Se soucier des revenus des autres serait, me semble-t-il, penser à ce dont ils jouissent ; soyez-en sûres, votre préoccupation ne les fera pas changer d'idée et ne leur inspirera pas le désir de vous faire l'aumône. Laissez ce soin à celui qui peut tous les mouvoir, au Seigneur des rentes et des rentiers ; c'est par son ordre que nous sommes venues ici : ses paroles sont vraies, elles ne passeront pas, le ciel et la terre passeraient plutôt. Ne lui manquez pas, et n'ayez crainte qu'il vous manque ; et si un jour il vous manquait, ce serait pour un plus grand bien ; c'est ainsi que les saints perdaient leur vie et qu'on leur coupait la tête, mais c'était pour leur donner davantage et en faire des martyrs. Quel heureux échange ce serait que d'en finir vite avec tout, et de jouir de la plénitude éternelle !
Et vienne ce qui viendra, arrive ce qui arrivera, peine qui peinera, murmure qui voudra, quand bien même on devrait mourir en route, ou manquer de cœur dans l'épreuve.
Je veux maintenant parler de deux sortes d'amour : L'un est purement spirituel, parce qu'il semble dégagé de nos sens et des mouvements de notre nature ; L'autre est spirituel, mais nos sens et notre faiblesse y ont leur part. Ce qui importe, c'est qu'aucune passion n'entache ces deux manières de nous aimer, car dès que la passion intervient elle détruit toute harmonie ; mais si nous pratiquons l'amour dont j'ai parlé avec modération et discrétion, tout deviendra méritoire, car ce qui nous semble mouvement de nature se transformera en vertu ; pourtant, le spirituel et le naturel sont tellement entremêlés qu'il est parfois impossible de les distinguer, surtout si un confesseur est en jeu ; en effet, si les personnes qui s'adonnent à l'oraison voient en lui un homme saint, et si elles sentent qu'il comprend leur cheminement spirituel, elles s'attacheront beaucoup à lui.
Mais prenez garde, si vous ne tenez à rien, c’est peut-être que vous n’avez rien reçu.
La vie érémitique n'est pas une vie sans relations, mais au contraire une vie fondée sur la relation essentielle. Ce qui change tout.
Dans Récits d'une ermite de montagne, soeur catherine nous faisait découvrir le quotidien rude et bien concret de sa solitude pour Dieu. Dans ce second livre, elle nous fait entrer plus avant dans sa vie spirituelle et décrit la voie abrupte qui est la sienne, en montrant qu'elle peut être vécue d'une manière toute simple. Elle nous parle de son existence vouée à la prière, des différentes formes de méditation, de contemplation et de l'expérience de l'Un.
À l'école de sainte Thérèse d'Avila et de saint Jean de la Croix, elle raconte les nuits mystiques et les étapes vers l'union à Dieu.
On partage son attrait pour l'extraordinaire et son rapport avec l'ordinaire. Elle propose aussi des réponses aux problèmes spirituels qui se posent aujourd'hui.
La Joie imprègne tout son parcours.
Disponible ici : https://www.editions-tredaniel.com/la-joie-du-reel-p-9383.html
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