.il n’a pas de cœur, cet homme, pas d’âme, rien. C’est un monstre de froideur et d’indifférence...
Elles pensent toujours que ça n’arrive qu’aux autres et quand ça leur arrive à elles, elles tombent du placard. Notre boulot à nous, c’est toujours les mauvaises nouvelles. Lorsqu’on n’en a pas à leur donner, il faut rassurer les mères, sinon on les tue deux fois…
Ceux de la cité, ils sont comme les hiboux, ils dorment le jour et volent la nuit…
Mais les don quichottes qui exterminaient les foules à l’aveugle au nom d’une vague idéologie – « idéologie, mon cul, c’est pour le pouvoir qu’ils se battent »
Toujours les mêmes histoires, avec les mêmes gugusses. Il avait envie de dire : les valeurs foutent le camp, les flics sont les éboueurs de la société, la république des petits juges est en marche… Juste comme ça, pour se soulager.
Pourtant il n’était pas toujours agressif, elle savait que quand cela arrivait c’était le signe d’un grave désarroi. La désespérance en marche ou la déprime du dimanche soir. Ou les deux à la fois.
Il était épuisé mais sa blessure à l’épaule ne le faisait pas souffrir. Il aurait même pu croire que tout cela n’avait pas existé, qu’il était dans un de ces mauvais rêves qu’il faisait parfois après un film d’horreur ou un livre de Stephen King. Mais le rêve durait et ce qu’il voyait autour de lui restait bien d’aplomb, la maison en mauvais état dont il était évident qu’elle n’était plus occupée en dépit de l’électricité qui fonctionnait encore, le bruit puissant à l’extérieur, qu’il avait rapidement identifié comme celui d’une voie très encombrée où les véhicules roulent vite. Une autoroute.
L’autoroute, c’est ce qu’il y a de mieux pour aller à Paris... Y a du monde tout le temps, on se fera moins repérer que sur les petites routes.
quand les jeunes n’ont pas de vraies guerres à faire, ils s’en inventent de fausses. Il faut bien tuer le temps.
Il aurait même pu croire que tout cela n’avait pas existé, qu’il était dans un de ces mauvais rêves qu’il faisait parfois après un film d’horreur ou un livre de Stephen King.