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EAN : 9782213000350
203 pages
Fayard (30/11/1984)
4.53/5   16 notes
Résumé :
Voici le premier livre inédit que, depuis plusieurs années, Gustave Thibon accepte de publier. Il explique son silence par un proverbe chinois cher à Claudel: " Tout ce qui peut s'enseigner ne vaut pas la peine d'être appris. " Corrélativement, tout ce qui mériterait d'être appris ne peut guère s'enseigner. Aussi Gustave Thibon ne prétend-il pas enseigner. Son livre est fait de coups de sondes, d'éclairs, de tonnerre. Il ébranle le lecteur, en appelle à son intuitio... >Voir plus
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Les croyants croient par faiblesse. Je vous l'accorde, mais je vous répondrai - avec autant de chances de vérité et d'erreur - que les incroyants nient par défi, ce qui est affectation de la force, donc toujours faiblesse. Les uns s'aplatissent devant leurs dieux comme des chiens serviles, les autres aboient comme des roquets hargneux. Et tout cela se situe au plus bas niveau de l'humain.

Croyants et incroyants feraient mieux de se rapprocher pour essayer d'élucider ensemble à quoi correspond dans l'invisible leur oui et leur nom. Car ils se complètent : le croyant sème et arrose, l'incroyant sarcle et émonde. Ainsi, dans ce qu'ils ont de profond, l'un et l'autre prennent soin de la semence divine dans l'homme. Plus encore: le croyant et l'athée peuvent coexister dans le même individu - et l'athéisme vécu par les saints sous le nom de nuit des sens ou de l'esprit va plus loin dans la négation et le désespoir que celui des incrédules. (pp. 9-10)
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« S'il y avait un Dieu, je ne voudrais pas être ce Dieu : la misère du monde me déchirerait le cœur» (Schopenhauer). L'excuse de Dieu, c'est que, placé hors du temps, il voit simultanément la misère fugitive et la consolation éternelle ...

Mais de quoi vais-je parler? Je ne vois rien, je ne sais rien - et tout ce que je dis n'est peut-être qu'une combinaison arbitraire de pensées et de vœux sans aucun fondement dans le réel. N'importe ! Il faut avoir pour règle de vie de penser et d'agir comme si ce qui est le plus beau était aussi le plus vrai. Et cela sans illusion, par foi. Les mystiques savent ce qu'ils disent quand ils parlent de foi nue. Les idées, les images, les sentiments, les consolations dont s'entoure la foi, dans la mesure où ils estompent son caractère d'incertitude, d'affrontement et de défi, forment une coquille, une pulpe d'apparences qui compromet le germe surnaturel. Quand la foi est « habillée », ses vêtements sont tissés de fausses certitudes et, au lieu de la protéger, ils l'étouffent... (p. 94)
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Foi chrétienne. Je ne m'en sépare pas, je m'en éloigne. Pour mieux la voir. J'emprunte, pour la contempler, le regard de l'étranger et de l'ennemi. Incapable d'habiter à son centre comme les saints et las de ramper à sa surface comme les dévots, je prends du recul. Et plus je m'éloigne, plus je sens, au fond de moi-même, l'irrésistible pureté de son attraction. De près, je voyais ses taches : de loin, je ne vois que ses rayons. (p. 1)
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L'esprit philosophique consiste à préférer aux mensonges qui font vivre les vérités qui font mourir.
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Conversation avec X. à propos d'un maître en spiritualité. Pourquoi faut-il que, chez lui, la perfection absolue de l'apparence extérieure (gestes, paroles, conduite ... ) donne l'impression d'une représentation théâtrale?

Parce que le théâtre - orienté par essence vers le paraître et non vers l'être, vers l'effet à produire et non vers le sentiment à éprouver, et dont le centre de jaillissement se situe précisément dans ce mouvement centrifuge - réalise une plénitude dans l'expression qui dépasse celle de toute expérience authentique. Un amoureux sur la scène paraît toujours plus amoureux que l'amant le plus passionné, un César plus césar que n'importe quel dominateur historique, un bandit plus bandit que le plus sombre gibier de bagne, etc. Le théâtre restitue à peu de frais l'archétype de toutes les passions et de toutes les grandeurs; il fait descendre presque sans dégradation l'essence dans l'existence, mais il n'obtient cet effet (il faudrait ici analyser l'expression « faire de l'effet») qu'en falsifiant la cause. D'où l'impression de fabriqué, d'irréel qui se mêle à notre émotion devant ses plus hautes réalisations. « Quel spectacle, disait Shakespeare, mais ce n'est qu'un spectacle! » (p. 40)
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