Ceci n'est pas une banane

Je viens de terminer le livre de Céline Theeuws qui porte le titre insolite de : « ceci n'est pas une banane » avec sur la couverture, bien entendu, le dessin d'une banane, ça n'a pas été sans me rappeler MAGRITTE et son « ceci n'est pas une pipe » après tout ils ont un point commun, ils sont belges !
Je qualifierais ce roman de psychologique car malheureusement le thème est d'actualité car il s'agit de harcèlement moral.
Sixtine, le personnage principal, narre avec beaucoup d'intelligence et de vocabulaire le calvaire qu'elle subit. Arrivée à Paris depuis peu, originaire de Bruxelles (où elle était guide au Musée des Beaux-Arts), elle trouve un poste d'employée polyvalente dans un magasin de vente de produits « bio ». Elle est intelligente, travaille et assimile vite et c'est bien pour cela que ses trois collègues : Fanny, Thomas et Achille la prennent vite en grippe, quant au chef de magasin, Justin il est indifférent à ce qui se passe entre eux.
La méchanceté des trois collègues se montre vite insupportable et j'admire cette Sixtine qui ne réplique pas et supporte en silence ce harcèlement omniprésent. Petit à petit elle maigrit, à en devenir cadavérique.
Heureusement, suite à une visite à Bruxelles où elle rencontre sa mère, elle prend conscience de ce qui lui arrive et décide de réagir : « je hais mes collègues. J'ai toujours eu une aversion profonde pour la stupidité. C'est ma sensibilité hors norme qui est à l'origine de mes maux actuels. Elle m'a conduite vers un précipice. Mes qualités sont mes défauts. Je ne compte pas pour autant me mettre au même niveau que les trois comparses. Freiner ma vélocité cognitive équivaudrait à me tuer moi-même. J'aurais la désagréable impression d'être à l'état de plante. Mes pensées vives et agiles vont m'être utiles pour me sortir de ce mauvais pas » (sic). Je vous laisse découvrir la suite.
J'ai beaucoup apprécié ce livre Sixtine est attachante, émouvante et par moment bouleversante, on vit tout ce qu'elle ressent. Céline Theeuws a une belle plume et narre avec précision les différentes phases de ce livre, son vocabulaire est riche, elle sait attirer et retenir l'attention du lecteur.
Je ne peux que recommander la lecture de ce livre aux amateurs de romans psychologiques.

Bonjour tout le monde, je viens vous parler de mon retour sur le dernier roman de Céline Theews « Ceci n'est pas une banane ».

Titre : Ceci n'est pas une banane Auteure : Céline Theews Editeur : Auto édition, Paru le 12 Mai 2018 Pages : 204 Prix : Broché 8,90€ / Numérique : 2,99€

Forte de mon soutien auprès des auteurs indépendants, c'est avec joie que j'ai accepté de découvrir le dernier roman de Céline Theews. J'en profite pour remercier l'auteure de m'avoir confiée son ouvrage.

Pour ce livre-ci, je sors de ma zone de confort qui est le thriller pour découvrir une histoire fraîche et légère à première vue. le drame qui s'y renferme, va me démontrer assez vite, qu'il n'est pas aussi édulcoré que je le pensais.

Sixtine est une jeune fille Belge qui rêve de la vie Parisienne. Elle quitte pays et famille pour faire de son rêve une réalité. Douée d'une certaine faculté intellectuelle, elle se passionne sur de nombreux sujets comme l'art contemporain et la manière de se nourrir sainement. C'est donc tout naturellement qu'elle trouve un travail dans une petite supérette bio. Bien vite, Sixtine se fait une place auprès de la clientèle. Cette dernière voit en elle une source inépuisable de conseils sur les aliments sains et leurs cultures. Sixtine apprend vite, elle connaît le magasin par coeur, ainsi que toutes les propriétés de chaque aliment. Ce qui va engendrer de la jalousie auprès de ses trois collègues… Une banale altercation avec sa collègue entre deux bacs à légumes et la descente aux enfers va commencer pour elle ! Dès lors coups bas, humiliations et intimidations vont être sont lots quotidien. Elle va être constamment aux aguets, son attention sera à son maximum à chacune de ses prises de postes. Une lente agonie qui va lui pomper toute son énergie vitale. Sixtine va petit à petit sombrer psychologiquement, mais aussi physiquement... L'électrochoc interviendra par le regard de sa maman ainsi que par le biais d'une autre rencontre… Les seules personnes qui ne s'inquiètent pas de son état sont ceux qui l'ont provoqué. Sixtine arrivera-t-elle à retrouver la santé et à faire face à ses oppresseurs ? Force et détermination seront-ils suffisants ?

Le harcèlement est un rude combat malheureusement d'actualité, qu'il soit physique ou psychologique, il fait beaucoup parler dans notre société. le thème est bien décrit, sans lourdeur et sans tomber dans le choc émotionnel non plus. Cependant, de lourds sujets sont abordés dans le récit comme l'amaigrissement extrême, l'enlaidissement… Certains passages m'ont révolté, on a envie de venir en aide à cette jeune fille ! D'autres m'ont énervée ou peinée, d'un point de vue extérieur on a envie de lui dire « ne te laisses pas faire, tu vas y arriver! » Parallèlement à ce sujet, nous avons aussi beaucoup d'explications sur la récolte des produits biologiques ainsi que de leurs bienfaits sur la santé. On apprend plein de choses sur la vertu de certains fruits ou légumes, mais également sur les conditions de vie des animaux. Nous ressentons une certaine passion de l'auteure à travers ses précisions. La lecture est fluide, et bien que ce roman sorte de mon genre habituel, il reste malgré tout une belle découverte pour moi.

Citation : le coup, comme les conversations à voix basse et les ricanements, a été discret, mais la blessure dissimulée sous ma carapace me fait mal, comme mon coeur muré est en peine.

Résumé : Sixtine, fraîchement arrivée à Paris pour vivre la vie d'une vraie Parisienne, va voir son rêve se briser. Ses nouveaux collègues vont faire d'elle leur souffre-douleur. Insultes et coups-bas vont devenir son lot quotidien, un message envoyé à son corps qui va doucement fondre, jusqu'à se laisser dépérir. Ses bourreaux resteront-ils impunis ? Aura-t-elle la force de se venger ? Une chose est sûre, sa vie changera à jamais…




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Sixtine a un sens de l'humour et de l'autodérision très développé. Elle est également dotée d'un caractère bien trempé et d'une volonté à toute épreuve. Sixtine n'est décidément pas banale. D'ailleurs, bien que diplômée en Histoire de l'Art et en Archéologie, elle a quitté son Bruxelles natal pour s'installer à Paris et se faire engager comme vendeuse dans une épicerie bio. Elle met tout en oeuvre pour réussir cette reconversion sociale et professionnelle.
Au boulot, elle devient vite « L'experte ».
Sixtine se donne à fond et ne comprend pas le froid que lui opposent ses trois collègues.
Ce n'est pas grave, elle compense par le travail. Les mois passent et Sixtine ne se voit pas maigrir. Sixtine est-elle encore maitre de la situation ? Les remarques jalouses et acerbes de ses collègues, leurs blagues douteuses, leur attitude méprisante abattront-elles Sixtine ?
Sixtine voit, entend, ressent, et pourtant Sixtine fait comme si de rien n'était…
Il lui faudra rendre visite à sa mère à Bruxelles pour se rendre compte au travers du regard de celle-ci de la gravité de la situation. Combien de temps encore tiendra le corps de Sixtine ?
Merci à l'auteure, Céline Theeuws, pour ce roman que je viens d'achever avec beaucoup d'affection. « Ceci n'est pas une banane » est un mélange d'humour à la belge, de second degré, de légèreté dans lequel s'insinuent insidieusement et stratégiquement la méchanceté, la détresse, la gravité.
Une écriture sensible, perspicace, qui nous plonge dans le monde du harcèlement, de la dépression, de l'anorexie. Une description fine et précise d'une descente aux enfers.
Et pourtant, comme pour chacun des romans de cette auteure, on referme le livre et on a la banane !

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Une nouvelle fois, Céline Theeuws prend la plume pour mettre en lumière un fait de société malheureusement répandu: le harcèlement moral. Suite à la lecture de ce texte j'ai eu l'impression de voir une synthèse du premier roman Les Douceurs d'Adrien et de la nouvelle Je vous hais avec le personnage de Sixtine et le thème abordé. L'écriture fluide, sans fioritures, parfois crue n'a pour autre objectif que celui de faire prendre conscience à son personnage d'abord, puis à ses lecteurs à travers elle, du drame qui se joue. L'auto-destruction qui résulte d'un rejet de l'autre, d'une ignorance totale qui renforce l'idée que l'on dépend du regard des autres. Tant que le personnage ne prends pas conscience qu'elle peut et même qu'elle doit vivre sans se soucier du regard des autres elle n'arrive pas à s'en sortir et flotte dans un état de déni persistant.

Il y a différents types de regards dans ce roman: ceux qui sont suspicieux, critiques, ceux qui sont aimants et qui craignent qu'un malheur ne vous arrive, ceux qui voient ce qu'il se passe mais qui ne font rien trop occupés par leur routine personnelle. de ses regards découlent les attitudes qui vont avec: le voyeurisme, le jugement, l'impuissance, la jubilation.

Le personnage de Sixtine est véritablement attachant, elle nous offre une comparaison entre la vie belge et parisienne critiquant cette dernière de manière incisive mais pourtant réaliste et pas seulement à Paris! Bien sûr elle en découvre aussi les charmes avec sa culture et ses musées.

A travers son roman, l'auteure nous instruit également sur la cause animale, le traitement des animaux dans l'industrie agroalimentaire, l'alimentation biologique et ses qualités mais aussi nous propose une leçon d'art à travers le personnage de Sixtine. Rien que le nom du personnage évoque tout un monde de références artistiques, d'ouverture d'esprit qui ne concorde pas avec les esprits étriqués qu'elle rencontre au sein de l'entreprise où elle travaille.

Le roman se construit en deux temps: la déchéance et la lutte pour vivre. En ayant ainsi été reléguée, mise de côté, Sixtine a compris qu'il ne tenait qu'à elle de vivre et d'être vue en montrant ses qualités et en se moquant du regard des autres. Petit à petit elle va s'apprivoiser, s'accepter et mettre en avant ce qu'elle est afin de se sauver. Néanmoins cela met en avant une réalité triste: les personnes foncièrement généreuses ne peuvent vivre confortablement dans notre société où la jalousie, l'envie, la paresse et l'individualisme règnent en maître. A l'image de la couverture c'est un grand doigt d'honneur que le personnage fait à la société!
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Le harcèlement…
Victime. Bourreau. Témoin. Harceleur. Harcelé. le harcèlement. Un gros mot pour certains, une notion lointaine pour d'autres, mais une réalité à coup sûr. Une réalité qu'on tente de banaliser, de réduire à l'état de jeu… Alors, que tout ceci est bien loin du compte. Que ce soit un harcèlement sexuel, un harcèlement de rue, un harcèlement scolaire ou encore un harcèlement au travail, peu importe sa forme, ce n'est pas un jeu. C'est grave. Dramatique. Et pire que tout, ça tue ! Céline Theeuws aurait pu simplement nous raconter l'histoire de Sixtine, mais elle a fait plus que ça. « Une histoire fondée sur des faits réels… » Elle a fait plus que ça, car elle s'est livrée. Indirectement. Assurément. Elle a joué de la plume, créé un personnage, exposé un récit, et captivé son lectorat. Dans ce roman, c'est le harcèlement moral au travail qui est mis en avant, sans trop en dire. Sans trop en faire. Avec justesse et application. Comment le cercle infernal se met en place… Destructeur. Mais fragile. Parce que même si ce texte est dur, présentant une réalité difficile, il est là, vivace, avec l'espoir, la lumière au bout du tunnel.

En deux temps…
Sixtine est une jeune femme lumineuse, passionnée, cultivée. Une de ses femmes que j'apprécierai beaucoup rencontrer. Elle se donne corps et âme à son travail, et s'oublie même totalement. Sur une phrase, sur un événement, sur un instant si fugace dans sa ligne du temps, Sixtine voit son quotidien prendre un autre tournant. Et le cycle commence. Elle s'effondre, sans vraiment prendre l'ampleur de sa chute. Elle perd pied. Semble disparaître doucement… C'est lorsqu'elle croise les yeux de sa mère que le déclic se fait. Que tout prend son sens. Qu'elle saisit que c'est le moment. Celui qui sera décisif. le moment du changement. Ce roman se fait en deux temps. D'abord cette descente vers les bas-fonds, cette perte à tous les points de vue… Puis, cette remontée. Ce doigt d'honneur lancé à la vie et à ceux qui auront marqué la sienne durant un certain laps de temps.

Un style franc…
Retrouver le style de Céline Theeuws est un véritable plaisir. Incisif, percutant. le phrasé de cette auteur est inoubliable et addictif. Des effets de style parcourent ce texte, appuyant sur certaines émotions, certains événements. Rendant ce récit d'autant plus prenant. Quand la plume est au service de l'intrigue… Ce roman en est le parfait exemple. Dans un français parfait, dans une syntaxe joliment maîtrisée et un orthographe impeccable, Céline Theeuws nous partage son style franc, passionné et passionnant !
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