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Critique de Wazlib


La parodie littéraire est un genre qui pourrait bien être délicieux si on se décidait à le prendre au sérieux. Et c'est bien pour cela que j'étais heureux de la publication d'Harvard Lampoon, puisque ce collectif, en plus d'être plutôt connu dans le milieu, se veut construit de personnes plutôt intelligentes (rappelons que ce fut au départ un magazine, rédigé par des étudiants d'Harvard, quand même...), ce qui laissait supposer une grande finesse et une malice bienvenues sur le point de l'humour. Mais non, « Imitation : Une parodie » ira puiser dans l'humour le plus lourd et le plus agaçant connu à ce jour.
Tout n'est pas à blâmer dans ce livre pour autant. Twilight est un sujet plutôt aisé à parodier, qui, bien involontairement, tend en permanence des perches pour les fouteurs de gueule, pour notre plus grand plaisir, au fond. Il est vrai que j'attendais une sortie littéraire de ce type-là, puisque cela semblait couler de source que des personnes avisées allaient jouer sur ce terrain. Mais il y a là un challenge en plus, si je puis dire : le sujet étant tellement facile à dépasser et à tourner en ridicule, mes attentes étaient tout de même un peu élevées. En tous les cas, bien plus élevées que ce que me servit ce bouquin à la lecture au final peu agréable.
Ce qui m'a le plus marqué, je crois, c'est cet oubli au fur et à mesure des pages. le contexte de l'intrigue, bien que peu existant, n'a pris aucune place dans mon esprit. Les péripéties absurdes (au sens dépréciatif) de Belle et Ebouard s'effaçaient de mon esprit alors même qu'elles venaient d'y rentrer. La faute à aucune scène marquante, et un humour semblable sur 150 pages. J'ai donc bien de la peine à critiquer ce livre. Même s'il m'a fait sourire plusieurs fois, il se révèle insipide et bien creux. On se surprend même à la fin de le lire par grande session, pour s'en être débarassé un peu plus vite.
Si l'on tente la comparaison à l'oeuvre originale,les similitudes sont là, de même que les points importants du livre (car cela parodie en majorité le premier tome, « Fascination »). On se plaira donc à recevoir subitement des références drôlement ridicules sur le bouquin de Meyer. Etrangement, c'est quand les attaques sont les plus directes qu'elles font le plus sourire. Et c'est bien dommage, car pour trouver ce genre d'humour et donc les rires qu'il déclenche, il suffit d'aller voir les critiques les plus acerbes sur SensCritique. Et bien souvent, c'est plus drôle que dans « Imitation ».
L'humour dans le livre est bien souvent d'un niveau plutôt bas, bien qu'il y ait une sorte de tendance à vouloir jouer et surjouer de l'absurde. On a donc des scènes complètement improbables, tellement improbables que ce n'en est carrément pas (plus?) drôle. On reste souvent assis sur sa chaise, bien seul, à se demander comment c'est parti jusque là, et à se désespérer du pauvre niveau de notre lecture. Si l'absurde et le burlesque sont très plaisants habituellement, il n'y a dans ce petit roman aucune place à ceux-ci.
Quelques scènes sont tout de même drôles, comme celle où Ebouard joue de la musique pour Belle. le piano est remplacé par un triangle, et c'est très con, mais j'ai trouvé ça très marrant. de même, si la plupart du temps, la bêtise ultra-supra-caricaturée de Belle agace (parce qu'à un moment, ok, on caricature Bella comme étant une idiote, mais ça devient lourd quand c'est toutes les deux lignes), il y a quelques perles ici et là qui ne manqueront pas de surprendre. Sa relation avec les garçons en tous genres est plutôt amusante, dans l'ensemble.
En conclusion, il y a peu à écrire sur « Imitation : une parodie » car cela se révèle bien vide, bien dépourvu de sens et surtout bien dépourvu d'humour. On part dans tous les sens, alors que Meyer semblait dans ses romans donner un fil d'Ariane pour une désopilante parodie. On sourit quelques fois, mais c'est en majorité le désespoir qui nous étreint lorsque l'on lit Harvard Lampoon. C'est pour moi un lourd échec, qui ne me fera jamais retenter l'expérience avec ce collectif d'auteurs huppés plutôt à la mode. Parce que là, c'était absolument pas bon.
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