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Critique de minapix


Ce petit roman d'une centaine de pages se lit très facilement, avec son style clair et direct et un brin d'ironie voire d'humour plutôt bien venu, dans un contexte aussi dramatique.

Brigby, un anglais qui cherche des oeuvres d'art pour la collection royale, découvre le travail prodigieux de Torrentius, un peintre flamand du 17ème siècle, que l'histoire a oublié.

Libertin passionné qui dérange l'ordre moral et religieux avec sa vision hédoniste de l'existence, l'artiste est romanesque, extravagant et provocateur, il dessine des oeuvres érotiques qui se vendent sous le manteau, vivant dans le faste et la débauche.

Bien que les marchands ou les artistes se livrent également à tous les excès, ceux-ci se cachent alors que Torrentius s'en vante. Il devient alors l'objet de toutes les rumeurs et s'en amuse, se pensant protégé par ses relations.

Pris pour cible par l'Inquisition protestante, sa quête de sens et de vérité lui vaut d'être accusé d'appartenir à l'Ordre des Rose-Croix, il est accusé de pacte avec le diable, d'hérésie, d'immoralité. Arrêté, torturé et condamné, le talentueux peintre voit alors son destin tragiquement brisé.

Personnellement, j'ai apprécié les pistes de réflexions philosophiques, religieuses, ainsi que les paradoxes psychologiques exposés. le livre se lit très vite mais il engage, selon moi, une réflexion sur certains aspects de la nature humaine.

Le raisonnement limité et étroit des prédicants, leur rapport à la vie, à la sexualité et à ceux qui ne partagent pas leurs convictions est bien mis en avant, avec toutes les conséquences que cela implique dans le quotidien des citoyens, mais les excentricités de Torrentius, ses excès, son obstination et leurs conséquences négatives sont tout autant soulignés, ce qui laisse une impression étrange à la fin du livre : ce personnage énigmatique fascine autant qu'il dérange.

Pour finir, je dirais que certains points subtilement évoqués tout au long de l'ouvrage auraient gagné à être plus amplement développés (références historiques, philosophiques, initiatiques : la Cie des Indes, les anecdotes sur Rembrandt et Rubens, les messages cachés dans les oeuvres, la peinture profane décorative, etc.) mais je comprends que ce n'était pas l'objet de cet ouvrage sans prétention, et je lui trouve le mérite d'avoir su aborder toutes les facettes possibles du contexte historique.
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