Chère lectrice, Cher lecteur,
En ce temps de confinement, quoi de mieux que de plonger dans des romans se retrouvant dans nos bibliothèques. C'est ce que j'ai décidé de faire pour me divertir. Alors, j'ai sorti d'une étagère
le facteur émotif de
Denis Thériault.
Que raconte ce livre?
Il s'agit de l'histoire du facteur Bilodo, un homme de 27 ans aimant la routine. À tous les jours, il fait sa tournée et il mange au Madelinot. Il sait qu'il rend service aux gens de Saint-Janvier-des-âmes en parcourant le même trajet jour après jour pour leur livrer leur courrier. Cependant, Bilodo s'avère assez indiscret puisqu'il lit les missives destinées aux autres. Pour lui, c'est comme s'il se retrouvait devant un téléroman. Chaque correspondance l'entraîne sur des voies qu'il trouve divertissantes. Pour ce faire, il apporte les lettres chez lui et il les ouvre grâce à la vapeur. Ensuite, il les referme et il les dépose aux bons destinataires. Ce qu'il aime le plus, ce sont les lettres d'amour. Ainsi, en lisant un échange épistolaire basé sur des haïkus entre Gaston Grandpré et une belle Guadeloupéenne prénommée Ségolène pendant de nombreux mois, il finit par tomber amoureux de la dame. Un jour d'orage, Bilodo se retrouve devant un drame l'amenant à changer d'identité. Son destin bascule et il vivra par procuration et à distance son histoire d'amour avec la Guadeloupéenne. Il va également s'intéresser à la poésie japonaise. D'autres seront témoins de son changement dont Tania, la serveuse du Madelinot. Tania est amoureuse de Bilodo, mais elle en souffrira.
Ce que j'ai pensé de cette lecture
Tout d'abord, je voulais découvrir la plume de
Denis Thériault depuis un bon bout de temps. Ce dernier a gagné, entre autres, les prix suivants pour
L'iguane :
Prix France-Québec
Prix
Anne-Hébert
Prix Odyssée
Lauréat au combat des livres 2007 de Radio-Canada
Pour
le facteur émotif, il a remporté le Prix littéraire Canada-Japon 2006.
J'estime que
Denis Thériault possède un talent de conteur remarquable. Je trouve son histoire amusante, divertissante, folle, absurde, mais aussi triste. Elle fait réfléchir sur la solitude moderne, sur les relations de quartier, sur le pouvoir des mots. Ce n'est pas un grand roman dont on ne peut oublier la trame et les personnages principaux. C'est un livre pour passer un agréable moment, un livre pour oublier la folie qui nous emprisonne en ce moment, un livre pour avoir un sourire accroché en lisant. En ce sens, ce bouquin m'a fait du bien et j'ai été très surprise par la fin. Je ne suis pas déçue de cette lecture. Au contraire, c'est un conte moderne faisant du bien à l'âme grâce à la plume de Thériault qui voltige avec les mots. C'est doux pour les yeux et c'est un baume pour le coeur. Une fiction où l'amour et la poésie animent le texte.
Je n'étais qu'hiver
vos mots furent mon printemps
votre amour l'été
Que nous prépare l'automne
avec ses roux et ses ocres ? (p. 116)
De plus, j'ai beaucoup aimé les haïkus se retrouvant au fil des pages du roman. Je ne connaissais rien de cette forme d'art. Ces derniers s'adressent aux sens, ce que je ne savais pas. À cet égard, c'est une petite intrusion pour moi dans la culture japonaise.
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le-facteur-emotif/
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