Alors lorsque l'un d'entre eux casse sa pipe, c'est tout un monde qui s'écroule.

Un monde où les mensonges, trahisons et secrets font loi. Alors la mort de ce personnage va apporter beaucoup plus qu'une délivrance : la peur de tout perdre. Pour chacun d'entre eux, enfin pour les survivants, il va falloir se taire, oublier ce qui a pu être vu et surtout dire la vérité. Mais laquelle ? Celle de l'homme qui frappait ? de la femme qui se drogue ? du mensonge pour obtenir des faveurs ? Des tromperies ? Qu'est-ce qui va, dans tout cela, réussir à sortir du lot ? C'est ce que David Bertal, un ancien enfant du pays qui est revenu depuis quelque temps, va devoir décortiquer. Policier, il s'est rapproché de sa mère, pour au final être au plus mal. Cette enquête ne le tente absolument pas pour de nombreuses raisons. Déjà il a vécu ici, il en est parti pour revenir, mais n'a donné de nouvelles à personne. L'envie de voir ses anciens amis, ou juste l'envie de solitude ? Peu importe, David est plutôt un solitaire et les conversations avec sa mère son digne de deux ennemis. Ensuite, un meurtre ? à Chanzy ? C'est complètement incongru et pourtant, le corps est là, dans l'impasse et il devra trouver qui a fait cela. Enfin notre enquêteur n'a qu'une véritable envie : récupérer sa femme et sa fille, alors l'enquête, c'est bien beau, il a beau venir de Paris et avoir déjà enquêté de cette façon, le faire au sein de sa "famille" le dérange. D'autres raisons se découvrent au fil de la lecture et nous comprenons bien par moment que si l'enquête pouvait être bouclée plus vite, cela arrangerait bien nos personnages.

Difficile de parler de tous les personnages en gardant secret qui n'est plus là. Chacun d'entre eux a une vie qu'il n'a pas forcément voulu. Nous en apprenons toujours plus jusqu''à comprendre enfin qui était derrière ce marteau. C'est impressionnant de voir comment l'auteur m'a fait hésiter entre eux tous durant les chapitres. Ces mêmes chapitres courts qui nous entraînent dans un monde d'anciens mineurs où les mines étaient leur pain quotidien et depuis les fermetures, il n'existe plus que l'entreprise de Pascal et les concurrents bien entendu. Que ce soit les hommes, comme les femmes ou les enfants, ils ont tous quelque chose à cacher. Bien ou Mal, nous entrons dans leur maison pour devenir spectateur de ce qu'ils subissent chaque jour pour certains depuis des années. La vengeance est un plat qui se mange froid, l'emprise des uns sur les autres ne s'effondre que si l'un d'entre eux parle. Encore faut-il qu'ils le veuillent, sortir de ce bourbier qui est un pan entier de leur vie. Alors quand un ancien camarade de classe, "petit ami", meilleur ami, frère et autre qualificatif pour cet homme qui revient dans des conditions pas idéales tout va être chamboulé. Entre celui qui ne comprend pas pourquoi il garde ses distances, celui qui n'a pas envie de ce confier au "flic", celui qui n'a pas confiance... L'enquête piétine et les directions sont de plus en plus nombreuses. David va devoir secouer tout ce petit monde afin de faire ressortir les détails les plus sales.

La ville de Chanzy est un gouffre pour certains et pourtant ils restent. Les émeutes sont quotidiennes surtout lorsque les médias sont aidés à mettre le feu. La politique est montrée par endroit et c'est un véritable cas de conscience. Qui pourrait croire que certains sont pourris jusqu'à la moelle ? Ok, j'ai levé la main la première, pardon ^^) le monde dans lequel vit Pascal est empli de compromis et de je te tiens, tu me tiens pas la barbichette et le premier qui rira se verra remercié ! Oui, j'ai changé les paroles de la chanson, mais c'est exactement cela et lorsque les ennuis montrent le bout de leur nez, non sans avoir oublié l'aide providentielle d'une tierce personne qui sait tellement de choses que son avenir est tout tracé. Les langues se délient au fur et à mesure du récit et des indices sont trouvés dont certains... bizarrement. est-ce que tout est vrai ? Et si... Et si par le plus grand des hasards quelque chose de plus malsain encore se cachait dans l'ombre de la haie qui les séparent tous ? Ce meurtre chamboule tout, toutes les convictions, tous les secrets. La chute est toujours la plus rude, surtout lorsque nous sommes tout en haut de l'affiche. le côté malsain est soutenu et nous nous demandons bien qui a bien pu tuer ce personnage. Ces derniers sont travaillés et leurs faiblesses les rendent humains et accessoirement monstrueux aussi. Si nous ne pouvons nous fier à personne, comment croire que même un prêtre pourrait nous aider ? Les gens de Chanzy se regardent de travers, parlent dans le dos et plantent des couteaux. Seules les mères font ce qu'ils peuvent pour sauver leurs petits, enfin pour la plupart. le monde ne tourne pas rond et l'espèce humaine qui se croit forte risque de bien avoir un retournement de situation. L'impasse est un lieu où il ne fait pas bon vivre. Ce thriller nous balade allégrement dans plusieurs directions jusqu'à ce que la fin nous donne un coup de massue. Il n'y a pas qu'une vérité dans cette impasse et pour s'en sortir il faut être capable de tout, même de mentir. Chapeau pour le personnage de Benjamin !

En conclusion, j'ai passé un très bon moment de lecture. Une ville qui souffre autant que ses habitants, des familles qui n'ont pas eu le choix de rester dans ce qu'ils ont connus toute leur vie. Les secrets de famille sont nombreux, la rancune n'est pas juste un mot et les magouilles en tout genre sont bien implantés. Un coup de pied dans cette minière géante de la part d'un policier qui a vécu, mais qui ne les connait plus vraiment... Ces fameuses chaines en couverture ont besoin d'être brisées et parfois il suffit qu'un seul être disparaisse pour pouvoir enfin vivre... Libre. Mais pour cela, il ne faut pas se faire prendre.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/l-impasse-estelle-tharreau-a213192317
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Après "Mon ombre assassine", j'ai décidé de lire un autre livre d' Estelle Tharreau, et quelle bonne idée ! Un thriller très très bien mené, qui nous promène tout au long de l'histoire au milieu de personnages noirs, mystérieux. Deux familles que tout oppose, et une histoire qui nous tient en haleine du début à la fin. Bravo et merci à Estelle Tharreau pour ce très bon moment !
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"L'amour n'avait pas autant que la haine la certitude de se faire entendre." Graham Greene

Mon avis :

Après avoir adoré "Orages", je me suis plongée sans condition dans ce nouveau roman, différent d'après Estelle Tharreau, ce qui n'est pas pour me déplaire car j'aime assez voir un auteur s'essayer à d'autres registres. Décontenancée, je dois l'admettre, par les premières pages tant le nombre de personnages est important mais cette sensation passe heureusement très vite tandis que les portraits se précisent.

Nous sommes presque dans un huis-clos alors que l'action se passe à l'extérieur et dans une ville, mais le choix de l'impasse comme décor impose un microcosme étouffant et malsain. Plusieurs personnes sont concernées dans cette histoire mais c'est surtout celles qui vivent dans ce groupe social restreint qui nous intéressent.

Trois femmes, deux hommes et un enfant sont au coeur de l'enquête menée par David Bertal, policier revenu sur les lieux de son enfance. Mais ce n'est pas simple d'interroger ses amis et de faire sortir les secrets et les trahisons qui ont eu cours depuis. C'est dans un climat tendu et une révolte sous-jacente qu'il devra mener ses investigations.

L'auteur nous offre un thriller avec beaucoup de psychologie. Un enfant de 5 ans, qui ne parle pas mais sait exprimer sa colère et dont le comportement fait froid dans le dos. Des adultes tourmentés et fielleux dans une ville sur le déclin. Des magouilles politiques s'ajoutent à ce noir dessein. de nombreuses conditions sont réunies pour dresser un tableau dramatique et obscur. On ne ressort pas indemne de ce roman sociétal réaliste.

Défi Lecture 2017, catégorie 71 : un livre dont l'un des personnages exerce la même profession que nous.
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Une ville minière de Saône-et-Loire ravagée par le chômage, un gros entrepreneur pervers narcissique avec des velléités politiques, des femmes bafouées, un enfant à protéger, et un beau salaud retrouvé mort dans son jardin, le crâne fracassé. Sans oublier une atmosphère électrique sur fond d'émeutes urbaines et un lourd secret de famille ! Pour son second roman Estelle Tharreau fait mouche avec ce thriller palpitant à l'ambiance oppressante.

J'ai aimé l'intrigue tortueuse imaginée par l'auteur, où la multiplication des suspects et la succession de révélations ont égaré l'apprentie enquêtrice que je suis jusqu'à la révélation finale. J'ai aimé l'atmosphère pervertie qui se dégage de la petite ville de Chanzy, écrasée par son passé minier symbolisé par l'ombre du chevalement de l'ancien puits de mine qui domine tout le territoire. J'ai aimé également le personnage de David, jeune policier obligé de mener l'enquête parmi ses amis d'enfance, qui se rend compte petit à petit du fossé qui se creuse entre ses souvenirs et la réalité, et qui doit lutter contre les magouilles et complaisances politiques pour identifier le meurtrier. Les personnages sont terriblement humains, vraiment réalistes avec leurs qualités et leurs défauts qui les rendent attachants ou au contraire franchement antipathiques.
Lien : https://andree-la-papivore.b..
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L'Impasse. Un nom très court pour un roman et comme tout ce qui est court, cela vous laisse sur votre faim. Je suis resté sur ma faim et me suis empressé de lire le résumé qui a encore plus ouvert mon appétit de découverte face à ce livre. J'étais pris par la magie du suspense, conquis déjà par le premier roman de l'auteure quelques mois plus tôt (voir mon avis sur Orages). Sa seconde histoire m'a plu et confirme le talent d'Estelle Tharreau dans les enquêtes sombres. Dans les lignes qui vont suivre, je vais vous dire ce que j'ai apprécié durant ce moment de lecture.

Tout d'abord, le climat général du roman, du récit. Je ne lis pas souvent de romans sombres mais quand j'en lis, j'aime bien être plongé dans une atmosphère brumeuse, dans laquelle vous avez dur vous repérez. Imaginez-vous marcher dans une rue en pleine nuit, le brouillard levé, la lumière du réverbère blafarde et ce sentiment d'être suivi. La peur, l'angoisse s'empare de votre corps. Tout ce que vous voulez, c'est fuir mais vos jambes refusent d'accélérer le pas. de nombreux scénarios plus tordus les uns que les autres traversent votre esprit, apparaissant au rythme de vos battements de coeur. Ce sentiment, j'aime le ressentir en ouvrant un thriller. Je l'ai ressenti en parcourant les pages de ce roman. Angoisse, stress, mon esprit était préparé, affûté à récolter la moindre preuve, la moindre rumeur alors que sans cesse, je surveillais chaque personnage qui se trouvait autour de moi, pour ne pas être attaqué par derrière, surpris par un acte qui pourrait m'être fatal. Se sentir à la fois lecteur et protagoniste, enquêteur et victime potentielle, cela crée des liens forts avec le récit. Les sensations dégagées éveillent notre esprit. Notre intérêt grandit. Les pages défilent. Nous sommes pris dans l'engrenage du roman. La noirceur devient une drogue à laquelle on ne peut pas se soustraire. le soir, dans mon lit, avant de m'endormir, j'imaginais la suite, les suites potentielles. J'étais devenu addictif à l'auteure et son histoire. Conquis, et ce, simplement avec l'atmosphère de l'histoire.

Ensuite, dans ce premier point, j'ai parlé brièvement des personnages. Ils font partie de l'histoire et je suis émerveillé face à eux. Comment ne pas l'être ? Bien entendu, cette question est une pure question de rhétorique. Comment pourriez-vous savoir y répondre alors que vous ne les avez pas encore découverts ? Je les ai trouvé complets, réels. J'avais l'impression d'être face, de me confronter à de vraies personnes. Des personnes, oui mais avec des secrets plus ou moins noirs, plus ou moins gardés et plus ou moins machiavéliques. Je ne savais pas à qui je pouvais me fier. Ou plutôt, je savais que je ne devais me fier à personne. Ils avaient une personnalité propre, un caractère bien trempé et il était impossible de les percer à jour tant que les preuves n'arrivaient pas devant nous. Chacune de leur parole pouvait être tantôt vraie tantôt fausse. Chacune de leur action pouvait tantôt être bénéfique à l'enquête tantôt nuisible. Et nous, simple lecteur et enquêteur en herbe, nous ne savions pas comment gérer ces personnages et nous ne devons pas seulement faire appel à nos lectures passées mais également à notre expérience humaine, prouvant ainsi que ces êtres d'encre et de papier sont en fait aussi vrais que de vrais individus, renforçant ainsi le réalisme et par conséquent, la noirceur du récit.

Pour terminer, si vous n'êtes toujours pas convaincu de vous jeter sur ce roman, voici un dernier argument qui fera abattre vos dernières défenses, vos dernières appréhensions. La plume de l'auteure. le style d'écriture est très important dans un récit. C'est un peu ce qui le fait vivre. En cuisine ça serait le liant dans une sauce. Il m'est déjà arrivé de lire de très bons récits que je n'ai pas aimés car la plume n'y était pas et inversement. C'est un peu comme les cours. Je prends cet exemple car je pense qu'il peut s'adapter à une grande majorité de personnes. On a tous (eu) un professeur qui nous embêtait royalement mais dont le contenu du cours pouvait être intéressant s'il savait donner vie ou un professeur au cours barbant qui a su le rendre intéressant aux yeux de ses élèves. J'ai eu les deux. le contenu du récit est intéressant. La plume est splendide. En tant que lecteur, nous ne pouvons qu'être conquis. le vocabulaire choisi n'est pas dans un registre trop familier qui massacre la langue française. Nous avons un vocabulaire d'un registre normal, qui ne rapproche pas la littérature de l'oral mais qui ne cherche pas non plus à monter le roman dans l'estime des purs grammairiens. Ce livre n'a pas été écrit pour jouer avec la langue française mais ce livre a joué avec notre langue pour amuser les lecteurs. le tout est tellement bien ficelé, écrit que les mots se transforment en scène, pour notre plus grand plaisir.

En conclusion, je ne peux que recommander ce roman sombre qui a su me divertir durant quelque temps.
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