Les secrets de la page, tome 5

Joseph reprit quelques gorgées, griffonna des mots sur son calepin.
Elsy et moi demeurions médusés.
– Quelle serait la différence essentielle entre, par exemple, un
monde de troisième dimension, et disons un monde de
cinquième dimension ? demanda Orlando à Joseph.
– En troisième dimension, la densité caractérisée par l’espace et le
temps rend indispensable l’Agir, afin de matérialiser nos pensées dans
notre réalité. Vous voulez une voiture ? Il vous faut disposer d’outils et
de matériaux pour la construire. Dans notre dimension, rien n’apparaît
par miracle, sauf pour les êtres éveillés ou ceux qui réussissent, par une
certaine façon d’être, à concrétiser leurs pensées en abolissant le
temps. En cinquième dimension, cette donnée change. Cela veut dire
que la matérialisation d’une pensée peut être instinctive. Vous pensez à
une chose et elle se manifeste spontanément… Plus besoin d’agir pour
atteindre un objectif, plus besoin de marcher pour vous déplacer. Vous
pensez à un lieu et vous y êtes…
– Mais si l’on vit éternellement, cela signifierait que l’on change
d’aspect dans chaque nouvelle dimension ?
– Oui. Chaque dimension dispose de ses propres formes.
Initialement, toute forme provient d’un champ qui reste aujourd’hui
indétectable par nos appareils de mesure. Notre technologie faite de
matières denses ne parvient pas encore à distinguer les apparences
évoquées. En troisième dimension, celles-ci se condensent à travers
différents plans, l’astral, l’éthérique par exemple et du fait de leur
agrégation, nous parvenons à les toucher. Einstein a su
remarquablement démontrer l’équivalence entre substance physique et
concentration d’ondes de formes. Énoncée autrement, sur Terre, la
matière n’est que du son cristallisé. Mais j’aimerais préciser un autre
point.
– Lequel ?
– Lorsque nous mourons sur Terre, nous sommes généralement
dirigés vers la quatrième ou cinquième dimension. Nous vivons dans
celle-ci et revenons ensuite, pour un certain nombre d’entre nous, en
troisième dimension.
– Une espèce d’aller-retour ? résuma Orlando.
– Oui. Il s’agit d’un cycle incessant. L’objectif ultime résidant
dans la réussite de la conscientisation de notre passage dans l’au-delà.
– Vous voulez dire que tant que nous ne mourons pas
consciemment, nous nous réincarnons en troisième dimension ?
– Très précisément. Sur Terre ou sur d’autres plans équivalents.